Je vais expliquer ici MA méthode, elle est particulière et on est pas du tout obliger de la suivre intégralement, on peut très bien n'en suivre qu'une partie.
Bien exposer une photo de paysage c'est permettre au capteur d'enregistrer le plus d'informations possible afin d'avoir le plus de matériel possible à travailler en post traitement.
- ETTR (Expose to the right)
La règle d'or est, quelque soit la situation: choisir une exposition qui place votre histogramme le plus à droite possible, sans JAMAIS brûler les hautes lumières.
Sans rentrer dans des détails électroniques trop compliqué, il faut juste savoir que les capteurs numériques fonctionnent de telles sorte qu'ils enregistrent énormément plus d'informations dans les zone claires (partie droite de l'histogramme) que dans les zones sombres (partie gauche). D'où l'intérêt de mettre le plus possible de zones de l'image dans la partie droite, cela permet d'enregistrer des infos dans les basses lumières qui sinon seraient inexistantes. Avec cette technique, plus besoin de remonter les basses lumières non plus, ce qui engendre sinon une montée du bruit numérique.
Donc lorsque vous faites votre mesure d'exposition (en mode entièrement manuel, sur trépied et en utilisant le Liveview sur l'écran arrière en bon paysagiste que vous êtes

- De l'utilisation des filtres
"Les filtres GND sont les meilleurs amis du payagiste". Vous connaissez la ritournelle, et elle est vrai.
Ces filtres dégradés neutres (la partie supérieure est foncée et devient progressivement transparente) permettent de compresser la dynamique de la scène photographiée en réduisant de 1 ou plusieurs IL la luminosité du ciel.
Pour rappel un filtre "0.3" enlève 1IL, un "0.6" en enlève 2 et un "0.9" 3.
Combiner avec la technique d'exposition à droite ils ont encore plus d'intérêt.
En effet ils vont ramener vers la gauche les hautes lumières, ce qui nous permettra de pousser encore plus l'histogramme dans sa partie droite, grapillant ainsi encore un peu plus d'informations pour les basses lumières. Ces filtres ne servent donc pas qu'a éviter de brûler les hautes lumières, ils servent surtout à libérer de la place dans l'histogramme pour les basses lumières!
Ils sont très simple à utiliser, il suffit de les placer dans le porte-filtre prévu (en placant le dégradé de transition de manière judicieuse

On n'a plus qu'Ă placer l'histogramme Ă droite en jouant, encore une fois sur la vitesse.
Si déjà vous appliquez cette technique (expo à droite + filtres GND) vous allez obtenir une très bonne exposition avec beaucoup de matière à travailler.
Pour ceux souhaitant aller encore plus loin dans la précision de l'exposition et l'exploitation de la dynamique de leur capteur, lisez la suite.
- Voici ce que je conseille, comme kit de base:
http://www.lovinpix.com/fr/systemes-por ... ation.html
http://www.lovinpix.com/fr/filtres-nd-g ... -09nd.html
Plus la bague d'adaptation correspondant Ă l'objo.
- De la précision de l'histogramme
Tout d'abord ce qu'il faut savoir c'est que ce qui influt le plus l'exposition c'est la balance des blancs, cela peut paraître bizarre, mais c'est un fait.
Faites l'expérience vous même: Passez en tout manuel, fixez une BdB, faites une expo "correcte", déclenchez. Refaites une photo en ne changeant rien d'autre que la BdB. En comparant les deux histogrammes vous vous rendrez compte que l'exposition à bouger, pourtant vous n'avez changé que la BdB!
Justement, sur nos boitiers numérique ce qui nous aide à exposer judicieusement c'est l'histogramme. Or on vient de voir que ce dernier est directement influencer par la BdB. Pire, il ne reflète que l'interprétation jpeg du boitier, en aucun il ne montre la valeur d'exposition du RAW. Il n'y a qu'à comparer l'histogramme au dos du boitier avec celui, de la même image, du RAW ouvert dans un dématriceur: il y a bien une différence.
Heureusement il existe une solution.
Une technique qui nous permettra de pouvoir utiliser pleinement et en toute confiance l'histogramme de nos boitier afin de déterminer l'exposition réelle de l'image, afin que l'histogramme que nous voyons au dos du boitier soit exactement le même que celui que nous montre notre dématriceur.
- L'UniWB, pour Universal White Balance.
Je ne vais pas du tout rentrer dans les détails car c'est très, très compliqué. Pour les anglophiles intéressés, voir ici, ainsi que sur le site du "découvreur" originel de cette technique, Guillermo Luijk
En gros, puisque ce qui influence le plus l'exposition c'est la BdB, on va la trafiquer de telle manière que l'histogramme boitier (Jpeg) reflète celui du RAW.
Le lien fourni plus haut explique comment réaliser cette BdB personalisée de manière précise, pour ceux qui n'ont pas la patience ni la rigeur nécessaire à sa réalisation ils peuvent chercher sur le Web un fichier UniWB pour leur boitier, on en trouve par exemple sur le site de Guillermo. Google peut vous aider également.
Cette technique est redoutable d'efficacité, et révèle le vrai potentiel de nos capteurs (et le fonctionnement complètement délirant des cellules de mesure embarquée...), la quantité d'informations enregistrée est faramineuse, le potentiel de l'image en PT est incroyable.
Lors du passage dans le dématriceur, la première chose à faire est donc de changer la BdB pour la ramener dans les clous, même chose avec le curseur d'exposition.
Ce qui rebute le plus certains, c'est l'apparence verdâtre des photos au dos du boitier. Personellement cela ne me gêne pas, je ne fais de toutes façons pas du tout confiance au rendu de ces écrans et ne m'en sert que pour juger de l'histogramme, les couleurs de la scène sont devant moi, je les jugent à l'oeil, je n'ai pas besoin de l'intermédiaire d'un écran.
D'autres y voient même un avantage, en effet une fois notre cerveau et notre oeil suffisament entrainés et habitués à cette teinte monochromatique, on arrive à plus se concentrer sur les contrastes de l'image, sans ête distrait par les couleurs, ce qui est une étape importante de la composition.
Pour l'anecdote, je connais également certains paysagistes qui, pour cette même raison, règlent leur boitier en RAW + Jpeg avec un rendu N&B neutre pour le Jpeg. Cela leur permet d'avoir une image monochromatique à l'écran arrière et ainsi de mieux juger leur composition, mais c'est un autre sujet...
- Se dépatouiller de cette BdB en post traitement.
Lors de prise de vue aux heures dorées (avant le coucher ou après le lever) la lumière est tellement spéciale qu'aucune BdB ne peut être qualifier de "correcte", au photographe d'interpréter la scène et de décider comment il souhaite la rendre.
En journée, ou tout du moins lorsque la lumière se trouve dans un spectre plus conventionel, j'utilise souvent une petite charte colorimétrique que je photographie juste après avoir réalisé ma photo, afin de retrouver plus rapidement une BdB "potable" en PT.
Lorsque certaines couleurs me font douter (ou que j'ai les neurones un peu faible

Exemple d'une photo prise en UniWB:
Après un coup de pipette:
[noindex]
- Conclusion
Si vous ne devez retenir qu'une chose de tout ceci que ce soit la suivante:
Exposez le plus à droite possible, toujours. Il n'y a aucune exception à cette règle!
Peu importe que vous utilisiez des filtres ou pas, que vous soyez en BdB traditionelle ou en UniWB, votre salut se trouve dans la partie droite de l'histogramme, mettez tout en oeuvre pour l'exploiter au maximum.