"J' erre, minable" récit zolien, takumarique et bretonnant!
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jean-louis - Messages : 723
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Ah que les Canonistes ont vous doit beaucoup, amis Sonystes : Sans l'annonce de votre FF hte déf, prise HDMI et tout ça, Canon s'endormait sur ses lauriers et ne sortait pas ce 7 D qui me fait saliver tel le boxer moyen devant un os à moelle.
Je me permets donc de vous adresser, en témoignage de gratitude, ce pauvre récit imité de Zola et quelques autres. Il est en grande partie inédit sur le net.
S'il vous fait sourire par endroits, je n'aurai pas vécu en vain.
Essuyez une larme, fermez le ban et faites peter la poire!
Amicalement JL
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"J'erre, minable"
Récit
takumarique et bretonnant
A Odile et Ti-Zef
« J’avais toujours cru
s’écria Melle de Kerkabon,
que le français était la plus belle
de toutes les langues
après le bas-breton »
(Voltaire L’Ingénu)
Chapitre 1
Dans la plaine rase, sous la nuit sans étoiles, qu’éclairait seulement le mince croissant de lune sortant furtivement d’une mer de nuages, une frêle silhouette vacillait sur le chemin des falaises qui mène de Goémon sur Lisier à Ploumenech sous Varech. Penchée en avant, pour mieux résister aux bourrasques qui s’acharnaient sur elle, la jeune femme progressait lentement entre les bruyères. Prise et roulée dans un tourbillon qui l’aveuglait, elle titubait, semblant devoir s’écrouler à chaque pas. Elle avançait pourtant, d’un effort obstiné, tirant derrière elle un chariot métallique d’hypermarché aux roulettes désaxées grinçant sinistrement. Une bâche le recouvrait presque entièrement, soulevée, à l’avant par la grosse corde qu’elle s’était enroulée autour du ventre, pour traîner avec elle, par les chemins défoncés, ses dérisoires trésors. Un coupe-vent en loques ne parvenait pas à la protéger des rafales qui lui cinglaient les reins. Sur son épaule droite, un oiseau noir, un corbeau sans doute, dont une patte manquait, s’agitait frénétiquement, battant des ailes pour garder son équilibre et claquait furieusement du bec. Elle tourna vers lui un visage très jeune déjà marqué par des rides. Très brune, les yeux vifs, jolie assurément, pour qui aurait su découvrir l’éclat de ses vingt ans dans ce visage buriné par la fatigue et les privations, elle parlait d’une voix rauque, proche des sanglots :
- Oh oui, c’est un climat qui ne donne guère envie d’y passer ses vacances, Kléber ! Plassans te manque autant qu’à moi, je le sais, mais on va où il y a du travail, sais-tu, car, sans travail, ta mangeoire ne se remplira guère. Tu comprends ça, toi ? »
- Kroooarrr, kroaaarrr ! lança Kleber, pour signifier son accord.
Le faux plat de Kerleven-le-Menhir franchi, la jeune femme se redressa pour reprendre son souffle et jeta autour d’elle un regard incrédule. Le tableau qui s’offrait à elle lui arracha un léger cri d’admiration. Sortie des nuages, la lune brillait intensément, illuminant l’océan dont les vagues battaient furieusement les découpures acérées des falaises de granit. Au loin, sur la gauche, l’œil cyclopéen d’un phare palpitait dans la brume, d’une lueur rougeâtre. Mais le regard de la jeune femme revenait toujours à l’immense océan agité d’un lent frémissement, comme si un volcan eût été là , préparant son éruption. Elle distingua vaguement, vers la sortie de la baie, trois feux, un rouge, un vert, un blanc, qui semblaient danser sur les vagues, mystérieusement suspendus au-dessus des flots, et il lui fallut du temps pour comprendre qu’un chalutier était là , mouillant ses filets.
- Oh, superbe ! s’exclama-t-elle, avant de fouiller sous la bâche. Elle en sortit un sac de plastique fermé d’un simple élastique, l’ouvrit, se redressa tenant avec précaution un appareil
photographique qu’elle approcha de son visage. C’était un engin d’allure rustique, une boîte aux angles vifs, au cuir se décollant par endroits, au métal zébré de rayures entre lesquelles on pouvait lire, « Praktica Nova B », en lettres à demi-effacées : elle ôta avec grand soin le bouchon d’objectif sur la couronne duquel s’affichait « Domiplan 50 mm F2,8 », essuya l’humidité de la lentille et entreprit de positionner l’appareil sur un dolmen qui regardait l’Océan. Cela dura longtemps, il lui fallut trouver des fragments de silex pour qu’il fût bien horizontal et restât stable, malgré le vent qui redoublait de violence. Elle y parvint enfin, procéda aux réglages de lumière, vérifia une dernière fois l’angle de vue en s’agenouillant derrière l’énorme rocher, intimement collée à la pierre comme si elle eût participé à quelque culte barbare, puis pressa le déclencheur quand une rafale plus enragée que les autres balaya l’appareil. La jeune femme avait eu un geste incontrôlé pour le saisir et, dans le mouvement, son coude heurta le chariot dont elle s’était détachée qui se mit à dévaler dans les bruyères avant de basculer par dessus la falaise. Elle était restée sans réaction, pétrifiée par le désastre. C’était son avenir qui venait de basculer lui aussi, avec son agrandisseur noir et blanc et tout le matériel de laboratoire l’accompagnant, avec, surtout, ses chères revues photographiques soigneusement annotées : la collection entière de « Traqueurs d’Images » venait de basculer dans les flots, les tests de Nanor, auxquels elle vouait une foi aveugle, les éditos musclés de CMG, qu’elle pouvait se réciter mot à mot, à force de les avoir médités pour en dégager toute la profondeur de pensée. Kléber lui-même semblait conscient de l’étendue de la perte et frottait tristement son bec contre la joue de la jeune femme ravagée par les larmes.
C’était le dernier coup ! Mais qu’avait-elle donc fait au bon Dieu pour être ainsi torturée jusqu’à la fin ?
