Cela se passe sur son fil…………..et voici la photo.
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1. Entrée en matière classique, peux tu nous en dire un peu plus sur toi...
- Entrée en matière classique, avant la présentation : les remerciements, essentiels.
Avant tout merci a Eve (Alias Cerise) d’avoir tilté sur ma photo me permettant ainsi d’en dire un peu plus sur moi et de me faire connaitre de tous, n’ayant pour l’heure participé a aucune sortie de groupe. Et un gros merci aux petites mains du forum qui permettent de le rendre vivant et attractif ainsi qu’a tous les participants et leur points de vues majoritairement constructifs sans qui je ne serais très certainement pas un fada de photo aujourd’hui.
Et donc, comme mon pseudo l’indique je m’appelle Matthias et j’ai 73 ans. A moins que cette seconde partie ne serve qu’à préciser que j’habite en Savoie… oui ça doit être ça.
Je m’appelle Matthias et j’ai 26 ans et j’habite à Chambéry dans la vie « normale » avec Audrey, ma moitié.
Je travaille dans un bureau d’étude d’ingénierie œuvrant dans le développement durable au sens large et intervient dans le département « énergies et climat ». Vaste programme.
Je ne suis pas encore marié, je n’ai pas encore d’enfant et pourtant déjà stressé par la retraite. La vie « normale » n’a pas que du bon. Et comme il va être difficile de « profiter » de notre retraire j’ai décidé d’anticiper un peu (beaucoup ?!) en proposant a Audrey un voyage à l’autre bout de la terre durant 10 mois.
Mon employeur m’ayant permis de prendre un congé sans solde, Audrey terminant ses études sans boulot à la clé (ce fléau porte un nom… « Crise » il me semble)… l’envie de vivre une grande aventure humaine et photographique, ainsi que la possibilité d’approfondir l’Anglais nous ont directement amené à choisir la Nouvelle-Zélande. La Nouvelle-Zélande et ses décors de rêves, ses nombreuses randonnées et ses habitants dont la gentillesse est presque légendaire.
Ce qui fait que depuis Février 2013, grâce au Working Holidays Visa, nous sommes dans la terre du milieu à sillonner ces 2 belles îles à bord de notre campervan (van aménagé).
2. Comment organise-t-on ce genre de périple ? Laissez vous la place à l'improviste ?
- Nous voyageons à deux, Audrey et moi. Au départ, c’est un collègue de travail qui m’a fait découvrir le Working Holidays Visa. Lui-même étant parti au Canada (entre autres) à vélo. Rapidement l’idée de vivre un « truc » m’a envahi et Audrey à été partante tout de suite.
On a beaucoup réfléchi (flippé ?) avant le départ, puisque c’était tout nouveau comme expérience et qu’on n’est pas des têtes brulées. Une fois sur place par contre, le guide national géographique sur les genoux, on a planifié nos voyages avec une visibilité de quelques jours...maximum.
Le fait d’avoir une vie rythmée uniquement sur nos envies, de faire et d’aller où on veut quand on veut est vraiment un luxe dont on profite au quotidien.
On ne voulait pas se changer de la routine quotidienne pour profiter de chaque instant Ă fond.
On laisse champs libre à l’improviste qui est souvent synonymes de belles rencontres, qui permet d’être « au bon endroit, au bon moment » pour photographier de jolis lieux et qui amènent tellement d’autres choses positives encore.
3. Combien de temps avez vous mis Ă finaliser ce beau voyage ? j'imagine que cela demande des sacrifices...
- Avant d’en profiter comme on le fait actuellement il a bien fallu le préparer, ce voyage. La préparation en fait d’ailleurs partie intégrante puisqu’elle permet de faire pleins de projections et le voyage par l’esprit est déjà un beau début.
Après le gros « oui » d’Audrey (toujours pas marié j’ai dit !) en juin 2012 il nous a fallu environ 6 mois pour tout préparer. Enfin c’est surtout la vente de ma Sandéro et le double déménagement qui a précipité les choses en Décembre 2012.
