1- Bonjour Patrick, peux tu te présenter en quelques mots.
- Je m'appelle Patrick Ximenes, je suis d'origine Espagnole, d'Andalousie. J'ai 53 ans, Marié depuis 30 ans, 3 grands enfants et 3 petits enfants. Je suis antiquaire de métier, étant de St Ouen... (Les puces).
2-Parlons technique et matos: comment es tu arrivé chez Sony? Comment est née ton envie de mettre en boite ces jolies images?
- Je suis avant tout, un pêcheur a la mouche et j'ai parcouru bon nombre de rivières Françaises et d'ailleurs... Et comme tout bon moucheur qui se respecte, j'avais toujours dans mon gilet un petit truc pour immortaliser une prise, pour prendre un insecte comme modèle et ensuite avec mon étau a mouche tenter de le copier. Un jour, qui n'était pas fait comme un autre, il y a 9 ans, je suis rentré dans un magasin pour changer mon petit Sony. Et allez savoir pourquoi, je suis ressorti avec le premier reflex Sony, l'alpha 100, un 28/70 et 75/300 mm, + un trépied... Voilas pourquoi je suis Sony. 3 mois après j'ai acheté le fameux a700, que je n'utilise plus mais que je garde dans ma vitrine. J'ai eu aussi l'a850 que j'ai revendu. et aujourd'hui je possède l'a77 et l'a99. Deux très bons boitiers. Pour les objectifs, j'ai le 500mm Sigma, 70/200mm Sigma, 24/70mm Sigma, 105mm macro Sigma, et un Sony 16/50mm. J'ai deux trépieds Manfrotto, que je regarde uniquement, car quelque soit mon sujet, macro, paysage, rue... etc je n'utilise jamais de trépied. Je n'ai rien contre, mais je suis habitué comme ça. Il est évident qu'il y a des photos comme la pause longue ou le trépied est indispensable. Idem pour mon flash, il est encore dans sa boite. Je préfère la lumière naturelle.
3- J'ai découvert recemment tes photos dans la section flore et je suis tombée amoureuse. La douceur qui s'en dégage est magnifique. Elles dégagent une sensibilité assez étonnante chez un homme. Pourquoi ce choix ? et comment en es tu venu à ce genre de photos?
- Non je n'ai pas de photographe fétiche. Avant tout c'est la photo que je regarde, pas le photographe. Mais il y a des photographes que je visite + que d’autres. A mes débuts, j'ai eu la chances de rencontrer deux photographes. Gilles Quesnot (Dalt) et Jean Emmanuel Reinhardt (Man) de Nacre Image. Si avec eux vous ne comprenez rien, il faut arrêter la photo...
4- Parle nous de tes habitudes photo. Pour obtenir tes images, tu pars de bon matin, casse croute dans la sacoche et Kway ? ou tu as une façon de pratiquer autre?
- J'ai une prédilection pour la macro et les paysages, car j'aime la nature. Chez moi en Normandie, j'ai laissé a "l'abandon" un herbage de 3000 m pour le plaisir des papillons et autres insectes, qui se reproduisent d'années en années en toute tranquillité. Et pour mon propre plaisir aussi...
Non je ne fais jamais de repérage. En macro, en paysage, dans la rue je marche... J'aime beaucoup le hasard d'une rencontre. Et la lumière n'est jamais la même suivant les endroits. Découvrir une jolie fleur cachée derrière une souche dans une jolie lumière, voilas l’intérêt de marcher. J'aime beaucoup marcher le soir, a la recherche d'un papillon bien positionné face au soleil. Marcher tôt dans la rue a la recherche d'une scène, d'un passant ou d'un lampadaire, c'est du bonheur.
En macro ou paysage, je ne déclenche pas beaucoup. Une journée c'est 10, 15 photos. J'aime bien tourner autour de mon sujet, regarder la lumière, chercher le meilleurs angle de PDV. Ensuite je règle mon boitier. Et comme je n'arrive jamais du premier coup a avoir le rendu désiré, je passe du temps... Je parle ici d'une fleur, un champignon ou autre sujet statique. En papillon je déclenche plus, car il y a beaucoup de loupé. Je ne suis jamais en mode rafale, juste pour l'animalier. En papillon comme en photo de rue c'est entre 50 et 60 photos la journée. J'en garde entre 5 et 6... Si la lumière est belle un peu plus, mais si c'est comme dimanche"le 10/02/2013" 26 photos de paysages, 26 a la poubelle. Il y a des jours comme ça. Si je parle souvent de la lumière, naturelle bien sur, c'est que je pense que sans elle il n'y a pas de photo. Une image sans lumière c'est triste comme un jour sans fin. Lorsque vous passez entre les mains de Gilles et Manu, le premier sujet c'est la lumière. Je n'ai rien contre les flashs ou autre boite a lumière, il y a des photographes qui réalisent de très belles images. Si il fait gris ou plein soleil, je reste chez moi.