Les dernières semaines, avec le cortège d’horreurs qui les avait accompagnées, lui revinrent en mémoire. Prise brusquement d’une résolution désespérée, elle se leva, fit un pas en avant, animée d’une décision farouche. Face au vide, la tête lui tourna, un vertige la saisit : elle resta prise d’un frisson, mais, du fond de l’abîme, de suaves voix de femmes étaient là , qui l’encourageaient : « Laisse-toi aller, Odile. À présent, tu n’as plus rien à redouter des hommes : nul ne pourra jamais plus te faire souffrir ! Ce que tu vas trouver ici, c’est le portique ouvert sur les Cieux inconnus, c’est l’auberge fameuse inscrite sur le livre, où tu pourras manger et dormir et t’asseoir ! ». S’abandonnant au charme, elle allait se laisser couler à l’abîme ; déjà elle basculait, lorsqu’elle se sentit saisir par une poigne irrésistible qui la tirait en arrière, tandis qu’un voix de basse lançait, entre deux hoquets empuantis d’alcool« « Reste avec nous, la belle, une gentille môme balancée comme tu l’es, sûr que ça peut encore servir ! » Puis ce fut tout. Elle s’évanouit, sentant vaguement qu’on dégrafait son chemisier, malgré les coups d’aile furieux de Kléber qui cherchait à s’interposer.
(Ă suivre)
Je me permets donc de vous adresser, en témoignage de gratitude, ce pauvre récit imité de Zola et quelques autres. Il est en grande partie inédit sur le net.
S'il vous fait sourire par endroits, je n'aurai pas vécu en vain.
Essuyez une larme, fermez le ban et faites peter la poire!
Amicalement JL
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"J'erre, minable"
Récit
takumarique et bretonnant
A Odile et Ti-Zef
« J’avais toujours cru
s’écria Melle de Kerkabon,
que le français était la plus belle
de toutes les langues
après le bas-breton »
(Voltaire L’Ingénu)
Chapitre 1
Dans la plaine rase, sous la nuit sans étoiles, qu’éclairait seulement le mince croissant de lune sortant furtivement d’une mer de nuages, une frêle silhouette vacillait sur le chemin des falaises qui mène de Goémon sur Lisier à Ploumenech sous Varech. Penchée en avant, pour mieux résister aux bourrasques qui s’acharnaient sur elle, la jeune femme progressait lentement entre les bruyères. Prise et roulée dans un tourbillon qui l’aveuglait, elle titubait, semblant devoir s’écrouler à chaque pas. Elle avançait pourtant, d’un effort obstiné, tirant derrière elle un chariot métallique d’hypermarché aux roulettes désaxées grinçant sinistrement. Une bâche le recouvrait presque entièrement, soulevée, à l’avant par la grosse corde qu’elle s’était enroulée autour du ventre, pour traîner avec elle, par les chemins défoncés, ses dérisoires trésors. Un coupe-vent en loques ne parvenait pas à la protéger des rafales qui lui cinglaient les reins. Sur son épaule droite, un oiseau noir, un corbeau sans doute, dont une patte manquait, s’agitait frénétiquement, battant des ailes pour garder son équilibre et claquait furieusement du bec. Elle tourna vers lui un visage très jeune déjà marqué par des rides. Très brune, les yeux vifs, jolie assurément, pour qui aurait su découvrir l’éclat de ses vingt ans dans ce visage buriné par la fatigue et les privations, elle parlait d’une voix rauque, proche des sanglots :
- Oh oui, c’est un climat qui ne donne guère envie d’y passer ses vacances, Kléber ! Plassans te manque autant qu’à moi, je le sais, mais on va où il y a du travail, sais-tu, car, sans travail, ta mangeoire ne se remplira guère. Tu comprends ça, toi ? »
- Kroooarrr, kroaaarrr ! lança Kleber, pour signifier son accord.
Le faux plat de Kerleven-le-Menhir franchi, la jeune femme se redressa pour reprendre son souffle et jeta autour d’elle un regard incrédule. Le tableau qui s’offrait à elle lui arracha un léger cri d’admiration. Sortie des nuages, la lune brillait intensément, illuminant l’océan dont les vagues battaient furieusement les découpures acérées des falaises de granit. Au loin, sur la gauche, l’œil cyclopéen d’un phare palpitait dans la brume, d’une lueur rougeâtre. Mais le regard de la jeune femme revenait toujours à l’immense océan agité d’un lent frémissement, comme si un volcan eût été là , préparant son éruption. Elle distingua vaguement, vers la sortie de la baie, trois feux, un rouge, un vert, un blanc, qui semblaient danser sur les vagues, mystérieusement suspendus au-dessus des flots, et il lui fallut du temps pour comprendre qu’un chalutier était là , mouillant ses filets.
- Oh, superbe ! s’exclama-t-elle, avant de fouiller sous la bâche. Elle en sortit un sac de plastique fermé d’un simple élastique, l’ouvrit, se redressa tenant avec précaution un appareil
photographique qu’elle approcha de son visage. C’était un engin d’allure rustique, une boîte aux angles vifs, au cuir se décollant par endroits, au métal zébré de rayures entre lesquelles on pouvait lire, « Praktica Nova B », en lettres à demi-effacées : elle ôta avec grand soin le bouchon d’objectif sur la couronne duquel s’affichait « Domiplan 50 mm F2,8 », essuya l’humidité de la lentille et entreprit de positionner l’appareil sur un dolmen qui regardait l’Océan. Cela dura longtemps, il lui fallut trouver des fragments de silex pour qu’il fût bien horizontal et restât stable, malgré le vent qui redoublait de violence. Elle y parvint enfin, procéda aux réglages de lumière, vérifia une dernière fois l’angle de vue en s’agenouillant derrière l’énorme rocher, intimement collée à la pierre comme si elle eût participé à quelque culte barbare, puis pressa le déclencheur quand une rafale plus enragée que les autres balaya l’appareil. La jeune femme avait eu un geste incontrôlé pour le saisir et, dans le mouvement, son coude heurta le chariot dont elle s’était détachée qui se mit à dévaler dans les bruyères avant de basculer par dessus la falaise. Elle était restée sans réaction, pétrifiée par le désastre. C’était son avenir qui venait de basculer lui aussi, avec son agrandisseur noir et blanc et tout le matériel de laboratoire l’accompagnant, avec, surtout, ses chères revues photographiques soigneusement annotées : la collection entière de « Traqueurs d’Images » venait de basculer dans les flots, les tests de Nanor, auxquels elle vouait une foi aveugle, les éditos musclés de CMG, qu’elle pouvait se réciter mot à mot, à force de les avoir médités pour en dégager toute la profondeur de pensée. Kléber lui-même semblait conscient de l’étendue de la perte et frottait tristement son bec contre la joue de la jeune femme ravagée par les larmes.
