Candide chez les Sonystes.
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jean-louis - Messages : 723
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Chapitre septième
Comment Candide retrouva des compatriotes
et comment tous pleurèrent comme des veaux.
Candide, perdu dans ses pensées d’amour, déambulait par les larges avenues, levant les yeux au ciel, s’attendant à en voir sortir le beau visage de Melle Lizzie mais ce fut une patrouille d’avions de chasse en rase-mottes qui en surgit, filant vers l’horizon dans un vacarme épouvantable. Sous le coup de l’émotion, le jeune homme fit un écart en arrière, tel le cheval du général Hugo, et se jeta dans les bras d’un passant. Quelle ne fut pas la surprise d’entendre ce dernier, un robuste quinquagénaire très brun, élégamment vêtu et le visage réhaussé d’un collier de barbe noir, s’adresser à lui en un français parfait pour lui demander s’il n’était pas blessé. A peine Candide avait-il entrepris de le rassurer qu’il entendit une voix familière l’appeler par son nom : Candide se retourna d’un bond et reconnut avec joie CMG Dessailly, qu’il avait vu si souvent à Lapénouse, en compagnie de Bob ! Mais aujourd’hui, c’était une élégante jeune femme qui l’accompagnait. Candide la considéra aussitôt avec un intérêt extrême : très brune, élancée, les cheveux mi-longs tombant en mèches rebelles sur un visage ravissant, elle affichait un sourire moqueur et vous tenait sous le charme de ses yeux vifs. Elle donnait un peu de l’air à Melle Lizzie, bien qu’aux yeux de Candide, personne ne pût rivaliser avec Elle. CMG, tout heureux lui aussi de cette rencontre, invita la petite société à s’installer à une terrasse où il présenta Candide à la belle jeune femme et lui apprit son nom : Melle Sylphide Dehairpé dirigeait « Questions de photo » un autre périodique spécialisé. Les deux concurrents, qui semblaient parfaitement s’entendre, étaient venus participer à un congrès sur le devenir de l’image face à la mutation technologique du numérique. Quant à l’homme qu’avait heurté Candide, il assumait les fonctions de rédacteur en chef de « Traqueur de Dîmage » . Une pointure ! apprit Candide, un des spécialistes mondiaux de l’éclairage au flash ! précisa CGM, visiblement fier de son collaborateur . Ce dernier vivait pourtant des instants difficiles : Après une première communication éblouissante intitulée « Corrections nécessaires aux sujets difficiles », Nanor avait proposé l’étude d’un cas pratique : « Comment shooter une fausse blonde décolorée broyant du noir, au flash de studio, en situation d’esclave. » Las, quelques ligues féministes peu éclairées n’avaient pu se persuader que la position en question concernât le seul flash, et lui étaient tombées dessus en un éclair…Nanor en était terriblement affecté, confia CGM, - presque autant que lorsqu’il avait, par erreur, conseillé l’achat d’ un C…… numérique inutilisable tant il consommait - et il ne songeait plus à rien d’autre ! Ceci expliquait d’ailleurs qu’il se fût heurté avec Candide ! C’était donc en compagnie de sommités de l’image que se trouvait notre lapénousien et les badges qu’affichait leur boutonnière témoignaient de leur importance, tout autant que les porte-documents débordant de graphiques et de courbes. CMG semblait, pour sa part, fasciné par les courbes que Melle Sylphide Dehairpé mettait en avant de manière très convaincante et Candide comprit aisément qu’il n’était aucunement hostile à un rapprochement voire à une fusion entre leurs deux titres. La jeune femme ne laissait rien transparaître qu’un sourire mystérieux et il sembla au jeune homme, fort instruit en matière littéraire, qu’il avait devant lui Georges Duroy troublé par Madeleine Forestier, la belle journaliste l’initiant à l’écriture. CMG sembla enfin renoncer à regret à jouer le Bel-Ami et questionna Candide sur ce lâcheur de Bob, qui le laissait sans nouvelles depuis des mois. Quel ne fut pas son émoi lorsque Candide dut lui apprendre la fin tragique de celui-ci : Un torrent de larmes noya aussitôt le visage du meilleur ami de son père. Nanor et Sylphide Dehairpé, qui n’avaient pas connu Bob, étaient devenus très graves et nos quatre compatriotes éplorés formèrent un tableau si poignant que des passants inconnus se tournaient vers eux, hochaient lentement la tête et reprenaient leur marche, semblant vieillis de dix ans !
L’arrivée d’un autre congressiste, l’amer Denis Drayob de « Subjectif photo », la moustache frémissante d’indignation d’avoir dû ingérer son steak en l’accompagnant de Coca-Cola, ne contribua pas à remonter le moral des troupes ! Il leur fallut pourtant prendre congé de Candide pour ne pas rater une communication importante confiée à Bruno Ztihcsaraw de « Nesquick Photo » : « L’avenir du mac face à l’essor du vidéophone chez les amazones à cheval sur les principes » mais l’on promit de se revoir pour aller tous ensemble en pèlerinage sur ce maudit pont vermoulu qui s'était révélé fatal à Bob.
Comment Candide retrouva des compatriotes
et comment tous pleurèrent comme des veaux.
Candide, perdu dans ses pensées d’amour, déambulait par les larges avenues, levant les yeux au ciel, s’attendant à en voir sortir le beau visage de Melle Lizzie mais ce fut une patrouille d’avions de chasse en rase-mottes qui en surgit, filant vers l’horizon dans un vacarme épouvantable. Sous le coup de l’émotion, le jeune homme fit un écart en arrière, tel le cheval du général Hugo, et se jeta dans les bras d’un passant. Quelle ne fut pas la surprise d’entendre ce dernier, un robuste quinquagénaire très brun, élégamment vêtu et le visage réhaussé d’un collier de barbe noir, s’adresser à lui en un français parfait pour lui demander s’il n’était pas blessé. A peine Candide avait-il entrepris de le rassurer qu’il entendit une voix familière l’appeler par son nom : Candide se retourna d’un bond et reconnut avec joie CMG Dessailly, qu’il avait vu si souvent à Lapénouse, en compagnie de Bob ! Mais aujourd’hui, c’était une élégante jeune femme qui l’accompagnait. Candide la considéra aussitôt avec un intérêt extrême : très brune, élancée, les cheveux mi-longs tombant en mèches rebelles sur un visage ravissant, elle affichait un sourire moqueur et vous tenait sous le charme de ses yeux vifs. Elle donnait un peu de l’air à Melle Lizzie, bien qu’aux yeux de Candide, personne ne pût rivaliser avec Elle. CMG, tout heureux lui aussi de cette rencontre, invita la petite société à s’installer à une terrasse où il présenta Candide à la belle jeune femme et lui apprit son nom : Melle Sylphide Dehairpé dirigeait « Questions de photo » un autre périodique spécialisé. Les deux concurrents, qui semblaient parfaitement s’entendre, étaient venus participer à un congrès sur le devenir de l’image face à la mutation technologique du numérique. Quant à l’homme qu’avait heurté Candide, il assumait les fonctions de rédacteur en chef de « Traqueur de Dîmage » . Une pointure ! apprit Candide, un des spécialistes mondiaux de l’éclairage au flash ! précisa CGM, visiblement fier de son collaborateur . Ce dernier vivait pourtant des instants difficiles : Après une première communication éblouissante intitulée « Corrections nécessaires aux sujets difficiles », Nanor avait proposé l’étude d’un cas pratique : « Comment shooter une fausse blonde décolorée broyant du noir, au flash de studio, en situation d’esclave. » Las, quelques ligues féministes peu éclairées n’avaient pu se persuader que la position en question concernât le seul flash, et lui étaient tombées dessus en un éclair…Nanor en était terriblement affecté, confia CGM, - presque autant que lorsqu’il avait, par erreur, conseillé l’achat d’ un C…… numérique inutilisable tant il consommait - et il ne songeait plus à rien d’autre ! Ceci expliquait d’ailleurs qu’il se fût heurté avec Candide ! C’était donc en compagnie de sommités de l’image que se trouvait notre lapénousien et les badges qu’affichait leur boutonnière témoignaient de leur importance, tout autant que les porte-documents débordant de graphiques et de courbes. CMG semblait, pour sa part, fasciné par les courbes que Melle Sylphide Dehairpé mettait en avant de manière très convaincante et Candide comprit aisément qu’il n’était aucunement hostile à un rapprochement voire à une fusion entre leurs deux titres. La jeune femme ne laissait rien transparaître qu’un sourire mystérieux et il sembla au jeune homme, fort instruit en matière littéraire, qu’il avait devant lui Georges Duroy troublé par Madeleine Forestier, la belle journaliste l’initiant à l’écriture. CMG sembla enfin renoncer à regret à jouer le Bel-Ami et questionna Candide sur ce lâcheur de Bob, qui le laissait sans nouvelles depuis des mois. Quel ne fut pas son émoi lorsque Candide dut lui apprendre la fin tragique de celui-ci : Un torrent de larmes noya aussitôt le visage du meilleur ami de son père. Nanor et Sylphide Dehairpé, qui n’avaient pas connu Bob, étaient devenus très graves et nos quatre compatriotes éplorés formèrent un tableau si poignant que des passants inconnus se tournaient vers eux, hochaient lentement la tête et reprenaient leur marche, semblant vieillis de dix ans !
L’arrivée d’un autre congressiste, l’amer Denis Drayob de « Subjectif photo », la moustache frémissante d’indignation d’avoir dû ingérer son steak en l’accompagnant de Coca-Cola, ne contribua pas à remonter le moral des troupes ! Il leur fallut pourtant prendre congé de Candide pour ne pas rater une communication importante confiée à Bruno Ztihcsaraw de « Nesquick Photo » : « L’avenir du mac face à l’essor du vidéophone chez les amazones à cheval sur les principes » mais l’on promit de se revoir pour aller tous ensemble en pèlerinage sur ce maudit pont vermoulu qui s'était révélé fatal à Bob.
J'ai du Canon mais je me soigne!
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Bertrand T - Messages : 2146
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Toute ressemblance avec des personnes ou canards existants ou ayant existés est parfaitement volontaire… Et ça en fait un fameux paquet.
CLE, Hexar RF de 12 à 90 mm • Alpha, Dynax de 8 à 500 mm… et d'autres systèmes
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jean-louis - Messages : 723
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²chapitre huitième
Comment Candide rencontra l’ Horreur absolue
( et là , on ne rigole plus !)
Candide reprit sa route, la nostalgie au cœur. Un dernier musée lui restait à visite, celui de l’ Holocauste, et Candide, bien qu’il parlât très correctement l’américain, ne comprit pas, d’abord, ce qu’on pouvait y montrer : Bob, plus anticlérical à lui seul que tout un congrès de maîtres d’école sous le petit père Combes, avait fort négligé son instruction religieuse et pris soin de gommer tout tragique de l’Histoire !
Il y entra, poussé par la curiosité et fut saisi d’emblée par la sévérité des lieux. On avait voulu que l’ombre régnât en maître ici et c’était bien, en vérité, dans le royaume des ténèbres qu’on pénétrait : Un ascenseur patibulaire engloutit sa ration de visiteurs et les recracha en plein cauchemar : les murs disparaissaient sous des photographies dantesques : files hallucinées de fantômes aux yeux immenses et vides dans des visages décharnés, pathétiques entassements de chaussures : c’était tout ce qu’on avait retrouvé des déportés, en dehors des dents en or et des bijoux arrachés par leurs bourreaux. Partout s’offrait au regard l’épouvantable tableau du pire crime que l’homme civilisé eût jamais commis contre l’homme. Candide fut saisi d’une nausée devant l’image d’une petite fille serrant contre elle sa poupée et qui devait, comme il le lut, être gazée quelques minutes plus tard. Il lui semblait que l’enfant le regardait, lui reprochant d’avoir permis cela et de croire encore en l’Homme. Candide resta un temps infini, incapable de retenir ses larmes, appuyé à la paroi d’un des sinistres wagons à bestiaux qui s’arrêtaient à Auschwitz, après un voyage sans retour ; des hoquets lui échappaient, il suffoquait et tremblait de tous ses membres : en un instant, tout s’était effondré : « O, Bob, et tu m’avais caché ça ! pourquoi m’avoir ainsi trompé en me montrant l’existence aimable et l’homme digne d’estime ? O, Bob, tu savais cela et tu n’en as rien dit ! Hélas, en quoi croirai-je à présent ? » Il se reprit enfin, trouva encore la force de lire, sur les tableaux et graphiques explicatifs, que le peuple sans doute le plus civilisé de l’Europe, le peuple des grands musiciens et des grands philosophes, avait froidement anéanti ici plusieurs millions de ses semblables en utilisant au mieux son sens aigu de l’organisation et toutes les ressources de la chimie moderne !