Concernant le traitement. Pour la nature, macro en générale ou les paysages, mon RAW passe très vite de mon boitier a mes dossiers. Dans mon fichier RAW je règle la BDB, l'exposition, les contrastes la luminosité et la courbe. J'ouvre photoshop, je réajuste les niveaux, l'outil densité et la netteté. Il faut rester naturel avec la nature. Je n'aime pas trop le mariage entre la nature et l'HDR. Je trouve que ça donne un effet surnaturel, joli mais irréel.
En photo de rue je passe plus de temps en post traitement, car c'est pratiquement que du N&B. Et il n'y rien de plus laid qu'un N&B loupé. Et j'en loupe... Je n'imagine pas la rue autrement qu'en N&B. Je trouve l'image beaucoup plus forte, plus expressive, et plus jolie. Donc je shoote en couleur avec mes réglages habituels, Je traite mon fichier RAW en couleur et ensuite dans photoshop je fais mon N&B. Je fais souvent un très leger HDR pour faire ressortir la matière. Réaliser un joli N&B ce n'est pas évident, mais avoir le même N&B sur toutes les photos voilas qui est encore moins évident.
Entre mon premier déclenchement et aujourd'hui, ce qui a changé c'est... Les déclenchements. Le plus dur en photo, ce n'est pas de déclencher, mais d'apprendre a ne pas déclencher. (Gilles Quesnot).
5- En ce qui concerne la photo de la semaine, peux tu nous dire comment tu as obtenu ce résultat ?
- Pour mes macros avec le soleil en arrière plan et un papillon ou une goutte d'eau comme sujet, c'est un long travail de recherche et de marche... Si le soleil se couche a 20h30, a 19h je commence mes recherches. Je regarde ou l'astre va se coucher, ensuite je délimite un périmètre et le plus dur c'est de trouver un sujet. Après c'est un jeu de patience, il faut s'allonger près du papillon sans le déranger et attendre que le soleil se couche. C'est des instants magiques. En Aout 2012 alors que je venais de réaliser trois déclenchements, Le papillon c'est tourné tranquillement vers moi et tout en me regardant, c'est l'impression que j'ai eu, il a ouvert ses ailes... Ses ailes ou un soleil bien rond et bien rouge passait au travers. Il m'a autorisé un seul déclenchement, pour une image floue... J'en aurais pleuré. Je la garde malgré tout et la regarde de temps en temps. En macro je ne suis pas un grand fan des gros plans qui piquent. J'aime donner de l'espace aux sujets, j'aime créer des ambiances et avoir des bokehs bien flous. Pour avoir de jolis flous, je suis généralement a f/2,8, maximum f/5,6. Je suis issu de Nacre-Image, une planète ou le minimalisme règne en maitre. Donc quelque soit mon sujet, je tente toujours de l'isoler, si je ne peux pas, je passe a autre chose. Je n'aime pas les images chargées. La lumière, le sujet et le bokeh et c'est bien suffisant. Quelque soit la photo, macro, paysage, rue etc, j'attache beaucoup d'importance a la composition. Avec la lumière, la compo c'est la base d'une photo. Je ne trouve pas esthétique au regard une photo ou le sujet est centré ou tourné vers le bord. Je ne dis pas que la façon dont je regarde une photo est la meilleurs, chacun a un regard bien différent.
6- Pour terminer, peux tu nous décrire tes projets, tes envies, un peu de ton futur ?
- En octobre 2012 la mairie de St Ouen m'a contacté pour une exposition au château de St Ouen. 50 photos inédites exclusivement pour la mairie. Uniquement sur les papillons, les fleurs et les oiseaux. J'ai donc pas mal de boulot... Cette expo aura lieu en octobre ou novembre 2013.
Merci d'avoir sélectionné ma photo pour la semaine. Un réel plaisir pour moi.