C’était le dernier coup ! Mais qu’avait-elle donc fait au bon Dieu pour être ainsi torturée jusqu’à la fin ?
Les dernières semaines, avec le cortège d’horreurs qui les avait accompagnées, lui revinrent en mémoire. Prise brusquement d’une résolution désespérée, elle se leva, fit un pas en avant, animée d’une décision farouche. Face au vide, la tête lui tourna, un vertige la saisit : elle resta prise d’un frisson, mais, du fond de l’abîme, de suaves voix de femmes étaient là , qui l’encourageaient : « Laisse-toi aller, Odile. À présent, tu n’as plus rien à redouter des hommes : nul ne pourra jamais plus te faire souffrir ! Ce que tu vas trouver ici, c’est le portique ouvert sur les Cieux inconnus, c’est l’auberge fameuse inscrite sur le livre, où tu pourras manger et dormir et t’asseoir ! ». S’abandonnant au charme, elle allait se laisser couler à l’abîme ; déjà elle basculait, lorsqu’elle se sentit saisir par une poigne irrésistible qui la tirait en arrière, tandis qu’un voix de basse lançait, entre deux hoquets empuantis d’alcool« « Reste avec nous, la belle, une gentille môme balancée comme tu l’es, sûr que ça peut encore servir ! » Puis ce fut tout. Elle s’évanouit, sentant vaguement qu’on dégrafait son chemisier, malgré les coups d’aile furieux de Kléber qui cherchait à s’interposer.
(Ă suivre)
J'ai du Canon mais je me soigne!

au plaisir de te lire... Et, dis, tu nous le montreras ton 7D ?
Nex 7 + 18-55 + 18-200 + Voigtlander 15 et 35 1,7 + Zeiss G 28, 45 et 90 | Nex 3 défiltré. 50 1,7 et 35 2,8 Zeiss ; 24 2,8 ; ... ; 50 2,8 macro ; 100 2,8 macro ; 17-35 2,8-4 ; 85 1,4 CZ Contax ; 24-105 ; Tokina 500 f8 MD ; .
Oui et du Pracktica au 7D vous pouvez prévoir de changer de serveur, car il y a de l'histoire 

Canoniste
Mamiya C220
Mamiya C220
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jean-louis - Messages : 723
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Ouaip ! n'empĂŞche que...
sur le Praktica et sur le 7 D on peut monter les mêmes S Tak en 42 à vis, ces purs bijoux qui ont charmé mon adolescence!
Sur mon 40 D aussi d'ailleurs ! mais nous, chez Canon, on garde les aides à la map grâce à la bague magique qui transmet les indications visuelles et sonores; Na na na !
Bon, on dit un épisode par semaine ? Ca nous mènerait presque jusqu'aux fêtes
Ou plus rapide si vous voulez... ce qui nous mènerait jusqu'aux cash- back Canon d'hiver : autre forme de fête!
sur le Praktica et sur le 7 D on peut monter les mêmes S Tak en 42 à vis, ces purs bijoux qui ont charmé mon adolescence!
Sur mon 40 D aussi d'ailleurs ! mais nous, chez Canon, on garde les aides à la map grâce à la bague magique qui transmet les indications visuelles et sonores; Na na na !
Bon, on dit un épisode par semaine ? Ca nous mènerait presque jusqu'aux fêtes
Ou plus rapide si vous voulez... ce qui nous mènerait jusqu'aux cash- back Canon d'hiver : autre forme de fête!
J'ai du Canon mais je me soigne!
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jean-louis - Messages : 723
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Tu sais, méro, si le 7 D Canon tourne autour des 3000 roros, suis pas près de te le montrer!même s'il a des caractéristiques qui me plaisent bien. Ce sera un bête 450 D comme second boîtier avec les deux zooms stabilisés basiques qui piquent comme des furieux : j'ai essayé le 55/250 (mais purs tas de plastique à peine solidifié!)
J'ai du Canon mais je me soigne!
jean-louis a écrit :Ouaip ! n'empêche que...
sur le Praktica et sur le 7 D on peut monter les mêmes S Tak en 42 à vis, ces purs bijoux qui ont charmé mon adolescence!
Sur mon 40 D aussi d'ailleurs ! mais nous, chez Canon, on garde les aides à la map grâce à la bague magique qui transmet les indications visuelles et sonores; Na na na !
Bon, on dit un épisode par semaine ? Ca nous mènerait presque jusqu'aux fêtes
Ou plus rapide si vous voulez... ce qui nous mènerait jusqu'aux cash- back Canon d'hiver : autre forme de fête!
Chez Sony aussi Monsieur JLouis . na !
A6400 des objectifs Monture A et E
Entre l'ombre subtile, et l'absence de lumière, réside la nuance de l'illusion.
Ƹ̵̡Ӝ̵̨̄Ʒ Flickr Ƹ̵̡Ӝ̵̨̄Ʒ
Entre l'ombre subtile, et l'absence de lumière, réside la nuance de l'illusion.
Ƹ̵̡Ӝ̵̨̄Ʒ Flickr Ƹ̵̡Ӝ̵̨̄Ʒ
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jean-louis - Messages : 723
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J'ignorais!
Mais nous on peut aussi monter des optiques Nikon ou Leica R et en gardant la map sur l'infini.
na na na!
Les Nikonistes, eux, ben ils peuvent pas monter grand chose d'autre que leurs optiques, pour des histoires de tirage.
Quand on y pense, ça doit être très douloureux !
Bon, ils ont déjà le choix et ils possédaient, entre autres, un zoom 18/200 stabilisé bien pratique pour le voyage (suis pas Sigma, moi, j'ai essayé, c'est bruyant et l'autofocus rame). Depuis peu, ça existe aussi chez Canon, un tel zoom. Et ça ouvre à 5,6, pas 6,3!
