
l'année 2012 avait commencé avec une photo N&B ; 2013 commence avec de la couleur avec la photo de airV de la semaine dernière mais aujourd'hui, retour au N&B avec une image de b_z issue de sa récente série.

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1 - Tout d'abord, bonne année b_z et surtout, bon anniversaire étant donné que tu es inscrit depuis 4 ans, jour pour jour. Peux tu te présenter pour celles et ceux qui ne te connaissent pas ?
- Je suis donc sur adxd depuis 4 ans, et cela correspond à peu de choses près au début de mon activité photographique "sérieuse", avec achat d'un reflex (A350), d'objectifs, et un intérêt grandissant pour la science intervenant dans la photo, que j'ai apprise à 100% en autodidacte.
Avant cela, j'ai fait des études scientifiques (prépa maths/physique, ENS Lyon en maths). Ces études m'ont d'ailleurs bien aidées pour la photographie, notamment l'optique géométrique qui était l'un de mes sujets de prédilection en prépa.
Depuis ces 4 ans sur DxD, ma compréhension de la technique n'a guère évolué, mais j'ai beaucoup pratiqué et suis arrivé ainsi plus facilement à appliquer les connaissances techniques, ce qui est au départ difficile ! Passer de la théorie, de l'image que j'imagine, à la réalisation est maintenant beaucoup plus aisé !
2 - Tes dernières productions et ton site en particulier montrent un penchant pour les photos au style éditorial et un goût pour la mode, me trompé-je ?
- Depuis maintenant un peu plus d'un an, j'ai découvert le milieu de la mode, et «par la grande porte» si je puis dire puisque j'ai commencé par fréquenter les backstages de défilés lors des fashion weeks parisiennes.
À ce jour, les backstages restent l'un de mes thèmes de prédilection, mais j'ai également découvert petit à petit d'autres types de photos qui m'intéressent : les éditos "mode" ou "photo", et les «tests» mannequin.
Le point commun entre ces différentes photos est la présence de modèles professionnels, ce qui m'avait initialement attiré dans le milieu de la mode (et oui, les modèles plus que les vêtements !).
Pour les tests, il s'agit globalement de portraits ayant pour but de figurer sur les portfolios des mannequins et/ou du photographe.
Et pour les éditos... Il y a d'innombrables possibilités ! De l'édito «mode» nécessitant un styliste, une équipe maquillage/coiffure, à l'édito «photo» beaucoup plus libre et ne demandant, pour faire court, que de belles images avec une cohérence entre elles.
Ce qui m'attirent particulièrement et ce vers quoi je souhaite me diriger, ce sont les modèles masculins dans des rôles «à contre-emploi» généralement réservés aux modèles féminins : avec un stylisme «non conventionnel», des maquillages forts, de la nudité...
3 - Avec quel matériel réalises tu tes séances de shooting ?
- Actuellement, 90% de mes photos sont réalisées au nex (5 ou 6) avec soit un Samyang 85/1.4 soit un Voigtlander 40/1.4. Et oui, du vrai manuel, aucun automatisme dans l'objectif !
Le reste étant soit pris avec un Nex et d'autres objectifs (un tilt/shift, le 16-50...), soit avec un A550 lorsque j'ai besoin de l'autofocus (équipe du Sony 50/1.8 ou 50/2.8 macro).
4 - Il y a quatre ans, tu t'étais inscrit avec un Alpha 350. Lors de la sortie du système NEX, je me rappelle que tu faisais partie des premiers à être emballé par sa compacité et tu as rapidement sauté le pas. N'as tu jamais été confronté à un manque de "crédibilité" avec un si petit appareil face à tes modèles ou commanditaires ?
- Je suis passé de l'A350 à l'A550 après un peu plus d'un an, puis au Nex 5 presque des sa sortie, et au nex 6 il y a quelques mois.
De manière amusante, je peux affirmer avoir reçu beaucoup moins de critique pour mon utilisation des Nex que pour mon utilisation des reflex avec leur liveview !!
À l'époque de sa sortie, l'A350 était un véritable ovni, seul appareil du marché à proposer un liveview permettant l'utilisation de l'autofocus de phase, et seul reflex utilisé en mode liveview pour la photo. Pour bien des gens, et même sur AlphaDxD, ça ne pouvait donc pas être un appareil sérieux, le liveview étant l'apanage des compacts grand public !
Les mentalités à ce sujet ont mis énormément de temps a changer, et paradoxalement ce sont les Nex et autres hybrides qui ont donné à la visée écran une certaine crédibilité (et on la retrouve maintenant presque partout, partout).
D'autre part, mon utilisation des Nex, avec des objectifs sans automatismes, et ma forte habitude de beaucoup expliquer mes méthodes à mes clients, modèles, équipes, les rassurent.
Ce n'est finalement pas si différent d'un Leica ou même d'un moyen format numérique, avec cette mise au point manuelle qui change la manière de travailler.
D'autre part, je ne travaille généralement qu'avec des gens qui apprécient mes photos, et quand ils apprennent que j'obtiens ces résultats avec les Nex, cela ne les dérange pas.
