
Tout d'abord, je tiens à préciser que ce qui suit n'engage que moi et qu'il n'y a pas de vérité vraie ! Chacun a sa technique en fonction des concerts qu'il va faire. Puis chacun fait comme bon lui semble après tout, car seul le résultat compte !

Contrairement à ce que l’on pourrait croire, la photo de concert n’est pas techniquement difficile comme l’est le portrait ou encore le studio (et d’autres pratiques bien entendu), et encore moins avec les nouveaux boitiers qui permettent de monter facilement dans de (très) hautes sensibilités. La seule difficulté se situe au niveau de la lumière que l’on ne maitrise pas et qui va énormément varier d’une salle à l’autre de par sa structure, ou encore d’un lighteux à un autre en fonction de ses compétences. Voila donc la seule contrainte de la photo de concerts.
Avant de parler réglages et matériel, il faut savoir où vous allez mettre les pieds. Quel type de salle ? Quel type d’artiste surtout !?
Ce qui suit n’est pas une vérité absolue, mais plutôt un constat fait sur mon expérience. Ce n’est donc pas à prendre pour argent comptant. Mais en règle générale, ça se tient. Après, vous n’êtes pas à l’abri d’une production qui va faire jouer l’artiste dans le noir pendant les 3 premiers morceaux réglementaires ou vous aurez le droit de prendre des photos.
La lumière en fonction des artistes/salles :
- Le petit groupe qui joue dans les bars : Vous n’aurez pas de lumière, si ce n’est du rouge (voire du blanc si vous êtes chanceux) et elle sera très faible pour la simple et bonne raison qu’un spot chauffe beaucoup. On ne va donc pas risquer de faire griller les pauvres petits gars qui jouent.
- Groupe de rock/metal : Notre cher pays n’étant pas une nation de rockeurs, vous risquez de devoir subir le maigre équipement d’une petite salle. En général, la lumière change relativement souvent avec assez peu de facade (l’éclairage qui éclaire l’artiste…de face) et pas mal de rouge et de contre jour. Ajoutez à cela des gars qui bougent sur scène. Ca c’est le concert sportif, mais aussi celui le plus intéressant à mon avis pour capter des expressions.
- Le Jazz ou assimilé : La lumière est relativement fixe, souvent tamisée. L’avantage, c’est que les jazzmen ne sautent pas dans tous les sens. On pourra donc profiter de leur état statique pour descendre en temps d’expo, profitons d’avoir des boitiers stabilisés !
- La variété/l’artiste international/gros festival/zenith : La crème de la crème en concert, ou comment shooter sans trop réfléchir. Vous aurez à coup sûr de la façade, car il faut qu’on voit la star de loin.
Vous allez vous dire, "mais pourquoi il aime pas le rouge ?" Et bien parce que c'est moche et que ca applatit l'image tout simplement. Du coup, dans 99,999% des cas vous serez obligé de passer la photo en noir et blanc.
Le matériel :
Tout d’abord, inutile d’avoir un D3s pour faire des photos de concerts. On peut très bien utiliser un A200 (et oui !), seulement on n’appréhendera pas la séance de la même manière. Il faudra réfléchir un peu plus à la prise de vue et anticiper ce qu’il se passe sur scène. L’idéal est de pouvoir être à une sensibilité de 1600iso au moins. Si vous écoutez actuellement les photographes aux pieds des scènes, ils vous diront que 1600iso c’est pas assez. Clairement, ils ont à la fois tord et raison, je m’explique : En concert, on va chercher à figer un mouvement et pour cela il faut un temps d’obturation le plus court possible, c’est là qu’ils ont raison. Là où ils ont tord, c’est que si on regarde bien un musicien sur scène, il va toujours y avoir un instant très court ou il va être statique, même en bougeant. Je discutais un jour avec un photographe de sport qui me disait que lors de matchs de handball, quand le joueur saute pour marquer un but, il y a un court instant lorsqu’il est au sommet de sa détente où il sera statique, et c’est à ce moment la qu’il faut déclencher. Bah c’est pareil en concert (je vous avais dit que c’était pas compliqué) !
Donc oui, shooter à 6400iso c’est bien, c’est du confort, mais ce n’est pas indispensable comme le laissent entendre certains. D’ailleurs, si vous avez un A200, vous serez au maximum à 800iso et vous pourrez quand même faire des photos !

Il faut également savoir qu’un temps de pose d’au moins 1/80s est suffisant pour faire une photo.
Niveau optique, il est clair que si vous avez du f/2.8 c’est mieux, surtout pour les concerts peu lumineux. Cependant il faut aussi réfléchir en terme de profondeur de champ. Un portrait serré à f/2.8 avec une longue focale vous donnera une rétine nette et le reste flou (j’exagère à peine). Je conseille donc de surveiller les durées d’exposition et de fermer d’un diaph si on peut.
Actuellement, je shoote avec le CZ 16-80/3.5-4.5 et le Tamron 70-200/2.8 (que je ferme à f/4 justement), mais j’ai longtemps utilisé le beercan pour les concerts et hormis quelques difficultés à accrocher lors de la map, ça reste une optique adaptée à cette pratique à mon sens. D’autant plus que si on a besoin de telles focales c’est qu’on est sur une grande scène, et donc qu’il y a de la lumière.
Les réglages:
Mes réglages quand je rentre dans une salle :
- Mode A (avec utilisation de la touche eal pour bloquer l’expo) ou mode M s’il y a de la façade, je prends quelques secondes pour faire une expo moyenne et j’y reviens presque pas. De toutes manières, en shootant en raw, on rattrape pas mal les surexpositions et avec LR3 et son traitement du bruit les légères sous-expositions d’1IL pratiquement.
- 1600 iso
- Pleine ouverture avec le CZ et f/3.5-4 avec le Tamron dans 70% du temps
- Mesure spot
La mesure sera faite sur une zone moyennement éclairée, en général, ce sera une partie de la peau comme le visage. Pour les peaux sombres, bah vous êtes dans le caca !

Si malgré tout ça vous vous rendez compte que vous êtes limite en temps de pose, n’hésitez pas à sous-exposer légèrement sans pour autant descendre en dessous de -1IL. -0.7Il étant l’idéal.
Un petit conseil : Ecoutez la musique quand vous faites les photos, c’est pas évident au début, mais ça vient vite. En général, quand on commence, on photographie des artistes qu’on aime, donc on connait les morceaux, ce qui aide pas mal pour savoir quand il va y avoir de l’action. Le 50mm est aussi une optique idéale pour commencer, car avec les contraintes d’une focale fixe, on est obligé de réfléchir à la compo et à se déplacer. Un zoom à tendance à nous rendre feinéant !!!
Voilà , je pense ne rien avoir oublié. Auquel cas, j’éditerais le post. Je ne suis également pas à l'abri d'une coquille...
Bon courage pour avoir des accreds !
