L'été est déjà loin mais je ne voulais pas rentrer dans l'automne sans vous avoir donné un bref aperçu de mes vacances en France profonde.
Immersion totale, au bout de deux semaines on parle couramment le bovin et le taux de fromage dans le sang a grimpé de 200%
Région magnifique où tout est à la fois beau et vrai ; contraste saisissant avec nos vie urbaines absurdes et désincarnées. Je vends tout, j'achète une vieille ferme, quelques vaches et à moi la vraie vie.
En attendant, suivez le guide.
Tout d'abord, comme on n'est pas des bêtes, on a dormi là .
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Un truc pas trop dégueu, non loin de Blesle (pour les intimes). Au fond du pré, coule une paisible rivière, un martin-pècheur va et vient comme une fusée à la surface de l'eau et je comprends alors pourquoi certains membres du forum déclenchent des orgasmes quand ils arrivent à en coller un dans leur viseur. Du coup, je me rabats petitement sur les libellules, nettement plus à la portée de mon 200mm.
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On fait ce qu'on peut.
Il fait presque tout le temps beau dans ce magnifique coin, et même quand il fait gris, il y a des choses à faire et à voir. Comme la Basilique Saint Julien de Brioude, décorée de scènes sado-maso un peu anachronique. Comme quoi, nos ancêtres savaient s'amuser.
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On découvre également le superbe village de Lavaudieu ceint de jardins potagers luxuriants. On découvre aussi l'outil de filtre dégradé de LR2 qui est pas mal du tout pour donner un peu de profondeur à un éclairage grisous.
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Un autre jour, de passage à Murat, les parents ont le nez au ciel et les enfants passent le temps comme ils peuvent.
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Alors, histoire de ne pas faire que glander dans les rues, on s'attaque au sommet du coin. Le redoutable Rocher des Bredons, que nous investissons par la face nord, parce qu'on est pas des gonzesses et aussi parce que c'est le seul chemin.
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Arrivés en haut, on se dit que toutes ces souffrances n'ont pas été endurées en vain.
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Le périple se poursuit, au milieu d'une nature sauvage et tendre à la fois. Une petite route, un virage et vous découvrez le plateau du Cézallier sur lequel j'ai vidé une carte CF avant que ma gonzesse et ma fille me convainquent qu'il n'était plus raisonnable de prendre des photos au clair de Lune. Une parcelle d'Anatolie délocalisée en plein centre de la France, un coin rude qui remplit les yeux. Je vous fais grâce des 142 autres clichés pris du même point de vue, et me fais violence pour en extraire seulement un ou deux (bon allez, quatre). C'est pas facile, c'est vraiment pour vous.
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Les jours s'enchainent, on ne manque pas tout de même les quelques passages obligés de la région, comme le viaduc de Garabit, mondialement connu pour avoir donné son nom à une marque de couscous.
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Dans le même coin, un peu moins couru, les ruines du château d'Aleuze défient le temps sur leur piton dans un bras de rivière.
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De là , la route arrive à Saint Flour, flanquée de sa cathédrale dont les tour évoquent deux hiboux pétrifiés.
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Un ville attachante que je regrette de ne pas avoir plus investie par manque de temps, hélas. Car le temps défile à toute allure, déjà nous voilà au Puy en Velay dont les ruelles étroites sinuent jusqu'à la Cathédrale Notre Dame du Puy qui s'érige sur une des collines qui surplombent la ville.
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De là , nous roulons au hasard jusqu'à la Chaise Dieu, en plein festival de musique sacrée. Il fait froid, les festivaliers s'emmerdent manifestement mais le coin ne manque pas de majesté.
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Un grand saut dans l'espace-temps et nous voilà plus au nord et à l'ouest, dans la région de Riom-ès-Montagne. Au milieu des paturages omniprésents, nous nous frayons un timide chemin.
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Mais où sont les vaches ? Me demanderez-vous, paraphrasant habilement Patrick Juvet, eh bien les voilà , alanguies, partout où le regard se porte, des vaches, fières, marrons et cornues.
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Mais les vaches ne sont pas les seules maitresses de cette région sauvage, sur les cieux immaculés, se détache toujours la silhouette, gracieuse et inquiétante d'un oiseau de proie. Un autochtone m'a un jour parlé d'épervier à queue d'hirondelle, mais celui-ci n'apprécierait sans doute pas qu'on compare sa queue franche et massive avec celle d'un fragile oisillon.
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Cette terre rurale et paisible, ne manque jamais de rappeler au promeneur qu'elle fut jadis une contrée violente et hostile. La multitude de donjon en ruine qui parcellent le paysage évoquent en un silence pesant cette époque chahutée. Ainsi le château d'Apchon qui découpe son profil de gueule cassée en haut d'une crête rocheuse.
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Au pied de ces plateaux pelés, le pays dissimule des tas de cours d'eau qui lui permettent de garder sa verdure au fil de l'été. Certains sous-bois offrent la rencontre de sympathiques cascades. Comme celle-ci à Cheylade.
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Mais la région est hostile et sait le rappeler au voyageur naïf. Les courageux qui m'auront suivi jusqu'ici peuvent ainsi bénéficier de cette image dont l'érotisme apparent cache mal le drame qu'elle décrit : une attaque de fourmis ailées sur un pacifique pique-nique. Eh bien croyez-le ou pas, les fourmis ont eu raison de notre pique-nique et nous dûmes nous enfuir en courant de ce lieu maudit.
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Remis de ces émotions arthropodes, nous entreprîmes l'ascension (toujours par la face nord) du Puy Marie, qui surplombe le Pas de Perrol. Rien de bien méchant si ce n'était l'enfant de quinze kilos qui gigote dans votre dos. L'effort n'est pas vain puisqu'on découvre un panorama superbe sur la Muraille de Chine.
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Et au-delà sur la chaîne des monts du Cantal.
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Enfin, moins sportive, la visite de Tournemire et son château qui vous regarde de haut.
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Voilà les amis. J'espère ne pas avoir été trop long et fastidieux, croyez bien que j'ai élagué au maximum. La galerie complète, se trouve ici, avec des photos exclusives, notamment de l'attaque des fourmis ailées.
Et en partant, ne manquez pas de faire un bisou à ma copine araignée
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