_ C’ en est trop, s’écria Candide, il faudra qu’après ça je me retire dans un désert !
Et il s’enfuit plus qu’il ne sortit du musée de l’Holocauste.
Comment Candide rencontra l’ Horreur absolue
( et là , on ne rigole plus !)
Candide reprit sa route, la nostalgie au cœur. Un dernier musée lui restait à visite, celui de l’ Holocauste, et Candide, bien qu’il parlât très correctement l’américain, ne comprit pas, d’abord, ce qu’on pouvait y montrer : Bob, plus anticlérical à lui seul que tout un congrès de maîtres d’école sous le petit père Combes, avait fort négligé son instruction religieuse et pris soin de gommer tout tragique de l’Histoire !
Il y entra, poussé par la curiosité et fut saisi d’emblée par la sévérité des lieux. On avait voulu que l’ombre régnât en maître ici et c’était bien, en vérité, dans le royaume des ténèbres qu’on pénétrait : Un ascenseur patibulaire engloutit sa ration de visiteurs et les recracha en plein cauchemar : les murs disparaissaient sous des photographies dantesques : files hallucinées de fantômes aux yeux immenses et vides dans des visages décharnés, pathétiques entassements de chaussures : c’était tout ce qu’on avait retrouvé des déportés, en dehors des dents en or et des bijoux arrachés par leurs bourreaux. Partout s’offrait au regard l’épouvantable tableau du pire crime que l’homme civilisé eût jamais commis contre l’homme. Candide fut saisi d’une nausée devant l’image d’une petite fille serrant contre elle sa poupée et qui devait, comme il le lut, être gazée quelques minutes plus tard. Il lui semblait que l’enfant le regardait, lui reprochant d’avoir permis cela et de croire encore en l’Homme. Candide resta un temps infini, incapable de retenir ses larmes, appuyé à la paroi d’un des sinistres wagons à bestiaux qui s’arrêtaient à Auschwitz, après un voyage sans retour ; des hoquets lui échappaient, il suffoquait et tremblait de tous ses membres : en un instant, tout s’était effondré : « O, Bob, et tu m’avais caché ça ! pourquoi m’avoir ainsi trompé en me montrant l’existence aimable et l’homme digne d’estime ? O, Bob, tu savais cela et tu n’en as rien dit ! Hélas, en quoi croirai-je à présent ? » Il se reprit enfin, trouva encore la force de lire, sur les tableaux et graphiques explicatifs, que le peuple sans doute le plus civilisé de l’Europe, le peuple des grands musiciens et des grands philosophes, avait froidement anéanti ici plusieurs millions de ses semblables en utilisant au mieux son sens aigu de l’organisation et toutes les ressources de la chimie moderne !
_ C’ en est trop, s’écria Candide, il faudra qu’après ça je me retire dans un désert !
Et il s’enfuit plus qu’il ne sortit du musée de l’Holocauste.
J'ai du Canon mais je me soigne!
ça il ne faudrait pas le perdre, restauré
.

Une bonne dose de Sony, un soupçon de Minolta et une pincée d', pour partager des images.
A6400 / A77 / Dynax 7 - Divers filtres, télécommandes, trépieds et sacs ;-)
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EGr - Messages : 31215
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- reçus
- Contact :
exact. Bienvenu, M'sieur le restaurateur fou !
Bon, y'a quoi au menu ce soir ?

Bon, y'a quoi au menu ce soir ?

α850 | 505siSuper | hvl20 | hvl43 | 3600hsd | 1200AF-N | Si12-24 | So28-75/2.8SAM | So70/300G |
Mi500/8 | Mi200/2.8HS | Mi100/2 | Mi100/2.8RS | Mi50/1.7RS | Mi35/2old | Mi20/2.8old | 35/70-50inversé | 3bagues allonge |
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jean-louis - Messages : 723
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Bon, bon
Puisqu'il y a un lecteur qui en redemande, vais vous mailer la suite.
J'étais dans la Drôme à shooter de la lavande au 11/18 et à remplir mes cubis de rosé de R...eau d'où une interruption dont je prie l'honorable assistance publique de bien vouloir m'excuser
La rédaction
Puisqu'il y a un lecteur qui en redemande, vais vous mailer la suite.
J'étais dans la Drôme à shooter de la lavande au 11/18 et à remplir mes cubis de rosé de R...eau d'où une interruption dont je prie l'honorable assistance publique de bien vouloir m'excuser
La rédaction
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jean-louis - Messages : 723
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Chapitre neuvième
Comment Candide découvrit d’autres horreurs qui, pour être moindres,
n’étaient pas mal non plus !
Ce fut un fantôme que Richard retrouva au lieu de rendez-vous convenu. Candide avait besoin de s’épancher et il lui dit ce qu’il venait de voir. Quelle ne fut pas sa surprise d’entendre l’autre lui répliquer, en haussant les épaule : « Ca peut impressionner, je l’admets, et les juifs qui ont financé le musée ont tout fait pour ça, mais enfin des massacres, le monde en a vu d’autres ! Le Rwanda et les Khmers rouges, entre autres! Moi qui vous parle, personnellement, avant de devenir chauffeur et garde du corps du pasteur, j’ai fait la Serbie comme sniper et je peux vous dire qu’au siège de Sarajevo, j’ai réussi des cartons qui mériteraient de figurer dans le Guinness ! Si je vous disais : mon plus beau tir : un gamin, en pleine tête, à 2500 m, malgré un fort vent qui déviait les balles ! Et les gosses, c’est ce qu’il y a de pire : ça remue tout le temps, bien plus difficile que les anciens, qu’on peut plomber tranquille !
_ Mais c’est infâme ! s’exclama Candide. Comment pouvez-vous vous vanter de telles monstruosités ! Si le bon pasteur qui vous emploie savait ça, il vous chasserait sur l’instant, et c’est de mon devoir que de lui ouvrir les yeux !
_ Vous êtes un naïf, dans votre genre, vous, reprit l’autre avec un grand sourire : le pasteur est un ancien para, il a fait le Viêt-Nam où il en a vu d’autres ! Alors votre « musée de l’holocauste », ça lui ferait ni chaud ni froid, surtout que c’est les juifs qui ont fait les frais de l’histoire et que lui, comme catholique, il les aime pas : c’est un peu des concurrents pour sa boutique !
Candide restait interdit devant tant de cynisme : les propos de Richard trahissant son maître lui répugnaient autant que la noirceur de celui-ci, et il pensa sauter de la Lincoln et s’enfuir loin de ces deux monstres. Il s’y disposait quand son regard s’arrêta sur un automobiliste qui, devant un immense drap masquant le parking voisin, faisait le plein du réservoir en se courbant derrière sa voiture et en se retournant sans cesse, craignant visiblement pour sa vie. Lorsqu’il eut terminé, il alla payer en courant, revint de même, bondit dans sa voiture mais, comme il actionnait la clé de contact, sa vitre s’étoila soudain et Candide le vit s’effondrer sur son siège. Soupçonnant un malaise, il allait se précipiter vers le malheureux pour le secourir lorsque Richard démarra en trombe.
_ Que faites-vous, arrêtez, s’écria notre héros ! un homme est là qu’il faut secourir !
_ C’est ça, grinça l’autre ! Pour servir de cible au sniper qui tire tout ce qui remue dans DC depuis une semaine et qui vient de réussir, là encore un joli carton ! Faut admettre que c’est une épée, ce type : toujours une seule balle, comme ici et en pleine tête : c’est bon pour les pékins de tirer au ventre ! Bien trop facile ! Quand on s’entraîne, sur Ben Laden et d’autres bronzés, c’est toujours la tête qu’on vise. Sûr que ce type est une gâchette ! Il est peut-être du club ! J’aimerais bien savoir ce qu’il a comme matériel ! Mais, vaut mieux pas s’éterniser dans le coin pour lui demander : la Lincoln est blindée, mais si le collègue est équipé sérieux, comme je le suppose, genre 30/30 à balle explosive et double charge, ça risque de pas suffire ! Quand même, se faire truffer par un collègue avec qui je buvais peut-être hier encore des Budweiser au bar du club, ce serait trop bête !
Candide ne disait mot, stupéfait par ce qu’il venait de vivre, et fermement décidé à rompre, au plus tôt, tout commerce avec le pasteur, quoi qu’il lui en coûtât de se retrouver seul et sans ressources dans cette immense Amérique qui commençait à l’effrayer. Déjà La Lincoln s’arrêtait de nouveau devant le portail lorsque deux voitures surgirent, toutes sirènes hurlantes, d’où jaillirent six policiers, arme au poing, qui leur hurlèrent de sortir les mains derrières la tête, de se placer les jambes écartées en appui sur la Lincoln et de ne pas bouger pendant la fouille sous peine de prendre du plomb de gros calibre dans la cervelle.
_ Hélas, soupirait Candide, sont-ce des manières dignes d’un aussi grand pays ! et qu’ont-ils donc à nous reprocher ?
Le chauffeur semblait, pour sa part, en avoir une idée assez précise, dont il fit part à Candide : « J’ai bien peur que l’un des gamins se soit décidé à porter plainte et que le pasteur soit, finalement, tombé pour pédophilie, si vous voulez tout savoir ! Je lui disais bien que ça tournerait mal, mais c’était un vrai enragé, ce pointeur là ! »
Candide, qui n’avait, en matière de sexualité, que des conceptions fort orthodoxes, nées de l’observation des animaux en pleine nature, apprit ainsi avec stupeur que son hôte, l’homme en qui il avait toute confiance, faisait partie de ces originaux qu’ont un penchant pervers à prendre obstinément Cupidon à l’envers, et il en fut, a posteriori, tout retourné !
Le magistrat qui dirigeait l’opération comprit vite qu’il avait devant lui une victime en puissance et ordonna qu’on le remît en liberté après quelques vérifications, tandis que le chauffeur était conduit en prison pour complicité. Il s’adressa très paternellement au jeune homme et voulut bien répondre à ses questions.
_ Que va-t-on faire de M le pasteur, qui fut, malgré tout, mon bienfaiteur », s’enquit Candide, dont ressurgissait déjà la bonté naturelle ?
_ Il risque vingt ans de prison pour agressions sexuelles, lui apprit-on, mais un bon avocat, comme il a les moyens de s’en offrir, peut plaider l’irresponsabilité mentale et obtenir son acquittement ; ça s’est vu plusieurs fois déjà ! Non, ce qui est bien
plus grave pour lui, c’est l’accusation de fraude fiscale ! Pour ça, il encourt jusqu’à cent vingt cinq ans de prison, les délits commis dans différents états se cumulant et, là , aucun avocat ne pourra rien pour lui !
_ Qu’est-ce que ce pays, s’exclamait Candide et qu’y serait devenu Bob, qui cumulait son RMI et l’argent des truffes ?
_ Il risquait, lui aussi, 20 ans de prison, répondit froidement l’autre, qui lui révéla qu’un gangster autrefois célèbre à Chicago pour les soupes populaires qu’il y avait fait servir pendant la grande crise s’était vu condamner pour ce même délit de fraude fiscale, à la prison à perpétuité !
