Auteur photographe : possible ? utopie ? Galère ?

[lbaleretour]

Et un beau jour, à force, tu peux éventuellement faire partie des meilleurs et te faire un nom. Ça peut être long...

Et surtout meilleur ne s'applique pas forcément à la photo (ou à la discipline concernée), il peut plutôt concerner les autres "talents" nécessaires pour vivre d'une activité : être un bon commercial/vendeur, avoir un bon réseau par exemple.
Je trouve les conseils de lbaleretour excellents. Je reconnais bien certaines erreurs qui ont fait que mon expérience poterie s'est mal terminée. Et un échec dans quelque chose qui vous passionne, ça peut faire de gros dégâts.

Le problème en France c'est qu'on retient que ceux qui n'ont pas réussi pleinement. Par contre tous ceux qui n'ont jamais rien initié, tenté, imaginé voire même étouffé des nouveautés sont trop souvent placés sur un piédestal. Sois fière de pouvoir dire qu'un jour tu t'es lancé à ton compte.

Le plus important est d'apprendre de ses expériences bonnes ou mauvaises. Je continue d'apprendre tous les jours grâce aux clients que je reçois. C'est comme en photo, j'apprends en regardant vos photos et en loupant les miennes

Que 2015 soit l'année de ceux qui entreprennent !

[troisfoissix]

Sinon tu fais un beau mariage ( pas comme photographe comme marié)

[MorB]

Y a des milliers de personnes qui se lancent dedans, avec plus ou moins de succès. Tous les jours on est bombardé de milliers d'images, tous les jours de nouvelles personnes partagent des photos.

1- La photo d'art, numérotée signée... achetée par quelqu'un qui a le coup de foudre : J'en ai bénéficié quelques fois. Sincèrement, je suis toujours positivement surpris.
Vivre de cela : Je n'y crois pas 1 seconde.

2- Photographe pour des missions précises : Là tu peux espérer quelque chose pour vivre. Trouver un "filon", avoir beaucoup de contacts, être là au bon endroit, au bon moment... parce que photographe de paysage, photographe Fashion, mariage et tutti quanti ... tu vas survivre.

Pour mon expérience perso, je dirais que mon métier m'a ouvert les portes à des missions précises sur la photo... ça m'a fait voyager, ça m'a payé plutôt bien, désormais je me présente en tant que Designer/ Photographe. J'ai eu la chance de pouvoir faire rejoindre une passion que j'avais à mon travail, tout comme la peinture, la sculpture ou d'autres outils encore comme la vidéo ou la 3D.
J'imagine cela comme des domaines de compétences qui ont su recevoir des connexions, des greffons d'autres disciplines. je suis chanceux, la greffe a pris.

Mais pour conclure, à titre perso je dirais que la photo n'est qu'un outil pour tendre à un résultat. Le gars qui serait juste "photographe" ne vivrait pas longtemps de ses revenus. Je pense qu'il faut une solide base d'infographiste pro, pour pouvoir aller vite, bien, en maîtrisant la chaîne... Et faut connaître du monde.

[jr56]

C'est clair que c'est un métier basé sur la constitution de relations, de réseaux...

Par contre, importance de l'infographie, pas trop d'accord, même de nos jours (ou alors infographie = post-traitement évolué de photos, mais pour moi, l'infographie proprement dite est bien plus large, et notamment elle n'utilise en général aucune photo).

[MorB]

...ou alors infographie = post-traitement évolué de photos...

Re,

Oui je l'entendais comme ça, et même. Si t'es photographe et que tu veux savoir te débrouiller un peu pour : ton book, des cartes de visite, un ptit site, un livre photo éventuellement.... Ben t'as intérêt à savoir le faire... ou à avoir des potes qui te le feront pour toi.

[jr56]

OK dans cette acception (restreinte) du terme infographie
Quoiqu'aux Gobelins en section photographie, voici deux ans, ils apprenaient toujours plus la chambre que toshop (mais aussi toshop).

[rascal]

pas mieux que tout le monde.

à mon avis faut pas se lancer sans avoir dégotter un marché de niche, notamment grâce à un réseau.

d'abord faire des expos des concours etc., ensuite développer son réseau (amont-aval) et être à l'affût d'un "plan".

enfin, surtout en photo Nature, ne rien espérer si on n'est pas mobile de chez mobile... (sauf si on bénéficie d'un (de) marchés de niche protégés en exclu).

Il est aussi très dangereux d'essayer de vivre de sa passion, qui devient alors son taf : sa passion deviendra source de contraintes, d'emmerdes et non plus seulement de plaisir.

@Quentin : il y a d'autres étapes à envisager quand on trouve son boulot chiant (comme la majorité des gens...)

[Quentin]

Merci pour vos retours

Je suis curieux donc je pose la question même si j'avais la réponse

Mais les REX sont toujours intéressants et constructifs

Je suis curieux mais très terre à terre

[jr56]

Au fait, ear (qui ne faisait pas de video avant l'alpha7) me disait que maintenant souvent une video même courte, au moins en complément de photos, répond souvent mieux aux attentes d'un client que des photos et permet de vendre mieux/plus facilement.

A coté du post-traitement évolué, faudra aussi maitriser un minimum la video....

