Le coin des Photosophes [MàJ P40] Lumière, sujet ou compo?

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J.C
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#545 Message Mar 14 Jan 2014 23:36


J'aurais tendance à penser la même chose. Je n'adhère pas trop à ce passsge.

m gomba
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#546 Message Mer 15 Jan 2014 11:16


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cerise
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#547 Message Mer 15 Jan 2014 11:20


m gomba a écrit :Molarité :
L'exhibition conduit à poéter plus haut que son cul!

Attention, je travaille souvent mes photos :fache: et je ne poete pas plus haut que mon ... :ange:
Je pense que cela dépend de ce qu'on eut faire passer et de ce qu'on a vu :wink:
"Plus tard, il sera trop tard. Notre vie, c'est maintenant."
Jacques Prévert


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Winwalloe
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#548 Message Mer 15 Jan 2014 12:01


J.C a écrit :J'aurais tendance à penser la même chose. Je n'adhère pas trop à ce passsge.


En effet ça ne semble pas utile à 99,99% des photographes ! Ce que je déduis c'est que dans son propre cas, en plus de jouer la transparence car il assume ses retouches, il entend éduquer son client.
a99, 24/2 CZ, 35/2, 50/1.4 CZ, 70-210/4, 150/2.8 Mamiya, 200/2.8, dans un sac Domke
Du matériel m4/3
Par ici mon site !

J.C
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#549 Message Mer 15 Jan 2014 12:23


Je pense que c'est la démarche oui.
Personellement je n'irais pas jusqu'à livrer le master. Le produit final doit parler de lui-même, la manière dont j'y suis arrivé ne regarde que moi, je ne pense pas que l'image prenne plus de valeur parce qu'on dévoile notre recette.
Si cela intéresse vraiment la personne, je peux lui expliquer mais si il en veut plus, je lui vends un workshop!

:mdr: c'est beau de rêver... :mrgreen:

nianys
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#550 Message Mer 15 Jan 2014 12:52


Livrer le master n'a aucun sens ! C'est comme si Rodin avait livré le Penseur avec un blog de glaise :mdr:

Je trouve ça un peu ostentatoire. Comme dire "voyez comment avec un original fade je fais un produit fini qui transcende la réalité ?". Et comme tout ce qui est ostentatoire, ça émerge finalement d'une insécurité, au fond. Donc autant s'assumer totalement, fournir un produit fini, tout en admettant que sa représente une vision perso, et basta !
"If you don't have an expression, then you don 't have a shot"
- Peter Hurley.

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#551 Message Mer 15 Jan 2014 12:54


Je rejoins complètement Ta philosophie J.C. :+1: ... même si un "petit titre" peu rajouter un poil de sel! :ange:

@Cerise .... :commeca:
Continues à travailler tes photos ... :+1:
Elles me plaisent beaucoup ainsi et me font voyager! :wink:
Après ça poète ou ça pouète pas .... chacun y verra ce qu'il a envie d'y trouver! :ange:
Epicetou!

PS : Précision :
Perso .... je ne suis pas "non plus" pour la culture du Melon! :roll:
...

Loccutus
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#552 Message Mer 15 Jan 2014 14:43


...oui comme un magicien qui offrirait à voir ses trucs et astuces... forcément la magie disparait et la valeur du spectacle en prend un sacré coup.

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cerise
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#553 Message Mer 15 Jan 2014 16:09


Loccutus a écrit :...oui comme un magicien qui offrirait à voir ses trucs et astuces... forcément la magie disparait et la valeur du spectacle en prend un sacré coup.