_ Un gangster qui nourrit les pauvres ? Qu’est-ce encore que cela ? Bob m’avait bien parlé d’un héros populaire qui dépouillait les riches en faveur des pauvres !
L’Amérique aurait-elle son Robin des Bois ?
_Pas exactement, lui répondit-on ! Notre gangster à nous se nommait Al Capone et s’est illustré surtout par le massacre de ses rivaux, massacre qu’il eut toutefois la délicatesse d’ordonner pour la Saint Valentin !
_ « La Saint Valentin ! s’exclama l’autre, mon Dieu, comment ai-je pu oublier une heure Melle Lizzie ! Il faut que ces événements affreux m’aient arraché à moi-même ! Hélas, comment la retrouverai-je, à présent que le bon pasteur n’est plus là pour m’y aider ? Et que vais-je devenir, ici où je ne connais personne, et sans ressources ? Et il fouillait ses poches pour y compter son maigre pécule, lorsqu’une carte en sortit qu’il reconnut pour celle que le bon Cacambo lui avait laissée dans l’avion. Il décida aussitôt de l’appeler et ils se furent bientôt donné rendez-vous dans un bar voisin où Cacambo le priait de l’attendre jusqu’à ce qu’il eût fini son travail.
Comment Candide découvrit d’autres horreurs qui, pour être moindres,
n’étaient pas mal non plus !
Ce fut un fantôme que Richard retrouva au lieu de rendez-vous convenu. Candide avait besoin de s’épancher et il lui dit ce qu’il venait de voir. Quelle ne fut pas sa surprise d’entendre l’autre lui répliquer, en haussant les épaule : « Ca peut impressionner, je l’admets, et les juifs qui ont financé le musée ont tout fait pour ça, mais enfin des massacres, le monde en a vu d’autres ! Le Rwanda et les Khmers rouges, entre autres! Moi qui vous parle, personnellement, avant de devenir chauffeur et garde du corps du pasteur, j’ai fait la Serbie comme sniper et je peux vous dire qu’au siège de Sarajevo, j’ai réussi des cartons qui mériteraient de figurer dans le Guinness ! Si je vous disais : mon plus beau tir : un gamin, en pleine tête, à 2500 m, malgré un fort vent qui déviait les balles ! Et les gosses, c’est ce qu’il y a de pire : ça remue tout le temps, bien plus difficile que les anciens, qu’on peut plomber tranquille !
_ Mais c’est infâme ! s’exclama Candide. Comment pouvez-vous vous vanter de telles monstruosités ! Si le bon pasteur qui vous emploie savait ça, il vous chasserait sur l’instant, et c’est de mon devoir que de lui ouvrir les yeux !
_ Vous êtes un naïf, dans votre genre, vous, reprit l’autre avec un grand sourire : le pasteur est un ancien para, il a fait le Viêt-Nam où il en a vu d’autres ! Alors votre « musée de l’holocauste », ça lui ferait ni chaud ni froid, surtout que c’est les juifs qui ont fait les frais de l’histoire et que lui, comme catholique, il les aime pas : c’est un peu des concurrents pour sa boutique !
Candide restait interdit devant tant de cynisme : les propos de Richard trahissant son maître lui répugnaient autant que la noirceur de celui-ci, et il pensa sauter de la Lincoln et s’enfuir loin de ces deux monstres. Il s’y disposait quand son regard s’arrêta sur un automobiliste qui, devant un immense drap masquant le parking voisin, faisait le plein du réservoir en se courbant derrière sa voiture et en se retournant sans cesse, craignant visiblement pour sa vie. Lorsqu’il eut terminé, il alla payer en courant, revint de même, bondit dans sa voiture mais, comme il actionnait la clé de contact, sa vitre s’étoila soudain et Candide le vit s’effondrer sur son siège. Soupçonnant un malaise, il allait se précipiter vers le malheureux pour le secourir lorsque Richard démarra en trombe.
_ Que faites-vous, arrêtez, s’écria notre héros ! un homme est là qu’il faut secourir !
_ C’est ça, grinça l’autre ! Pour servir de cible au sniper qui tire tout ce qui remue dans DC depuis une semaine et qui vient de réussir, là encore un joli carton ! Faut admettre que c’est une épée, ce type : toujours une seule balle, comme ici et en pleine tête : c’est bon pour les pékins de tirer au ventre ! Bien trop facile ! Quand on s’entraîne, sur Ben Laden et d’autres bronzés, c’est toujours la tête qu’on vise. Sûr que ce type est une gâchette ! Il est peut-être du club ! J’aimerais bien savoir ce qu’il a comme matériel ! Mais, vaut mieux pas s’éterniser dans le coin pour lui demander : la Lincoln est blindée, mais si le collègue est équipé sérieux, comme je le suppose, genre 30/30 à balle explosive et double charge, ça risque de pas suffire ! Quand même, se faire truffer par un collègue avec qui je buvais peut-être hier encore des Budweiser au bar du club, ce serait trop bête !
Candide ne disait mot, stupéfait par ce qu’il venait de vivre, et fermement décidé à rompre, au plus tôt, tout commerce avec le pasteur, quoi qu’il lui en coûtât de se retrouver seul et sans ressources dans cette immense Amérique qui commençait à l’effrayer. Déjà La Lincoln s’arrêtait de nouveau devant le portail lorsque deux voitures surgirent, toutes sirènes hurlantes, d’où jaillirent six policiers, arme au poing, qui leur hurlèrent de sortir les mains derrières la tête, de se placer les jambes écartées en appui sur la Lincoln et de ne pas bouger pendant la fouille sous peine de prendre du plomb de gros calibre dans la cervelle.
_ Hélas, soupirait Candide, sont-ce des manières dignes d’un aussi grand pays ! et qu’ont-ils donc à nous reprocher ?
Le chauffeur semblait, pour sa part, en avoir une idée assez précise, dont il fit part à Candide : « J’ai bien peur que l’un des gamins se soit décidé à porter plainte et que le pasteur soit, finalement, tombé pour pédophilie, si vous voulez tout savoir ! Je lui disais bien que ça tournerait mal, mais c’était un vrai enragé, ce pointeur là ! »
Candide, qui n’avait, en matière de sexualité, que des conceptions fort orthodoxes, nées de l’observation des animaux en pleine nature, apprit ainsi avec stupeur que son hôte, l’homme en qui il avait toute confiance, faisait partie de ces originaux qu’ont un penchant pervers à prendre obstinément Cupidon à l’envers, et il en fut, a posteriori, tout retourné !
Le magistrat qui dirigeait l’opération comprit vite qu’il avait devant lui une victime en puissance et ordonna qu’on le remît en liberté après quelques vérifications, tandis que le chauffeur était conduit en prison pour complicité. Il s’adressa très paternellement au jeune homme et voulut bien répondre à ses questions.
_ Que va-t-on faire de M le pasteur, qui fut, malgré tout, mon bienfaiteur », s’enquit Candide, dont ressurgissait déjà la bonté naturelle ?
_ Il risque vingt ans de prison pour agressions sexuelles, lui apprit-on, mais un bon avocat, comme il a les moyens de s’en offrir, peut plaider l’irresponsabilité mentale et obtenir son acquittement ; ça s’est vu plusieurs fois déjà ! Non, ce qui est bien
plus grave pour lui, c’est l’accusation de fraude fiscale ! Pour ça, il encourt jusqu’à cent vingt cinq ans de prison, les délits commis dans différents états se cumulant et, là , aucun avocat ne pourra rien pour lui !
_ Qu’est-ce que ce pays, s’exclamait Candide et qu’y serait devenu Bob, qui cumulait son RMI et l’argent des truffes ?
_ Il risquait, lui aussi, 20 ans de prison, répondit froidement l’autre, qui lui révéla qu’un gangster autrefois célèbre à Chicago pour les soupes populaires qu’il y avait fait servir pendant la grande crise s’était vu condamner pour ce même délit de fraude fiscale, à la prison à perpétuité !
_ Un gangster qui nourrit les pauvres ? Qu’est-ce encore que cela ? Bob m’avait bien parlé d’un héros populaire qui dépouillait les riches en faveur des pauvres !
L’Amérique aurait-elle son Robin des Bois ?
_Pas exactement, lui répondit-on ! Notre gangster à nous se nommait Al Capone et s’est illustré surtout par le massacre de ses rivaux, massacre qu’il eut toutefois la délicatesse d’ordonner pour la Saint Valentin !
_ « La Saint Valentin ! s’exclama l’autre, mon Dieu, comment ai-je pu oublier une heure Melle Lizzie ! Il faut que ces événements affreux m’aient arraché à moi-même ! Hélas, comment la retrouverai-je, à présent que le bon pasteur n’est plus là pour m’y aider ? Et que vais-je devenir, ici où je ne connais personne, et sans ressources ? Et il fouillait ses poches pour y compter son maigre pécule, lorsqu’une carte en sortit qu’il reconnut pour celle que le bon Cacambo lui avait laissée dans l’avion. Il décida aussitôt de l’appeler et ils se furent bientôt donné rendez-vous dans un bar voisin où Cacambo le priait de l’attendre jusqu’à ce qu’il eût fini son travail.
J'ai du Canon mais je me soigne!
-
jean-louis - Messages : 723
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On va finir au sprint, comme sur les Champs Elysées !
Sauf que, pour ma part, je fonctionne pas à l' EPO, mais plutôt au rosé de Provence et à la bière de mars !
Attention, dans l'épisode fascinant qui suit, y a des vers qui sont trop bons pour être de moi (sauf le premier)
Sont du grand Charles, en fait! Mais non, pas Aznavour! Z'êtes relouds! Tsss !!!!
A part ça, votre FF, il sort prochainement?
_ Ah non? Ben z'avez pas de chance, dites donc!
Moi, j'ai une poussière grasse de toute beauté sur le capteur de mon 40 D ! On a tous ses petits malheurs!
Je blague, mais j'ai le plus grand respect pour Minolta : une marque qui a sorti le 9 xi ne saurait être foncièrement mauvaise : j'ai encore fait le mariage d'une collègue avec, il y a peu : une vraie jouissance! (Mais non, pas le mariage, le 9 xi ! Vous le faites exprès ou quoi ?)
Je vous enverrais bien des lavandes de Provence, mais j'ai toujours pas compris comment joindre des photos.
Vous savez pas ce qeu vous perdez !
Au fait, pour les lettrés de passage (dont Odile, la madone des polders):Où c'est-y que le héros dit approximativement: "Messieurs, il ne me reste plus qu'à prendre congé en vous remerciant de votre accueil. Vous me permettrez de vous envoyer des figues de Provence"
Ah on fait moins le malin, mes drôles! Google montre ses limites!
------------------------------------------------------------------------------------------------
Chapitre dixième
Comment Candide refusa de faire cloner Melle Lizzie
Cacambo avait proposé à Candide de le rejoindre au « Mandarin bleu », l’un des nombreux restaurants asiatiques de la ville qui faisait également bar et notre larzacien, légitimement éprouvé par ses premières expériences de cuisine américaine, avait accepté avec enthousiasme. Il s’y rendit, tout heureux de retrouver son infortuné compagnon de voyage et s’assit modestement à l’écart, n’ayant pas de quoi commander à boire ou à manger. Il n’était pas assis qu’un petit homme entre deux âges, très correctement vêtu, l’abordait : « Pardonnez à mon indiscrétion, mais vous me paraissez fort soucieux. Peut-être consentiriez-vous à me dire ce qui vous peine : se confier peut apporter la paix, monsieur… »
_ Candide, pour vous servir, vous avez raison et il faut bien que tout baigne, malgré tout ce que j’ai vécu ces derniers jours et bien que je n’aie pas encore revu Melle Lizzie. Mais, puisque vous acceptez d’être mon confident, apprenez tout ce que je viens de subir » et il lui narra ses malheurs commencés à la disparition de Bob. L’autre écoutait très attentivement, quand ce fut fini, il garda un long silence puis, s’adressant à Candide d’un ton sentencieux :
_ Je vois que vous ne sauriez vivre sans Melle Lizzie ! Que diriez-vous si je vous proposais de la retrouver sur l’instant ?
