Petite "plongée" photo au Miocène marin - Nex 5N
Publié : Jeu 23 Jan 2014 21:44
Voilà une petite sélection de spécimens, pour satisfaire votre curiosité...
Quelques mâchoires d'actuels Carcharhinidae, attention ça coupe ! Une des plus grandes familles de requins (12 genres pour 52 espèces), dont certaines se ressemblent beaucoup. L'hybridation possible entre deux espèces actuelles proches vient d'ailleurs d'être constatée chez deux espèces de Carcharhinidae avec la reproduction croisée entre le requin bordé commun et le requin bordé australien. Ce comportement inédit semblerait accroître les chances de survie d'une espèce donnée en augmentant son aire de répartition. D'autres espèces de différents ordres et familles ont également la faculté de se reproduire par parthénogénèse ! Le phénomène de parthénogénèse, observé par exemple chez les requins marteaux ou chez le requin zèbre, permet à une femelle d'assurer la reproduction face à la raréfaction ou l'absence de mâles, au prix, toutefois, d'un affaiblissement génétique. Ces phénomènes traduisent peut-être des comportements d'adaptation face aux menaces que l'homme fait peser partout sur les requins, liées au réchauffement climatique et à la surpêche. La famille des Carcharhinidae compte dans ses rangs deux des trois grands prédateurs considérés comme les plus dangereux pour l'homme, le requin tigre et le requin bouledogue. Le 3ème étant le grand requin blanc, appartenant à la famille des Lamnidae. Je les comprends, je ferais comme eux à leur place
On peut voir, ci-dessus, les dents en formation dans le tissu matriciel gingival, elles sont constamment renouvelées, d'abord molles, elles se minéralisent progressivement tandis qu'elles se redressent à l'intérieur de la mâchoire pour devenir fonctionnelles, avant de tomber et d'être à leur tour remplacées par la rangée suivante. Cela permet au requin de maintenir de façon optimale ses capacités de prédation. Cette aptitude figure parmi un éventail impressionnant de caractéristiques physiques et physiologiques : le requin possède en effet 6 sens, dont la capacité de "goûter" et d'analyser l'eau, de connaître ainsi sa température et ses propriétés chimiques, il peut détecter les moindres vibrations autour de lui, capter les ondes électromagnétiques à très grande distance, évaluer la profondeur où il se situe par rapport aux informations concernant la pression que ses récepteurs sensoriels lui transmettent, et même s'orienter par rapport au champ magnétique terrestre lors de migrations. Les requins sont morphologiquement des prédateurs parfaits, mais ils sont donc aussi truffés de capteurs sensoriels (ligne latérale, ampoules de Lorenzini) leur permettant une lecture très précise de leur environnement et ne laissant que peu de chance à leurs proies. Après 420 millions d'années d'évolution, Les requins sont également des prédateurs très diversifiés, Leur morphologie, leurs aptitudes physiques et le type de proies dont ils s'alimentent peuvent varier considérablement selon la niche écologique qu'ils occupent. Bien souvent situés au sommet de la chaîne alimentaire, ils régulent les populations des niveaux trophiques inférieurs et constituent un maillon indispensable à l'équilibre des écosystèmes marins.