[vroum]

à mon avis faut pas se lancer sans avoir dégotter un marché de niche, notamment grâce à un réseau.

L'inconvénient c'est qu'une niche c'est pas grand, ça disparait vite, et ça attire, on est jamais seul à chercher...

Quand au réseau/relationnel, cela reste très important, quel que soit le domaine d'ailleurs, et c'est ce qui est le plus négligé en général.

[West]

Quelques exemples de réussite :

- un photographe d'animaux de compagnie: bien payé 4000€/mois, mais des semaines de 70h voir plus, déplacements sur des concours canins et autres tous les mois dans le monde entier, bref il a tenu 10ans.
Un jour sa femme lui a demandée de choisir entre lui et son boulot, il a choisi sa femme, mais avec toute ses connaissances faites au cours des 10 dernières années, il a pu ouvrir un studio canin et faire du mariage, il gagne moins bien sa vie, mais vie toujours de la photo.

- assistant photographe dans un studio parisien: place rare et difficile d'accès, mais plutôt bien payé (selon le studio, et j'entends par bien payé pour la profession)

Pour National Géo, ça paye bien selon les prestations qu'on leur fournis, j'avais discuté avec un de leur reporter qui exposait à Paris, il vivait très bien de son métier, mais voyageait énormément.

[Slipsale]

J'y vais également de mon retour d'expérience : je boucle ma 4ème année fiscale d'auteur-photographe.
J'en vis, donc le projet professionnel que je m'étais fixé est viable (pour le moment ). Mais pour en vivre, il faut au minimum :
- de la chance : être au bon endroit au bon moment pour faire les bonnes rencontres professionnelles.
- être bon communicant : du peux avoir du talent, ça ne suffira pas. Pis encore, tu peux être dénué de talents mais si tu es bon communiquant, ça passe.
- trouver un marché de niche qui paie. Auteur-photographe naturaliste, je n'y crois pas ou alors, c'est comme les architectes, un réussi à en vivre très bien pour combien qui triment... Quels sont ses marchés en photo ? Les plus connus sont la photographie de mariage (même en temps de crise, les gens se marrient), mais il faudra cravacher les premières années le temps de se constituer un book convenable/vendeur ;la repro mais les appels d'offres sont soumis à rude concurrence dans cette niche très technique ; le corporate mais il te faudra démarcher beaucoup, beaucoup beaucoup avant de te constituer un carnet d'adresse rendant viable l'activité...
- ne pas être comme Thévenoud : la phobie administrative est incompatible avec cette activité si tu la veux viable. Il te faudra en effet, en plus d'être photographe et commercial, être un comptable (déclaration TVA, le casse tête du formulaire 2035, facturation, devis, appeler l'administration pour leur expliquer leurs erreurs...), mais aussi secrétaire (suivi des factures, répondre au téléphone, démarcher...), concepteur graphique (trouver un logo, créer une charte graphique pour tes documents professionnels...), et j'oublie certainement d'autres facettes du métier. Tout ça pour te dire que comme tous les métiers où tu es ton propre patron, de multiples casquettes sont nécessaires.
- dernière chose importante : il faut aimer la solitude. Photographe, c'est un métier où on est seul la plupart du temps, que ce soit en commande ou à la maison pour la post-prod ou tout le boulot hors image (paperasse).

Bon courage.

NB : ceci dit, prendre le statut d'auteur-photographe ne coûte pas un seul centime donc si tu as une activité rémunérée, prend les statuts.

EDIT : je barre l'exemple de la photo de mariage car le statut d'auteur-photographe ne nous permet pas d'en faire.

[cerise]

Je rajoute juste que tu peux aussi choisir d'être exonéré de TVA

[Slipsale]

Oui, mais c'est bien dommage de le faire en tant qu'auteur photographe : cela te prive d'être créditeur de TVA.
Le statut d'auteur photographe donne de multiples avantages fiscaux (en tant qu'artiste, et donc considéré comme milieu précaire, l'état, dans un pays où la création artistique est importante, lâche bcp de lest pour nous) : le taux de TVA à 10% pour les auteurs en est justement un.
Lorsque tu factures à 10% (pour les cessions de droits mais même 5;5% pour les ventes de tirages d'art) et que tu achètes ton matériel avec une TVA de 20%, cela devient très intéressant.

[BlastR]

Ma petite amie est vidéaste et photographe, c'est sa principale activité, mais son principal revenu c'est le RSA...
Pourtant elle est productive hein !..
Elle a fait les beaux arts de Madrid et l'école de la photo d'Arles, donc ne manque pas de bagage.
Mais je ne sais pas si elle a un statut particulier, en tant que photographe, je pense pas qu'elle s'embête avec ça, elle a tellement peu de choses à déclarer finalement... Ses courts métrages impliquent plus de dépenses que de rentrées, et ses expos c'est pareil, c'est limite....

[J.C]

...pour en vivre, il faut au minimum :
- être bon communicant : du peux avoir du talent, ça ne suffira pas. Pis encore, tu peux être dénué de talents mais si tu es bon communiquant, ça passe.

CQFD

Répnse de David Clapp, photographe paysagiste, quand on lui demande qu'elle doit être la plus grande qualité d'un photographe pour réussir: Le carnet de contacts.