Ah... ma Sandéro... (« larmes »). Je n’aime pas vraiment les bagnoles mais elle me manquera au retour. Vous me voyez vous dans la ford K d’Audrey ?!... D’ailleurs sa sobriété me manque déjà : le van ici est plus a 12L/100km qu’a 3.8L/100km.
Sans parer de sacrifices, la famille se fait désirer de temps en temps, mais internet et Skype arrangent bien les choses.
Le retour par contre va être coriace, le retour pour les fêtes de noël, le jet-lag (décalage horaire) et l’appartement à retrouver (+ 2 déménagements) pour être prêt début 2014 pour retrouver mon emploi… mais je ne préfère pas y penser.
4. Ta photo m'a interpellée car en plus d'être très agréable, elle est très étonnante du fait d'absence de cette pollution nocturne, ce qu'on ne connait pas sous nos latitudes. Le van est un vrai plus et donne une belle ambiance. Visiblement, la neige n'est pas loin, quelles sont vos contraintes ? qu'elles soient climatiques ou techniques?
- Pour en revenir aux photos, elles font vraiment partie intégrante du voyage. Et pour alimenter notre blog (pour la famille, les amis qui nous suivent...) et pour me perfectionner encore et saisir des ambiances extraordinaires dans des décors fabuleux. Et notamment profiter d’une atmosphère vraiment saine, sans voile atmosphérique tueur de poumons et de piqué.
Cette photo à été prise avec ma nouvelle acquisition (le 16-35mm) suite à la casse de mon Sigma 24-70mm EX macro. Je n’ai toujours pas digéré le trou dans le portefeuille mais j’apprends à utiliser l’ultra grand angle.
Ici nous étions proche du Mt Cook (3 754m,) plus haut sommet de Nouvelle-Zélande et le ciel était sans le moindre nuage, ni aucune pollution et aucune lune. C’était parfait.
Avec le mini-tripod qui me fait office de trépied (je regrette un écran orientable) j’ai déclenché en incluant le van dont les occupants n’étaient visiblement pas encore couché.
Le petit van face a ce décors d’immensité, sous ses hautes montagnes enneigés précise vraiment l’état d’esprit dans lequel on était à ce moment la.
Les mots « serein » et « humble » me viennent immédiatement à l’esprit. Ensuite viennent les mots « froid » et « vite sous la couette » car en effet les saisons sont inversés par rapport à l’hémisphère nord. Et même si en France vous n’avez pas l’impression d’être en été, ici je vous jure que l’hiver arrive vraiment.
Le plus dur ?! Rentrer dans un duvet glacé. Pour le reste c’est supportable, le corps s’habitue au froid et en empilant les couches c’est suffisant. D’autant que tout le monde pense que c’est un pays très froid alors qu'il fait plus chaud qu’en France... l’hiver (notamment sur les cotes) et l’été ça cogne dur (fort taux de cancer de la peau d’ailleurs).
Alors c’est vrai, certains diront qu’en France on ne dort pas dans un van, mais l’avantage de celui-ci c’est qu’un quart de tour de clé suffit et 5 minutes plus tard il fait chaud (12L/100km vous vous souvenez ?! ça chauffe)
Mis à part quelques contraintes climatiques on est quand même les heureux gagnants du dérèglement climatique car l’année 2013 en Nouvelle-Zélande est une année de sécheresse. Au pays « du long nuage blanc » (Aotearoa en Maori) la pluie est plutôt fréquente en temps normal.
Pour tous ceux qui souhaiteraient partir en NZ en van je dis : foncez ! Il n’y a pas d’autres contraintes techniques. Mis à part un coût de la vie élevé (à peine moins qu’en France). Il y a de partout des toilettes publiques, internet gratuit est très fréquent, les « kiwis » (habitants) sont adorables et aidants, il y du travail saisonnier mal payé (donc boudé par les locaux) quasiment toute l’année.
Et que c’est beau. D’ailleurs je suis prêt à donner des tuyaux à qui en a besoin.
