Messagepar ear_78 » Sam 25 Fév 2006 10:02
L'accentuation permet de tricher sur la netteté en donnant une impression de contraste accentué. Mais cela se fait au détriment de l'information contenue dans l'image, à savoir les pixels ! L'accentuation détruit des détails...
Donc, quand tu fais un 10x15 à partir de ton fichier de six millions de pixels tu te retrouves avec une bouillie pas toujours digérable par la tireuse ! Une accentuation modérée permet d'accentuer le contraste et donc les séparations entre les zones de l'image. Le résultat est flatteur à l'oeil...
Inversement quand tu agrandis, tu as besoin de TOUTE l'information pour avoir une impression de netteté générale ! Que va-t-il se passer si tu accentues de la même façon et que tu tires en 30x45 ? Tu vas crééer des zones de contraste accrue et cela va se traduire par une destruction des pixels adjacents et on va commencer à voir des liserés désagréables aux frontières des zones fortement contrastées comme la courbe d'un visage, le pourour d'une maison sur un fond de verdure, etc, etc. Il existe des techniques d'accentuation sous Photoshop pour obtenir des liserés blancs plutôt que noir pour minimiser les effets visuels de l'accentuation mais c'est à faire si on ne peut pas faire autrement...
Il faut bien comprendre que l'accentuation ne peut pas sauver une photo manquant un poil de netteté... Tout au plus, on aura une vision plus flatteuse de la scène mais à condition de ne pas trop agrandir !
Les capteurs de 10 et 12 millions de pixels donnent des résultats encore plus troublants pour le photographe qui n'est pas conscient du problème... Là l'accentuation légère, il faut l'appliquer jusqu'au 13x18 ou au 20x30 même car avec la quantité d'informations, on a l'impression d'une image molle... Par contre en A3, voir en 50x75, l'image restitue tous les détails !
La bonne taille de tirage est donc toujours un compromis entre la quantité de pixels de départ, la scène représentée et notre oeil ! Une macro est souvent un ensemble de dégradés doux avec de grands aplats et finalement peu d'informations distinctes... Là, l'accentuation n'est pas nécessaire et va atteindre de grandes tailles de tirages avec seulement 6 millions de pixels (à condition d'avoir le sujet principal TOTALEMENT net !). Inversement, un paysage au grand angle avec une prairie fleurie à l'avant-plan est une bouillie de pixels tous différents les uns des autres. On sera forcément limité pour l'agrandissement sinon on va avoir une sensation de 'flou' général... L'accentuation, modérée, va par exemple supprimer des détails dans les brins d'herbe mais elle soulignera des fleurs qui se détachent de cette masse par l'augmentation du contraste... On aura alors, jusqu'à une certaine taille de tirage, une impression visuelle de netteté. Et dès qu'on agrandit de trop, on verra les artefacts générés par l'accentuation (notament les liserés) et les pertes de détails...
En plus il faut savoir que les tireuses des laboratoires interpolent dès que le fichier ne permet pas une sortie à la taille voulue... Les tireuses travaillant en 254 DPI à partir du 20x30. Et après l'interpolation, elles passent un coup d'accentuation... Si en plus tu as accentué avant !
En aparté, à la maison, c'est encore plus compliqué avec nos imprimantes... Car ce qui compte c'est la fameuse linéature ! Il y a un article remarquable (pour une fois !) à ce sujet de Remy dans le dernier CI où il explique pourquoi sur le traceur Epson il obtient le maximum sur ses 50x75 avec 180 DPI de résolution... C'est pour cela qu'une capacité théorique trop importante de l'imprimante ne sert à rien... Déjà il faut diviser le chiffre par C, M, J et N... Donc une imprimante à 1440 DPI n'a en réalité qu'une résolution de 360 DPI par couleur ! Et la moitié de cette valeur donne la bonne linéature... Avec les Canon, c'est plus emmerdant car on ne peut pas descendre aussi bas pour la résolution du fait de cette valeur de linéature et il faut être plus proche de 220 DPI. J'ai eu deux Epson et j'en suis à ma deuxième Canon et c'est ce que j'ai constaté hélas.