Lors de notre séjour au Panama nous avons, en vain, chercher un cargo qui nous amènerait ici, le voyage par la route étant impossible car la Panaméricaine s’arrête au sud du Panama, à la jungle du Darién, l’une des plus dense au monde, après des dizaines d'années d’efforts pour la traverser, toutes les entreprises ayant échouer, ils ont fini par jeter l’éponge, le passage en amérique du sud doit donc se faire par les airs ou par la mer, les voyageurs les plus fortunés passent par la mer, pour 250/300 dollars par personne il est possible d’embarquer sur un voilier qui après 3 jours de mer et un passage aux îles San Blas vous débarque à Cartagène, Colombie. Tant pis pour les indiens Kuna qui habitent les San Blas, nous abandonnons l’idée du voilier. 300 dollars

faut pas pousser mémé dans les orties

. Nous aurions adoré continuer notre périple en cargo, la première expérience ayant été très positive. Malheureusement après d’innombrables coups de fils, mails et visite au port, on doit se rendre à l’évidence: aucun passager ne peut embarquer depuis Panama pour la Colombie, ni pour le Pérou d’ailleurs. Nous nous rabattons donc sur l’avion, c’est plus commun et moins interessant, mais bon... et tant qu’on y est on décidera donc de voler jusqu’à Bogotá, le pays étant immense on laissera Cartagène, que nous avons déjà visité, dérrière nous.
Avant de lire la suite prenez quelques secondes pour penser à la Colombie, et en particulier à sa capitale Bogotá.
Vu de la partie nord de la ville, eh oui, c’est grand:

Maintenant parmi tout ce qui vous est venus à l’esprit: combien de négatif?

Combien de positif?
Je ne serais pas surpris que la plupart d’entre vous aient pensé à beaucoup plus de choses négatives que de positives, si toutefois vous avez pu penser à ne serait-ce qu’un point positif de la Colombie

, les conaisseurs auront certainement pensez au café

mais à part ça pour le terrien lambda il faut bien avouer que ce pays a une image particulièrement mauvaise.
Je ne vous jette pas la pierre, j’avais moi-même énormément d’appréhension et de préjugés à mon arrivée ici.
La faute à qui? Aux médias, très certainement, qui ne projette quasiment jamais une bonne image du pays, s’empressant de commenter le moindre incident avec les narcotrafiquants et/ou la guerilla et occultant toutes les bonnes choses dont ce pays peut s’ennorgeuillir.
Il est donc très difficile de ne pas avoir de préjugés sur la Colombie si on n’y jamais été.
Nous savons depuis le début du voyage, même avant de partir, que nous serions quasiment obligé de passer par là et je dois bien avouer que cela ne me réjouissait guère. Certes l’on peut prendre un avion depuis Panama City et se rendre directement au Pérou ou n’importre où ailleurs mais nous voulons rester au maximum sur le sol et voir le plus possible de ce continent fascinant.
J’avais bien lu des comptes rendu de voyages très positifs sur la Colombie mais comme il y autant de façons de voyager que de voyageur, cela ne me rassurait guère...
Je ne pouvais m’empécher, par exemple, de penser aux otages retenus dans la jungle par la guérilla des FARC, certains depuis plus de dix ans! Vraiment pas envie de terminer notre périple enfermer dans une cage en bambou.
L’appréhension s’est un peu estompé au cours de notre voyage. Ayant eu l’occasion à plusieurs reprises de nous rendre dans des endroits quelques peu „glauques“ et soi disant dangereux, notre notion d’insécurité, terme si cher aux occidentaux, à quelque peu évoluer.
N’empêche, on parle de la Colombie là , oh! Et on va arriver à Bogotá, au beau milieu de l’enfer, pour ainsi dire.
Les préjugés ont la vie dure...
L’arrivée à l’aéroport de la capitale colombienne se fait donc avec tous les sens en éveille, prêt à parer à toute éventualité.
Qui c’est ce type à la veste en cuir qui attend près des distributeurs automatique? Ah, il a un gilet pare balle en dessous et un flingue à la ceinture, ça doit être un flic.
Hop, classé parmi les gentils.
On préfère jouer la carte de la prudence et prendre un taxi, histoire de tater le terrain, le bus on verra plus tard, mais faut se méfier des chauffeurs de taxi dit-on, ils arnaquent le touriste.
Hop classé méchant potentiel.
Et pis dans le guide ils disent de bien fermer les portes, au cas ou.
Des méchants partout je vous dis.
Première surprise: un guichet où l’on peut demander le prix du taxi suivant sa destination, comme ça pas de conflit.
Le chauffeur de taxi s’avère être extrêmement sympathique, il nous arrosera d’info durant le trajet. A ma question si il y a des quartiers à éviter absolument il me répond: „ici c’est pas comme ce que l’on vous raconte à la télé en europe!“ Nous voilà fixer...
On arrive dans un quartier très sympathique, la Candelaria, qui s’avère être le centre historique de Bogotá, beaucoup d’universités et de cafés, comme le chauffeur nous le fait remarquer, difficile d’imaginer avoir des problèmes ici.
C’est ici que nous passerons nos premières nuits, et que nous ferons nos „armes“.
C’est ici que nous tomberons réellement amoureux de cette ville.
Le quartier est tout simplement superbe, de style clonial, les maisons sont colorées, les rues pleines d’étudiants, on pourrait passer des journées entières à flâner dans ces ruelles. Ce que nous ne manquerons pas de faire

