Le Matériel : Privilégier la sécurité
Le caractère unique et solennel de l'événement interdit tout plantage. Donc dans l'idéal il faudrait posséder le matériel en double. Deux boitiers, un cobra et une torche (pour le côté pro) c'est ce qu'emportait mon pote pour travailler.
Toujours noter ses initiales sur son matériel (batteries, CF, boitier), afin d'éviter toute confusion.
Si l'expérience ne doit pas se renouveler, il peut être intéressant de se faire prêter du matériel CF et batteries voire si on est soigneux boitier, flash et optique. L'important dans ce cas étant de bien en connaître le fonctionnement pour ne pas hésiter si le premier plante.
En revanche, pour un job d'appoint, il est indispensable d'investir dans un second boitier et un second flash (même de niveau inférieur). L'avantage de posséder un second boitier est de ne pas le réserver qu'en cas de panne.
On monte par exemple un zoom 28-70 pour les groupes et les vues en pied et un 70/200 pour les portraits. Il est alors plus facile de jongler avec les deux appareils que de monter et démonter les optiques.
A chacun ensuite de trouver son style, certains préfèrent porter les deux boitiers en bandouillière, personnellement, j'en avais un autour du cou et l'autre dans un sac à mes pieds. Ceux qui ont un bout de chou d'une dizaine d'année peuvent peut-être le mettre à contribution pour faire passer à papa le bon appareil au bon moment. A voir.
Outre les piles, batteries et autres CF, il peut être intéressant d'apporter :
- les chargeurs pour recharger à la salle en vue de "tenir" jusqu'à la fin de la soirée.
- l'ordinateur portable pour visionner les photos le lendemain si on passe la nuit sur place (mais éviter de montrer les photos le soir même, très souvent cela plombe l'ambiance).
- le GPS (ne surtout pas se fier au : "il suffira de suivre le cortège")
- la glacière (indispensable : prévoir des boissons et un goûter pour les petits entre la sortie de l'église et le moment d'aller faire les photos au parc. Des enfants repus seront moins insupportables ! Prévoir aussi l'eau nécessaire pour nettoyer ensuite leurs frimousses.)
L'organisation : D'elle dépend le bon déroulement de la journée.
Un mariage étant une période de stress extrême, l'anticipation est primordiale.
Question n°1 : Où faire les photos ?
Dès qu'on connait les lieux, dates et heures de la cérémonie, on peut se mettre en quête du "parc" où faire les photos en extérieur. Si on ne connait pas la région, on peut s'aider d'Internet, du syndicat d'initiative, des guides divers et demander aux futurs mariés de prendre quelques photos des lieux si possible dans des conditions similaires d'éclairage.
Voir s'il existe une possibilité de repli en cas de pluie (marché couvert, grange, lavoir...). Il ne faut pas se leurrer ce type solution est rarissime. Mieux vaut donc éviter d'angoisser la mariée avec la météo et voir cela avec des amis ou parents du couple.
Question n°2 : Pour qui faire les photos ?
Plus encore que dans d'autres situations, cette question est cruciale et pourtant trop souvent négligée. Photographie-t-on pour soi, selon ses propres goûts ou dans le but de satisfaire le modèle (client) ? Dans le cas d'un mariage, la réponse est évidente. On travaille pour la mariée (dans 90% des cas, les photos n'intéressent pas le marié).
Chaque mariée à sa propre conception d'un mariage réussi et l'album est le témoignage de ce qui est censé être le plus beau jour de sa vie (Non, je ne vous mets pas la pression

Question 3 : Comment préparer le déroulement de la journée ?
Il ne faut pas avoir honte de présenter une liste de questions écrites un ou deux mois avant aux mariés afin de rassembler toutes les informations utiles au bon déroulement de la séance.
Bien sûr, connaître les lieux dates et heures des différents événements de la journée mais aussi recenser les différents protagonistes afin d'éviter les impairs. Ne pas dire à quelqu'un au moment de prendre les photos : "Faites venir votre dame" s'il est veuf ou homo ! Il faut identifier les proches (frères, soeurs, parents, grands-parents, témoins) et recenser aussi, les personnes âgées, handicapées ou les femmes enceintes qui seront prioritaires au moment des photos de groupes.
Ce travail en amont est primordial à plus d'un titre. Il permet quasiment de rédiger le story-board de la journée. On sait ainsi déjà qui doit se trouver sur une bonne part des photos. Cela donne un fil conducteur qui rassure énormément les mariés... et aussi le photographe débutant !
Mon pote avait un truc à lui. Il obligeait chaque marié à faire la liste des groupes à photographier de son côté de la famille. Ensuite, les futurs époux faisaient une synthèse et en donnait un exemplaire à mon pote. Grâce à cela, au parc, on gagnait un temps fou par rapport aux autres mariages !
La Prestation : Savoir pour réussir
Généralement, la journée va se diviser en 5 étapes et 5 lieux différents.
Si la conduite vous angoisse vous avez intérêt à connaître l'adresse de chacun de ces lieux afin de pouvoir la programmer sur GPS et à repérer par avance les endroits où il sera possible de vous garer. Pour ma part, c'est l'unique raison qui me fait renoncer à cette activité.
Étape 1 : Le Domicile
Ici le rôle du photographe consiste avant tout à rassurer la mariée (elle est belle, tout va bien se passer,...) à confirmer les informations déjà récoltées et à noter les modifications de dernière minute.
