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1/On te connais peu ,malgré un album de qualité, peux tu te présenter?
- Georges Philippot, né il y a 67 ans à Saintes, professeur de Mathématiques en retraite, demeurant dans sa Charente-Maritime profonde et chère, marié, père de trois enfants (ma fille unique et préférée est aussi sur le forum, elle fait des auto-portraits à succès ), grand-père d'un petit grand (7 ans) Hugolin, qui aura bientôt un suivant, et à qui vous devez mon pseudo : papou.
Amateur, avec ma femme, de voyages (trop rares) et de grands espaces (trop chers). Sa spécialité est le montage vidéo (avec Pinnacle Studio), je suis plutôt photo, mais nous concilions : c'est ça les vieux couples !
J'ai découvert le forum par hasard à l'été 2012, et je m'y suis trouvé très bien : je m'y connecte en toute occasion, et plusieurs fois par jour, quand mes activités me le permettent ... c'est une addiction, docteur ? Mais j'en fais de la publicité sans aucune arrière pensée : c'est chronophage, mais inoffensif et c'est tellement bon !
2/Venons en à ta photo d'une précision toute mathématique , peux tu nous en décrire la genèse?(difficulté par exemple)
- Je suis percé à jour ! Il est vrai que j’ai toujours été sensible à l’esthétique géométrique, aux belles courbes, à leurs intersections, leurs tangences, leurs … . Et ma formation secondaire m’a conduit à pratiquer le « dessin industriel » (sic) pendant cinq ans. Encore jeune professeur, mes salles de classe de lycée et la salle d’informatique étaient décorées d’images de courbes et de familles de courbes produites à la table traçante : cela plaisait, et peut-être des vocations sont-elles nées de ces contemplations. C’est dire que toutes les photos d’architecture moderne m’attirent l’œil, et que je me régale ici sur (entre autres) le fil dédié aux escaliers et celui des ponts. Nous y voilà presque … car j’aime aussi les couchers de soleil !
Ayant découvert sur le forum l’existence de cette petite merveille qu’est The Photographer’s Ephemeris, ayant à quelques minutes en voiture de chez moi des ponts modernes (ou moins) dont j’apprécie les courbes et connais un peu les environs, j’ai donc parsemé mon agenda de lieux et d’heures où des conjonctions intéressantes se produiraient. Il ne restait plus – croyais-je – qu’à observer les prévisions météorologiques. En allant à Rochefort ce soir-là, le couchant promettait d’être magnifique, j’étais sûr de mon affaire. Et sur place … j’ai découvert entre moi et mon sujet la ligne électrique moyenne tension qui tue, avec ses câbles et ses pylônes béton . Heureusement, aucun canal (on est dans le marais dive gauche de la Charente), et nulle culture encore, ne m’empêchait de me déplacer suffisamment pour cadrer proprement. Après quelques instants de désappointement, j’ai décidé de tenter l’intégration de la ligne en « éjectant » les supports du cadre. Le reste, c’est sans doute l’œil du prof de Maths qui m’a fait trouver le bon endroit et déclencher au bon moment, car avec le 77 et le Tamron 70-300, n’étant pas (encore) parkinsonien, il n’y avait pas de grosse difficulté technique, même à main levée. LightRoom 5 m’a permis de peaufiner le cadrage et le traitement, assez inconsciemment, et là encore c’est la fréquentation addictive du forum qui a guidé ma main sur la souris.
J’ai alors eu envie (ce qui est assez rare, donc peut-être significatif) de poster sur le forum. Et en te répondant, je pense que le fait que cette image ait plu ressort peut-être du même goût pour son côté graphique que celui de mes élèves devant les dessins de la table traçante. Peut-être même imaginaient-ils le soleil ?
3/Comment as tu connu Alpha DXD, et quel est ton parcours photographique?Comment c'est passé le passage au numérique?
- J’ai commencé, comme beaucoup de mon âge, vers 13 ans, avec un Kodak Starlet, format carré (je crois que c’était un film 35 mm, mais le photographe tirait des 6x6 cm), monovitesse avec deux ouvertures possibles. Cela a eu le mérite de m’aider ensuite en optique géométrique. Mais sans AlphaDxD ni exemple à suivre, je n’ai pas bien démarré en photographie ! Et la photo est restée souvenir familial, comprise dans le budget vacances ! Vers 18 ans j’ai pu acheter un 35 mm (Braun Paxette) pas mal du tout … comparativement au Starlet. J’ai commencé à photographier « autre chose », pour le plaisir de faire des photos. Cinq ans plus tard, par ma femme et ses camarades de promo, j’ai découvert à la fois le reflex (l’Asahi Pentax tenait la corde à l’époque), le développement et le tirage N&B. Un de nos premiers achats de jeunes mariés a donc été le SRT 101 avec le 1,4 – 58 mm qui traîne encore en deuil (je ne l’ai plus) dans ma signature, complété ensuite par un 28 mm, et même le soufflet macro.
Expatriation, voyages, diapos, enfants, N&B développé at home. Il est même venu un 6x6 Yashica Mat double objectif avec dépoli de visée reflex sur le dessus, une bonne occasion, et nous avons fait de grands tirages de photos des enfants et de paysages. On s’est éclatés en photo.