_ Je verrais en vous mon bienfaiteur et vous bénirais éternellement, » s’entendit-il répondre par Candide tombé à ses genoux.
_ Relevez-vous, mon cher fils, de tels hommages ne sont dus qu’à Sa Sainteté Raël dont je répands la parole : Sachez qu’Il est l’élu que les voyageurs intergalactiques ont téléporté dans une de leurs soucoupes volantes traversant l’espace pour qu’il pût converser avec Jésus et Moïse et apprendre d’eux le grand secret : celui de l’immortalité par le clonage. Il suffit que vous me confiiez ,avec un chèque de 100 000 dollars pour couvrir les frais d’analyse, une des mèches de cheveux de Melle Lizzie et elle apparaîtra bientôt devant vous, en autant d’exemplaires qu’il vous plaira ! ( nos tarifs sont dégressifs) . Toutes les copies livrées seront certifiées intégralement pneumatiques après essais officiels effectués lors du prochain séminaire de méditation sensuelle.
Candide n’avait pas tout compris mais seulement retenu qu’on prétendait dupliquer Melle Lizzie, l’unique, l’inimitable, et il lança, très inspiré par l’indignation
« Cloner Lizzie, quelle sottise !
Elle éblouit comme l’aurore
Et l’harmonie est trop exquise
Qui gouverne tout son beau corps
Pour que l’impuissante analyse
En note les nombreux accords ! »
L’autre en fut surpris, n’insista pas trop, déclara qu’il devait retrouver sa soucoupe volante garée en double file et s’esquiva.
Sauf que, pour ma part, je fonctionne pas à l' EPO, mais plutôt au rosé de Provence et à la bière de mars !
Attention, dans l'épisode fascinant qui suit, y a des vers qui sont trop bons pour être de moi (sauf le premier)
Sont du grand Charles, en fait! Mais non, pas Aznavour! Z'êtes relouds! Tsss !!!!
A part ça, votre FF, il sort prochainement?
_ Ah non? Ben z'avez pas de chance, dites donc!
Moi, j'ai une poussière grasse de toute beauté sur le capteur de mon 40 D ! On a tous ses petits malheurs!
Je blague, mais j'ai le plus grand respect pour Minolta : une marque qui a sorti le 9 xi ne saurait être foncièrement mauvaise : j'ai encore fait le mariage d'une collègue avec, il y a peu : une vraie jouissance! (Mais non, pas le mariage, le 9 xi ! Vous le faites exprès ou quoi ?)
Je vous enverrais bien des lavandes de Provence, mais j'ai toujours pas compris comment joindre des photos.
Vous savez pas ce qeu vous perdez !
Au fait, pour les lettrés de passage (dont Odile, la madone des polders):Où c'est-y que le héros dit approximativement: "Messieurs, il ne me reste plus qu'à prendre congé en vous remerciant de votre accueil. Vous me permettrez de vous envoyer des figues de Provence"
Ah on fait moins le malin, mes drôles! Google montre ses limites!
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Chapitre dixième
Comment Candide refusa de faire cloner Melle Lizzie
Cacambo avait proposé à Candide de le rejoindre au « Mandarin bleu », l’un des nombreux restaurants asiatiques de la ville qui faisait également bar et notre larzacien, légitimement éprouvé par ses premières expériences de cuisine américaine, avait accepté avec enthousiasme. Il s’y rendit, tout heureux de retrouver son infortuné compagnon de voyage et s’assit modestement à l’écart, n’ayant pas de quoi commander à boire ou à manger. Il n’était pas assis qu’un petit homme entre deux âges, très correctement vêtu, l’abordait : « Pardonnez à mon indiscrétion, mais vous me paraissez fort soucieux. Peut-être consentiriez-vous à me dire ce qui vous peine : se confier peut apporter la paix, monsieur… »
_ Candide, pour vous servir, vous avez raison et il faut bien que tout baigne, malgré tout ce que j’ai vécu ces derniers jours et bien que je n’aie pas encore revu Melle Lizzie. Mais, puisque vous acceptez d’être mon confident, apprenez tout ce que je viens de subir » et il lui narra ses malheurs commencés à la disparition de Bob. L’autre écoutait très attentivement, quand ce fut fini, il garda un long silence puis, s’adressant à Candide d’un ton sentencieux :
_ Je vois que vous ne sauriez vivre sans Melle Lizzie ! Que diriez-vous si je vous proposais de la retrouver sur l’instant ?
_ Je verrais en vous mon bienfaiteur et vous bénirais éternellement, » s’entendit-il répondre par Candide tombé à ses genoux.
_ Relevez-vous, mon cher fils, de tels hommages ne sont dus qu’à Sa Sainteté Raël dont je répands la parole : Sachez qu’Il est l’élu que les voyageurs intergalactiques ont téléporté dans une de leurs soucoupes volantes traversant l’espace pour qu’il pût converser avec Jésus et Moïse et apprendre d’eux le grand secret : celui de l’immortalité par le clonage. Il suffit que vous me confiiez ,avec un chèque de 100 000 dollars pour couvrir les frais d’analyse, une des mèches de cheveux de Melle Lizzie et elle apparaîtra bientôt devant vous, en autant d’exemplaires qu’il vous plaira ! ( nos tarifs sont dégressifs) . Toutes les copies livrées seront certifiées intégralement pneumatiques après essais officiels effectués lors du prochain séminaire de méditation sensuelle.
Candide n’avait pas tout compris mais seulement retenu qu’on prétendait dupliquer Melle Lizzie, l’unique, l’inimitable, et il lança, très inspiré par l’indignation
« Cloner Lizzie, quelle sottise !
Elle éblouit comme l’aurore
Et l’harmonie est trop exquise
Qui gouverne tout son beau corps
Pour que l’impuissante analyse
En note les nombreux accords ! »
L’autre en fut surpris, n’insista pas trop, déclara qu’il devait retrouver sa soucoupe volante garée en double file et s’esquiva.
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jean-louis - Messages : 723
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Chapitre onzième
Comment Candide rencontra Martin qui lui parla de Baudelaire
et d’autres sujets moins estimables
Candide reprenait à peine ses esprits qu’il s’entendit applaudir bruyamment.
C’était un consommateur voisin, entre deux âges mais du côté où ça penche, assez négligé dans sa tenue, mal rasé et sentant affreusement l’alcool. L’homme avait gardé des yeux très vifs qui fixaient Candide tandis qu’il se présenta à lui, en un français parfait : « Martin Gainsborough, pour vous servir ; je vous ai entendu éconduire ce sectaire et vous en félicite : de tels gens sont des dangers qu’on ne peut tolérer ! J’ai, par dessus tout, été sensible, dans votre réponse, à la qualité de la forme ! Ne vous étonnez pas, jeune homme : J’ai enseigné vingt ans durant la Littérature française dans un collège de Californie, cet Etat où l’on fait un petit rouge très buvable, à la réputation toutefois surfaite. Je tentais d’y faire aimer vos poètes, tellement supérieurs aux nôtres ! J’éprouvais une dilection particulière pour Baudelaire, dont je n’ai jamais trop compris, toutefois qu’il eût pu s’emballer pour notre Edgard Poe. Verlaine aussi m’était cher et, encore adolescent, j’ai pleuré, jeune homme, lorsque l’on m’apprit que ses vers avaient annoncé Overlord, le débarquement sur vos côtes normandes ! »
Candide était ému aux larmes de découvrir un américain féru de culture française et il encouragea l’autre à continuer de se raconter, ce qu’il fit très volontiers :
_ J’étais donc enseignant, avec ce que cela comporte d’inévitables désillusions : songez que mes élèves entraient en cours en couples, sévèrement incrustés l’un à l’autre, s’effondraient à leur bureau et ne s’intéressaient qu’à leurs téléphones portables, qu’ils exigeaient une pause toutes les heures, rechignaient à rendre, au jour dit, des devoirs d’ailleurs entièrement copiés sur Internet et truffés de fautes d’orthographe ! Et je ne vous parle même pas des « Sport Etude football américain » à la lourdeur presque émouvante ! Bref, j’ai fini par craquer ,le jour où l’un de ces derniers a écrit que « l’homosexualité de Zola ne l’avait pas empêché d’écrire les Misérables, mais qu’elle lui avait nui, lorsqu’il avait défendu Callas ! » J’ai barré ces inepties, ajouté un commentaire cinglant, et lui ai jeté un peu trop vivement sa copie. Surpris, il a eu un geste maladroit et a renversé son Coca-Cola sur l’exemplaire de Play-boy qu’il parcourait d’un œil blasé : Le lendemain, sa famille portait plainte pour « cruauté mentale par personne ayant autorité », et réclamait 1 000 000 de dollars de dommages et intérêts. Au procès, mon avocat fut admirable : Il plaida le stress professionnel et implora l’indulgence du jury. Il fut aidé par un garnement facétieux de douze ans qui employa le M16 acquis au drugstore local à massacrer douze élèves et quelques professeurs dans un collège voisin. Cette amusante histoire fit une grosse impression : On me laissa partir avec des ovations ! Je devais pourtant acquitter les frais de justice et régler les honoraires de mon avocat : 500 000 dollars ; une somme hors de portée de mon misérable salaire d’enseignant ! C’est alors que je fus recruté par la CIA qui cherchait des littéraires pour des missions de communication. Le salaire était motivant : Je signai et fus employé à « optimiser » l’information fournie à la presse et aux télévisions. C’est moi-même, jeune homme, qui ai imaginé cette histoire d’Irakiens débranchant les couveuses des prématurés en entrant à Koweit City ! Un succès ! La fille du cheik tenant le rôle de l’infirmière a été parfaite ! Le monde entier a gobé ça : j’en ris encore ! On m’a versé une prime exceptionnelle que j’ai convertie en caisses de Johny Walker, ce qui fut mal vu : la CIA changeait son image, il fallait être «politiquement correct » je ne l’étais guère : On me congédia ! C’est ainsi que j’ai fini par postuler comme rédacteur au S… qui est l’un des tabloïds les plus lus. J’y gagne dix fois plus qu’un enseignant ! Professeur, j’avais pour mission de faire aimer la Beauté pure : elle n’intéressait personne ; aujourd’hui que je vends de l’ordure, on se l’arrache ! Garçon, une pinte ! non, deux ! le jeune homme boira bien avec moi au rayonnement universel de l’immortelle littérature française. « Très volontiers, répondit Candide, qui buvait déjà , depuis un moment, les paroles de ce personnage pittoresque, et il reprit, une fois de plus, le récit de ses aventures, mais, dès qu’il évoqua le pasteur et son arrestation, Martin Gainsborough entra en transes :
« Nom de Dieu, c’est la providence qui vous a mis sur ma route : Le pasteur est « un gros client », une gloire nationale, mais il est fichu, à présent, avec cette histoire de fraude fiscale : Ici, ça ne pardonne pas, c’est un crime, mais un crime qui n’intéresse personne, alors que la tentative de viol sur mineur, commise par une célébrité comme lui, c’est un truc à faire la une de mon canard : je vois déjà le titre : « Séduit, prêché, béni, violé ! » C’est vendeur ! On raconterait les messes noires dans son palais des horreurs, ses tentatives lubriques, après vous avoir fait boire et déshabillé, sur la peau d’ours trônant devant la gigantesque cheminée, tandis que son cacatoès dressé sifflerait ironiquement « la bannière étoilée »_Comment, il n’a pas de cacatoès ? Aucune importance, on ne vérifie jamais ! C’est un article qu’on m’achèterait 100 000 dollars au S… ! Moitié pour vous, est-ce d’accord ? »
Candide était, en vérité, très amusé par l’imagination de Martin et très tenté par cet argent qui lui permettrait de retrouver bientôt Melle Lizzie, mais il pensa que, si elle lisait ceci, elle pourrait penser qu’il lui avait été infidèle et ce fut ce qui le détermina à refuser. Martin ne lui en voulut pas trop et, en attendant Cacambo, ils firent venir d’autres pintes pour tuer le Temps qui a la vie si dure et accélérer la Vie qui coule si lentement.