J'abonde!!!
Un peu comme le fil de nos avants après ...mais la démarche n'est plus tout à fait la même :wink:
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#554 Message Mer 15 Jan 2014 19:18


nianys a écrit :Livrer le master n'a aucun sens ! C'est comme si Rodin avait livré le Penseur avec un blog de glaise :mdr:


:mdr: :mdr: :mdr:
:clap: :clap: :clap:


cerise a écrit :Un peu comme le fil de nos avants après ...mais la démarche n'est plus tout à fait la même :wink:


Ouch! Message reçu! :ange:

Le fil avant/après est plus pédagogique qu'autre chose, à mon avis. On peut aussi le voir comme un lieu d'échange, on a tous à apprendre des techniques des autres, c'est tellement vaste, que dis-je sans fin.

Là l'histoire de livrer le master, je trouve aussi que ça montre une certaine insécurité ou en tous cas le besoin d'une justification. Etonnant une fois que l'on connait le propos de Briot.
M'enfin bon, ça n'enlève rien à son mérite, chacun fait bien comme il veut.
Dernière édition par J.C le Jeu 16 Jan 2014 07:54, édité 1 fois.

Loccutus
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#555 Message Mer 15 Jan 2014 20:23


t'es gourré dans tes quotes, pas écris ça moi... :fessee: :copain:

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#556 Message Mer 15 Jan 2014 21:07


C'est moi qui l'ai écrit mais j'ai bien précisé que la démarche était différente.Ici, il s'agit d'échanges et c'est très intéressant d'un point de vue pédagogique comme tu le soulignes JC.
N'y voyez aucun malentendu!!Je n'avais pas assez développé ma pensée :oops:
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#557 Message Jeu 16 Jan 2014 07:55


Oups, c'est corrigé. :topla:

T'inquiètes Evy j'avais parfaitement compris. ;-)

J.C
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#558 Message Ven 17 Jan 2014 22:27


Je vous propose à présent une traduction d'une partie de la première partie de l'essai de Mark Dubovoy "Everything Matters" - Tout est important - je n'ai pas traduit la totalité de l'essai qui comprend également une partie plus technique destiné, comme il y avait besoin, a démontrer la supériorité du moyen format et ce quelque soit la taille de sortie, même pour du web. Ce n'est vraiment pas le plus intéressant dans cet essai.

Merci à Winwalloe, pour m'avoir remis cet essai à l'esprit, particulièrement le passage intitulé "The Theory of The Unseen". Concept pas évident à traduire que j'ai choisi d'interpréter en "Theorie de l'inconnu", inconnu dan le sens de "jamais vu". Parfois je le traduis par "invisible", mais le sens reste le même: Quelque-chose qui ne nous serait normalement pas donné de voir.

Pour accompagner ceci permettez moi de vous proposer une photo sans prétention, ramener de ma ballade de début de soirée, toute fraîche donc.
Bonne lecture.


Image
[noindex]



