Le fil est ici ICI
Celle ci exactement.
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1 - Bonjour Bertrand alias M Gomba, je te rencontre souvent aux sorties Parisiennes, tu es inscrit sur Alphadxd depuis Septembre 2010, et pourtant ta passion pour la photo date de bien plus longtemps, tes premiers sentiments photos ?
- Un gamin de la fin du baby boom a quasiment toujours connu ses premiers déclenchements avec un Instamatic Kodak. C’était un monde de Fixfocus, de chargement aisé grâce à la cassette 126, d’images au format carré (24 x 24 mm), de flash cubes rotatifs et chimiques, de diapositives (Kodak voulant imposer sa Kodachrome et Mr Kis n’ayant pas encore lancé les minilabs). J’utilisais ce matériel, alors moderne, pour tenter vainement de capturer, de façon originale, les scènes qui me paraissaient inhabituelles. Ainsi ai-je tenté de mettre en boîte le gorille lanceur d’étrons du zoo d’Anvers, ou bien, de nuit, des virages de filets à bord du dernier chalutier dieppois sur le côté. Malgré un passage rapide au reflex argentique pour récompenser de bons résultats scolaires, les études supérieures et l’activité professionnelle ne m’ont laissé que le temps des vacances pour déclencher. Trop peu. Récemment, plus libre, j’ai pu revenir à des sentiments photos plus constants. Je commence seulement à deviner pourquoi j’aime déclencher et j’ai aimé regarder des photographies toute ma vie.
2- La technique des appareils photo, l'histoire de la photo, les objectifs, c'est un sujet qui te passionne, cela vient de ton environnement professionnel ?
- De façon très indirecte. Mes études d’ingénieurs et commerciales, mon activité professionnelle m’ont amené à apprécier et estimer les efforts des hommes pour créer, produire et vendre un objet ou un logiciel. Ce n’est pas la compétition des performances de l’autofocus de Pierre, Paul ou Jacques qui m’intéresse. Les solutions techniques reflètent la passion, la créativité, les efforts, les discussions et les choix des ingénieurs des ouvriers et des commerciaux. Les comprendre et les apprécier c’est ce qui m’attire. La technique ce n’est qu’une histoire d’hommes. Soit disant perdants et soit disant gagnants dans le même sac.
3- l’iconomécanophilie, cela te parle il me semble ? Explique nous cela !
- Iconomécanophile est un mot fait de deux briques grecques et d’un broc latin. Il signifie : celui qui aime (phile) les machines (mécano) qui font des images (icono). Vous ne trouverez pas ce terme dans le dictionnaire. Cependant c’est le substantif consacré pour désigner, en France, les collectionneurs d’appareils photographiques. Ces drôles d’oiseaux qui couvent des nids remplis de boîtiers et d’objectifs. Je vous déconseille d’aborder cette activité, même avec des Leica, dans un but spéculatif. Vous y perdriez beaucoup d’argent, et un peu de cette noblesse du futile et de l’inutile. Comme pour la grande majorité des collections les motivations principales sont l’entretien d’un patrimoine et le plaisir d’avoir ce qui nous faisait rêver plus jeunes. Un loisir d’hommes mûrs la plus part du temps. Le conseiller d’un de nos présidents de la cinquième république, a relevé que collectionner était le plus souvent le fait des hommes, car, ces derniers ne pouvant donner la vie, c’est leur façon de repousser la mort. Attention, cette ‘maladie psychologique’ peut survenir sans crier gare. Faisant surtout des paysages, lorsque Fujica a arrêté de vendre des reflex, plutôt que de basculer dans une autre marque avec l’autofocus, j’ai choisi d’acheter d’occasion des boîtiers de cette firme pour être sûr d’utiliser mon parc d’objectifs. C’est ainsi que je suis tombé dans la marmite d’Iconomecanofilix.
4- Ton appareil fétiche, et/ou ton appareil de rêve ?
