Je pense avoir une idée quant à l'origine de cette différence de tension...
En fait, dans un flash, on charge un condensateur (petit sifflement parfois audible après un éclair), puis on le vide dans le tube éclair. Au moment où le boitier donne l'ordre de déclencher, ce qu'il fait est très simple: il relie entre eux les deux contacts de la prise synchro.
Derrière: qu'est-ce qu'il se passe? Pour simplifier, on va dans un premier temps admettre que, au moment de la décharge, le circuit est uniquement composé du condensateur (préalablement chargé) ainsi que du tube éclair, mais séparés par un petit bouton poussoir, qui, au repos, est ouvert (donc le courant ne passe pas). Quand on veut déclencher, on actionne ce poussoir, le condensateur est ainsi relié au tube éclair, se vide dans celui-ci, et on a un flash: pas de problème.
Seulement, ce n'est pas très pratique, car le boitier et le flash ne sont pas synchronisés: il faudrait appuyer sur le poussoir pendant le temps d'exposition du film/capteur!
On se débrouille donc pour mettre ce petit bouton poussoir dans l'appareil photo, relié mécaniquement au déclencheur, de sorte que, en appuyant sur le déclencheur, on actionne aussi le poussoir (encore une fois, c'est schématique: en vérité, c'est un peu plus complexe, mais le principe est le même). On va donc avoir notre condensateur préalablement chargé, branché d'un côté directement au tube éclair et de l'autre à un fil; on relie l'autre borne du tube éclair à un autre fil: il suffira de les relier ensemble pour déclencher l'éclair. Ces deux fils, ils constituent les deux conducteurs du câble synchro. On les branche sur le poussoir dont on parlait tout à l'heure (mais si, celui qui est relié au déclencheur!), et quand on déclenche, l'éclair a lieu, tout va bien!
Seulement, cette connexion pose quelques problèmes. En effet, un condensateur de flash, ça peut être chargé sous une tension assez élevée, comme ces fameux 400V. Ce qui fait qu'on se retrouve avec une tension de 400V entre nos deux fils du câble synchro, 400V qui sont reportés sur le bouton poussoir: il demandent d'avoir en face un composant bien isolé, car dans le cas contraire, un arc pourrait avoir lieu, détériorant, à la longue, le poussoir. Quelle réponse face à ce problème?
Dans les flashs modernes, avec la mesure TTL, au lieu d'avoir un simple interrupteur ou un thyristor (qui vont vider tout le condensateur d'un coup, obligeant à déclencher plein pot), on utilise un transistor, qui est une sorte d'interrupteur commandé, mais commandé... Dans les deux sens (contrairement au thyristor)! Du coup, on lui dit "vas-y, ferme le circuit", l'éclair a lieu, et puis, dès que le système de mesure trouve que le film/capteur est suffisamment exposé, il lui dit "ouvre toi!", et l'éclair se coupe: on a bien une commande en puissance réglable.
Quel rapport avec notre problème?
Ce transistor (en général, c'est un IGBT), c'est un interrupteur commandé... Donc lui, il s'en fiche d'avoir 400V à ses bornes, on va venir le commander avec une tension beaucoup plus faible, de l'ordre de grandeur d'une dizaine de Volts. En gros, pour lui dire "ferme toi", on applique du 10V sur sa borne de commande (la grille, dans le cas d'un IGBT), et hop, il laisse passer le jus entre ses deux bornes de puissance (l'émetteur et le collecteur, dans le cas d'un IGBT). Et dès qu'on coupe la tension qu'on a appliquée sur sa grille, il redevient bloquant, coupant l'éclair.
Ce transistor, il se trouve dans le flash. Du coup, sur notre circuit de commande qu'on avait schématisé par un bouton poussoir, dans l'appareil photo, derrière la prise synchro, ce n'est plus les quelques 400 volts de puissance, qu'on retrouve, mais la dizaine de volts propre à la commande du transistor, que l'électronique du boitier peut traiter sans problème, et... Sans danger!

En espérant avoir apporté ne serait-ce qu'un début de réponse

Pierre