Everything Matters

Tout est dans les détails.
par Mark Dubovoy

    Il y a de nombreux amateurs de photographie, ainsi que des photographes professionnels, experts, qui passent d'innombrables heures et des milliers de pages à pontifier sur quelques chiffres et quelques spécifications concernant des choses telles que les paires de lignes par millimètre, ou la plage dynamique d'un capteur. Ils semblent croire que la qualité finale d'un tirage délivrée par un système complet ordinateur / logiciel / imprimante / appareil photo / objectif / capteur, au système visuel humain et au cerveau humain peut être déterminée par quelques chiffres. Et bien, je suis désolé de dire que toute personne qui croit cela est terriblement naïve et tenu d'avoir tort un grand nombre de fois.
    Tout comme notre sens de l'ouïe et notre sens du goût sont extraordinaires, tel est l'œil humain. En outre, la combinaison des yeux et du cerveau donne lieu à toutes sortes d'effets psycho-visuels qui sont tout aussi extraordinaire.
    En bout de ligne, nos yeux et notre cerveau sont tellement sophistiqués et incroyablement sensibles et précis, que la simple lecture des spécifications d'un produit ne commencera jamais, même de loin, à vous raconter l'histoire complète de ce à quoi les images de ce produit vont ressembler pour l'œil, sans parler de ce qui se passera une fois que le cerveau entrera en jeu.
    C'est pourquoi je dis toujours (et je continuerai à le dire) à tout le monde: NE VOUS FIEZ PAS aux spécifications techniques et aux revendications marketing. Testez un produit et regardez les résultats finaux. Des capteurs avec exactement les mêmes mesures DxO de plage dynamique peuvent produire des résultats de plage dynamique visuelle complètement différents, des objectifs avec exactement les mêmes caractéristiques de résolution peuvent être très différents en termes de netteté, et ainsi de suite.
    Vos yeux et votre cerveau doivent être le juge ultime, pas des chiffres sur un morceau de papier.
    Aussi, lorsque vous regardez des spécifications, vous devriez penser à ce qu'elles signifient vraiment. Exemple: Il y a quelques années j'ai acheté un objectif Nikon qui avait des spécifications de piqué fantastique (je ne veux pas m'en prendre à Nikon particulièrement, c'est une bonne entreprise et je pourrais facilement avoir choisi un exemple différent d'une autre marque). Combien de fois ai-je entendu: «Oh, cet objectif est vraiment piqué" et alors tout le monde suppose automatiquement que l'objectif est excellent? Et bien, le vendeur aussi, a confirmé que cet objectif était très piqué, j'ai donc cru les spécifications ainsi que le vendeur et j'ai acheté l'objectif. Grosse erreur!

    Dès que j'ai commencé à utiliser l'objectif, je l'ai détesté. Pourquoi? Tout d'abord parce que, nous devons penser en termes de ce qu'une spécification de netteté signifie vraiment: Cela signifie que dans des conditions contrôlées, sur un banc optique, au niveau du plan de mise au point, un objectif à un certain piqué (le plan de mise au point est en fait une surface et rarement une surface plane). Et cela signifie que dans des conditions réelles, il n'existe qu'une seule surface nette. Tout le reste est flou. Donc, quand on regarde la plupart des images, elles se composent généralement à plus de 99% de choses qui sont floues et ramenées à des niveaux de netteté acceptables par le biais de la profondeur de champ. Donc, le problème avec cet objectif était qu'il avait un rendu horrible hors des zones de mise au point, même si elles étaient peu floues, et la profondeur de champ n'enlevait rien à cette laideur. Ajouté à cela, le rendu des couleurs n'était pas bon et la saturation était faible. Mais les spécifications ne m'ont pas dit tout cela!

    Par ailleurs, l'objectif était en effet très piqué sur le plan de netteté. En fait, il était tellement bon sur ce plan qu'il rendait les choses hors de ce plan encore pire en comparaison. Par conséquent, le piqué extrême dans le plan de netteté a effectivement travaillé contre lui! Ca donnait une impression encore plus déséquilibré.

    Si j'avais testé l'objectif de mes propres yeux, je ne l'aurais pas acheté.

    C'est là que l'art de la manufacture d'objectif entre en jeu. Il s'agit de trouver le bon équilibre qui donnera à un objectif non seulement des performances exceptionnelles dans tous les domaines dans des conditions réelles de prise de vue, mais également un beau rendu esthétique. Il ne s'agit pas que d'ordinateurs et de calculs. Il s'agit des connaissances et de l'expertise du concepteur de l'objectif, il s'agit de trouver le bon verre et les bons matériaux, il s'agit de la qualité de chaque élément, de la qualité de construction, la qualité des revêtements, L'attention portée à l'alignement final et à l'assemblage, la stabilité et la durabilité sur le terrain, mais plus que cela, il s'agit de tester non seulement avec des machines, mais aussi avec des yeux humains. C'est pourquoi de bons objectifs ne sont ni commun, ni bon marché.

