[Article] Photographier au musée

[vince]

on ne peut apprécier que devant l'oeuvre, une photo prise au musée entre deux autres visiteurs qui passent, ne sera jamais exploitable

Tu dois t'y prendre mal. Celles que j'ai prises sont très exploitables.

J'ai beaucoup aimé faire le Louvre au 200mm, isoler des morceaux d'oeuvre.

[Slipsale]

Très sympas tes photos mon bon vince (sauf la dernière qui penche).

[Code152]

J'ai beaucoup aimé faire le Louvre au 200mm, isoler des morceaux d'oeuvre.

Tes photos sont très réussies je te l'accorde
Pourquoi avoir isoler des morceaux d'oeuvres justement?

[vroum]

Pourquoi avoir isoler des morceaux d'oeuvres justement?

Pour apporter la touche de créativité du photgraphe en faisant en quelque sorte une re-mise en scène de l'oeuvre, ou pointer un détail particulier qui peut mériter une mise en valeur.

[vince]

Merci vroum.

C'est juste une manière d'envisager d'un point de vue photographique un tableau considéré comme une scène de la vie normal. Je tire le portrait aux portraits en quelque sorte.

[papillllon]

Ouaips, je trouve cette démarche très pertinente.
La Joconde aussi marche bien, même si c'est un classique.

[vince]

Toujours dans Slate, un nouvel article prend le contrepoint du précédent.
Amusant débat assez feutré où personne ne se prend vraiment au sérieux, mais les arguments sont de bon niveau.

[Winwalloe]

Mais le présupposé est encore une fois que photo dans un musée = photo à la volée (snapshot) bête, moche et sans valeur ajoutée.

Dans un cadre un peu plus large (= les touristes qui photographient à la volée au lieu de vraiment observer le lieu), cet article aussi de Slate (mais VO) était très bon je trouve.

[vince]

Oui, ce dernier article part sur un présupposé, visiteur=touriste=beauf.
Les réactions des lecteurs pointent très justement cette faille. Au passage, je trouve ces réactions également d'un très bon niveau. Moi qui me désole souvent de la teneur des commentaires des lecteurs, je lis enfin des propos posés et bien rédigés.

[jeanma]

Le deuxième commentaire, de Julien Dorra, est une bonne analyse de la situation je trouve.

[Winwalloe]

J'ajouterais que tous les musées ne sont pas remplis de tableaux.

[bsdc]

Plus dangereux pour les œuvres que le flash, il y a... le jeune de banlieue ! Je me souviendrai éternellement de ma dernière visite au Louvre avec une classe d'élèves de ZEP. Épique !

Déjà sur le chemin, toutes les 5 minutes c'était : "Quand c'est qu'on arrive ? quand c'est qu'on mange ?", jusqu'à ce qu'on rencontre un acteur de soap qui se trouvait être le fils d'un ami du prof d'arts plastiques qui avait organisé la sortie.

N'ayant rien à faire, il nous a accompagné déplaçant sensiblement par sa seule présence le centre d'intérêt des élèves. C'était d'ailleurs assez marrant de voir les gosses béats devant l'idole de la TV, lui-même admiratif devant le savoir du collègue.

A l'intérieur du musée, inutile de dire que nous étions passés en mode [Vigilance MAX] et bien m'en a pris car si aucun n'a été "cap" de faire bouger le copiste, j'ai tout de même dû arrêter le bras d'un des gamins qui sans méchanceté aucune avait voulu vérifier si la goutte d'eau sur la nature morte était une vraie ou non. Le gardien qui nous avait repérés et se tenait pourtant au pied de l'œuvre n'avait pas su anticiper... l'inimaginable .

Le même jour, je ne me souviens plus si c'était au Louvre ou à d'Orsay mais j'aperçois une mamie et sa fille, typées XVIème, expliquer une œuvre à une petite de 6 ans qui telle une éponge semblait absorber la Culture. Elles se trouvées en haut d'un escalier de marbre que malheureusement pour elles mes zonardes s'étaient mises en tête de gravir au plus vite.

En voyant cette meute débouler à leur côté la petite s'est retrouvée tétanisée tandis que la mère et la grand-mère m'ont lancé un regard comme si j'avais débarqué avec un troupeau de cochons dans leur restaurant favori.

Je me maudissais d'avoir accepté d'accompagner ces monstres quand tout à coup je vois un de mes élèves "scotché" devant une œuvre. Le prof optimiste que j'étais à l'époque se dit : "Enfin, un au moins qui a été touché par la Grâce, cette sortie n'a pas été inutile !"

Je m'approche du gamin tout à sa contemplation d'un tableau représentant Saint-Sébastien. J'ose à peine lui demander ce qu'il pense de l'œuvre tant il semble en communion avec elle et là, le gamin me sort... : " Putain, Monsieur, celui-là, ils l'ont pas loupé... même dans les couilles ils l'ont eu !"

C'est ma dernière sortie dans un musée avec des élèves.