Grosse différence pour l' AF A tester...
Mais nous on peut aussi monter des optiques Nikon ou Leica R et en gardant la map sur l'infini.
na na na!
Les Nikonistes, eux, ben ils peuvent pas monter grand chose d'autre que leurs optiques, pour des histoires de tirage.
Quand on y pense, ça doit être très douloureux !
Bon, ils ont déjà le choix et ils possédaient, entre autres, un zoom 18/200 stabilisé bien pratique pour le voyage (suis pas Sigma, moi, j'ai essayé, c'est bruyant et l'autofocus rame). Depuis peu, ça existe aussi chez Canon, un tel zoom. Et ça ouvre à 5,6, pas 6,3!
Grosse différence pour l' AF A tester...
J'ai du Canon mais je me soigne!
Merci pour la dédicace, Jean-Louis. Je suis très touchée
Et je ne sais pas quand je passerai dans le lyonnais, alors pour
c'est pas encore ça 

Et je ne sais pas quand je passerai dans le lyonnais, alors pour


Dynax 9 /9Ti; A700; A900; objectifs du 8mm Peleng au 500 cata Minolta, en passant par plein de focales intermédiaires; flash 5600 et macro; et quelques autres plaisanteries hors-sujet, avec un penchant pour les versions titane.
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jean-louis - Messages : 723
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Odile ici ! Joie!
Prends bien soin de toi et ne passe pas trop derrière les digues de par chez toi, vu que ça va peut-être finir, là haut, comme à la Nouvelle Orléans, avec ce temps tout chamboulé qu'ils nous font, à ne pas mettre un 40 D dehors!
Viens de faire des phots de mariage pour dépannner un pote et j'ai humecté sévèrement mon 580 EX. Comme quoi !
Tu 'arrêtes bien sûr si tu passes dans la région lyonnaise.
Bises JL
Prends bien soin de toi et ne passe pas trop derrière les digues de par chez toi, vu que ça va peut-être finir, là haut, comme à la Nouvelle Orléans, avec ce temps tout chamboulé qu'ils nous font, à ne pas mettre un 40 D dehors!
Viens de faire des phots de mariage pour dépannner un pote et j'ai humecté sévèrement mon 580 EX. Comme quoi !
Tu 'arrêtes bien sûr si tu passes dans la région lyonnaise.
Bises JL
J'ai du Canon mais je me soigne!
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jean-louis - Messages : 723
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Alors, comme ça, amis sonystes, ce serait aujourd'hui que votre FF il sort ?
C'est le grand jour, alors !
Va -t-on arriver à stabiliser par le capteur un FF sans que des problèmes d'inertie se posent?
Va-t-on gagner 4 diaps avec ce système de stab? Autant de questions lancinantes!
(savez que sur ce tas de plastique à peuine solidifié qu'est le 44/250 Canon IS, premier prix, je tiens sans problème le 1/13 ième de s à la focale maxi, ce qui confirme ce que disait Canon Passion sur le site d' EOS numérique.
Mais je vous ennuie avec mes histoires de Canon
On vous souhaite que ça sorte vite et que ça stabilise fort! (et pas trop cher : que ça fasse baisser le prix de mon futur 7 D. C'est vrai kwâââ!)
Second épisode de j'erre, minable: dimanche matin, après la messe.
C'est le grand jour, alors !
Va -t-on arriver à stabiliser par le capteur un FF sans que des problèmes d'inertie se posent?
Va-t-on gagner 4 diaps avec ce système de stab? Autant de questions lancinantes!
(savez que sur ce tas de plastique à peuine solidifié qu'est le 44/250 Canon IS, premier prix, je tiens sans problème le 1/13 ième de s à la focale maxi, ce qui confirme ce que disait Canon Passion sur le site d' EOS numérique.
Mais je vous ennuie avec mes histoires de Canon
On vous souhaite que ça sorte vite et que ça stabilise fort! (et pas trop cher : que ça fasse baisser le prix de mon futur 7 D. C'est vrai kwâââ!)
Second épisode de j'erre, minable: dimanche matin, après la messe.
J'ai du Canon mais je me soigne!
jean-louis a écrit :mais nous, chez Canon, on garde les aides à la map grâce à la bague magique qui transmet les indications visuelles et sonores; Na na na !
Oui oui.... et avec la pupuce Mero, on garde l'aide à la map, bien sûr tous les modes de mesure.... mais aussi la stab...... Alors ?


Nex 7 + 18-55 + 18-200 + Voigtlander 15 et 35 1,7 + Zeiss G 28, 45 et 90 | Nex 3 défiltré. 50 1,7 et 35 2,8 Zeiss ; 24 2,8 ; ... ; 50 2,8 macro ; 100 2,8 macro ; 17-35 2,8-4 ; 85 1,4 CZ Contax ; 24-105 ; Tokina 500 f8 MD ; .
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jean-louis - Messages : 723
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Certes, méro, mais, encore une fois, la question capitale c'est : peut-on faire bouger assez vite, sans inertie, un capteur FF pour qu'il permette une stab efficace?
Une stab adaptée à chaque objo car dans l'objo-même se révélera-t-elle plus efficace?
Jusqu'à présent, personne ne l'a fait, la stabilisation d'un capteur FF... mais Minolta a souvent innové.
"Fouette dent de scie" comme disent les roasbeefs
On sera bientôt fixés...
Quoi qu'il en soit, je ne reviens pas à Sony- Minolta alors que j'ai enfin la gamme d'objos Canon usm que je voulais (même si l'idée de stabiliser ses Takumar SMC peut séduire)
Une stab adaptée à chaque objo car dans l'objo-même se révélera-t-elle plus efficace?
Jusqu'à présent, personne ne l'a fait, la stabilisation d'un capteur FF... mais Minolta a souvent innové.
"Fouette dent de scie" comme disent les roasbeefs
On sera bientôt fixés...
Quoi qu'il en soit, je ne reviens pas à Sony- Minolta alors que j'ai enfin la gamme d'objos Canon usm que je voulais (même si l'idée de stabiliser ses Takumar SMC peut séduire)
J'ai du Canon mais je me soigne!