sans oublier la dégustation des délicieuses pâtisseries que proposent les différents cafés au fil des rues.
Cela peut vous paraître commun mais après presque un an de bourlinguage (déjà !) ce sont des petites choses que l’on apprécie énormément.
Difficile de s’imaginer dans une ville de 8 millions d’habitants.






Il y a en effet beaucoup de chose que Bogotá n’est pas:
Bogotá n’est pas...chaude

:
À 2600m, avec 15-18° de moyenne toute l’année, c’est polaire obligatoire, surtout lorsque l’on est habitué à la chaleur et l’humidité accablante de l’isthme panaméricain.
Bogotá n’est pas...bruyante:
Ayant connu les grandes villes d’amérique centrale nous nous attendions comme d’habitude au pire, mais ici pas de concerts de klaxon, les bus roulent avec des échappement réglementaires, donc en silence.
Bogotá n’est pas...pollué:
En tout cas pas plus que n’importe quelle métropole de 8 millions d’habitants, n’importe où dans le monde, peut être mème un peu moins, l’air frais, les nombreux parcs (Bogotá est une ville très verte) aidant beaucoup.
Bogotá n’est pas...grise:
Même si l’on s’éloigne du centre historique on trouve des maisons colorés, la plupart des édifices, surtout les lieux de vies, étant de briques rouges du plus bel effet, il est rare de ne trouver que du béton.
Bogotá n’est pas...sale:
Des armadas de jardiniers sont déployé dans tous les parcs et espaces verts de la ville et tout est entretenu de superbe manière. Les rues ne sont pas en reste. Venant de Montpellier, il est pour moi toujours surprenant de ne pas devoir constament regarder par terre lorsque je marche en ville.
Bogotá n’est pas...dangereuse:
Après dix jours à arpenter la ville dans tous les sens je ne peux pas la qualifier de dangereuse, impossible. Jamais nous ne nous sommes senti menacé.
La plaza Bolivar, le coeur de la ville:

