Et oui,j e sais j'ai du retard, mais ça valait la peine d'attendre.J'ai choisi une photo d' Alain Bartier issue de ce fil :http://www.alphadxd.fr/viewtopic.php?f=66&t=74968.
C'est vrai cette photo m'a tapée dans l'oeil, mais c'est aussi tout le travail d'Alain que je voulais mettre en avant, alors maintenant à lui la parole!
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1/ Tout d'abord Alain, peux-tu te présenter brièvement ?
- Je suis né le 19/12/1959 à Bruxelles de parents français. Actuellement, je réside en Belgique en périphérie bruxelloise, marié et une fille de 25 ans.
Hobby principaux: sports, photo (aviation et nature), accessoirement les bières belges...
2/ D'oĂą te vient la passion pour la photo et qu'est ce qui t'attire dans cet art ?
- Cette passion pour la photo est intiment liée à la passion de l'aviation. Une des premières photos faite de moi par mes parents, me voit "posé" à l'âge de 3 ans sur la terrasse visiteur de l'aéroport de Bruxelles National... Mon "objectif" était donc tracé: devenir pilote et surtout pilote militaire, jusqu'à un mauvais jour de 1972 où l'on a constaté une myopie naissante. A cette époque cela signifiait de faire une croix sur la carrière de pilote professionnel...
Naturellement, la passion pour l'aviation est restée. Elle s'est traduite par la fréquentation des meetings, bords de piste, etc... Fixer ces moments et garder des "archives" m'ont amené naturellement au dessin et à la photo. Deux appareils, Zénith pour commencer et puis Konica, m'ont permis de découvrir la photo: les principes de prise de vue. Mais aussi le développement des négatifs, l'agrandissements, la couleur, le noir et blanc, les dias, ...
Au départ la passion consistait donc à maitriser l'aspect technique et ainsi fixer un moment, un instant, par une archive papier, en quelque sorte le négatif d'un souvenir !
Par le dessin et la photo-nature, l'approche artistique a été complétée.
Le passage au digital et au post-traitement numérique m'a permis aussi de pousser plus loin l'aspect artistique de la photo.
De la recherche Ă la prise de vue jusqu'au travail avec les logiciels de post-traitement.
3/ Cela fait longtemps maintenant que tes photos m'Ă©clatent et cette photo de la semaine est donc pour l'occasion de te mettre en avant ! Comment arrives-tu Ă concilier aviation et photographie?
- Cela reste évidemment une démarche personnelle.
Au départ, l'approche est du type spotter, on prend les avions de profil, en entier de manière à voir l'immatriculation. C'est souvent le choix logique quand on se place en bord de piste ou en meeting, c'est l'angle qu'offre l'objet. Beaucoup de photographes s'arrêtent à cela par choix personnel ou passion. On est donc dans le cadre de photos type reportage, historique, d'archives,... d'autant plus excitant si on a eu l'occasion de prendre en photo un avion que les autres n'ont pas eu...
En respectant les règles techniques de la photographie, on a souvent de superbes photos.
En ce qui me concerne, ce n'est pas suffisant. L'approche plus artistique devait aussi s'exprimer. On doit pouvoir photographier un sujet et exprimer sa vision. Approcher les avions lors de "spotter days" permet donc de rechercher d'autres choses : des angles, des lumières, des détails,... Cette forme de recherche permet aussi de s'affranchir de contraintes matérielles. On n'est pas toujours contraint de partir à la course à l'artillerie lourde : 400 f/2.8 ou 500 f/4 mm même si ils font rêver et ouvriraient d'autres horizons.
Pour ma part, acheter un 500 f/4 pour faire des avions de profil n'aurait pas de sens...
La fréquentation de forums photo aide particulièrement à développer une approche personnelle. Un avion ou matériel volant n'est qu'un objet qui peut être mis en valeur en tout ou en détail. D'autres l'on très bien fait avant moi. D'ailleurs j'adore la vision féminine de l'aviation développée par Françoise Guillé. Des gens comme Christian Béchir, Stéphane Beillard ou le Japonais Tokunaga... pour moi sont des références.
4/ Pour cette pratique, j'imagine qu'il faut une technique bien rodée ; explique nous comment tu t'y prends ?