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Bertrand T - Messages : 2146
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Cher Jean-Louis, crois-tu que le bloc stabilisateur d'un quelconque gros blanc L IS soit plus léger qu'un capteur 24*36 ?jean-louis a écrit :Certes, méro, mais, encore une fois, la question capitale c'est : peut-on faire bouger assez vite, sans inertie, un capteur FF pour qu'il permette une stab efficace ?
jean-louis a écrit :Une stab adaptée à chaque objo car dans l'objo-même se révélera-t-elle plus efficace ?
Excellente question à laquelle que nous pourrons répondre quand il y aura chez les rouges des 50 macro (j'évite de mentionner le 100/2,8 macro, gentil non ?), 50/1,8, 20/2,8, 85/1,4, 135/1,8 stabilisés. Pour l'instant, Sony est vainqueur sur toute la gamme…

CLE, Hexar RF de 12 à 90 mm • Alpha, Dynax de 8 à 500 mm… et d'autres systèmes
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jean-louis - Messages : 723
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Parle pas de game à un canoniste, l'ami Bertrand ! c'est pour ça en partie que je suis passé chez Canon !
Viens d'essayer ce matin un 200 F 2,8 Ă 400 roros en occas et j'en pleure encore de joie
Mes macro je les fais au 50mm F 4 S Tak et pour la stab je vais me payer ce tas de plastique le 55/250 IS qui pique comme un furieux et n'est mĂŞme pas cher
J'ai vu votre nouveau vaisseau amiral. Des trucs séduisants mais pas pour moi :trop lourd, trop bruyant, j'en ai peur (j'ai revendu mon Sony pour ça : mes phots d'échecs ça passait pas) et pas de live view dont je me sers finalement assez souvent (pas plus tard qu'à un mariage où je n'étais pas le phot officiel et donc derrière pour ne pas gêner, perdu dans la foule, qui cest qui a fait un groupe très propre de la chorale de ma femme avec son 40 D à bout de bras et l'horizontalité assurée par les grilles de l'écran ,c'est bibi. C'est pour dire!
Mais il a l' HDMI votre engin et pas mon 40 D et ça me manque mais le 50 D l'a et le futur 450 D C'est celui ça que j'acquerrai
Bon a+ pour Zola
Viens d'essayer ce matin un 200 F 2,8 Ă 400 roros en occas et j'en pleure encore de joie
Mes macro je les fais au 50mm F 4 S Tak et pour la stab je vais me payer ce tas de plastique le 55/250 IS qui pique comme un furieux et n'est mĂŞme pas cher
J'ai vu votre nouveau vaisseau amiral. Des trucs séduisants mais pas pour moi :trop lourd, trop bruyant, j'en ai peur (j'ai revendu mon Sony pour ça : mes phots d'échecs ça passait pas) et pas de live view dont je me sers finalement assez souvent (pas plus tard qu'à un mariage où je n'étais pas le phot officiel et donc derrière pour ne pas gêner, perdu dans la foule, qui cest qui a fait un groupe très propre de la chorale de ma femme avec son 40 D à bout de bras et l'horizontalité assurée par les grilles de l'écran ,c'est bibi. C'est pour dire!
Mais il a l' HDMI votre engin et pas mon 40 D et ça me manque mais le 50 D l'a et le futur 450 D C'est celui ça que j'acquerrai
Bon a+ pour Zola
J'ai du Canon mais je me soigne!
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jean-louis - Messages : 723
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ch 2
Et en avance ! Z'en avez de la chance!
Ici, nous ne sommes pas comme ces marques qui créent un désir, font des effets d'annonce puis font lanterner leurs fidèles des années avant de leur procurer enfin le reflex num attendu (même que les fidèles, pour pas mal , du coup,ils étaient partis chez les concurrents, avaient découvert la map usm et en sont encore tout retournés!)
Je rigole! Faut pas vous sentir visés, amis sonystes...
JL
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Chapitre 2
Odile avait dormi douze heures d’une traite et ce qui la réveilla, ce fut des tintements de verre et des éclats de conversation. Des hommes étaient là , en bas, qui s’empoignaient furieusement. Leurs voix montaient vers elle, avec le murmure gras des enrouements. Une porte claquait encore, ajoutant au vacarme, dans un ébranlement furieux qui faisait vibrer les murs. La jeune femme comprit qu’elle se trouvait au-dessus d’un débit de boissons et, reprenant ses esprits, vaguement inquiète, elle jeta un regard circulaire sur la petite chambre mansardée qu’éclairait un rai de lumière filtrant à travers les persiennes. Une armoire massive coupait la pièce en deux, et il avait fallu en couper la corniche pour qu’elle pût tenir. Au fond, à droite, on distinguait encore un gros coffre de marin en bois verni sur lequel trônait une maquette de vaisseau, toutes voiles tendues. Les murs étaient simplement crépis à la chaux et un rideau tout simple voilait la fenêtre. N’importe ! Odile se trouvait bien, ici, après sa course par les chemins, dans l’hostilité de la nuit et elle eut un imperceptible sourire qui se figea aussitôt : voilà qu’elle revoyait tout, comme dans un cauchemar, la falaise, son chariot qui lui échappait, la tentation d’en finir, et cette poigne d’homme qui l’avait retenue, et cette voix rauque d’ivrogne ! Elle se rappelait vaguement qu’on l’avait déshabillée puis plus rien. Que s’était-il passé pour qu’elle se réveillât en chemise de nuit dans cette chambre inconnue ? Qu’était devenu Kléber dont elle n’entendait plus le croassement familier ? Et son appareil photo, l’avait-on seulement ramassé ? C’était, à présent, le seul bien qui lui restât ! Rongée d’inquiétude, elle quitta, en frissonnant, le refuge du lit et se leva sans bruit puis alla ouvrir lentement la porte qui grinça sinistrement. Un couloir lambrissé de bois sombre était là , débouchant sur une galerie dominant la salle du café. Odile s’avança, en chemise, pieds nus, jusqu’au trou de lumière d’où montait tout un vacarme fait de cris et d’injures. Ce qu’elle vit alors la saisit si fort qu’elle demeura immobile, serrée contre un poteau, dans la crainte qu’on la remarquât. Dans la salle remplie du café, des hommes, une foule d’hommes en tricot, portant bonnet pour