    A présent, vous savez évidemment où je veux en venir. Comme les exemples ci-dessus l'indiquent, tout compte en photographie, et tout est dans les petits détails. Écarter les petits détails comme étant non pertinents est une énorme erreur. J'espère fournir quelques arguments et montrer d'autres exemples qui vous mèneront à réaliser que ce sont précisément ces petits détails qui peuvent faire la différence entre des chefs-d'œuvre et de la médiocrité absolue. En fait, au lieu de s'enliser dans les détails, nous devrions les célébrer. Nous devrions en profiter. En tant qu'amateur d'imagerie et photographes passionnés, ce sont les petits détails qui nous font prospérer.
    Mais, avant de poursuivre avec cette ligne de pensée, je pense qu'il est pertinent de passer un peu de temps sur quelques réflexions philosophiques, ainsi que mon approche personnelle de la photographie. Tandis que d'autres peuvent avoir une approche totalement différente, je crois que toutes ces observations restent valables, mais je pense que les choses seront beaucoup plus claires si vous comprenez d'où je viens.

______________________________________________

La théorie de l'inconnu

    J'ai une théorie. Ma théorie est que l'une des principales caractéristiques des photographies à succès est qu'elles contiennent quelque chose qui était inconnu à l'observateur avant que la photo ait été exposée. Permettez-moi d'élaborer un exemple un peu extrême:
    Supposons que quelqu'un ait pris une photo nue de la Reine Elizabeth et l'ait publié (Aucune insulte à Sa Majesté, c'est simplement utilisé comme exemple extrême!). L'image elle-même peut ne pas être la plus jolie chose à regarder, mais je pense que nous pouvons tous convenir qu'elle provoquent une sensation et générerait un énorme intérêt. Pourquoi? Deux raisons principales:

    1. Parce que c'est quelque chose "d'inconnu" jusqu'à présent.

    et...

    2. Parce que c'est quelque chose que la plupart des spectateurs ne s'attendait pas à être un jour en mesure de voir.


    Si nous y réfléchissons et remontons dans l'histoire, il est assez intéressant de noter que les premières photos de chevaux montrant que les quatre pattes peuvent être en l'air en même temps, les premières photos de la faune, les photos de la guerre de Sécession aux États-Unis, les premières images de terres lointaines et de paysages lointains, ou les premières images de balles transpercant ampoules électriques et pommes possédaient toutes, les deux caractéristiques ci-dessus.
    Et elles ont en effet généré un énorme intérêt.

    Mais continuons à y réfléchir:

    J'argumenterais que du photojournalisme à la photographie de paysage, au portrait, à l'architecture commerciale, au sport en passant par l'animalier et tous les autres type de photographie, un élément clé de la plupart des meilleures images au monde est qu'elles représentent quelque chose qui était auparavant inconnu, et elles surprennent le spectateur en montrant quelque-chose que le spectateur n'aurait jamais cru être capable de voir un jour. Ce peut être un événement extraordinaire ou une lumière naturelle très rare ou un objectif et un angle qui permet de voir les choses d'une manière différente, un mouvement figé, une exposition de 365 jours, ou une vue à travers un microscope à un grossissement extrême, ou avoir sujet très rare acceptant d'être photographié, une nouvelle espèce animale, ou une photo prise d'un point de vue extraordinaire comme la terre vue depuis la lune ou bien l'intérieur du corps humain, ou tout autre chose qui crie immédiatement: C'était inconnu jusqu'à maintenant!
    Par conséquent, chaque fois que je suis sur le terrain faisant une image, je me répète toujours à moi-même que l'image doit représenter l'inconnu. C'est incroyable de voir comment cette simple pensée peut améliorer et différencier vos images.
__________________________________________________

L'Hyper-Realité

    Il y a une autre manière de montrer l'inconnu. C'est aussi un moyen d'améliorer considérablement l'impact psycho-visuel d'une image. Je l'apelle l'Hyper-Reality. Je l'ai vu pour la première fois quand je suis allé à une exposition de l'œuvre d'Edward Weston. Je n'avais jamais vu de photographie grand format avant. Les planches contact de 8x10 à cette exposition m'ont absolument soufflé l'esprit. Leur impact a été si profond que je ne pouvais pas dormir jusqu'à ce que j'ai appris à shooter en grand format. Après cela, je fis fi des plus petits formats et j'ai shooté à peu près tout mon travail avec des chambres 4x5 et 8x10 jusqu'à ce que je passe au numérique.