- Je ne suis pas du tout fétichiste. Je n’ai pas de préférence particulière pour un de mes nombreux appareils. Me viennent à l’esprit ceux qui m’ont accompagné lors d’une balade particulièrement plaisante. Ainsi le Fujica ST 801 en Acadie, le Contax Aria parmi les carrelets au pied des falaises de Meschers, et le Minolta Dynax 7 entre les rochers et les cabanons du Bohuslän (côte occidentale de la Suède).
Par contre j’attends toujours un boîtier numérique un peu particulier, qui me permettrait d’utiliser à loisir chacun des objectifs que j’ai accumulés. La série Nex s’en approche. Mais il faudrait qu’il soit de format 24 x 36 pour ne pas avoir de facteur de conversion de focale. J’aimerais pouvoir disposer de bagues d’adaptation intelligentes qui puissent élaborer les données Exif et permettre de travailler à pleine ouverture. Enfin, comme ma vue baisse avec l’âge, il aurait la bonté d’âme d’être autofocus par translation avant arrière du capteur. En bref, un canard boiteux dont on n’est pas près de voir les images sur un fil Alpha DxD, même ouvert et plein de…
5 - Il me semble aussi que le tirage papier c'est un de tes dadas ?
- Dada est le mot juste. Je ne suis pas un expert dans ce domaine mais j’aime cela. Comme beaucoup de personnes de ma génération, j’ai pris au sérieux la photographie quand j’ai commencé à apprendre le tirage argentique en noir et blanc. Je crois qu’il nous reste quelque chose d’avoir vu l’image surgir dans la pénombre rougeâtre. Plus tard ne disposant pas de place pour un laboratoire je pratiquais quasiment exclusivement la diapositive. Celles que je croyais les meilleures je les faisais tirer en Cibachrome, au format 20 x 30 cm, puis je les plaçais dans des albums. Même avant la fin de l’argentique la qualité des laboratoires grand public a sérieusement déclinée. Je me suis intéressé à d’autres solutions et le numérique est venu à ma rescousse. Avec un scanner film et une imprimante photo je pouvais tout maîtriser sans avoir besoin de trop de place et sans trop polluer. Ainsi j’ai commencé ma bascule en numérique avant même d’avoir un reflex à capteur électronique. Aujourd’hui avec Lightroom, par exemple, on réalise aisément les opérations d’ajustements de la densité, du contraste, et les masquages du laboratoire argentique noir et blanc. De plus on peut les appliquer à des images couleurs et contrôler la colorimétrie de ces dernières. Complété par une belle imprimante A3+ pour papier brillant, il y a de quoi faire des albums et des expositions.
6 - Je remarque souvent, des photos de Dieppe, c'est un lieu particulier pour toi ?
- Je la qualifierais de ‘hometown’ bien que je n’y sois pas né. J’y ai connu mes premiers bains révélateurs au Lycée polyvalent d’état mixte Jehan Ango. C’est dans cette ville portuaire de haute Normandie que réside encore la plus grande partie de ma famille. A moins qu’il drache dur, chaque retour au bercail est l’occasion d’une sortie photographique. J’ai goûté et apprécié beaucoup de régions françaises aussi me pardonnerez vous un faible pour ma Normandie. Au fil des ans j’ai effectué de nombreuses visites photographiques dans le Cotentin et en Haute Normandie (dont un récent séjour au Havre). L’Orne n’est pas loin de chez moi. Avec l’aimable autorisation des responsables du forum, j’aimerais bien créer un fil ouvert sur La Normandie à l’image de celui sur Paris. J’espère fédérer ainsi les forumeurs normands ou ceux qui visitent cette belle région.
7 - Pour en revenir à cette photo, les reflets aquatiques, c'est une première ?