Non loin de là , l’église Del Carmen.
Après deux jours nous prenons contact avec Mauricio que nous avons connu grâce à l’excellent site
Hospitality Club.
Mauricio se propose de nous héberger le temps qu’il faut, il nous montrera les autres côtés de la ville.
Le quartier de la Candelaria est très joli mais l’on reste dans les sentiers battus du Lonely Planet, il tient à nous montrer d’autres quartiers, plus populaires, qui ne sont pas dans les guides et qu’il faut selon lui absolument voir. Malheureusement et comme nous avons souvent pu le contaster, populaire rime avec dangereux pour de nombreux guides de voyage.
C’est ainsi que nous arpentons la ville de long en large, passant des quartiers les plus chics aux plus populaires.
Nous nous retrouvons un vendredi soir dans la zone sud, la plus pauvre de ville, là ou les gens se retrouvent pour faire la rumba comme ils disent. C’est un quartier hallucinant avec un bloc appelé la „cuadra pitcha“ littéralement: le bloc pourri. Il n’y a que des bars, des discothèques et des vendeurs de snacks.
Tout est illuminé de néons. La rue la plus folle est composé uniquement de boîtes de nuit, du début jusqu’à la fin et des deux côtés de la rue. Il faut crier pour parler tellement la musique est forte, salsa, rumba, reggaeton, ça gueule et se mélange de partout. On est assaili par des tas de rabatteurs nous vantant les mérites de leur établissement, on est vraiment impressionné mais là encore, aucune animosité, tous ont le sourire et le bon mot façile.
Mauricio lui est mort de rire, il a l’habitude d’emmener les occidentaux ici et se régale à chaque fois de leurs réactions.
Ce quartier est incroyable on ne sait plus où poser les yeux, on à la tête qui tourne... Quelques cervezas dans un bar tranquille nous remettrons les idées en place
C’est ici que nos à prioris serons enterrés une bonne fois pour toutes.
Bogotá c’est aussi la culture, le gouvernement justifiant fièrement le mauvais état de certaines routes secondaires par le fait qu’ils préfèrent donner de l’argent pour la cultture et l’éducation. A voir les bibliothèques de la ville, difficile de remettre en cause cette politique budgetaire, des milliers de références de livres, cd roms, dvds, des dizaines d’ordinateurs dernier cri connectés à internet et mis à disposition...gratuitement!
La bibliothèque Virgilio Barco

Le jardin botanique, le plus beau qu’il m’est été donné de voir jusqu’à présent, est un des poumons de la cité.



La ville possède aussi de nombreux musées qui n’ont rien à envier aux plus grandes capitales du monde. Parmi eux l’incroyable musée Botero. En hommage au plus grand artiste colombien Fernando Botero, peintre et sculpteur. Toutes les oeuvres de ce musée ont été donné par l’artiste. On y trouve, outre ses propres créations, des tableaux de Renoir, Cézanne, Manet, Braque, Miró, Picasso, Fernand Léger, Toulouse Lautrec et j’en passe, hallucinant pour un musée...gratuit!!!!! Car beaucoup de musées à Bogotá sont gratuit.
Le plus fameux est le musée national mais lui est payant, même pas 2 dollars, hihi.
Ici, la cour intérieure:
De nombreux tableaux, objets et sculptures retracent l’histoire du pays depuis la période pré-colombienne à nos jours.

Nous nous rendrons vite compte que la politique occupe une place importante dans ce pays et Mauricio nous apportera de précieuses informations sur la situation actuelle et répondra à nos interrogations d’occidentaux.
Le jour de notre arrivée, le gouvernement à décidé de bombardé le camp où était retranché Raul Reyes, le numéro deux des FARC, l’opération à été couronné de succès et le méchant à été tué. Le hic c’est que le camp se trouve 1800 mètres à l’intérieur des terres équatoriennes, la Colombie a donc, selon le président équatorien, violer la souveraineté de son pays. Il décide de renvoyer l’ambassadeur colombien dans son pays et de fermer sur le champ la frontière. Nous voici donc en pleine crise diplomatique, ceux qui suivent l’actualité internationale ont pu en voir le développement dans les différents médias.
Bienvenu en Colombie