    Plus tard, j'ai réalisé que l'une des principales raisons de cet impact psycho-visuel énorme, c'est que les photographies grand format, à la différence de formats plus petits, montrent une hyper réalité que l'œil nu ne peut normalement pas voir. En d'autres termes, l'extrême qualité du format lui-même a pu montrer l'invisible dans des objets ordinaires. Pour être plus précis, la combinaison d'un bon objectif et d'un négatif 8x10 avait une telle résolution que les tirages montraient des détails qui étaient habituellement perdus pour l'œil humain. Le format pouvait également capturer des détails dans des plages dynamiques impossible pour les petits formats. Plus important encore, avec l'utilisation des bascules et décentrement avant et arrière, le format pouvait réaliser une profondeur de champ qui dépasse de loin celle de l'œil humain. Ajouter à cela les fines tonalités exquises que le grand format peut capturer, ainsi que l'absence d'un agrandisseur dans les images d'Edward Weston, et c'était là, me crevant les yeux: L'hyper-réalité dans sa forme la plus raffinée: Être capable de voir l'invisible pour la première fois dans une dune de sable, un nu, une toilette ou un poivron vert.

    En d'autres termes ce que j'aime à appeler Hyper-Réalité est la capacité à montrer des détails, une plage dynamique, une couleur, une profondeur de champ et des tonalités dont les valeurs dépassent l'œil humain ou sont tellement au-dessus de ce à quoi le système oeil / cerveau s'attend que cela a fondamentalement le même effet que de voir l'invisible pour la première fois.

    Je suppose que c'est en partie à cause de ce genre d'expériences dans ma jeunesse et partiellement parce que je suis avant tout un photographe de paysage que je me suis clairement tourné vers l'Hyper-Réalité pour en faire une partie intégrante de ma photographie. Par conséquent, je shoot presque exclusivement en Moyen Format numérique avec une chambre. J'ai besoin et je sollicite cette qualité supplémentaire qui manque aux petits formats et je choisirais la meilleure qualité d'image d'une chambre par rapport à un reflex chaque fois que possible.

    Plus tard dans l'essai Je montrerai que même sur un écran d'ordinateur, à très petite taille (600x800 pixels), le rendu d'une image moyen format numérique est totalement différent d'un format plus petit. C'est le premier mythe qui doit être démystifié. Même à de très petites tailles, et même à faible résolution, les images moyen format sont beaucoup plus agréable que celles de formats plus petits.

    Pour résumer:

    Quand les gens me demandent si je shoot en moyen format numérique pour faire d'énormes tirages, pour dépenser beaucoup d'argent ou me montrer, ou pour toute autre raison à laquelle ils peuvent penser, ma réponse est simple:

    Non, je shoot en Moyen Format numérique afin que l'Hyper-Réalité soit une partie intégrante de mes images.

    - Ce n'est toujours pas suffisant

    La question à ce stade est la suivante: Si je peux produire une image qui représente l'invisible et que j'ajoute à cette image une bonne dose d'Hyper-Réalité, est-ce suffisant pour produire une vraie bonne image?

    Et la réponse évidente est non. Ce n'est pas suffisant.

    Alors que les images qui montrent l'inconnu produisent un intérêt immédiat, pour beaucoup de ces images l'intérêt diminuera après un certain temps et elles ne deviendront plus q'une curiosité, un document historique. Très peu d'entre elles dureront comme de véritables œuvres d'art. Celles qui perdureront comme de véritables œuvres d'art sont celles qui en plus de montrer l'invisible ont un certain degré d'excellence, un message artistique un style personnel et toutes les autres caractéristiques que l'on attend d'une véritable œuvre d'art. Je dois me répéter encore, everything matters; il n'ya pas de raccourcis et pas de recettes simples.