5. Concernant cette photo, était elle pensée ou spontanée ? peux tu nous en dire un peu plus sur les conditions de la prise de vue ?
- Une photo de nuit avec les étoiles à cet endroit à été pensé l’après-midi après une belle rando sans un nuage.
La « chance » (si cela existe, je suis plus d’avis qu’on crée sa propre chance, bref...) a voulu qu’un van se mette devant le panorama.
Que demander de mieux ? (peut-être la voie lactée en guise de fond, peut être)
Ensuite c’est accroupi sur un sol gelé que j’ai cadré un peu au hasard ne pouvant pas mettre l’œil au viseur. Mode M : mise au point infini, 16mm 1600iso f2.8…y’a plus qu’à ...
Avec Lightroom : léger recadrage et ajustement des contrastes et la voici. C’est l’endroit rêvé pour des photos astronomiques. A bon entendeur.
6. Sur ton fil, tu nous indiques que tu envisages, après les paysages, des photos de portraits et des macros... Es-tu touche à tout ? Est-ce l'opportunité qui fait la photo ?
- Effectivement, de retour en France, en plus des paysages qui représentent la majeure partie de mes photos, je vais également (re)faire des portraits de toutes les petites bouilles de ma famille (cousines, nièces etc...) qui grandissent trop vite afin d’immortaliser leurs expressions. J’adore la franchise des regards d’enfants et la proximité de prise de vue qu’offre le 50mm.
De façon plus large j’aime les portraits et les émotions qui s’en dégagent. Récemment j’ai feuilleté un livre photo d’Irving Penn, j’ai adoré les siens et également la spontanéité des photos de Henri Cartier-Bresson. Pour les paysages j'adore ceux de Vincent Favre...
Paysages, portrait, macros… en résumé j’aime la nature, la vie. Lors de mes nombreuses ballades autour de Chambéry j’aime retrouver en photo les émotions que j’ai eues à capter un coucher de soleil sur le relais du Chat ou réussi à figer un papillon sur une fleur sous une lumière magnifique.
Je ne suis pas touche à tout pour le moment mais curieux d’apprendre toujours plus. Je ne suis pas contre progresser en studio ou apprendre à approcher plus facilement des personnes en ville, par exemple.
7. Depuis combien de temps pratiques tu la photo ? Quel a été ton premier appareil et as tu un objectif fétiche?
- Je pratique réellement la photo depuis 3ans maintenant, date d’achat du 850. Mais depuis tout petit j’ai été attiré par l’image. De façon plutôt narcissique d’ailleurs puisque mon père à toujours gardé des caisses entière de photos de mes 3 sœurs et moi depuis notre naissance qu’on adorait regarder.
Ça a toujours été un moment agréable de tous se retrouver à se remémorer d’anciens souvenirs.
Mon 1er appareil, est un argentique bas de gamme que mon père m’a offert à mes 10 ans. A cet époque je préférais voir des photos que les faire et il avait beau perdre patience à m’expliquer le fonctionnement il n’y avait rien à faire : ces histoires d’ouverture et de vitesse j’y comprenais rien.
J’ai acheté mon 1er compact numérique en 2004 je crois. Un Pentax. Une daube... Mais c’était plus pour immortaliser mes conneries que pour réellement faire des photos. On me l’a volé.
J’ai acheté ensuite un autre compact Canon cette fois qui avait le mode M et ouvrait à 2.8. Je commençais donc à m’initier gentiment. On me l’a également volé devant une grande surface .
En 2007 je crois j’ai acheté le Panasonic FZ 18 après avoir épluché tous les tests et comparé plusieurs appareils sur la toile. A cette époque, étant complètement ignorant, seul la technique et les performances de l’appareil m’intéressaient. J’ai quand même été vite frustré par la profondeur de champs infinie que la taille d’un capteur de compact ou bridge impose.