la plupart, agitaient furieusement les mains en l’air pour commander les tournées, se bourraient les côtes de grands coups de coudes, enfonçaient jusqu’aux yeux la casquette de leur voisin qui ricanait. Au fond, toute une société braillait des chants de marins, ponctuant la mesure en faisant sonner les chopes sur les tables. Derrière le bar de bois verni, le patron, un colosse barbu, dans la force de la cinquantaine, semblait sourd à ce vacarme et inclinait délicatement sous les becs de la pompe à bière de grosses chopes d’où coulait une mousse crémeuse. Kléber, justement, était perché sur la rampe de métal de l’appareil à soûler et, dès qu’il la vit, il s’élança vers elle pour venir se nicher sur son épaule. Mais l’un des buveurs l’avait suivi du regard et aperçut Odile, malgré ses efforts pour se cacher. Triomphant, il fit trembler la table d’un formidable coup de poing pour se faire entendre. La trentaine environ, solidement bâti, l’air sournois, il était vêtu d’un tricot rayé en loques qui laissait voir des poils roux et des tatouages. Brusquement, d’un revers de main, il balaya les chopes, qui se brisèrent sur le carreau, pour forcer l’attention des autres buveurs. Sa voix, grasse, s’éleva dans le calme soudain revenu des tablées :
« Dis donc, le Tizefguen, tu nous cacherais pas des choses, par hasard ? Voilà que tu t’es fait rentrer de quoi te tenir les petons bien au chaud, cet hiver. Tonnerre de Dieu, ce qu’elle est gentille ! Même au « panier fleuri » où que mon vieux avait ses habitudes, toutes les fois qu’il descendait à Brest, les jours de foire, elle serait pas restée longtemps à attendre son tour ! »
« C’est à l’arsenal qu’on t’a appris à parler comme ça des dames ? Oublie-moi un peu, veux-tu ! paie la casse et va voir si la jetée est encore là ! » avait lancé le patron, sans cesser de tirer ses bières. Mais l’autre s’échauffait, sûr de briller devant son public d’imbibés :
« Bougre d’empoisonneur, je suis bien brave de venir me poivrer la hure dans ton bistroquet. Alors, faudrait être poli avec la clientèle, sale mufe ! C’est ma paie de l’arsouille, justement, qui te permet de t’offrir des petits lots du genre. Alors respect au client et fais tomber une
rafale sur ton compte, faut fêter l’arrivée de la mignonne. Pour moi, ce sera un casse-poitrine ; ta blanche, elle est juste bonne à me faire pisser. »
« En voilà assez, t’es saoul comme trente-six cochons, mais je vais t’apprendre, moi, à débiner ma bière »
Il s’avançait déjà , imposant, si bien que les rangs s’étaient aussitôt ouverts devant lui et, parvenu devant le biturin, il lui versa lentement les deux chopes sur le crâne. Déjà le liquide crêmeux se répandait partout sur le tricot, faisant briller la toison de l’autre qui, fou de colère, avait voulu se lever, le poing brandi, mais il vacillait comme un mât dans la tempête. D’une seule main, le patron l’avait saisi par le col et le traînait derrière lui, sans effort apparent. Il ouvrit la porte, une bourrasque fit trembler les rideaux et les lampes.
« Va bien vite prendre le quart dans ta bannette, t’en as grand besoin, le Chavalgen et que je ne te revoie pas ici de la semaine ou, pour le coup, je vais me fâcher vraiment ! » Puis il tendit brusquement le bras, ouvrit la main et l’autre s’effondra. On l’entendit qui s’éloignait en répandant des menaces : « s’reverra, pour sûr, aussi sûr que je suis de l’arsenal… l’emporteras pas au Paradis, toi et ta poufiasse… »
Un silence gêné avait suivi. Sûr que ce mauvais coucheur de Le Chavalgen avait bien mérité qu’on le mouche : il revenait tout juste d’un stage de dératisation mais v’là bien de l’oseille que l’arsouille avait jeté à la baille. Cette grande gueule ne tenait pas la toile, on le savait bien ! Quand il était à l’ouest, après dix ou douze blanches qui avaient trop chargé la mule, fallait qu’il cherche la bagarre ! Sûr qu’il avait trouvé ce qu’il cherchait, cette fois ! Ausssi quelle idée d’aller mécaniser Le Tizefgen dont les bras imposaient le respect aux pires biturins ! Certains ne l’aimaient pas trop, pourtant, ce patron installé depuis quinze ans seulement dans le village, craignant sa manière de causer, comme un qui aurait fait trop d’études et se foutrait de vous à travers ses grandes phrases. Il se murmurait que ça lui venait des ses années passées chez les curés, à Tréguier : il avait fait le séminaire avant d’envoyer quimper toute leur boutique ! Maintenant, fallait plus lui en parler ! D’ailleurs, il s’accrochait bien assez souvent là -dessus avec le nouveau vicaire, cet abbé Le Frollogen fraîchement débarqué ! N’empêche, sa blanche était bonne, ça, on pouvait pas le lui enlever, et il n’était pas regardant à remettre la sienne, ça oui ! Justement, la patron, très calme, ouvrait déjà une fenêtre, tirait un volet, et lançait, sans se retourner, de sa voix calme.
« Messieurs, il va être l’heure de regagner vos foyers où l’on se languit de vous. Je vous mets la consolante sur le pouce et mon honorable établissement vous dit son espoir de vous revoir bientôt pour de nouveaux voyages ». Moins de dix minutes plus tard, tous les soiffards avaient plié bagage, domptés. Le patron qui avait fini de tirer ses volets s’essuyait paisiblement les mains, lançant, comme si rien ne s’était passé. « Tu peux descendre petite, faut pas leur en vouloir, aux marioles, ils ont le moral dans les chaussettes, tu sais, les temps sont durs, mais, tiens il y a là quelqu’un qui rêve de te revoir. Tu vas pas le faire attendre, ton amoureux ! »
Et il montrait, tout au fond du bar, si bien qu’Odile ne l’avait pas remarqué jusque là , un petit homme, déjà vieux, casquette de marin et bouffarde au bec, qui semblait rire de ses yeux plissés. Sa tête chauve penchait à droite, comme vaincue par l’énorme bosse qui lui déformait le dos. Devant lui, sur la table de marbre, la jeune fille, stupéfaite, reconnut son cher Praktica et des piles de « Traqueur d’images » tout imbibées et froissées.