    Par exemple, parmi l'énorme quantité de photographies de guerre qui ont été prises au fil des ans il y en a très peu qui restent et durent comme de véritables œuvres d'art. Mais celles qui restent en tant que tel sont vraiment à couper le souffle et elles sont effectivement une combinaison de l'inconnu et de tous les autres éléments nécessaires pour en faire ce qu'elles sont.

    De même parmi le nombre considérable de photographies de paysages prisent chaque année il y en a très peu qui perdureront comme œuvres d'art et survivront à l'épreuve du temps.

    La même chose peut être dite pour tout autre type de photographie, que ce soit le sport, la mode ou la photographie de produits.

    Ce que je peux dire, c'est qu'une image qui ne ​​montre pas l'inconnu dans une certaine forme a très peu de chances de réussite. Surtout compte tenu des milliards de photographies réalisées chaque année, de telles images sont susceptibles de se retrouver dans la pile de l'oubli.

_____________________________________________________

Résumé des observations et recommandations

    Il ya plusieurs choses, je l'espère, que vous garderez toujours à l'esprit après la lecture de cet article:

    - Tout compte. Tout est question de petits détails. Célébrez ces détails. Ils sont ce qui rend la photographie si passionante.

    - Ne négligez pas les détails. Même les plus petits peuvent être cruciaux. Le maillon le plus faible dans une chaîne déterminera toujours la qualité ultime de toute la chaîne.

    - Chercher l'inconnu. La première étape dans la création d'une grande image est de montrer quelque chose jusqu'ici inconnu.

    - Ce n'est pas seulement le sujet qui contient l'inconnu. Ce peut être un un angle particulier, une vue exceptionnelle, un éclairage inhabituel, un point de vue distinct, l'Hyper-Réalité, quelque chose.

    - Les tirages et images d'écran de grand format sont toujours plus agréables quel que soit le format d'impression ou la taille des image à l'écran.
Dernière édition par J.C le Ven 21 Nov 2014 09:33, édité 1 fois.

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#559 Message Sam 18 Jan 2014 20:11


Je n'ai pas du tout accroché, je pense qu'il est à coté de la plaque dans dans son Hyper-Reality. A mon sens, "La Photographie" n'est pas une quête des "invisibles physiques" mais des autres invisibles qui se trouvent à l'intérieur même de l'artiste photographe. Ce qui va faire une photo intéressante, n'est ni l'inconnu, ni les détails, ni l'hyper-machin chose, mais c'est le pouvoir qu'elle a de connecter l'esprit, la pensée, l'âme de l'artiste photographe à son public.

Donc pour répondre à Monsieur Mark Dubovoy, je citerai un autre photographe.

“There is nothing worse than a sharp image of a fuzzy concept.”
- Ansel Adams -

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#560 Message Sam 18 Jan 2014 22:05


Merci JC pour cette tradution.

Si cet article est difficile à suivre (étant trop théorique peut être) il est pour moi parlant des pratiques photographique où une image est belle en présentant précisément une scène. Si le concept est fuzzy c'est qu'on a un mauvais photographie, une mauvaise photo, là je pense qu'on traite de ce qui est réussi, pour un peu mieux expliquer pourquoi.

Ta (belle) photo JC illustre ça je pense : c'est une photo illustrative qui met bien en valeur la scène tu avais face à toi. La photo est l'outil qui permet de pérenniser cette scène, et de laisser nos yeux trainer dedans. L'exposition, le cadrage, la netteté sur l'ensemble de la photo permette cela. Un peu floue, cette photo aurait été beaucoup moins intéressante.

Aussi simple que ça semble, la photographie de nuit, la macro, ce sont autant de pratiques qui rendent visible (et beau) ce qui l'était difficilement à l'oeil nu. Ca me fait penser aussi aux oeuvres de l'école de Düsseldorf.
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