- Pour moi seulement ! C’est une série réalisée en octobre et novembre 2011. Au départ j’étais parti pour une balade photographique automnale dans la vieille ville de Chartres au bord de l’Eure. J’ai remarqué les reflets des maisons, des passants sur l’Eure encombrée de feuilles mortes. Ces reflets m’ont paru styliser un sujet qui souffre d’être trop cru, trop banalisé. Les feuilles mortes et le léger flou soulignant pour moi la fragilité et le temps qui s’enfuit. Lorsque ces reflets étaient pris de la rive opposée je les ai retournés à la post-production. Sinon leur degré d’abstraction devenait trop fort. Toutes ces photos ont été réalisées avec un nex 3 et des objectifs manuels Konica AR. Un essai pour la compléter d’une série hivernale avec les berges sous la neige a échoué. J’avais choisi un mauvais moment de la journée où les rayons du soleil perçaient la surface de l’eau et révélaient la saleté de l’eau brouillée par la fonte de la neige. A tenter de nouveau l’hiver prochain si les conditions s’y prêtent.
8 - Très actif en club photo, cette série des reflets est une sortie du club ?
- C’est une initiative personnelle, mais le club en a eu la primeur. Le club m’a également aidé à en tirer une petite exposition de douze photographies, dont celle-ci. Dans le club nous pratiquons les sorties photographiques. D’une part, celles que je qualifierais ‘d’au long cours’, s’étalent sur une journée ou une grosse demi journée. Cette année nous en aurons effectuées trois : celle d’hiver à Montmatre (par – 6°), celle du printemps à Belleville et Ménilmontant, enfin celle d’automne se déroulera dans la vieille ville du Mans. D’autres part de nombreuse virées de quelques heures, souvent nocturnes compte tenu des horaires du club : par exemple feux d’artifices du 14 Juillet, nuit des étoiles, éclairages nocturnes des monuments de Chartres….
L’activité d’un club photo, en bon état de marche, complète celle du forum. Le premier apporte proximité et une convivialité régulière, mais c’est un monde Canikon. Le second recentre sur sa marque et élargit l’horizon des rencontres.
9 - Quelle sera ta prochaine photo et as tu des projets photographiques à venir ?
- Ma prochaine photo devrait avoir comme sujet la cathédrale de Chartres. J’ai un compte à régler avec cette dernière. Je joue à cache-cache avec elle, et, pour l’instant, je perds beaucoup plus souvent qu’à mon tour. Cette automne je compte prendre des clichés de saison au parc japonisant du Maulévrier, puis aux alentours de Brésolettes dans le Perche ornais.
J’aimerais également retranscrire le monde de roues, de poulies et de courroies des machines agricoles du musée de Chartres. Mais, d’après mes repérages, il va me falloir contourner l’étroitesse du lieu et les conditions d’éclairage. Sur la route de Dieppe, je ferais bien quelques détours à nouveau par le Havre. Au printemps, histoire d’alimenter le fil ouvert d’Alpha DxD, quelques images des cygnes du Pré Catelan à Illiers-Combray. Immortaliser les cygnes du côté de chez Swann pourrait être un pied de nez photographique sympathique, non ?
10 - Le dimanche a 14H00, on te trouve ou ?
- Ce dimanche vous avez des chances de me trouver quelque part entre Lamotte-Beuvron et Orléans. Je vais aller faire un tour aux 10éme rencontres photographiques de ce bourg solognot. Elles sont organisées par son bien sympathique club photo, et comportent des expositions et une bourse de matériel photographiques. Sur la route du retour j’envisage un petit détour par Orléans pour voir l’exposition ‘BBC wildlife photographer of the year’ à la galerie du Lion. Pour les autres dimanches, je suis trop casanier. J’ai du mal à secouer ma grosse carcasse pour réaliser mes projets photos. A vos MP si vous voulez partager ces sorties et bouger le buffle !
Je tiens à vivement remercier Bertrand pour sa disponibilité, et c'est toujours un plaisir de discuter avec toi lors de nos renconctres.
Des liens pour approfondir encore le sujet avec Bertrand.
Sa galerie Flickr ICI
Le club photo de Maintenon ICI
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(Ha non c'est réservé à toi uniquement ça 
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