Et après avoir mis à gauche je lorgnais tous les reflex qui entraient dans mon budget. Budget qui ne cessait d’augmenter puisque je n’arrivais pas à me décider. J’ai failli jeter mon dévolu sur le Nikon D90. Et Sony a eu la bonne idée de lancer un alpha 900 bridée 500€ moins cher, le plein format alpha 850 à moins de 2000 €.
Après 2 ans d’économie il n’en a pas fallu plus pour me décider : Je l’ai acheté nu (l’appareil) avec le 50mm f1.4. Pour le coup j’étais servi niveau mise au point réduite.
Après 3 ans, après avoir eu un 24-70mm EX Sigma, qui m’a lâché récemment. Un Beercan que j’ai revendu au profil d’un 70-300mm USD Tamron , le 50mm Sony donc et le 16-35mm Zeiss acheté récemment... Je dois bien avouer que ce dernier est en passe de devenir mon objectif fétiche, devant l’excellent et léger 50mm.
8. Inscrit depuis 3 ans sur le forum, peux tu nous préciser ce qui t'y a amené et pourquoi tu y es resté?
- Après avoir lu et relu tous les comparatifs d’appareils photo, notamment du Sony alpha 850, j’ai voulu être sûr de ses performances avant de l’acheter… et j’ai atterri (c’est moins brutal que tombé) sur ce forum. Révélation. Il y avait tout ce que je souhaitais voir ou lire.
Et la publication d’images de qualité ainsi que les commentaires constructifs qui en découlent m’ont rendu accro tout de suite. Je ne connaissais presque rien à la photo et petit à petit j’ai appris, essentiellement sur ce forum.
L’intérêt pour la photo grandissant, un ami m’a offert l’excellent livre « l’œil du photographe ou l’art de la photographie » qui permet à tout débutant de partir sur des bases techniques solides et à tout photographe ayant plus de connaissance de parfaire des compositions. Génial.
J’ai également lu et acheté « les 150 ans de l’histoire de la photographie » qui permet de rester humble quant au matériel que l’on possède et de se remettre en question avant de blâmer la «faible rafale » ou « l’autofocus un peu mou » de son précieux. Se souvenir qu’avant, les possibilités étaient vraiment plus réduite mais que de superbes photos ont été faites avec de vieux appareils pas pratiques et peu performants, impose réellement l’humilité que je considère comme une qualité essentielle pour être photographe.
Et maintenant que je maitrise mieux la technique j’essaie un maximum de m’en détacher. J’aime ce défi qu’est la recherche d’une compo parfaite avec le minimum d’élément… juste une ambiance, un moment. J’ai même récemment essayé, avec mon matos de pro, de créer quelque chose d’esthétique en sous bois à 6400 isos et le 50mm bien ouvert.
Ce n’est pas évident mais l’exercice est intéressant.
9. Et enfin , je te laisse la parole pour ajouter quelque chose si tu en as envie !!
- Comme je le disais plus haut, je n’ai pas encore participé à des sorties de groupes. A mon retour en France je compte m’investir d’avantage dans la photo, qui n’est à l’heure actuelle qu’une passion, en intégrant un club photo et pourquoi pas organiser quelques sorties dans les massifs montagneux autour de Chambéry… j’espère que plusieurs d’entre vous s’y grefferons.
De tempérament plutôt timide je pense également passer le cap et monter une expo afin de partager d’avantage ces jolis paysages. D’une manière générale je pense qu’une photo doit être « partagée ». Qu’il ne s’agit pas seulement de la « prendre ».
Sur ce, merci de m’avoir lu. J’espère avoir réussi à vous captiver un tantinet soit peu.
Je vous laisse, j’ai des vitres de van à teinter cette aprem'. On se voit en 2014 ?!
Enjoy !
Un grand merci à Matthias de s’être prêté au jeu si gentiment.
Le décalage horaire n’aura pas empêché nos petits échanges pour que ce soir, vous puissiez en profiter !
A défaut de soleil ou de voyages, je vous souhaite de voyager dans vos cœurs et vous souhaite à tous une belle et bonne semaine !