
je suis actuellement photographe accrédité aux championnats du monde de cyclisme sur route à Mendrisio (yessss!



Les badges (plastifiés) ont des codes barre avec une photo de notre trombinette prise sur place par webcam dans les bureaux d'accréditation. Tout est informatisé, tous les accrédités sont sur listing avec leurs spécialité. Rien que pour la délivrance du badge, il y a une salle spécialement consacré à cela (dans un hotel 3 étoiles) avec du personnel et de nombreux ordinateurs. On nous donne ensuite un paquet cadeau avec quelques produits régionaux et autres joyeusetés. La personne qui a répondu favorablement à ma demande, via une relation haut placée, est le chef de presse.
La sécurité pour l'accès des photographes accrédités est encadré par l'armée


Il y a le jaune, le rouge(pour moi) et les verts qui sont les prioritaires absolus. La consigne de la chasuble, qui est en sorte une espèce de dossard comme on pouvait voir dans les anciens marathons, est de 20 à 30€. La chasuble verte (le haut de la hiérarchie) à la consigne la plus élevée

La demande d'accréditation pour un mondial délivrée par l'UCI, une fois acceptée, est enregistrée dans une base de donnée valable plusieurs années, ce qui rend automatique ou du moins extrêmement facile une prochaine accréditation dans un championnat du monde route UCI
Il faut aussi un macaron autocollant marqué P pour le véhicule afin d'accéder au parking presse, qui lui est distant déjà de 1km du parcours! Comme j'ai eu mon accréditation en retard, il n'y avait plus de macaron mais les policiers suisses, bon princes, voyant déjà mon badge et les autocollants presses sur ma voiture, m'on escorté en moto jusqu'au parking
Le transfert du parking presse/salle de presse et du parcours du mondial se fait en jeep conduit par des militaires (je vous rassure, je ne suis pas en Irak!)
Nous sommes sans cesse controlés, bippés, bousculés, inspectés, questionnés, dévisagés.
Avec le festival de Cannes, je n'ai jamais vu autant de photographes de ma vie et avec autant de matèriel; démentiel! Mon 300 SSM fait pale figure face aux 400/2,8 et autres 600 canon/nikon montés sur monopodes. Il faudrait venir avec un 800mm pour leur montrer qui a la plus grosse, peu importe le résultat, il faut au moins ça pour attirer les regards blasés des professionnels de photos sportives.
C'est un monde que je n'apprécie pas trop (voire pas du tout) car on rentre là dans la photo industrielle, dans un mouvement de masse photographique qui fait obstruction à ma liberté artistique et à l'ambiance chaleureuse et familiale des courses internationales que je cotoie d'habitude. On sent vraiment le professionnalisme à plein nez, les gars qui ne sont pas ici pour rigoler ou faire un bon repas entre copain le soir mais pour shooter plein gaz quitte à écraser le photographe d'à coté. Je ne me sens pas très à l'aise dans ce monde un peu déshumanisé, robotisé; mais c'est une expèrience à vivre.
Dans l'immense salle de presse avec les bornes ADSL, il faut pointer son code barre à l'entrée mais aussi à la sortie sous le regard grave et sèrieux d'un militaire

Pourtant il n'y a rien à voler à part des frigos avec de l'eau minérale et des distributeurs d'expresso..
voici Ă quoi ressemble un petit bout de l'immense salle de presse (j'en reprendrai une autre avec mon grand angle)

voici un bout du podium de hier soir, avec les photographes aglutinés comme des mouches !

J'ai vu au moins un photographe avec du matèriel sony mais ce n'est encore qu'anecdotique.