Expérimentation prétextée par le confinement - Mà J-Vue d'ensemble de la série

[airV]

52 - (Malo-les-bains)

Leica M10-P + Summilux-M 50mm f/1.4 ASPH BC : 1/4000s à f/4 - ISO 200

#351976: Consulté 2406 fois

Aimé 0 fois - dont moi Exifs

[airV]

53 - (Malo-les-bains)

Leica M10-P + Summilux-M 50mm f/1.4 ASPH BC : 1/2000s à f/1.4 - ISO 200

#352037: Consulté 2393 fois

Aimé 0 fois - dont moi Exifs

[airV]

54 - (Malo-les-bains)

Leica M10-P + Summilux-M 50mm f/1.4 ASPH BC : 1/3000s à f/1.4 - ISO 200

#352066: Consulté 2376 fois

Aimé 2 fois - dont moi Exifs

[Bronstein]

quel travail, la démarche me plait dans son principe
l'esthétique de l'ensemble me laisse un peu sur ma faim, sauf sur un point l'harmonie des images entre elles
sui-je explicite

Je rejoins blueh et d'autres pour l'harmonie des ciels...
Par contre le parti pris de la grande ouverture me semble rompre l'harmonie de la série... Les fonds se perdent parfois dans le flou, ou paraissent presque nettes... Je sais bien que tu expliques que c'est pour traduire l'arbitraire de la limite des 1 km, mais bon... Mais tu fais bien le choix de la zone de mise au point...

Cela m'amène aux difficultés que j'ai à appréhender ta série :

- Tu as suivi une démarche à l'opposée de ma pratique, beaucoup moins pensée, rigoureuse, structurée que la tienne. Mais ça c'est mon problème, c'est juste pour expliquer...
- J'ai beaucoup de mal avec les discours qui accompagnent les photos : théoriques, philosophiques, poétiques... Le confinement ? Je préfère le titre du fil (= prétexte), aux explications qui tu donnes au cours du fil... Moi qui est le défaut depuis des années d'exclure les personnages de mes prises de vue urbaines (je me soigne mais c'est dur), des rues vides ne me font pas penser naturellement au confinement... Sur un blog d'avant le confinement, j'avais d'ailleurs lu un conseil de photographier autour de chez soi...
- Je suis toujours gêné également lorsque la démarche prend le pas sur le résultat (mais là tu as la parade dans le choix des photos)

Du coup j'en viens aux points qui m'ont accroché :

- Tu nous rappelles que la photographie ce n'est pas qu'aller à l'autre bout du monde, au sommet des plus hautes montagnes... pour ramener des images à "couper le souffle". Un trop plein d'exotisme. C'est aussi s'intéresser, au banal, au quotidien...
- Certaines prises de vue me rappelle Depardon qui a sillonné la France ou des photographies de zones pavillonnaires des banlieues américaines
- L’omniprésence des lampadaires, du mobilier urbain (qui curieusement par nature n'est pas très mobile)
- Le jeu avec les arbres également.

J'espère ne pas être trop négatif, et bravo pour ta persévérance.

[airV]

hello merci beaucoup pour ton passage et tes remarques.
Tu n'es absolument pas agressif et les remarques et critiques sont toujours intéressantes dès lors qu'elles ne sont pas agressives ce qui malheureusement est de plus en rare sur les forums.
Je vais tenter de te répondre pont par point

Je rejoins blueh et d'autres pour l'harmonie des ciels...
Par contre le parti pris de la grande ouverture me semble rompre l'harmonie de la série... Les fonds se perdent parfois dans le flou, ou paraissent presque nettes... Je sais bien que tu expliques que c'est pour traduire l'arbitraire de la limite des 1 km, mais bon... Mais tu fais bien le choix de la zone de mise au point...