(Ă suivre)
Et en avance ! Z'en avez de la chance!
Ici, nous ne sommes pas comme ces marques qui créent un désir, font des effets d'annonce puis font lanterner leurs fidèles des années avant de leur procurer enfin le reflex num attendu (même que les fidèles, pour pas mal , du coup,ils étaient partis chez les concurrents, avaient découvert la map usm et en sont encore tout retournés!)
Je rigole! Faut pas vous sentir visés, amis sonystes...
JL
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Chapitre 2
Odile avait dormi douze heures d’une traite et ce qui la réveilla, ce fut des tintements de verre et des éclats de conversation. Des hommes étaient là , en bas, qui s’empoignaient furieusement. Leurs voix montaient vers elle, avec le murmure gras des enrouements. Une porte claquait encore, ajoutant au vacarme, dans un ébranlement furieux qui faisait vibrer les murs. La jeune femme comprit qu’elle se trouvait au-dessus d’un débit de boissons et, reprenant ses esprits, vaguement inquiète, elle jeta un regard circulaire sur la petite chambre mansardée qu’éclairait un rai de lumière filtrant à travers les persiennes. Une armoire massive coupait la pièce en deux, et il avait fallu en couper la corniche pour qu’elle pût tenir. Au fond, à droite, on distinguait encore un gros coffre de marin en bois verni sur lequel trônait une maquette de vaisseau, toutes voiles tendues. Les murs étaient simplement crépis à la chaux et un rideau tout simple voilait la fenêtre. N’importe ! Odile se trouvait bien, ici, après sa course par les chemins, dans l’hostilité de la nuit et elle eut un imperceptible sourire qui se figea aussitôt : voilà qu’elle revoyait tout, comme dans un cauchemar, la falaise, son chariot qui lui échappait, la tentation d’en finir, et cette poigne d’homme qui l’avait retenue, et cette voix rauque d’ivrogne ! Elle se rappelait vaguement qu’on l’avait déshabillée puis plus rien. Que s’était-il passé pour qu’elle se réveillât en chemise de nuit dans cette chambre inconnue ? Qu’était devenu Kléber dont elle n’entendait plus le croassement familier ? Et son appareil photo, l’avait-on seulement ramassé ? C’était, à présent, le seul bien qui lui restât ! Rongée d’inquiétude, elle quitta, en frissonnant, le refuge du lit et se leva sans bruit puis alla ouvrir lentement la porte qui grinça sinistrement. Un couloir lambrissé de bois sombre était là , débouchant sur une galerie dominant la salle du café. Odile s’avança, en chemise, pieds nus, jusqu’au trou de lumière d’où montait tout un vacarme fait de cris et d’injures. Ce qu’elle vit alors la saisit si fort qu’elle demeura immobile, serrée contre un poteau, dans la crainte qu’on la remarquât. Dans la salle remplie du café, des hommes, une foule d’hommes en tricot, portant bonnet pour la plupart, agitaient furieusement les mains en l’air pour commander les tournées, se bourraient les côtes de grands coups de coudes, enfonçaient jusqu’aux yeux la casquette de leur voisin qui ricanait. Au fond, toute une société braillait des chants de marins, ponctuant la mesure en faisant sonner les chopes sur les tables. Derrière le bar de bois verni, le patron, un colosse barbu, dans la force de la cinquantaine, semblait sourd à ce vacarme et inclinait délicatement sous les becs de la pompe à bière de grosses chopes d’où coulait une mousse crémeuse. Kléber, justement, était perché sur la rampe de métal de l’appareil à soûler et, dès qu’il la vit, il s’élança vers elle pour venir se nicher sur son épaule. Mais l’un des buveurs l’avait suivi du regard et aperçut Odile, malgré ses efforts pour se cacher. Triomphant, il fit trembler la table d’un formidable coup de poing pour se faire entendre. La trentaine environ, solidement bâti, l’air sournois, il était vêtu d’un tricot rayé en loques qui laissait voir des poils roux et des tatouages. Brusquement, d’un revers de main, il balaya les chopes, qui se brisèrent sur le carreau, pour forcer l’attention des autres buveurs. Sa voix, grasse, s’éleva dans le calme soudain revenu des tablées :
« Dis donc, le Tizefguen, tu nous cacherais pas des choses, par hasard ? Voilà que tu t’es fait rentrer de quoi te tenir les petons bien au chaud, cet hiver. Tonnerre de Dieu, ce qu’elle est gentille ! Même au « panier fleuri » où que mon vieux avait ses habitudes, toutes les fois qu’il descendait à Brest, les jours de foire, elle serait pas restée longtemps à attendre son tour ! »
« C’est à l’arsenal qu’on t’a appris à parler comme ça des dames ? Oublie-moi un peu, veux-tu ! paie la casse et va voir si la jetée est encore là ! » avait lancé le patron, sans cesser de tirer ses bières. Mais l’autre s’échauffait, sûr de briller devant son public d’imbibés :
« Bougre d’empoisonneur, je suis bien brave de venir me poivrer la hure dans ton bistroquet. Alors, faudrait être poli avec la clientèle, sale mufe ! C’est ma paie de l’arsouille, justement, qui te permet de t’offrir des petits lots du genre. Alors respect au client et fais tomber une
rafale sur ton compte, faut fêter l’arrivée de la mignonne. Pour moi, ce sera un casse-poitrine ; ta blanche, elle est juste bonne à me faire pisser. »
« En voilà assez, t’es saoul comme trente-six cochons, mais je vais t’apprendre, moi, à débiner ma bière »
Il s’avançait déjà , imposant, si bien que les rangs s’étaient aussitôt ouverts devant lui et, parvenu devant le biturin, il lui versa lentement les deux chopes sur le crâne. Déjà le liquide crêmeux se répandait partout sur le tricot, faisant briller la toison de l’autre qui, fou de colère, avait voulu se lever, le poing brandi, mais il vacillait comme un mât dans la tempête. D’une seule main, le patron l’avait saisi par le col et le traînait derrière lui, sans effort apparent. Il ouvrit la porte, une bourrasque fit trembler les rideaux et les lampes.
