Houlà, faudrait écrire un bouquin entier pour te répondre précisément
yvesg83 a écrit :Du temps de l'argentique on n'avait pas tous ces problèmes là

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Ben si, en argentique déjà... on peut dire que le négatif original, avec ensuite un ou plusieurs passages personnalisés sous l'agrandisseur pour tirages maison, c'est l'équivalent du raw. Et le jpeg fabriqué par le boitier, c'est un tirage standard fait de façon automatique par la tireuse de la boutique photo du quartier, en oubliant ensuite le négatif dans la pochette qu'on ne sait même plus si on l'a gardée et où on l'a rangée..
Le raw, ce n'est même pas encore une photo, c'est la valeur individuelle de chacun des photosites du capteur, avant dématriçage (donc conversion de ces valeurs purement "noir/blanc" (luminance) en couleur).
Si tu le développes avec un bon logiciel sur ordi, tu en tireras une bien meilleure qualité que ce que peut faire en quelques dixièmes de seconde avec sa capacité de traitement limitée ton boitier quand il en tire son jpeg.
Le craw est un raw après passage dans un logiciel de compression pur (tu en restes au stade données brutes du capteur avant dématriçage) pour gagner un peu de poids. Cette compression ne cause presque pas de perte sur les images réelles (il faut des séquences fabriquées "pour" pour mettre en évidence les toutes petites failles de cette compression). Bref, sauf peut-être très haute exigence sans aucun risque sur le résultat final, on utilise le craw sans réserve (d'ailleurs il me semble que sur des boitiers plus récents, les raws sont en fait des craws).
Le jpeg est nettement en dessous du raw, car outre un développement "auto" et avec des moyens forcéments limités dans le boitier juste après la prise de vue et avant enregistrement sur la carte, par conception un jpeg est un format compressé, avec pertes de qualité (pour comprimer le fichier, on élimine des infos de l'image qu'on ne sait plus reconstruire après, ce qui crée en plus des artefacts, éléments à caractère artificiels dans l'image ). Le jpeg entrâne aussi des pertes successives à chaque fois qu'on ré-ouvre l'image pour un éventuel nouveau traitement (donc éviter tout post-traitement multiple sur un jpeg... si on veut vraiment le retoucher, tout faire en une fois).
Les différents niveaux de jpeg correspondent à des compressions de plus en plus fortes, donc avec des pertes de détails et création d'artefacts croissants.
Maintenant, à l'inverse, un jpeg boitier sera satisfaisant pour des photos sans piège particulier (balance des blancs classique sans lumières difficiles, dynamique de la scène ne dépassant pas celle du capteur, pas de hauts isos, pas trop de zones très claires ou très foncées dans l'image, etc...). Un raw traité sur ordi par un logiciel de développement plus puissant (même avec des réglages auto) sera presque toujours mieux qu'un jpeg fabriqué par le boitier, mais si c'est pour visionner sur écran, poster sur le web, faire des petits tirages (10x15), un jpeg, même pas forcément Xfine, fera en général l'affaire, voire sera plus flatteur que ce qu'on tirera du développement personalisé d'un raw ou craw.
Par contre si le contenu de la photo est plus piégeux, ou si haut iso, forte dynamique, etc... ou pour des tirages un peu ambitieux, ou besoin de post-traitements multiples, partir d'un raw avec ses réglages de développement, post-traiter en format Tiff (sans compression destructive) et ne sortir en jpeg une fois tout cela fait, donnera des résultats très supérieurs.
De même, comme les négatifs originaux en argentique, c'est le raw qu'il faut archiver (non seulement le tiff intermédiaire est bien plus gros, ce n'est qu'un format de transition pour le post-traitement, mais en repartant du raw, tu pourras modifier tes paramètres de développement et/ou profiter des progrès des logiciels de développement des raws (en haut iso, bruit, par exemple).
Le jpeg+raw (ou +craw) a plusieurs utilités: pour donner des jpeg dès la fin de la prise de vue (cérémonie, soirée..) à des gens qui te tendent leur clé usb en ne comprenant pas ce que signifie délai pour traiter les raws (voire te répondent "ah, tu fais encore de l'argentique!"

); à condition d'être sur qu'ils les regarderont sur leur téléphone portable ou sur facebook (cas très fréquents aujourd'hui

, ou feront un tirage 10x15 seulement). Pour garder sans y passer de temps tes propres "photos souvenirs" (pas péjoratif), en ne passant au développement raw + post-traitement que les meilleures photos, celles auxquelles tu tiens le plus ou que tu décides de soigner ou tirer en grand format. Et pour te sécuriser au début quand tu ne maitrises pas encore le développement raw et veux avoir à la fois une référence de comparaison et une solution de secours... Ceci dit, pour ma part, j'utilise toujours le jpeg le plus "fine" possible (quoique le "standard" si c'est seulement pour le web et les téléphones portables, c'est peut-être suffisant. Mais jamais essayé).
Bon, je n'ai certainement pas tout abordé, oublié certaines choses, mais cela te donne déjà une première idée, et je laisse les autres compléter (ou corriger).
SRT101, 9xi, D7, D9, Z3, NEX 5N (+viseur), D5D, Alpha 700, Alpha 900 et pas mal de cailloux qui se montent dessus.
Viseur optique... what else?
Passer pour un idiot aux yeux d'un imbécile est une volupté de fin gourmet