Comment Candide rencontra Martin qui lui parla de Baudelaire
et d’autres sujets moins estimables
Candide reprenait à peine ses esprits qu’il s’entendit applaudir bruyamment.
C’était un consommateur voisin, entre deux âges mais du côté où ça penche, assez négligé dans sa tenue, mal rasé et sentant affreusement l’alcool. L’homme avait gardé des yeux très vifs qui fixaient Candide tandis qu’il se présenta à lui, en un français parfait : « Martin Gainsborough, pour vous servir ; je vous ai entendu éconduire ce sectaire et vous en félicite : de tels gens sont des dangers qu’on ne peut tolérer ! J’ai, par dessus tout, été sensible, dans votre réponse, à la qualité de la forme ! Ne vous étonnez pas, jeune homme : J’ai enseigné vingt ans durant la Littérature française dans un collège de Californie, cet Etat où l’on fait un petit rouge très buvable, à la réputation toutefois surfaite. Je tentais d’y faire aimer vos poètes, tellement supérieurs aux nôtres ! J’éprouvais une dilection particulière pour Baudelaire, dont je n’ai jamais trop compris, toutefois qu’il eût pu s’emballer pour notre Edgard Poe. Verlaine aussi m’était cher et, encore adolescent, j’ai pleuré, jeune homme, lorsque l’on m’apprit que ses vers avaient annoncé Overlord, le débarquement sur vos côtes normandes ! »
Candide était ému aux larmes de découvrir un américain féru de culture française et il encouragea l’autre à continuer de se raconter, ce qu’il fit très volontiers :
_ J’étais donc enseignant, avec ce que cela comporte d’inévitables désillusions : songez que mes élèves entraient en cours en couples, sévèrement incrustés l’un à l’autre, s’effondraient à leur bureau et ne s’intéressaient qu’à leurs téléphones portables, qu’ils exigeaient une pause toutes les heures, rechignaient à rendre, au jour dit, des devoirs d’ailleurs entièrement copiés sur Internet et truffés de fautes d’orthographe ! Et je ne vous parle même pas des « Sport Etude football américain » à la lourdeur presque émouvante ! Bref, j’ai fini par craquer ,le jour où l’un de ces derniers a écrit que « l’homosexualité de Zola ne l’avait pas empêché d’écrire les Misérables, mais qu’elle lui avait nui, lorsqu’il avait défendu Callas ! » J’ai barré ces inepties, ajouté un commentaire cinglant, et lui ai jeté un peu trop vivement sa copie. Surpris, il a eu un geste maladroit et a renversé son Coca-Cola sur l’exemplaire de Play-boy qu’il parcourait d’un œil blasé : Le lendemain, sa famille portait plainte pour « cruauté mentale par personne ayant autorité », et réclamait 1 000 000 de dollars de dommages et intérêts. Au procès, mon avocat fut admirable : Il plaida le stress professionnel et implora l’indulgence du jury. Il fut aidé par un garnement facétieux de douze ans qui employa le M16 acquis au drugstore local à massacrer douze élèves et quelques professeurs dans un collège voisin. Cette amusante histoire fit une grosse impression : On me laissa partir avec des ovations ! Je devais pourtant acquitter les frais de justice et régler les honoraires de mon avocat : 500 000 dollars ; une somme hors de portée de mon misérable salaire d’enseignant ! C’est alors que je fus recruté par la CIA qui cherchait des littéraires pour des missions de communication. Le salaire était motivant : Je signai et fus employé à « optimiser » l’information fournie à la presse et aux télévisions. C’est moi-même, jeune homme, qui ai imaginé cette histoire d’Irakiens débranchant les couveuses des prématurés en entrant à Koweit City ! Un succès ! La fille du cheik tenant le rôle de l’infirmière a été parfaite ! Le monde entier a gobé ça : j’en ris encore ! On m’a versé une prime exceptionnelle que j’ai convertie en caisses de Johny Walker, ce qui fut mal vu : la CIA changeait son image, il fallait être «politiquement correct » je ne l’étais guère : On me congédia ! C’est ainsi que j’ai fini par postuler comme rédacteur au S… qui est l’un des tabloïds les plus lus. J’y gagne dix fois plus qu’un enseignant ! Professeur, j’avais pour mission de faire aimer la Beauté pure : elle n’intéressait personne ; aujourd’hui que je vends de l’ordure, on se l’arrache ! Garçon, une pinte ! non, deux ! le jeune homme boira bien avec moi au rayonnement universel de l’immortelle littérature française. « Très volontiers, répondit Candide, qui buvait déjà , depuis un moment, les paroles de ce personnage pittoresque, et il reprit, une fois de plus, le récit de ses aventures, mais, dès qu’il évoqua le pasteur et son arrestation, Martin Gainsborough entra en transes :
« Nom de Dieu, c’est la providence qui vous a mis sur ma route : Le pasteur est « un gros client », une gloire nationale, mais il est fichu, à présent, avec cette histoire de fraude fiscale : Ici, ça ne pardonne pas, c’est un crime, mais un crime qui n’intéresse personne, alors que la tentative de viol sur mineur, commise par une célébrité comme lui, c’est un truc à faire la une de mon canard : je vois déjà le titre : « Séduit, prêché, béni, violé ! » C’est vendeur ! On raconterait les messes noires dans son palais des horreurs, ses tentatives lubriques, après vous avoir fait boire et déshabillé, sur la peau d’ours trônant devant la gigantesque cheminée, tandis que son cacatoès dressé sifflerait ironiquement « la bannière étoilée »_Comment, il n’a pas de cacatoès ? Aucune importance, on ne vérifie jamais ! C’est un article qu’on m’achèterait 100 000 dollars au S… ! Moitié pour vous, est-ce d’accord ? »
Candide était, en vérité, très amusé par l’imagination de Martin et très tenté par cet argent qui lui permettrait de retrouver bientôt Melle Lizzie, mais il pensa que, si elle lisait ceci, elle pourrait penser qu’il lui avait été infidèle et ce fut ce qui le détermina à refuser. Martin ne lui en voulut pas trop et, en attendant Cacambo, ils firent venir d’autres pintes pour tuer le Temps qui a la vie si dure et accélérer la Vie qui coule si lentement.
J'ai du Canon mais je me soigne!
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jean-louis - Messages : 723
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Bon, c'est pas tout ça : faut que je trouve un épisode spécial à l'intention particulière de Bertrand T, mon plus fidèle lecteur avec Odile!
Mais sans que ça fasse surajouté attention, bien fondu!
J'ai bien une idée. Faut que je la creuse... Pour les mots, pas de problème, ça vient tout seul, quand on est dans le climat favorable, mais l'idée ,ah l'idée..
Mais sans que ça fasse surajouté attention, bien fondu!
J'ai bien une idée. Faut que je la creuse... Pour les mots, pas de problème, ça vient tout seul, quand on est dans le climat favorable, mais l'idée ,ah l'idée..
J'ai du Canon mais je me soigne!
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jean-louis - Messages : 723
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Je dédie ce nouveau chapitre à Odile et Bertrand T, sans doute mes deux plus fidèles lecteurs !
Amitiés à tous JL
____________________________________________________________________________
Chapitre douzième
Comment Candide comprit quelle fureur pouvait jaillir quand on vous pince les c… et comment il pensa de plus belle à Melle Lizzie.
Un peu plus tard, entre deux pintes ils furent témoins d'un différend entre deux individus visiblement déjà pris de boisson, affalés devant l'immense écran plat qui garnissait le mur du fond et d'où s'échappaient des clips sirupeux. Candide crut comprendre que l'un des ivrognes, un rouquin athlétique en survêtement, voulait qu'on changeât de programme pour qu'on pût suivre en live la finale de rodéo pour la Virginie occidentale. L'autre, un jeune au visage et aux lunettes rondes d'étudiant prolongé, brandissait un phonoscope numérique imposant et prétendait, lui, régaler l'assistance du spectacle de son dernier week-end à Cancun.
Candide, ignorant tout du numérique, n'avait pu reconnaître dans l'appareil un reflex Sony de dernière génération doté d'une prise HDMI qui eût permis une restitution de grande qualité; il espérait néanmoins que les photos l'emporteraient, mais Martin vint lui ôter toutes ses illusions sur Cancun : Une station balnéaire pour étudiants américains en goguette, une lagune bétonnée grâce au recyclage des narcodollars! Le comble, selon lui, de l'artificiel et du bidon!
Candide fut fort désappointé de ce jugement sans appel, mais n'eut pas l'occasion de découvrir la station mexicaine : le patron venait de sélectionner, parmi les innombrables chaînes, celle qui passait le rodéo et Martin l'encouragea vivement à regarder attentivement ce document typique, selon lui, de l'Amérique profonde.
L'écran révéla une arène circulaire, aux palissades recouvertes de publicités, ce que Candide n'avait pas encore connu en France, protégé qu'il avait été de la télévision par une décision heureuse de Bob. Deux cavaliers, costumés en clowns, paradaient en faisant les pitres, ce qui fit attendre au jeune homme un spectacle comique pour enfants. Bob le détrompa et l'invita à ne rien manquer de ce qui allait suivre.
Un bonimenteur grassouillet fit alors son apparition, sobrement vêtu d'un pantalon et d'une veste blancs en jean à franges et porteur d'un fouet. Son Stanton, ses bottes à éperons et un cigare churchillien en pleine combustion apportaient une touche de distinction indéniable à ce représentant du Nouveau Monde. Sans lâcher son cigare, il entreprit de présenter le spectacle en mâchant ses mots et en parlant si vite que Candide n'y comprit presque rien. Le public du rodéo, qu'une caméra venait de révéler, devait comprendre, lui, tant il trépignait et hurlait d'enthousiasme, mais tous se turent instantanément, aux derniers mots du directeur de revue.
Martin murmura à l'oreille de Candide qu'une minute de silence avait été réclamée, à la mémoire d'un des concurrents, mort accidentellement lors d'un précédent spectacle.
Entrèrent alors une dizaine de jeunes cow-boys, qui vinrent saluer, sous un tonnerre d'applaudissements. Martin expliqua qu'ils allaient monter des chevaux sauvages et que les risques étaient bien réels. On récita ensuite une prière, ce qui fut, là encore, pour Candide, une expérience inédite, puis l'hymne américain, "la bannière étoilée", fut repris par toute la foule et quelle ne fut pas la surprise de Candie en voyant que Martin, le blasé, le cynique, en murmurait, lui aussi, les paroles!
Après ces instants de recueillement, le vacarme reprit de plus belle et s'amplifia encore quand on distingua, derrière les palissades, le premier compétiteur s'apprêtant à enfourcher son taureau. Après s'être longuement concentré, il se laissa tomber sur lui, juste avant que les deux portes battantes ne s'ouvrissent. Ce fut bref mais intense : le taureau venait de jaillir de l'enclos, comme pris de folie, cherchant furieusement à se défaire de son cavalier qui le montait à nu, tenant seulement une rêne d'une main, et son Stanton de l'autre, lui faisant effectuer de furieux moulinets pour garder l'équilibre. Il ne put y réussir que quelques secondes : une ruade le précipita au sol et le taureau parut alors se désintéresser de lui, retrouva son calme et regagna paisiblement son enclos.