Généralement on photographie la mariée en train d'essayer sa robe avec sa maman et la meilleure copine qui vérifient que tout colle et que les traditions sont respectées. On peut jouer avec les reflets dans le miroir, prendre des détails de la coiffure et de la robe, photographier la séance de maquillage.
Pensez à photographier la sortie du domicile au bras du papa et... la décoration de la voiture !
Étape 2 : La Mairie
C'est la partie la plus difficile de la journée vu le rythme soutenu (30 à 40 photos en 5 minutes). Là , pas question d'hésiter, il faut vous imposer, vous êtes le photographe officiel pas question de laisser les bonnes places aux petits compacts. Chaque fois, pan, pan on double (généralement une horizontale, une verticale).
Ne pas hésiter à se glisser dans la foule du mariage précédent pour analyser la configuration de la salle. Être déjà à l'intérieur sera d'autant plus pratique pour photographier les entrées de vos mariés.
Penser à prendre des photos des adjoints en train d'officier. Ego oblige, ils vous laisseront à la fin quelques secondes de plus pour shooter les mariés sous la statue de Mariane.
Prévoir un ou deux clichés rapide de l'assemblée et des portraits des parents quelques secondes avant le oui. Shooter les mariés au moment du oui. Doubler si possible les signatures.
Prendre si possible une photo de groupe sur le perron de la Mairie avec "hĂ´tel de ville" ou le drapeau tricolore visible.
Là , il faut décompresser un bon coup. Les consignes données représentent le reportage idéal. Il est peu probable de réussir l'intégralité des photos citées. Donc pas de panique.
Étape 3 : L' Église
Je dis église mais là encore, il faut avoir étudié à l'avance quels vont être les temps forts de la cérémonie. Surtout s'il s'agit d'un culte que vous ne pratiquez pas. Mon pote entrait, se présentait au curé et l'assurait qu'il ne shooterait pas durant les prières. Moyennant quoi, le curé lui faisait signe quand il pouvait y aller. Tout l'art de travailler en bonne intelligence !
Points forts (dans la religion catholique) :
Les entrées, les intervenants au pupitre, les alliances apportées par le bout de chou de service, le oui des mariés, le baiser, les signatures, le dépôt du bouquet à la Vierge, la sortie sous le riz ou les confettis.
Vient ensuite la pause goûter fortement recommandée.
Étape 4 : Le Parc
Les invités s'étant déjà farci la Mairie et l'Église n'ont en général qu'une envie à ce moment... regagner la salle et le vin d'honneur.
C'est là que la liste magique trouve toute sa raison d'être. On appelle les différents groupes indiqués et en moins d'un quart d'heure tout le monde à posé avec les mariés. On les libèrent et on les laissent regagner la salle pour ne plus travailler que les photos du couple.
C'est le moment où le photographe peut laisser libre cours à sa créativité et où le dialogue qu'il a entretenu avec la mariée va lui permettre de réaliser un album selon son goût à elle. A l'époque de l'argentique, les trucages se vendaient bien. L'effet Gulliver où un des mariés semble tenir l'autre dans sa main. L'effet miroir où à l'aide d'un cache et d'une double exposition, on créait des scènes avec un couple jumeau. Bien plus facile à réaliser en numérique. (Il ne faut pas avoir peur de faire très kitch !)
Le temps gagné avec les groupes permet de peaufiner davantage les photos du couple.
Étape 5 : La Salle
Le moment où il faut penser à recharger ses batteries au sens propre comme au sens figuré. Boire un bon coup bien frais en évitant l'alcool car la journée de travail est loin d'être finie. L'apéro est le moment idéal pour les photos volées... et le flirt ! Outre les maris, il faut aussi repérer ceux qui commencent à être éméchés et qu'on a intérêt à photographier avant qu'ils ne soient complètement torchés (dans l'idéal, ce sont les mêmes !).
Le reste ne présente pas de difficulté particulière. Quelques photos des tables dressées avant l'entrée des convives qu'on laissera au restaurateur pour son book en échange de quoi, il nous recommandera à d'autres clients. Les photos des tables durant le repas en présence des mariés. Quelques photos du DJ contre un échange de cartes de visite. Des photos de la jarretière, de la piste de danse, de la pièce montée. Le reste se fait au feeling.
On récupère un numéro de téléphone, on laisse quelques cartes pour le bouche à oreille. On remballe son matériel. L'affaire est bouclée !
J'espère que ces conseils vous seront utiles. Et je compte bien voir ici quelques photos de vos reportages

Amicalement
Bernard.
Annexe : Les réglages
Avec une torche Metz 45 CL-4 et des pellicules 100 ISO. Le réglage de base en manuel pour les photos en intérieur était le suivant :
vitesse : 1/125
ouverture : 5,6
torche Ă 4
Cependant il ne s'agit pas là d'un réglage magique, il ne faut pas hésiter à jouer sur les ISO (sans dépasser les 400 car cela nuit à la qualité des photos) et à faire un bracketing pour obtenir le meilleur résultat possible.
Par exemple sur mon A100 actuel, en partant du réglage de base et en maintenant le bouton AEL enfoncé on obtient des couples équivalents qui permettent de couvrir l'ensemble des effets souhaités.
Ne pas oublier de descendre de 1,5 à 2 IL pour les portraits d'enfants et de 1 à 2 IL pour les portraits de la mariée en fonction de sa robe.
EDIT Slipsale : toujours dans la même logique de partage, gab38 nous fait également part de son workflow
http://www.alphadxd.fr/viewtopic.php?f=39&t=12308&start=0&st=0&sk=t&sd=a