Tous les ans, quand les sapins sont blancs et qu'on voit poindre sur les cerisiers les premières fleurs (ben oui, y'a plus d'saison ma pov'dame), un petit village perdu au milieu du massif du jura voit sa population doubler et son activité exploser.
Car venus de toutes parts, de la proche Helvétie, des Flandres parfois, et souvent de Lutèce, de Burgondie toujours et même du Sud, là où résident les cagoles et chantent les cigales, une poignée d'acharnés, mus par la même obsession, sortis de la torpeur hivernale (parfois des 25°C dans le sud

Tout commence avec Lionel, qui après avoir mangé sa ration annuelle de poulet avarié, déclare subitement une gastro et prend la route pour s'en aller la soigner à Perpignan.
Ainsi c'est souvent lui qui arrive le dernier, son traditionnel détour n'étant pas des plus avantageux d'un point de vue bilan carbone.
Touco, dit le magicien, car il arrive à faire tenir dans une bouteille d'un litre la récolte de plusieurs hectares de poiriers, arrive pour l'apéro, c'est à dire entre 8h et ... 8h.
Stef attend souvent le reste de la troupe devant l'entrée, sous la pergola, dissimulé sous 25kg de filet camo. Il est à Sœur Marie Thérèse des Batignoles ce que Jean-Claude Van Damne est à Mathieu Ricard, c'est à dire un truc qu'on peut confondre avec une poutre. Ses premiers mots ont donc pour habitude de nous flanquer un gros coup de flippe, tant son mimétisme est proche de la perfection.
Qui n'a jamais entendu parler un buisson ne peut pas comprendre. Il est capable de rester 24 jours immobile, se nourrissant d'insectes et absorbant la rosée matinale. Et inversement...
Cette année en guest star, rien moins que J.C, avec, c'est un scoop historique (ne manquez pas l'édition spéciale de VaticanTV), sa compagne.
Partis tranquillement en train, il mettront environ 6 jours de moins que Lionel pour traverser le petit bout d'Helvétie qui les séparent de nous... Comme quoi E=mC2, mais pas seulement...
Quelques jours après J.C (et pourtant il nous semble que c'était hier), arrivent les furieux du Sud, dont le célèbre Coude Soudé, qui préfère qu'on l'appelle Bras d'acier à cause des lapsus fréquents, et Coude très souple, qui préfère qu'on l'appelle Torobouk à cause de qu'il a une réputation à sauver.

Ces deux là parlent un dialecte étrange, fait de quelques mots de français entrecoupés de "sakalm" (formule de politesse?), "fopatrem'blé" (je pense que c'est une sorte de ponctuation) ou "sénett' " (qui semble être une imploration à une de leurs nombreuses divinités).
Souvent incompris, ils parviennent heureusement à s'exprimer au travers d'images qu'ils nous montrent au dos de leurs appareils photo (durant ce rituel, il est de bon ton de psalmodier en chœur d'une voix basse " sénett', sénett', sénett' ").
Cette équipe, triée sur le volet, de furieux, va mener pendant 7 jours une vie faite d'affut quand le soleil se lève, et de libations, quand le soleil se cache (même derrière un nuage). Ils ne vivront que dans un seul but : être témoin de l'apparition de la Dame Blanche.
On pourra dire que J.C, qui en a vu d'autres depuis le temps, n'a sans doute pas une grande adoration pour cette icĂ´ne paĂŻenne qui vient rompre l'harmonie de ses paysages.
Et bien peut ĂŞtre, mais je ne serais pas surpris qu'une petite pointe d'envie surgisse Ă posteriori.
Bref, je vais arrêter mon introduction (oui oui ce n'était qu'un préambule), et je vais attaquer les remerciements.
Merci à l'équipe de Production comme on dit aux oscars (ou merci à ma maman, comme on dit chez moi) sans qui je n'aurais pas pu écrire autant d'âneries, et surtout merci à Touco, qui a joué le jeu, pas évident, de l'animalier à plusieurs. Après 2/3 de la semaine passé en repérage, il a trouvé la Dame Blanche et a bien voulu partager son spot.
Cette belle action a eu pour conséquence que cette année, on ramène tous des photos