« Va bien vite prendre le quart dans ta bannette, t’en as grand besoin, le Chavalgen et que je ne te revoie pas ici de la semaine ou, pour le coup, je vais me fâcher vraiment ! » Puis il tendit brusquement le bras, ouvrit la main et l’autre s’effondra. On l’entendit qui s’éloignait en répandant des menaces : « s’reverra, pour sûr, aussi sûr que je suis de l’arsenal… l’emporteras pas au Paradis, toi et ta poufiasse… »
Un silence gêné avait suivi. Sûr que ce mauvais coucheur de Le Chavalgen avait bien mérité qu’on le mouche : il revenait tout juste d’un stage de dératisation mais v’là bien de l’oseille que l’arsouille avait jeté à la baille. Cette grande gueule ne tenait pas la toile, on le savait bien ! Quand il était à l’ouest, après dix ou douze blanches qui avaient trop chargé la mule, fallait qu’il cherche la bagarre ! Sûr qu’il avait trouvé ce qu’il cherchait, cette fois ! Ausssi quelle idée d’aller mécaniser Le Tizefgen dont les bras imposaient le respect aux pires biturins ! Certains ne l’aimaient pas trop, pourtant, ce patron installé depuis quinze ans seulement dans le village, craignant sa manière de causer, comme un qui aurait fait trop d’études et se foutrait de vous à travers ses grandes phrases. Il se murmurait que ça lui venait des ses années passées chez les curés, à Tréguier : il avait fait le séminaire avant d’envoyer quimper toute leur boutique ! Maintenant, fallait plus lui en parler ! D’ailleurs, il s’accrochait bien assez souvent là -dessus avec le nouveau vicaire, cet abbé Le Frollogen fraîchement débarqué ! N’empêche, sa blanche était bonne, ça, on pouvait pas le lui enlever, et il n’était pas regardant à remettre la sienne, ça oui ! Justement, la patron, très calme, ouvrait déjà une fenêtre, tirait un volet, et lançait, sans se retourner, de sa voix calme.
« Messieurs, il va être l’heure de regagner vos foyers où l’on se languit de vous. Je vous mets la consolante sur le pouce et mon honorable établissement vous dit son espoir de vous revoir bientôt pour de nouveaux voyages ». Moins de dix minutes plus tard, tous les soiffards avaient plié bagage, domptés. Le patron qui avait fini de tirer ses volets s’essuyait paisiblement les mains, lançant, comme si rien ne s’était passé. « Tu peux descendre petite, faut pas leur en vouloir, aux marioles, ils ont le moral dans les chaussettes, tu sais, les temps sont durs, mais, tiens il y a là quelqu’un qui rêve de te revoir. Tu vas pas le faire attendre, ton amoureux ! »
Et il montrait, tout au fond du bar, si bien qu’Odile ne l’avait pas remarqué jusque là , un petit homme, déjà vieux, casquette de marin et bouffarde au bec, qui semblait rire de ses yeux plissés. Sa tête chauve penchait à droite, comme vaincue par l’énorme bosse qui lui déformait le dos. Devant lui, sur la table de marbre, la jeune fille, stupéfaite, reconnut son cher Praktica et des piles de « Traqueur d’images » tout imbibées et froissées.
(Ă suivre)
J'ai du Canon mais je me soigne!
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jean-louis - Messages : 723
- Photos : 42
- Inscription : 04 Jan 2008
- Localisation : Lyon 5 ième
Viens de relire l'article de CI sur votre bête de course ;blague à part, il est très bien votre monstre (On va pas chipoter sur l'absence de live view et sur le traitement des hautes lumières où vous avez été pionniers avant de vous faire un peu dépasser )
Il a d'autres atouts pour lui et il est même pas cher du tout !!! En revanche pour vos "grands blancs", c'est toujours la même situation que lorsque j'ai quitté votre marque ! et croyez que je le regrette pour vous!
Regardez un objo aussi intéressant que le 70/200 F 2,8 Sony et son équivalent stabilisé chez Canon (on va pas se battre sur la qualité ;le Canon est considéré par Ronan comme "La "référence mais le Sony doit etre aussi bon)
ben le Canon est achement moins cher, mes pĂ´vres amis, et je ne parle mĂŞme pas du 300 F 2,8... que je n'aurai jamais
Bah, on sait bien que les acheteurs d'optiques Leitz ou Zeiss sont tous assujetis à l' ISF, alors je comprends que ça vous laisse froids comme un pif de chien bien portant, mais pensez aux miséreux que la crise oblige à s'équiper en Canon même pas FF...
Qu'est-ce que je découvre avec horreur ; chez vous les messages ne doivent pas faire plus de 60 000 caractères? Moi qui voulais vous offrir un pastiche d'un discours de Fidel Castro, où il aurait célébré le Lubitel, authentiquement prolétarien! Ben c'est raté!
Trop bĂŞte!
Il a d'autres atouts pour lui et il est même pas cher du tout !!! En revanche pour vos "grands blancs", c'est toujours la même situation que lorsque j'ai quitté votre marque ! et croyez que je le regrette pour vous!
Regardez un objo aussi intéressant que le 70/200 F 2,8 Sony et son équivalent stabilisé chez Canon (on va pas se battre sur la qualité ;le Canon est considéré par Ronan comme "La "référence mais le Sony doit etre aussi bon)
ben le Canon est achement moins cher, mes pĂ´vres amis, et je ne parle mĂŞme pas du 300 F 2,8... que je n'aurai jamais
Bah, on sait bien que les acheteurs d'optiques Leitz ou Zeiss sont tous assujetis à l' ISF, alors je comprends que ça vous laisse froids comme un pif de chien bien portant, mais pensez aux miséreux que la crise oblige à s'équiper en Canon même pas FF...
Qu'est-ce que je découvre avec horreur ; chez vous les messages ne doivent pas faire plus de 60 000 caractères? Moi qui voulais vous offrir un pastiche d'un discours de Fidel Castro, où il aurait célébré le Lubitel, authentiquement prolétarien! Ben c'est raté!
Trop bĂŞte!
J'ai du Canon mais je me soigne!
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