_Comment cela est-il possible? demanda Candide
_ On pince les couilles du taureau, expliqua doctement Martin, avant de relâcher subitement la pression: la douleur due à l'afflux de sang est fulgurante pour l'animal, ce qui explique la violence de sa sortie. Les deux clowns que vous voyez à cheval ont d'ailleurs pour rôle de détourner le taureau du cavalier tombé à terre, et pas seulement d'amuser le public.
_ Ainsi, conclut Candide, cette brute de plusieurs centaines de kilos est régie par les seules excitations de son sexe et perd tout contrôle quand on y touche! Que ces "machines vivantes" comme les appelait Descartes, sont donc brutales dans leur comportement, et comme els sentiments humains sont autrement éthérés, ainsi l'amour qui me lie à Melle Lizzie!
_ D'après ce que j'en sais, ce n'est certes pas elle, même au paroxysme de la passion, qui pincerait les couilles de son partenaire ou entreprendrait de désarçonner qui prétendrait la monter! Conclut à son tour Martin, goguenard.
Ils n'eurent pas le loisir de suivre la suite du rodéo, car l'écran eut un éclair, vira au rouge sombre et s'éteignit. Martin apprit à Candide que de telles coupures étaient devenues fréquentes depuis que la distribution d'électricité avait été confiée au privé, mais que ces pannes duraient peu, même si l'une d'elles, célèbre, était survenue de nuit, s'était prolongée et avait eu des conséquences significatives sur les courbes de natalité !
Amitiés à tous JL
____________________________________________________________________________
Chapitre douzième
Comment Candide comprit quelle fureur pouvait jaillir quand on vous pince les c… et comment il pensa de plus belle à Melle Lizzie.
Un peu plus tard, entre deux pintes ils furent témoins d'un différend entre deux individus visiblement déjà pris de boisson, affalés devant l'immense écran plat qui garnissait le mur du fond et d'où s'échappaient des clips sirupeux. Candide crut comprendre que l'un des ivrognes, un rouquin athlétique en survêtement, voulait qu'on changeât de programme pour qu'on pût suivre en live la finale de rodéo pour la Virginie occidentale. L'autre, un jeune au visage et aux lunettes rondes d'étudiant prolongé, brandissait un phonoscope numérique imposant et prétendait, lui, régaler l'assistance du spectacle de son dernier week-end à Cancun.
Candide, ignorant tout du numérique, n'avait pu reconnaître dans l'appareil un reflex Sony de dernière génération doté d'une prise HDMI qui eût permis une restitution de grande qualité; il espérait néanmoins que les photos l'emporteraient, mais Martin vint lui ôter toutes ses illusions sur Cancun : Une station balnéaire pour étudiants américains en goguette, une lagune bétonnée grâce au recyclage des narcodollars! Le comble, selon lui, de l'artificiel et du bidon!
Candide fut fort désappointé de ce jugement sans appel, mais n'eut pas l'occasion de découvrir la station mexicaine : le patron venait de sélectionner, parmi les innombrables chaînes, celle qui passait le rodéo et Martin l'encouragea vivement à regarder attentivement ce document typique, selon lui, de l'Amérique profonde.
L'écran révéla une arène circulaire, aux palissades recouvertes de publicités, ce que Candide n'avait pas encore connu en France, protégé qu'il avait été de la télévision par une décision heureuse de Bob. Deux cavaliers, costumés en clowns, paradaient en faisant les pitres, ce qui fit attendre au jeune homme un spectacle comique pour enfants. Bob le détrompa et l'invita à ne rien manquer de ce qui allait suivre.
Un bonimenteur grassouillet fit alors son apparition, sobrement vêtu d'un pantalon et d'une veste blancs en jean à franges et porteur d'un fouet. Son Stanton, ses bottes à éperons et un cigare churchillien en pleine combustion apportaient une touche de distinction indéniable à ce représentant du Nouveau Monde. Sans lâcher son cigare, il entreprit de présenter le spectacle en mâchant ses mots et en parlant si vite que Candide n'y comprit presque rien. Le public du rodéo, qu'une caméra venait de révéler, devait comprendre, lui, tant il trépignait et hurlait d'enthousiasme, mais tous se turent instantanément, aux derniers mots du directeur de revue.
Martin murmura à l'oreille de Candide qu'une minute de silence avait été réclamée, à la mémoire d'un des concurrents, mort accidentellement lors d'un précédent spectacle.
Entrèrent alors une dizaine de jeunes cow-boys, qui vinrent saluer, sous un tonnerre d'applaudissements. Martin expliqua qu'ils allaient monter des chevaux sauvages et que les risques étaient bien réels. On récita ensuite une prière, ce qui fut, là encore, pour Candide, une expérience inédite, puis l'hymne américain, "la bannière étoilée", fut repris par toute la foule et quelle ne fut pas la surprise de Candie en voyant que Martin, le blasé, le cynique, en murmurait, lui aussi, les paroles!
Après ces instants de recueillement, le vacarme reprit de plus belle et s'amplifia encore quand on distingua, derrière les palissades, le premier compétiteur s'apprêtant à enfourcher son taureau. Après s'être longuement concentré, il se laissa tomber sur lui, juste avant que les deux portes battantes ne s'ouvrissent. Ce fut bref mais intense : le taureau venait de jaillir de l'enclos, comme pris de folie, cherchant furieusement à se défaire de son cavalier qui le montait à nu, tenant seulement une rêne d'une main, et son Stanton de l'autre, lui faisant effectuer de furieux moulinets pour garder l'équilibre. Il ne put y réussir que quelques secondes : une ruade le précipita au sol et le taureau parut alors se désintéresser de lui, retrouva son calme et regagna paisiblement son enclos.
_Comment cela est-il possible? demanda Candide
_ On pince les couilles du taureau, expliqua doctement Martin, avant de relâcher subitement la pression: la douleur due à l'afflux de sang est fulgurante pour l'animal, ce qui explique la violence de sa sortie. Les deux clowns que vous voyez à cheval ont d'ailleurs pour rôle de détourner le taureau du cavalier tombé à terre, et pas seulement d'amuser le public.
_ Ainsi, conclut Candide, cette brute de plusieurs centaines de kilos est régie par les seules excitations de son sexe et perd tout contrôle quand on y touche! Que ces "machines vivantes" comme les appelait Descartes, sont donc brutales dans leur comportement, et comme els sentiments humains sont autrement éthérés, ainsi l'amour qui me lie à Melle Lizzie!
_ D'après ce que j'en sais, ce n'est certes pas elle, même au paroxysme de la passion, qui pincerait les couilles de son partenaire ou entreprendrait de désarçonner qui prétendrait la monter! Conclut à son tour Martin, goguenard.
Ils n'eurent pas le loisir de suivre la suite du rodéo, car l'écran eut un éclair, vira au rouge sombre et s'éteignit. Martin apprit à Candide que de telles coupures étaient devenues fréquentes depuis que la distribution d'électricité avait été confiée au privé, mais que ces pannes duraient peu, même si l'une d'elles, célèbre, était survenue de nuit, s'était prolongée et avait eu des conséquences significatives sur les courbes de natalité !
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jean-louis - Messages : 723
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Chapitre treizième
Comment Cacaba fit à Candide les plus surprenantes révélations,
avant de perdre un APN, et comment Candide revit celle qu’il aimait .
Cacambo n’arriva que fort tard, sauta au cou de Candide qu’il trouva quelque peu éméché et serra avec défiance la main de Martin : Cet homme qui faisait boire un adolescent et travaillait pour un torchon tel que The S… ne lui revenait guère mais, comme c’était un excellent homme que ce Cacambo, il n’en montra rien et entreprit d’entendre Candide faire, une fois de plus, le récit de ses aventures. Il frémit d’horreur à la pensée de ce que le jeune homme avait risqué et remercia Dieu de l’avoir pris sous sa protection car il était très croyant et très pieux, chantant chaque dimanche dans un chœur de Gospel de sa paroisse. Le reste de la semaine, il travaillait comme technicien de maintenance à la prison du comté et, s’il avait dû y rester si tard, ce soir-là , c’est qu’il fallait vérifier la chaise électrique pour une exécution devant avoir lieu le lendemain matin, au lever du jour. Candide frémit à la pensée qu’un homme allait mourir parce que la communauté des siens l’avait décidé et il demanda quel crime il avait commis. Cacambo répondit qu’on ne parlait que de ça, dans la prison, avec beaucoup d’émotion, car cet homme, ancien déserteur de l’armée américaine, était accusé de haute trahison au bénéfice de la Corée du nord, mais protestait de son innocence avec des accents très convaincants qui n’avaient pourtant pas convaincu le tribunal militaire : Il avait été condamné à mort, après un procès exceptionnellement rapide et sans possibilité d’appel. Seule une grâce gouvernementale pouvait à présent le sauver. Sa fille était venue se jeter à son cou en pleurant. Cacambo, saisi par sa beauté, avait même pris une photo d’elle avec son appareil digital, comme elle sortait, en larmes, du pénitencier et proposa de la montrer. Il faut savoir que Cacambo se passionnait pour la photographie ! Un premier compact numérique, un « C….. », ne l’avait pas satisfait : Il consommait plus d’énergie qu’une chaise électrique mal réglée ! Mais il était très fier de son nouveau jouet : un Kodak EasyShare DX 7630 acquis sur les conseils d’un prisonnier français avec lequel il avait sympathisé, avant qu’on ne l’exécutât pour viol, car il avait tâté un beau fessier prometteur dans le métro. Ce Français, pour conjurer l’angoisse de la mort, lisait continuellement le guide d’achat 2005 de « Questions de photo » dans lequel il puisait un très grand réconfort spirituel! Candide resta fort troublé par cette nouvelle évocation d’une éxécution, d’autant plus qu’elle avait frappé un compatriote ! Ayant retrouvé son calme, il jette les yeux sur le grand écran ACL bien fourni en pixels, pousse un grand cri et tombe, à l’instant, inanimé. On s’empresse, on lui fait respirer des sels et, dès qu’il a repris ses sens, le voici qui redemande avec fureur à revoir l’image. La grande autonomie de l’appareil permet de satisfaire cette demande : On le lui tend et lui de le laisser aussitôt s’ échapper, si bien qu’il se brise sur le sol carrelé et de s’écrier, s’arrachant les cheveux par poignées : « Melle Lizzie ! » avant d’entrer en commotion à tel point qu’un médecin présent lui fait une injection qui le plonge dans un profond sommeil où l’on décide de le maintenir une semaine.
Le serveur chinois du restaurant était resté impassible devant ces bavards qui parlaient tant et commandaient si peu ; il pensa d’abord que c’était faire bien des histoires pour une banale exécution capitale, que cela était fort commun en Chine où il était d’usage de faire payer la balle par la famille du condamné mais, à la réflexion, il comprit mieux qu’on pût s’évanouir, si l’on pratiquait de même ici, au prix où lui était facturé le kilowatt/heure ! Cacambo, pour sa part, n’en voulut même pas à Candide de la perte de son APN ou, du moins, n’en laissa rien voir : C’était vraiment un homme très bon que ce Cacambo !
Comment Cacaba fit à Candide les plus surprenantes révélations,
avant de perdre un APN, et comment Candide revit celle qu’il aimait .
