Hier matin, j’étais surtout axé sur l’habillement … simple pourtant, fallait au moins tout doubler.
Levé de bonne heure comme d’habitude, j’ai regardé le thermomètre à la fenêtre avant de prendre ma première grande décision.
Je me suis recouché.
En me relevant à 6h, j’étais en retard sur mes horaires habituels, c’est en passant presque sous la tanière de l’ourse que je me suis rendu compte que j’avais oublié mon thermos de café et mon casse-croûte, la journée continuait très mal.
Il neigeait … peu à cause des températures très négatives mais il neigeait, le ciel est resté gris jusqu’à destination.
Arrivé sur le secteur que j’explore cette année, j’ai passé ma sacoche contenant une bonne partie de mon matériel sur le siège passager et en tâtonnant derrière le mien, l’horreur …je n’avais pas pris mon second sac avec le 170-500 ; j’allais devoir revenir au 500 F8 que j’avais dans le coffre, le monter avec son doubleur à vis pour ensuite l’adapter sur le boîtier avec la fameuse M42 que j’avais fixé sur le MTO 1000 pour prendre la lune et Jupiter.
Avec -11, ce n’est pas trop top pour affiner la mise au point sur un tel objectif, donc il est resté à la maison avec la M42 dessus.
S’annonçait une journée de m… mauvaise augure.
En empruntant le petit sentier, je me suis rendu compte combien ça caillait et combien ça glissait ; Manquerait plus qu’avec mon bol d’aujourd’hui je parte en luge dans le ravin pour tomber à califourchon sur un cerf ou au pire sur ses bois, un coup à entendre autre chose que le son du cors au fond … du ravin.
Un cerf dissimulé derrière un taillis de ronces démarre à une cinquantaine de mètres de moi, je lève le 75-300 pour immortaliser cette pdv unique, en mode rafale.
Bip, bip, bip, bip (qui veut dire : veuillez patienter, nous ne pouvons donner suite à votre appel, le minuteur est enclenché) et l’autre qui se tire.
Je suis maudit !
En avançant de quelques pas, un mince carré de terrain gelé et baigné par un rayon de soleil attire mon regard ; la malchance tourne.
Pas bougé, je ne bouge pas, je tremble.
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Sans crop.
Marrant comme sur ce genre d’instant on oublie tout (sous le soleil de Mexico) mais ça caille grave ; Comme le chantait Dalida, c’est un coup à te l’attraper Gigi, la mort aux os.
Donc, je n’ai fait que de petites promenades à quelques mètres autour de ma voiture dans laquelle je m’engouffrais à chaque fois en remettant le chauffage à fond.
Marre des bĂŞtes sauvages, marre de ce temps, il neige Ă nouveau.
Lui, son rêve c’est de se barrer d’ici pour aller vivre à Gonesse ou à Chartres, c’est pourtant clair
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Et rapidement réalisable avec Le TGV local.
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Paris … J’arrive !
Mince, gourré de sens, par là c’est via le terminus.
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Y a une sale histoire sur cette voie ferrée, un gars est venu s’attacher en travers des rails, pour se suicider proprement.
Il a failli mourir de froid, y a plus de train qui passe depuis belle lurette.
Bien, passons à l’ambiance Parisienne, gare du nord en pleine effervescence !
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Quelques 135 photos plus tard, j'en retrouve, il fait presque bon, que -5°
Remarquez la scène, elles sont toutes à bosser en guettant au moindre bruit suspect et lui il s'en fout comme de sa première fourrure.
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En face, Ă 350 m environ, une autre harde prend des forces avant la nuit et la neige.
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J'ai faim, il est temps de rentrer.