Retour en France, engagement municipal en plus du travail : la photo est passée … à l’arrière-plan. Il est venu deux autres reflex argentiques Minolta, mais mes rapports avec les appareils de la marque se sont trouvés plus fréquents avec les photocopieurs qu’avec les appareils photo. Il y avait aussi la « concurrence » de la caméra Super 8, puis du camescope VHS, si gratifiants pour filmer les enfants. Il y avait enfin l’informatique qui me prenait professionnellement beaucoup de temps (et qui me le rend bien maintenant). Mais je n’ai pas progressé en photo, j’ai même fortement régressé.
C’est par la reprographie que j’ai appris le rachat de Minolta par Konica. Un choc quand même, d’autant que je venais de passer au numérique avec le Dimage A200, dont le circuit de stabilisateur est mort prématurément après d’une overdose de condensation en sortant d’une piscine d’hiver où j’avais filmé mon petit-fils en bébé-nageur. Donc un passage au numérique un peu … humide ! Mais ce A200 était vraiment très bien, et (enfin) vidéo et photo commençaient à converger. Les reflex ne faisant toujours pas de vidéo, le suivant a donc été aussi un bridge, mais chez Canon : le SX1 IS. Une très bonne expérience pour apprendre à découvrir les pétouilles sur le capteur sans pouvoir les nettoyer (bloc zoom + capteur) et le désespoir de ma vidéaste chérie, les contemplant à longueur de séquence sans rien pouvoir y faire !
Le capteur restant un petit capteur sur un bridge, plus accessible et finalement pas plus exposé sur un reflex, ces derniers s’ouvrant à la vidéo, ayant gardé quelques cailloux en monture A, je suis revenu à la maison, chez Sony, avec le A55, et dernièrement le 77. A part une misère sous garantie sur l’obturateur trop sollicité du 55, c’est la sérénité. Je refais de la photo amateur.
D’autant que, par le plus grand des « hasards » glouglouesques j’ai découvert ce forum, que j’ai parcouru en long et large comme invité pendant quelques mois. J’ai vite acquis un bavoir pour protéger mon clavier, l’art et la manière de réinstaller mes yeux dans leurs orbites après pédonculation (façon « loup de Tex Avery »), et le réflexe de mettre ma main devant ma bouche (aussi) quand je pouffe de rire, pour ne pas consteller l’écran. Et je me suis inscrit. Et à vue de nez, en dehors de toute autre activité photo, je dois passer en moyenne une heure par jour, en plein bonheur, dans ce Babel de technique, d’art pictural (où je suis inculte), et de franche rigolade. Alors ne me demande pas quels sont mes photographes de référence : directement ou par procuration, ils sont tous là, de A (le Papy du Gard) à Z (le Dragon du Plessis terrassé par l’Archange du Mont) en passant par toi et tous les autres
4/J'ai vu que les paysages , les animaux, et même les nature mortes t'interressent,as tu d'autres domaines qu'il te plairait d'explorer?
- Je suis très éclectique, et peu enclin à rester longtemps dans un seul domaine. Mais certains, comme le portrait posé par exemple, ou plus généralement la photographie de nos congénères, m’ont toujours fait un peu peur : je ne suis pas à l’aise, et mes sujets non plus du coup. Je serais donc plutôt porté vers la photo volée, impromptue, d’une victime familiale ou amicale a priori consentante. Mais je pense essayer prochainement de me faire violence, après un entraînement sérieux, à l’occasion de la venue au monde du deuxième petit-enfant.
Par contre, j’ai un début d’équipement pour cela avec le Tamron 2.8 90 M, je vais donc à coup sûr (re)tenter la macro, comme au temps du SRT101 + soufflet + 1.4 / 58.
Il y a un domaine qui me tenterait énormément, mais qui est extrêmement réglementé, onéreux, et encore balbutiant : la photo de paysage à « basse altitude ». Les drônes pré-équipés, les cerfs-volants, ou, plus bas, les longues perches, ne permettent pas à ma connaissance d’embarquer et commander nos APS-C. Mais ceux qui fréquentent le relief ou les constructions dominants connaissent ces points de vue nouveaux et intéressants qui me séduisent toujours.
5/Merci pour tes réponses, et content de te connaître un peu mieux.Je te laisse le mot de la fin , à toi la conclusion.
- Alors je mettrai en conclusion les remerciements par lesquels j’aurais dû commencer.
Les premiers seront pour toi et ta pertinente sélection . Sérieusement, ça surprend mais ça fait très plaisir.
Merci aussi à tous ces membres du forum qui apportent, qui sa grosse pierre, qui son petit caillou, pour faire cet ensemble que j’ai qualifié quelque part d’INDISPENSABLE. J’essaie de vaincre ma réserve naturelle pour faire ma part, dans quelques secteurs où je me sens à peu près à la hauteur, où j’ai une expérience qui peut être utile. De même je ne manque jamais une occasion de diffuser cette excellente adresse au hasard de mes rencontres. Ce forum est un parfait exemple de l’œuvre commune et bénéfique que permettent le traitement de l’information et les moyens télématiques modernes d’échange.
Le mot de la fin, je le laisserai à un portraitiste, Richard Avedon. Comme dit plus haut, le portrait me fait encore un peu peur. Mais la réflexion d’Avedon reste à mon avis pertinente dans tous les domaines de la photographie. Et elle conforte la position de ceux qui, comme moi, pensent qu’une photo est rarement achevée après le déclenchement : elle appelle un traitement pour traduire la vérité du photographe.
Toutes les photos sont exactes. Aucune d'elles n'est la vérité.
Bravo,encore, pour ta photo, faite au télé ce qui n'est pas si courant en paysage.Et bonne semaine à Tous.