Cacambo n’arriva que fort tard, sauta au cou de Candide qu’il trouva quelque peu éméché et serra avec défiance la main de Martin : Cet homme qui faisait boire un adolescent et travaillait pour un torchon tel que The S… ne lui revenait guère mais, comme c’était un excellent homme que ce Cacambo, il n’en montra rien et entreprit d’entendre Candide faire, une fois de plus, le récit de ses aventures. Il frémit d’horreur à la pensée de ce que le jeune homme avait risqué et remercia Dieu de l’avoir pris sous sa protection car il était très croyant et très pieux, chantant chaque dimanche dans un chœur de Gospel de sa paroisse. Le reste de la semaine, il travaillait comme technicien de maintenance à la prison du comté et, s’il avait dû y rester si tard, ce soir-là , c’est qu’il fallait vérifier la chaise électrique pour une exécution devant avoir lieu le lendemain matin, au lever du jour. Candide frémit à la pensée qu’un homme allait mourir parce que la communauté des siens l’avait décidé et il demanda quel crime il avait commis. Cacambo répondit qu’on ne parlait que de ça, dans la prison, avec beaucoup d’émotion, car cet homme, ancien déserteur de l’armée américaine, était accusé de haute trahison au bénéfice de la Corée du nord, mais protestait de son innocence avec des accents très convaincants qui n’avaient pourtant pas convaincu le tribunal militaire : Il avait été condamné à mort, après un procès exceptionnellement rapide et sans possibilité d’appel. Seule une grâce gouvernementale pouvait à présent le sauver. Sa fille était venue se jeter à son cou en pleurant. Cacambo, saisi par sa beauté, avait même pris une photo d’elle avec son appareil digital, comme elle sortait, en larmes, du pénitencier et proposa de la montrer. Il faut savoir que Cacambo se passionnait pour la photographie ! Un premier compact numérique, un « C….. », ne l’avait pas satisfait : Il consommait plus d’énergie qu’une chaise électrique mal réglée ! Mais il était très fier de son nouveau jouet : un Kodak EasyShare DX 7630 acquis sur les conseils d’un prisonnier français avec lequel il avait sympathisé, avant qu’on ne l’exécutât pour viol, car il avait tâté un beau fessier prometteur dans le métro. Ce Français, pour conjurer l’angoisse de la mort, lisait continuellement le guide d’achat 2005 de « Questions de photo » dans lequel il puisait un très grand réconfort spirituel! Candide resta fort troublé par cette nouvelle évocation d’une éxécution, d’autant plus qu’elle avait frappé un compatriote ! Ayant retrouvé son calme, il jette les yeux sur le grand écran ACL bien fourni en pixels, pousse un grand cri et tombe, à l’instant, inanimé. On s’empresse, on lui fait respirer des sels et, dès qu’il a repris ses sens, le voici qui redemande avec fureur à revoir l’image. La grande autonomie de l’appareil permet de satisfaire cette demande : On le lui tend et lui de le laisser aussitôt s’ échapper, si bien qu’il se brise sur le sol carrelé et de s’écrier, s’arrachant les cheveux par poignées : « Melle Lizzie ! » avant d’entrer en commotion à tel point qu’un médecin présent lui fait une injection qui le plonge dans un profond sommeil où l’on décide de le maintenir une semaine.
Le serveur chinois du restaurant était resté impassible devant ces bavards qui parlaient tant et commandaient si peu ; il pensa d’abord que c’était faire bien des histoires pour une banale exécution capitale, que cela était fort commun en Chine où il était d’usage de faire payer la balle par la famille du condamné mais, à la réflexion, il comprit mieux qu’on pût s’évanouir, si l’on pratiquait de même ici, au prix où lui était facturé le kilowatt/heure ! Cacambo, pour sa part, n’en voulut même pas à Candide de la perte de son APN ou, du moins, n’en laissa rien voir : C’était vraiment un homme très bon que ce Cacambo !
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Appel à l'honorable assistance publique
Y a personne parmi vous qui me céderait ou me vendrait à tout petit prix son ancien portable, même sans battterie en état, juste pour faire du traitement de textes
J'en ai bien un mais c'est un asu d'un an et j'hésite à l'emporter en chambres d'hôtes et, plus encore, à le laisser dans le coffre de la bagnole, ayant été échaudé
Du coup, je peux pas écrire en vacances A la main, j'écris tellement mal que je ne peux plus me relire!
Vous voyez ce que vous perdez!
J'ai confiance ... JL
Y a personne parmi vous qui me céderait ou me vendrait à tout petit prix son ancien portable, même sans battterie en état, juste pour faire du traitement de textes
J'en ai bien un mais c'est un asu d'un an et j'hésite à l'emporter en chambres d'hôtes et, plus encore, à le laisser dans le coffre de la bagnole, ayant été échaudé
Du coup, je peux pas écrire en vacances A la main, j'écris tellement mal que je ne peux plus me relire!
Vous voyez ce que vous perdez!
J'ai confiance ... JL
J'ai du Canon mais je me soigne!
Jean Louis rencontre un problème de connexion qui devrait vite se résoudre ; d'ici là , il m'a demandé de poster la suite. 
La voici donc (bonne lecture à tous) :
Chapitre quatorzième
Où l’on découvrira que, décidément, le monde est petit et que notre immense Molière n’est pas le seul à ne pas se fatiguer pour ses dénouements.
A son réveil, Candide aurait pu se croire au Paradis, malheureusement, Bob ne lui en avait jamais parlé ! En effet, l’entouraient ses amis Cacambo et Martin, tandis que Melle Lizzie, vêtue en religieuse, lui souriait, alors qu’un homme de l’âge de Bob posait ses mains sur les épaules de la jeune fille et riait en même temps qu’il pleurait en contemplant Candide. « Lizzie, cruelle Lizzie, pourquoi m’avoir menti, et comment peut-on être aussi méchante avec de jolis seins ? » eut- il la force de murmurer ?
- Cher Candide, lui répondit-elle, si je suis parti si vite pour Washington, c’est que mon père, ce père que je n’avais jamais vu sauf dans mes rêves m’y appelait de toute urgence, voulant m‘ embrasser avant de mourir ! et elle désignait l’inconnu- mais un homme est là qui vous est cher et pourra tout vous expliquer mieux que moi !
Candide, tout décontenancé que Lizzie fût vêtue en sœur et qu’elle ne le tutoyât plus, vit la porte s’ouvrir et, dans l’état de stupéfaction où il était, ne s’étonna même pas outre mesure de voir Bob entrer en lui souriant, lui aussi et se précipiter pour le serrer dans ses bras avant de photographier la scène, en lumière ambiante, avec un minuscule appareil étincelant sur lequel le jeune homme put lire « Fuji F 11 »
- « Comment, mon bon maître, n’êtes vous pas tombé dans le Cernon le jour où vous trouvâtes que Bobby n’était pas infaillible, n’avez-vous pas été aussitôt emporté par les flots, ne décidâtes-vous pas de renoncer à la photographie lorsque surgit le numérique et comment, enfin, se fait-il que vous puissiez vous passer de flash ? » s’exclama notre larzacien.
- Si fait, tel un autre Moïse, j’ai bien été emporté par les eaux, répondit l’autre avec le sourire qu’il avait pour visiter ses plantations quand le cannabis venait bien, mais, en ce qui concerne le numérique, il faut vivre avec son temps, bon sang ! et ce farceur de CMG n’avait finalement pas entièrement tort, cet APN en témoigne, qui shoote à 800 iso sans bruit! Pour le reste, tout s’est bien passé comme tu viens de le dire, mais on ne meurt pas toujours de ces accidents-là : L’hypothermie m’a maintenu en vie jusqu’à ce qu’on me retrouve, dix jours après ma chute et nos bons médecins de Millau ont fait le reste. Tu étais déjà parti pour l’Amérique lorsqu’ils m’ont laissé sortir et je me suis lancé aussitôt à ta recherche. A Washington, j’ai retrouvé facilement Lizzie et j’ai appris qu’elle était rentrée en toute hâte dans son pays où son père était convaincu de trahison et menacé d’être exécuté. Quelle ne fut pas ma surprise, lorsqu’elle me montra une photo de lui jeune, en reconnaissant au premier coup d’œil, ce farceur de Johnny ici présent_ et il désignait l’inconnu qui se tenait derrière Lizzie_ ce Johnny que j’avais caché comme déserteur, il y a seize ans, mais que je savais incapable de trahir son pays ! J’ai arraché une audience au gouverneur de l’état, que je connais bien parce qu’il a une maison de campagne au pays des « fromages qui puent » comme il dit affectueusement, et j’ai réussi à le persuader de l’innocence de Johnny, d’autant plus facilement que le véritable coupable vient d’être démasqué !
- Mais alors, balbutia Candide, ce père dont vous m’avez tant de fois parlé et avec tant d’émotion, cet amant de ma mère, la douce et belle Hildegarde…
- C’est bien moi, mon petit ! » lança l’homme qui fondit en larmes et entreprit, lui aussi, de couvrir Candide de baisers «… et Lizzie est ta demi-sœur que j’ai eue de ma pauvre Monia, une Black Panther rencontrée lors des grandes manifs contre le Viêt Nam et que j’ai du quitter pour partir en Europe afin de ne pas participer à cette sale guerre !
Lizzie s’adressa à nouveau à Candide, d’un ton solennel qu’il ne lui connaissait pas :
Candide, mon frère de souffrance, comme je vous ai un jour appelé, avant de découvrir que vous étiez mon demi-frère, je ne veux voir désormais en vous que mon frère en Jésus Christ . puisque la Providence a voulu nous réunir, remercions le Seigneur et demandons-lui d’élever nos cœurs et de purifier nos sentiments : Ce que vous avez pris pour l’amour d’une femme n’était que le reflet de l’amour pour le Créateur qu’il nous faut célébrer. Pour moi, j’ai vu tant de souffrances que j’ai décidé de répondre à Son appel et de continuer à secourir mes frères en tant que religieuse. J’ai choisi un ordre français des plus austères et j’y prierai pour vous.
C’en était trop pour Candide qui, dans l’instant, s’était découvert un père et une demi-sœur, avait retrouvé son père spirituel, mais aussi perdu une maîtresse, et il choisit la solution la plus raisonnable en s’évanouissant à nouveau. Tous se portèrent à son secours si bien que personne n’entendit ce mécréant de Bob grommeler : « Comme si, quand on n’est pas laide, on avait droit d’épouser Dieu ! » mais, dominant la scène, dans l’ombre qui, déjà , descendait, un ange était là , attendant l’âme.

La voici donc (bonne lecture à tous) :
Chapitre quatorzième
Où l’on découvrira que, décidément, le monde est petit et que notre immense Molière n’est pas le seul à ne pas se fatiguer pour ses dénouements.
A son réveil, Candide aurait pu se croire au Paradis, malheureusement, Bob ne lui en avait jamais parlé ! En effet, l’entouraient ses amis Cacambo et Martin, tandis que Melle Lizzie, vêtue en religieuse, lui souriait, alors qu’un homme de l’âge de Bob posait ses mains sur les épaules de la jeune fille et riait en même temps qu’il pleurait en contemplant Candide. « Lizzie, cruelle Lizzie, pourquoi m’avoir menti, et comment peut-on être aussi méchante avec de jolis seins ? » eut- il la force de murmurer ?
- Cher Candide, lui répondit-elle, si je suis parti si vite pour Washington, c’est que mon père, ce père que je n’avais jamais vu sauf dans mes rêves m’y appelait de toute urgence, voulant m‘ embrasser avant de mourir ! et elle désignait l’inconnu- mais un homme est là qui vous est cher et pourra tout vous expliquer mieux que moi !
Candide, tout décontenancé que Lizzie fût vêtue en sœur et qu’elle ne le tutoyât plus, vit la porte s’ouvrir et, dans l’état de stupéfaction où il était, ne s’étonna même pas outre mesure de voir Bob entrer en lui souriant, lui aussi et se précipiter pour le serrer dans ses bras avant de photographier la scène, en lumière ambiante, avec un minuscule appareil étincelant sur lequel le jeune homme put lire « Fuji F 11 »
- « Comment, mon bon maître, n’êtes vous pas tombé dans le Cernon le jour où vous trouvâtes que Bobby n’était pas infaillible, n’avez-vous pas été aussitôt emporté par les flots, ne décidâtes-vous pas de renoncer à la photographie lorsque surgit le numérique et comment, enfin, se fait-il que vous puissiez vous passer de flash ? » s’exclama notre larzacien.