Contrairement à ma pratique habituelle en photo de paysage urbain, j'ai choisi, pour cette série, de travailler avec une grande ouverture afin que la zone de netteté figure l’aspect tant artificiel qu’arbitraire de la limite autorisée.
Cette représentation symbolique est d’ordre topologique dans la mesure où elle est corrélée aux relations de position relatives au contexte.
Les lieux intersectés par le cercle présentent des configurations urbaines variées qui s’étendent de la rue en impasse à l’horizon marin. Cette disparité infléchit, en fonction de l’environnement, la perception que l’on peut avoir de cette limite.

- Tu as suivi une démarche à l'opposée de ma pratique, beaucoup moins pensée, rigoureuse, structurée que la tienne. Mais ça c'est mon problème, c'est juste pour expliquer...
- J'ai beaucoup de mal avec les discours qui accompagnent les photos : théoriques, philosophiques, poétiques... Le confinement ? Je préfère le titre du fil (= prétexte), aux explications qui tu donnes au cours du fil... Moi qui est le défaut depuis des années d'exclure les personnages de mes prises de vue urbaines (je me soigne mais c'est dur), des rues vides ne me font pas penser naturellement au confinement... Sur un blog d'avant le confinement, j'avais d'ailleurs lu un conseil de photographier autour de chez soi...
- Je suis toujours gêné également lorsque la démarche prend le pas sur le résultat (mais là tu as la parade dans le choix des photos)
.

C'est aussi une question de formation. J'ai appris à projeter pour concevoir.
Cette série ne se veut pas une peinture du confinement en tant que tel, mais celle d’une cartographie arbitraire au prétexte d’une décision ministérielle qui, durant un temps, l’a réglé.
Néanmoins, il m’est apparu essentiel que l’ambiance qui émane des photographies suggère un isolement, qu’elle exprime une absence de vie et une intériorisation.
Dans nombre de mes photos de paysages urbains, par exemple sur Londres ou Sète, il n'y a pas non plus beaucoup de présence humaine, mais je ne suis pas certain qu'elles expriment une idée de confinement pour autant.
Le titre que j'ai donné à ce fil alors que la série était encore en train de se faire était provisoire. Depuis peu je lui ai trouvé un titre ainsi qu'un sous-titre dans lesquels ne figure pas le mot "confinement".
Le titre étant : Un kilomètre à la ronde
Le sous-titre : Une cartographie arbitraire de l’agglomération dunkerquoise

... Sur un blog d'avant le confinement, j'avais d'ailleurs lu un conseil de photographier autour de chez soi...
Tu nous rappelles que la photographie ce n'est pas qu'aller à l'autre bout du monde, au sommet des plus hautes montagnes... pour ramener des images à "couper le souffle". Un trop plein d'exotisme. C'est aussi s'intéresser, au banal, au quotidien...

Je suis convaincu qu'il n'est pas nécessaire d'aller au bout du monde pour trouver des sujets à photographier.
Il y a quelques temps, je n'étais pas allé autour de chez moi pour le faire, mais j'étais resté chez moi, et c'était bien avant le confinement.
J'en parlais et j'avais posté quelques photos sur ce fil

viewtopic.php?f=66&t=115888&hilit=tentative


En espérant avoir répondu à tes remarques, mais n'hésite pas à me le faire savoir si ça n'était pas le cas

[Bronstein]

Je préfère ton nouveau titre.
Il y a un point qui me reste énigmatique.
Ok pour cette phrase : "Les lieux intersectés par le cercle présentent des configurations urbaines variées qui s’étendent de la rue en impasse à l’horizon marin. Cette disparité infléchit, en fonction de l’environnement, la perception que l’on peut avoir de cette limite."
Mais en un lieu donné, tu as le choix de la zone de mise au point. Plus elle est proche de toi, plus le fond est flou. Plus elle se rapproche de l'hyperfocale plus il est net. Le résultat est donc dépendant du lieu et de ton choix. Comment choisis-tu ? Comment ce choix s'articule-t-il avec ton projet ? Avec ta perception du lieu ?