nous suivrons comme tout le monde ici le déroulement de cette affaire qui a pris des proportions incroyables, le Nicaragua et le Venezuela ayant décidé de serrer les coudes avec l’Equateur. On craint le pire.
Arrive le jour de la „Cumbre de Rio“ où tous les présidents d’amérique latine se réunissent, la crise diplomatique est évidemment le sujet numéro un.
Une chaîne colombienne retransmet la réunion en direct et en intégralité!!!
Jusque dans les supermarchés les gens se réunissent devant les téléviseurs pour suivre les déclarations de chaque président. On se croirait à la coupe du monde de foot!
Et lorsque les différents protagonistes de ce qui est la plus grave crise récente en amérique latine décident d’enterrer la hache, les applaudissements fusent, les attroupements grossissent encore plus. Tout le monde est soulagé, ici personne ne veut la guerre et considère son voisin comme un frère.
Je ne sais pas ce que vous ont raconté les médias en Europe mais je peux vous dire qu’ici le peuple colombien est derrière son président et approuve cet intervention.
En fait comme Mauricio nous le confirmera, 99% de la population ne veut pas des FARC, pour groupe qui se dit l’armée du peuple, sela fait méchammet rire...jaune.
L’armée en aurait fini depuis longtemps avec eux si ils ne se servaient pas d’otages comme boucliers humains (plus de 700, et on nous parle seulement d’Ingrid Betancourt, pfff!!!!).
Le peuple colombien souffre quotidiennement Ă cause de ce groupe de terroristes, narco-traficants responsable pour beaucoup dans la mauvaise image de ce pays.
Ne nous leurrons pas, ces pseudos révolutionaires, guérilleros de pacotilles, jouant à la guéguerre dans la jungle colombienne, n’ont rien à voir avec l’image, des rebel sud-américains, combattants de la liberté, que nous pouvons avoir. Ce ne sont que des brutes avides de pouvoir et du peuple, ils n’en ont que faire.
C’était mon coup de gueule
A Bogotá, on s’exprime aussi souvent sur les murs:

Et sur les routes, à l’occasion de la marche du 6 mars en l’honneur des victimes de la violence. En février les rues de Bogotá ont vus défilé 2 millions de personnes pour dire non aux FARC!
Quelques vues de la ville:



Au nord de Bogotá se trouve la municipalité de Zipaquirá. Fameuse pour ses mines de sel, on peut visiter une cathédrale de sel, construite à 180 mètres de profondeurs par les mineurs. Construite en 1954, elle à été fermé car elle menacait de s’effondrer. Une nouvelle a été creusée 60 mètres plus loin et ouverte au public en 1992. A l’intérieur le chemin de croix y est représenté, à chaque station, une sculpture à été réalisée à chaque fois par un artiste différent.
Sculpture à l’entrée de la cathédrale:
Deux stations du chemin de croix:

Après le chemin de croix on arrive à la nef principale, au moment où nous y étions une messe était donné, on se rend bien compte de la taille de la croix creusé dans la paroi: 16 mètres de haut!

VoilĂ , pour le premier chapitre de ce carnet de route sur la Colombie.
La différence entre ce que nous attendions et ce que nous voyons est tellement grande que nous avons nous même du mal à y croire.
Nous avons vu des gens laissés leur vélo dans la rue sans l’attacher, chose impossible dans ma belle ville du sud où on doit même enlever la selle pour ne pas se la faire voler, et je ne parle pas de Paris.
Un exemple parmi tant d’autres...
Bogotá peut regarder la tête haute vers les plus grandes métropoles du monde, elle n’a rien à leur envier.
Et pour nous il est temps d'aller explorer ce beau pays, si ce qui suit est à la hauteur de la capitale, on va se régaler. Et vous aussi.
A plus.
EDIT: ha oui j'oubliais, toutes ces photos ont eté faites au A700

eh oui j'ai craqué, le Panama pour les bonnes affaires c'est top!
L'est content le J.C, ouuuh l'est content 8)