Les plus incrédules restent certains autres photographes qui ne jurent que par le full frame avec son 24-70 et 70-200, pensent qu'en dehors de Canon et Nikon point de salut... Et sont ensuite jaloux des portraits que j'ai fait dans la même situation qu'eux avec mon Nex+85/1.4 à moins de 1000€ !
5 - Revenons en à ta photo. En ce qui concerne la préparation, as tu pris part aux choix du maquillage et de la mise en scène ?
- Oui, pour cette photo il s'agissait de mon projet de A à Z, j'ai indiqué au préalable au modèle et à la maquilleuse le type de photos que je souhaitais faire, du maquillage à la coiffure en passant par la mise en scène (simpliste mais agrémentée d'accessoires).
J'ai donc donné des directions assez précises à la maquilleuse, mais elle m'a également proposé des choses qui m'ont beaucoup plu, par exemple l'aspect «écailles» sur le dos qui n'était pas prévu.
Mais il m'arrive également sur certains projets de n'être que photographe et de laisser les choix maquillage, coiffure, stylisme à d'autres personnes.
6 - Quel éclairage as tu utilisé pour cette séance studio ?
- Et bien... Un éclairage «maison» !
Pas de flash studio, de softbox, etc...
Deux halogènes de chantier pour éclairer le fond, qui n'est que le mur beige sale de chez moi (10€ en magasin de bricolage) et quelques néons décoratifs que l'on peut voir se refléter dans les yeux du modèle (10€ aussi). Sur la série, mon flash cobra est parfois venu prêter main forte, mais pas sur cette photo.
Des éclairages professionnels me rendraient la vie plus facile car ils sont plus aisés à manipuler, mais ils ne sont en rien indispensable ; un peu d'ingéniosité et de compréhension de la lumière, et on peut faire beaucoup avec du matériel très basique.
Je préfère travailler en lumière continue. Je pense que cela me vient de mon habitude pour les shoots en lumière naturelle : j'aime voir ce qui va se passer ; le flash a un effet de surprise qui ne me plait pas.
Le flash cobra reste tout de même très pratique de par sa compacité et facilité d'utilisation, mais si j'avais le choix je privilégierais systématiquement la lumière continue.
7 - Beaucoup de photos Ă la prises de vue ? Pour en garder combien au final ?
- À la prise de vue au complet, environ 300 photos, pour un après-midi complet de shooting.
J'utilise la rafale (2 ou 3 photos généralement) pour pallier aux problèmes de clignement d'yeux des modèles, ainsi qu'aux flous de bougés (un des défauts de la combinaison Nex non stabilisé, longue focale (85mm) et lumière continue de permettant pas de figer le mouvement comme le flash).
Je ne prends généralement qu'assez peu de photos pour chaque situation/tenue, dans le cas d'un shooting préparé comme celui-ci. C'est en backstage que je prends le plus de photos en général, car il y a toujours beaucoup à faire, de très nombreux modèles, tous en train de bouger, etc.
8 - Quelle place occupe le post-traitement dans ton flux de production ?
- Je travaille majoritairement sous Lightroom, et parfois sous Photoshop lorsque Lightroom ne suffit pas. Sur les photos de cette série, aucune n'a nécessité Photoshop.
Le post-traitement est très important dans ma photographie.
Je prends les photos en noir et blanc dans l'appareil (pour ne pas être déconcentré par les couleurs) mais en raw, ce qui me permet de récupérer ultérieurement les informations de couleur.
À partir de Lightroom, je commence par trier les photos et je les traite ensuite souvent en groupe quand elles sont similaires et que je veux un rendu homogène pour la série.
Les retouches de courbe et de contraste/clarté sont mes outils de base, pour obtenir ces résultats.
La retouche ne me prends que peu de temps en général car je préfère me limiter au rendu global (couleur, atmosphère, etc.) et laisser de côté les retouches qui me semblent artificielles (grain de peau, enlever n détail du décor, etc... Je ne le fais presque jamais).
9 - J'imagine que tu as plusieurs projets photographiques en gestation : quel est le prochain ?
- Je suis en ce moment même dans un bus en direction de Londres, où je vais couvrir quelques backstages de la fashion week, et rencontrer des agences londoniennes pour faire des tests mannequin. Ensuite, ça sera la fashion week parisienne !
Parmi mes projets j'ai quelques séries déjà réalisées que je souhaite faire publier, et de nombreux projets basés sur des modèles hommes maquillés.
À plus long terme mon but n'est pas de faire carrière dans la photographie, mais dans la garder en tant que loisir et éventuellement second job : de ce que j'ai pu en voir, faire carrière en photo implique souvent de perdre une partie de son indépendance et de devoir accepter des travaux qui ne nous plaisent pas outre mesure. J'ai peur d'être dégouté de la photo si cela m'arrive !
Mon projet principal est tout de même légèrement lié à la photographie puisqu'il s'agit de créer une entreprise dans le domaine de l'optique pour le cinéma.
Un grand merci à Adrien d'avoir joué le jeu des questions réponses et encore bonne année à toutes et à tous !

J'en profite pour vous inviter Ă regarder son site et/ou sa page Facebook.