[airV]

Moi aussi je préfère le nouveau titre. Mais celui du fil était davantage une indication sur un travail en train de se faire. À l’ouverture du fil je ne m’étais pas encore posé la question du titre. Ce moment est d’ailleurs assez fluctuant selon les séries.

Par rapport à la PDC.

Les endroits où ont été effectuées les prises de vue sont la conséquence d’intersections entre le tissu urbain et le tracé du cercle. La position des prises de vue ainsi que leur nombre ont été prédéterminés. Toutefois la direction du regard a été choisie sous réserve qu’il soit dirigé vers l’extérieur du périmètre, comme le prolongement naturel de la promenade qui vient buter contre la limite. Et en fonction de l’angle de la prise de vue j’ai choisi les éléments qui figuraient cette limite et sur lesquels j’ai fait la map.
Toutes les photos ont été faites avec la même optique : un 50mm. Les exifs ne donnent pas cette distance et je ne prends pas de note durant les prises de vue. Toutefois cette distance de mise au point, si elle varie, elle le fait dans une moindre proportion. A peu de chose près je dirais que ça se joue sur quelques mm sur la course de la bague mais à une distance déjà lointaine qui effleurait le signe infini. Ce n’est pas comme si ces différences se faisaient sur des distances très proches. Ce sont les relations de position des différents plans relatives aux contextes très divers qui génèrent ces différences de perception et qui se réfèrent aux situations elles-mêmes. C’est pour cette raison que je dis que cette représentation symbolique est d’ordre topologique.
Je reconnais avoir "triché" sur quelques photos avec l’ouverture en diaphragmant jusqu’à f/4 pour privilégier l’aspect phénoménologique sur celui purement technique. C’est indiqué dans chaque image postée. Encore qu’il ne s’agit pas à proprement parler d’une tricherie puisque dans mon protocole de prise de vue je m’étais imposé une faible pdc et non une ouverture déterminée.

[airV]

Les intersections du cercle avec avec le tissu urbain prédéterminait le nombre de photos que contiendrait la série : soit 54

Voici un assemblage de ces 54 photos

Normalement un premier clic pour accéder à l'image en ligne, puis un second pour l'agrandir

[Bronstein]

Au final une belle cohérence dans cette série...
Je suis admiratif, car c’est encore pour moi un exercice impossible.

[airV]

Merci Bronstein

[blueh]

je me doutais bien du résultat, je suis très fort puzzle
l'accord des juxtapositions est beau, le traitement et la douceur aussi
maintenant, te dire que le thème émerge naturellement de ton travail me pose un problème
la violence de ce que tu veux représenter n'est pas vraiment suggéré
ton travail est dans la demie mesure, ni subjectif ni matérialiste
mais c'est hélas dans l'air du temps
ne prends pas mon commentaire comme une critique négative

[airV]

Hello blueh,

merci pour ton commentaire ainsi que pour ton suivi durant la publication de cette série.

j'ai réalisé un assemblage et non pas l'assemblage. Il n'y a rien de définitif dans cela, c'était simplement une manière de montrer l'ensemble de la série en tant que cartographie. Ce que ne montraient pas les photos prises isolément.

J'ai un peu de mal à comprendre ce que tu entends par "matérialisme" à la fois dans une acception qui aurait trait à la photographie et d'autre part dans un rapport d'opposition avec la subjectivité.

Je ne pense pas avoir voulu traduire une quelconque violence. Quels seraient les éléments qui ont provoqué cette attente chez toi ?

[airV]

C'est avec un grand plaisir que je viens d'apprendre que cette série entreprise au prétexte du confinement et que j'ai finalement titrée : 1 km à la ronde. Une cartographie arbitraire de l'agglomération dunkerquoise, a été sélectionnée dans le programme officiel des Transphotographiques 2021, qui fêtent cette année leur 20ème anniversaire et dont la première édition avait été parrainée par Willy Ronis.
La marraine de cette 20ème étant Françoise Huguier.

[Bronstein]

[olivier3191]

Félicitations

[blueh]

belle reconnaissance pour ce travail, avant tout de reflexion