- Si fait, tel un autre Moïse, j’ai bien été emporté par les eaux, répondit l’autre avec le sourire qu’il avait pour visiter ses plantations quand le cannabis venait bien, mais, en ce qui concerne le numérique, il faut vivre avec son temps, bon sang ! et ce farceur de CMG n’avait finalement pas entièrement tort, cet APN en témoigne, qui shoote à 800 iso sans bruit! Pour le reste, tout s’est bien passé comme tu viens de le dire, mais on ne meurt pas toujours de ces accidents-là : L’hypothermie m’a maintenu en vie jusqu’à ce qu’on me retrouve, dix jours après ma chute et nos bons médecins de Millau ont fait le reste. Tu étais déjà parti pour l’Amérique lorsqu’ils m’ont laissé sortir et je me suis lancé aussitôt à ta recherche. A Washington, j’ai retrouvé facilement Lizzie et j’ai appris qu’elle était rentrée en toute hâte dans son pays où son père était convaincu de trahison et menacé d’être exécuté. Quelle ne fut pas ma surprise, lorsqu’elle me montra une photo de lui jeune, en reconnaissant au premier coup d’œil, ce farceur de Johnny ici présent_ et il désignait l’inconnu qui se tenait derrière Lizzie_ ce Johnny que j’avais caché comme déserteur, il y a seize ans, mais que je savais incapable de trahir son pays ! J’ai arraché une audience au gouverneur de l’état, que je connais bien parce qu’il a une maison de campagne au pays des « fromages qui puent » comme il dit affectueusement, et j’ai réussi à le persuader de l’innocence de Johnny, d’autant plus facilement que le véritable coupable vient d’être démasqué !
- Mais alors, balbutia Candide, ce père dont vous m’avez tant de fois parlé et avec tant d’émotion, cet amant de ma mère, la douce et belle Hildegarde…
- C’est bien moi, mon petit ! » lança l’homme qui fondit en larmes et entreprit, lui aussi, de couvrir Candide de baisers «… et Lizzie est ta demi-sœur que j’ai eue de ma pauvre Monia, une Black Panther rencontrée lors des grandes manifs contre le Viêt Nam et que j’ai du quitter pour partir en Europe afin de ne pas participer à cette sale guerre !
Lizzie s’adressa à nouveau à Candide, d’un ton solennel qu’il ne lui connaissait pas :
Candide, mon frère de souffrance, comme je vous ai un jour appelé, avant de découvrir que vous étiez mon demi-frère, je ne veux voir désormais en vous que mon frère en Jésus Christ . puisque la Providence a voulu nous réunir, remercions le Seigneur et demandons-lui d’élever nos cœurs et de purifier nos sentiments : Ce que vous avez pris pour l’amour d’une femme n’était que le reflet de l’amour pour le Créateur qu’il nous faut célébrer. Pour moi, j’ai vu tant de souffrances que j’ai décidé de répondre à Son appel et de continuer à secourir mes frères en tant que religieuse. J’ai choisi un ordre français des plus austères et j’y prierai pour vous.
C’en était trop pour Candide qui, dans l’instant, s’était découvert un père et une demi-sœur, avait retrouvé son père spirituel, mais aussi perdu une maîtresse, et il choisit la solution la plus raisonnable en s’évanouissant à nouveau. Tous se portèrent à son secours si bien que personne n’entendit ce mécréant de Bob grommeler : « Comme si, quand on n’est pas laide, on avait droit d’épouser Dieu ! » mais, dominant la scène, dans l’ombre qui, déjà , descendait, un ange était là , attendant l’âme.
Les problèmes de connexion de Jean-Louis n'étant pas encore résolus, il m'a chargé de vous donner le très attendu 15ème chapitre. 
Le voici donc ! Bonne lecture à tous.
Chapitre quinzième
Lizzie tint parole et entra, en grandes pompes, dans l’ordre des Carmélites déchaussées. Candide eut l’autorisation de la visiter, mais il cessa bientôt de le faire tant ces visites l’attristaient et tant il comprenait qu’ils étaient à présent différents, séparés par le mystère de la Foi. Martin les avait suivis en France ; il travailla un temps pour « Traqueur de Dîmage » qui lui dut quelques titres mémorables tels que « Le mystère des chambres jaunes », « Les Nikoneries de l’année » ou «Ecrouons les Takumar à vis » mais CGM dut tenir compte des lettres de lecteurs, de plus en plus nombreux à réclamer des titres « clairs et explicites » et il fut remercié. Nanor, bien qu’estimant profondément Martin, n’avait osé intercéder pour lui, se rappelant quelle douloureuse épreuve lui avait value un titre mal interprété.
Sylphide Dehairpé, aussi bonne qu’elle était belle, fit alors des ouvertures au vieil homme pour un poste de correcteur consacré au seul accord des participes passés des pronominaux qui terrorisait ses rédacteurs, mais il refusa dignement cette sinécure pour devenir l’ un des honorables correspondants les plus estimés du « Canard déchaîné » et, sauf aux réunions de rédaction, se montra presque sobre, ne buvant plus que de vieux Bordeaux, Cacambo, resté en Amérique, vint souvent les visiter et faire provision de fromages non pasteurisés dont il raffolait et qu’il consommait sucrés, selon une vieille recette africaine. Johnny s’installa au Larzac chez Bob : tous deux, visités fréquemment par CMG, rejouaient aux échecs les parties de Bobby et vieillissaient lentement en se rappelant, nostalgiques, les manifs de leurs vingt ans, et ils pleuraient parfois comme des veaux en évoquant Hildegarde.
Une autre souffrance rongeait Bob : il voyait, consterné, son Candide s’éloigner de son idéal positiviste et révolutionnaire et trahir la physique pour la métaphysique : C’est que le jeune homme, fasciné par la conversion de Lizzie, tâchait de la rejoindre spirituellement, mais la Foi tardait à venir ! Il avait pourtant quitté, au grand dam de son maître, les pensées de Pierre Dac pour celles de Pascal, avant de débiter, les rotules à terre, tous les Ave Maria, tous les Pater noster, tout cela en vain ! Toujours revenaient le hanter des images effroyables du Musée de l’Holocauste qui lui interdisaient de croire à un Dieu bon et tout-puissant régnant sur le monde. Une inflexible loi d’homme lui montrait celui-ci soumis à une tension continue entre l’intensité de souffrance que réservait la Vie, d’une part, son pouvoir de résistance au Mal physique et moral, de l’autre. Aux grands maux, les grands remèdes : il entreprit de guérir sa crise de Foi par un régime associé de penseurs spiritualistes et de Pères de l’ Eglise : Bossuet ne lui servit guère, qui voyait en l’homme un Bourdaloue pour l’homme, mais Theillard de Chardin le séduisit, qui réconciliait l’action humaine et les desseins providentiels. Il passait des jours entiers à méditer en silence « Le monde divin » jusqu’à ce que Bob vînt l’en distraire :
- Vois-tu, Candide, malgré ce que tu peux penser, tout baigne, car, si la guerre du Viêt-Nam n’avait pas eu lieu, poussant Johnny à visiter l’Europe, si je ne m’étais trouvé mal et n’avais chu dans le Cernon en découvrant que le génial Bobby n’était pas infaillible, si le pasteur ne t’avait offert de partir pour l’Amérique, si je n’avais, finalement admis que ce farceur de CMG pût avoir raison avec son numérique, si je ne m’étais lancé à ta recherche, si je n’avais été assez heureux pour sauver Johnny de la chaise électrique, nous ne serions point tous réunis ici, en train de manger des saucissons sous la cendre et de fumer des joints.
- Cela est bien dit, répondit Candide, mais il faut cultiver notre Chardin !
Fin

Le voici donc ! Bonne lecture à tous.

Chapitre quinzième
Lizzie tint parole et entra, en grandes pompes, dans l’ordre des Carmélites déchaussées. Candide eut l’autorisation de la visiter, mais il cessa bientôt de le faire tant ces visites l’attristaient et tant il comprenait qu’ils étaient à présent différents, séparés par le mystère de la Foi. Martin les avait suivis en France ; il travailla un temps pour « Traqueur de Dîmage » qui lui dut quelques titres mémorables tels que « Le mystère des chambres jaunes », « Les Nikoneries de l’année » ou «Ecrouons les Takumar à vis » mais CGM dut tenir compte des lettres de lecteurs, de plus en plus nombreux à réclamer des titres « clairs et explicites » et il fut remercié. Nanor, bien qu’estimant profondément Martin, n’avait osé intercéder pour lui, se rappelant quelle douloureuse épreuve lui avait value un titre mal interprété.
Sylphide Dehairpé, aussi bonne qu’elle était belle, fit alors des ouvertures au vieil homme pour un poste de correcteur consacré au seul accord des participes passés des pronominaux qui terrorisait ses rédacteurs, mais il refusa dignement cette sinécure pour devenir l’ un des honorables correspondants les plus estimés du « Canard déchaîné » et, sauf aux réunions de rédaction, se montra presque sobre, ne buvant plus que de vieux Bordeaux, Cacambo, resté en Amérique, vint souvent les visiter et faire provision de fromages non pasteurisés dont il raffolait et qu’il consommait sucrés, selon une vieille recette africaine. Johnny s’installa au Larzac chez Bob : tous deux, visités fréquemment par CMG, rejouaient aux échecs les parties de Bobby et vieillissaient lentement en se rappelant, nostalgiques, les manifs de leurs vingt ans, et ils pleuraient parfois comme des veaux en évoquant Hildegarde.
Une autre souffrance rongeait Bob : il voyait, consterné, son Candide s’éloigner de son idéal positiviste et révolutionnaire et trahir la physique pour la métaphysique : C’est que le jeune homme, fasciné par la conversion de Lizzie, tâchait de la rejoindre spirituellement, mais la Foi tardait à venir ! Il avait pourtant quitté, au grand dam de son maître, les pensées de Pierre Dac pour celles de Pascal, avant de débiter, les rotules à terre, tous les Ave Maria, tous les Pater noster, tout cela en vain ! Toujours revenaient le hanter des images effroyables du Musée de l’Holocauste qui lui interdisaient de croire à un Dieu bon et tout-puissant régnant sur le monde. Une inflexible loi d’homme lui montrait celui-ci soumis à une tension continue entre l’intensité de souffrance que réservait la Vie, d’une part, son pouvoir de résistance au Mal physique et moral, de l’autre. Aux grands maux, les grands remèdes : il entreprit de guérir sa crise de Foi par un régime associé de penseurs spiritualistes et de Pères de l’ Eglise : Bossuet ne lui servit guère, qui voyait en l’homme un Bourdaloue pour l’homme, mais Theillard de Chardin le séduisit, qui réconciliait l’action humaine et les desseins providentiels. Il passait des jours entiers à méditer en silence « Le monde divin » jusqu’à ce que Bob vînt l’en distraire :
- Vois-tu, Candide, malgré ce que tu peux penser, tout baigne, car, si la guerre du Viêt-Nam n’avait pas eu lieu, poussant Johnny à visiter l’Europe, si je ne m’étais trouvé mal et n’avais chu dans le Cernon en découvrant que le génial Bobby n’était pas infaillible, si le pasteur ne t’avait offert de partir pour l’Amérique, si je n’avais, finalement admis que ce farceur de CMG pût avoir raison avec son numérique, si je ne m’étais lancé à ta recherche, si je n’avais été assez heureux pour sauver Johnny de la chaise électrique, nous ne serions point tous réunis ici, en train de manger des saucissons sous la cendre et de fumer des joints.
- Cela est bien dit, répondit Candide, mais il faut cultiver notre Chardin !
Fin
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Bertrand T - Messages : 2146
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La fin est triste, mais les jeux de mots infâmes à souhait
On siffle l'auteur qui nous démange et nous amuse : Hué, gale et rit !
(Oui, j'ai bien aimé la "loi d'homme"
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Dernière édition par Bertrand T le Jeu 04 Sep 2008 22:14, édité 1 fois.
CLE, Hexar RF de 12 à 90 mm • Alpha, Dynax de 8 à 500 mm… et d'autres systèmes
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