- Il faut savoir qu'en meeting aérien, il y a souvent une complicité entre les photographes et les pilotes. Ceux-ci aiment bien se faire photographier ! Beaucoup d'entre eux ont cette conscience que leur travail, professionnels comme amateurs, fait rêver et que de nombreux photographes aimeraient être à leur place... Sans compter que de nombreux pilotes pratiquent aussi la photo. Pour les avions civils, il m'est déjà arrivé de voir des pilotes faire signe aussi.
Pour les avions en vol, l'aspect technique doit être maîtrisé. Porter l'attention à la vitesse d'obturation est primordiale pour les avions à hélice pour ne pas figer celle-ci. La stabilisation, du boîtier pour nos Sony., est donc importante. Pour les avions en déplacements rapides, on choisira une vitesse plus élevée. Avec l'habitude on la réduira pour obtenir les fameux filés... Pour les avions au sol, la recherche de l'angle, du détail est un plus.
Une règle de base : photographier en début ou en fin de journée reste un must mais pas tjrs applicable. En meeting rester jusqu'à la fin pour photographier les avions au sol est un bon choix, moins de monde et belle lumière.
Maintenant le numérique à l'avantage qu'on ne doit plus trop faire attention au déclencheur, on peut y aller franchement. Il ne faut pas hésiter à faire de tests. En conséquence, je dirais que je fais des photos pour saisir l'instant parce qu'il ne se reproduira pas, là on subit.
La part active, c'est quand on sait ce que l'on veut prendre comme photo, mon post sur l'Avenger reflète cela.
Il m'arrive aussi souvent de prendre des photos en me disant qu'à la prise de vue elle n'est pas exceptionnelle mais qu'en post-traitement il y aura de la matière. C'est le cas de cette photo du Piper Cub en fait. La situation état intéressante mais le résultat à l'écran n'avait rien d'exceptionnel. Le post-traitement a donné un plus: recadrage à 80% et travail sur le ciel.
5/ Que trouve t-on dans ton sac photo et quel est ton objectif fétiche ?
- Du Sony et Minolta: A77, A700, Minolta 50/1.7, Sigma 17-50/2.8 , Sony 70-200/2.8 SSM, Minolta 300/2.8HS, en principal.
Le 300/2.8 est mon chouchou. Il permet d'aller chercher les détails, comme j'aime le faire. Avec du recul suffisant, il permet aussi de bien gérer la profondeur de champs pour les avions au sol.
6/ Si je devais me mettre à cette pratique, quels sont les conseils qui pourraient m'être précieux ?
- 1. connaitre son matériel,
2. respecter les règles de base de la photo et maitriser le couple Speed et Aperture,
3. tester: rechercher des angles, des lumières, oser,...
4. investir du temps dans le post-traitement...
5. avoir le sens critique. Face à une photo que l'on trouve extra, il faut se demander si elle est extraordinaire par la recherche du photographe ou par l'ensemble des circonstances de prise de vue qui font que beaucoup de gens possédant une bonne technique de prise de vue auraient pu la prendre. Comme mon Piper Cub...
:)6. s'inscrire dans une association. Pour ma part, j'ai rejoins l'Association Française Spot Air. Ils organisent des visites de bases, des déplacements lors de manifestations aéronautiques, publient un journal, des réunions entre membres (pilotes aussi),etc....Tout pour s'approcher le plus prêt possible des avions !!! Et puis comme la plupart des membres sont du Sud de la France, c'est l'occasion de faire la fête ! Mais c'est un autre sujet...
7. Avoir une épouse qui aime aussi la photo et est donc équipée en Sony.
7/ Avec toutes ces belles photos, as-tu des expos de prévues ou d'autres projets ?
- Je n'ai jamais fait d'expositions, cela me tenterait bien. Faire de belles impressions représente aussi un budget, trouver un lieu, etc....Cela serait nouveau et intéressant.
Pour les projets, j'aimerai bien m'orienter un peu plus vers la photo en vol, je l'ai déjà fait, c'est le pied.... C'est un budget aussi, donc je joue au Lotto...
Bon est bien merci encore Alain d'avoir pris le temps d'avoir répondu à mes questions, qui nous auront permis de te connaitre un peu plus!
