Merci à tous d'avoir laissé un message.
Merci Pschitt d'avoir pris le temps de passer commenter. Un commentaire intéressant qui me donne une belle occasion de parler "un peu" de photographie paysagiste.

pschitt a écrit : Je suis un peu moins fan des panos qui, par leur largeur et la focale courte utilisée, créent cette inévitable courbe vers le bas au centre. C'est pour cela que je descends rarement aussi bas en focale pour les panos...
J'aimerais précisé pour tous ceux qui suivent ce fil que plus que la focale c'est surtout la présence de lignes horizontales horizontales dans la partie basse de l'image qui crée ces courbes, par exemple le dernier pano que j'ai ramené du
Valais à été pris à la même focale que celui de Quiraing (et seulement 2mm de plus que celui de Rhuvaal Lighthouse) de plus il est encore plus large, et pourtant aucune courbe n'est visible.
Ce n'est donc pas inhérent à la focale (un assemblage de 50 photos sur plusieurs rangs, prisent au 105mm et couvrant le même angle rendraient la même chose) ou à la largeur du pano mais dépend bien de la scène photographiée.
C'est au photographe de comprendre celle-ci et d'inclure au mieux les différentes courbes produites, le cas échéant. C'est un très bon exercice de compositon, difficile mais qui peut être payant.
Personellement j'aime beaucoup la composition de la 7, justement pour cela. Je trouve que le jeu des différentes courbes est très harmonieux et apporte un réel dynamisme à la composition.
Sur la 10 (Quiraing) j'aime moins, c'est un pis aller, si j'avais pu m'en débarasser complètement je l'aurais fais, mais j'ai eu beau chercher, je n'ai pas réussi à résoudre cela avant que la lumière n'arrive.
Je comprends que l'on aime pas, tout est question de goût, c'est personnel.
pschitt a écrit :D'une manière générale, si j'ose une remarque, tu utilises souvent des focales extrêmement courtes, entre 16 et 21. C'est très difficile, en particulier pour la compo, et tu t'en sors admirablement mais... ça enlève parfois un peu de naturel aux images. Je veux dire que ça "crée" plus un tableau que ça rapporte la réalité d'un endroit...
Ce n'était peut-être pas ton intention première mais c'est un des meilleurs compliments que j'ai reçu! Donc merci pour ça.
Alors, de quelle "réalité" parlons nous? De celle vue par mes yeux et analysée par mon cerveau ou celle de mon voisin atteint de micropsie? Celle retranscrite par un photographe dépressif ou celle d'un euphorique?
On a déjà eu l'occasion d'en discuter ici et là et tu sais que rapporter la "réalité" d'un endroit n'est vraiment pas mon but premier. Je ne suis pas documentaliste et n'aspire pas à le devenir.
Je préfère de loin, effectivement, crée l'équivalent de tableaux. Les peintres paysagistes classiques sont une grande source d'inspiration pour tout photographe paysagiste, j'ai moi-même un faible pour le travail de Jakob Philipp Hackert.
L'emploi de focales courtes m'aide donc dans cette démarche, car elles me donnent beaucoup plus de possibilités de composition et donc d'expression de MA vision de la scène.
Je pense que tout paysagiste qui souhaite un jour produire un travail vraiment personnel et ainsi sortir du lot doit finir par s'affranchir de cette contrainte et être plus à l'écoute de sa vision.
pschitt a écrit :C'est très à la mode depuis quelques années, une tendance évidente de la photo paysagiste et j'avoue que je ne suis pas toujours emballé.
Effectivement on adhère ou pas, c'est le propre de l'art, et c'est tant mieux. Par contre cela fait quand même un bout de temps que ça existe. Profitons en donc pour rendre à César, etc...:
L'emploi de focale très courte afin de rapprocher un premier plan et de lui faire prendre le plus de place possible dans l'image en le connectant à l'arrière plan par l'intermédiaire d'un plan médian, est une technique de prise de vue (Natural connections Near/Far) inventée par
David Muench il y a une cinquantaine d'années de cela. Tous les paysagistes s'y sont adonnés au moins une fois depuis, c'est un classique de la composition qui perdure, mais en aucun cas une mode.
Cette technique (le Looming) nécessitant un très angle, et employée à la chambre photographique (qui permet le basculement du dos, afin de faire garder la même taille à l'arrière plan) fait, par exemple passer un groupe de minuscules plantes pour un buisson. "Réalité" fidèle ou pas, cette technique a produit et continu à produire de somptueuses compositions et c'est bien là l'essentiel.

- #220402: Consulté 1567 fois
-
Aimé
fois
- dont moi
Exifs
[noindex]

- #220403: Consulté 1567 fois
-
Aimé
fois
- dont moi
Exifs
[noindex]
pschitt a écrit :Un exemple ? La 4. La courte focale réduit les montagnes de l'autre côté de la baie à une très faible hauteur. Avec une focale un peu plus longue, elles auraient été plus présentes avec, à mes yeux, une compo plus équilibrée sans que le premier plan n'en souffre.
Tu vois, tout est question d'interprétation de la vision personelle que l'on peut avoir d'une scène. Il est certain que tu aurais produis une toute autre image que la mienne.
Sur cette photo j'avoues que je ne m'intéressais pas du tout aux montagnes en arrière-plan, donc leur taille dans l'image finale m'importait peu. Par contre maintenant il y a beaucoup d'autres choses qui me gêne dans cette composition, ce qui va lui faire prendre la direction de la poubelle.

Mais je te rejoins complètement sur le fait qu'il faille rester vigilant et veiller à ce que l'arrière plan ne se retrouve pas trop rapetissé dans l'image dû à l'emploi d'un très grand angle.
Vivement que je puisse monter un T/S digne de ce nom sur mon boitier, et à moi les joies du Looming!
pschitt a écrit :Mais comprends moi bien, sur certaines, c'est juste le choix parfait (9 et 11 par exemple); ne va pas croire que je dénie la qualité de tes images, juste une remarque qui me vient en regardant ton fil...

Je te comprends très bien et ne me sens pas dénigré du tout, c'est le genre d'échange que j'affectionne.
Merci pour ce retour qui m'aura permis de m'exprimer un peu plus sur ma démarche.

PS: Je suis bien passé à la Galerie de Joe Cornish sur le chemin du retour.

A défaut de Workshop j'aurais eu l'occasion de rencontrer et de passer plus de 45 minutes autour d'un café avec le maître, à discuter composition, nature, démarche artistique etc...
Une discussion très enrichissante, parfois très philosophique sur la relation homme/paysage par exemple ou bien les différences de sensibilité hommes/femmes puisque ma moitié était également présente.
C'était vraiment une de ces rencontres épiphaniques dans un parcours photographique. J'en suis ressorti sur un petit nuage.