Aujourd'hui, comme d'innombrables autres espèces terrestres et marines, un très grand nombre de requins sont menacés et certains sont déjà en voie d'extinction du fait de l'exploitation aberrante qui est faite du milieu naturel. L'écosystème étant interdépendant et interactif, et la disparition d'un grand nombre d'espèces entraînant souvent la disparition des autres, c'est bien notre propre tombe que nous sommes en train de creuser
Peut-être est-il encore temps de sauver les meubles ? Mais sans une véritable prise de conscience à l'échelle mondiale et un changement de cap radical concernant nos modes de vies consuméristes et productivistes où l'offre est censée créer la demande, l'affaire est sans doute pliée. Nos systèmes économiques aberrants sont basés sur la croissance, or la terre, elle, ne peut croître et les ressources qu'elle nous offre ne sont pas davantage inépuisables. Nous vivons les prémices de la 6ème extinction massive de la vie terrestre dont nous sommes responsables (plus particulièrement les décideurs et leurs porte-voix : les responsables politiques mondiaux, les banques et la finance internationale, industriels, médias) et nous avons d'ores et déjà dépassé le seuil critique de ses capacités de régénération alors même que la consommation et la population humaine mondiale ne cesse de progresser. Excusez-moi pour cette petite sortie de route par rapport au sujet initial (pas de politique ni de prosélytisme de ma part, juste un constat navré), mais tout est lié, et c'est plus fort que moi
Ci-dessus, on peut observer la symphyse de la mâchoire inférieure chez l'espèce Carcharhinus plumbeus, articulation semi-mobile cartilagineuse propre à chaque espèce, qui confère davantage de souplesse à la ganache des chondrichtyens
Dent antérieure de l'espèce Carcharias taurus présentée dans sa gangue de calcaire jaune, on remarquera les fines cuspides latérales parfaitement préservées de part et d'autre de la couronne, la cuspide principale
Une autre dans sa gangue de calcaire marneux, provenant d'une autre couche sédimentaire proche et datant de la même époque géologique. La couleur d'un fossile dépend des minéraux qui ont remplacé les matières organiques et minérales d'origine pendant le processus de diagénèse et de fossilisation. Un fossile pourra être de couleur rouge dans un milieu riche en oxyde de fer ou jaune s'il s'agit de soufre etc... Ce qui provoque une variété infinie de couleurs et de nuances !
Diverses dents de crocodiliens du Miocène, un niveau lacustre situé au dessus des couches marines du site, après un épisode de régression marine. Ces dents peuvent appartenir à 3 genres différents mais sont très difficiles à distinguer de façon isolée, sans un crâne, une mâchoire ou d'autres indices associés, la nomenclature reste donc ouverte : crocodilya
Une dent médiane de raie Myliobatis dont les sections unies forment un pavé dentaire, une dentition parfaitement efficace pour broyer leurs aliments : petits poissons benthiques, crustacés et invertébrés : annélides et mollusques
Les denticules dermiques ou écailles placoïdes ci-dessous recouvrent le corps des poissons cartilagineux, leur structure est identique à celles des dents, qui sont à l'origine des écailles modifiées au cours de l'évolution. Atout majeur en terme d'hydrodynamisme, de protection et de silence au royaume du... non, non, pas silencieux du tout
Quelques mâchoires d'actuels Carcharhinidae, attention ça coupe ! Une des plus grandes familles de requins (12 genres pour 52 espèces), dont certaines se ressemblent beaucoup. L'hybridation possible entre deux espèces actuelles proches vient d'ailleurs d'être constatée chez deux espèces de Carcharhinidae avec la reproduction croisée entre le requin bordé commun et le requin bordé australien. Ce comportement inédit semblerait accroître les chances de survie d'une espèce donnée en augmentant son aire de répartition. D'autres espèces de différents ordres et familles ont également la faculté de se reproduire par parthénogénèse ! Le phénomène de parthénogénèse, observé par exemple chez les requins marteaux ou chez le requin zèbre, permet à une femelle d'assurer la reproduction face à la raréfaction ou l'absence de mâles, au prix, toutefois, d'un affaiblissement génétique. Ces phénomènes traduisent peut-être des comportements d'adaptation face aux menaces que l'homme fait peser partout sur les requins, liées au réchauffement climatique et à la surpêche. La famille des Carcharhinidae compte dans ses rangs deux des trois grands prédateurs considérés comme les plus dangereux pour l'homme, le requin tigre et le requin bouledogue. Le 3ème étant le grand requin blanc, appartenant à la famille des Lamnidae. Je les comprends, je ferais comme eux à leur place

On peut voir, ci-dessus, les dents en formation dans le tissu matriciel gingival, elles sont constamment renouvelées, d'abord molles, elles se minéralisent progressivement tandis qu'elles se redressent à l'intérieur de la mâchoire pour devenir fonctionnelles, avant de tomber et d'être à leur tour remplacées par la rangée suivante. Cela permet au requin de maintenir de façon optimale ses capacités de prédation. Cette aptitude figure parmi un éventail impressionnant de caractéristiques physiques et physiologiques : le requin possède en effet 6 sens, dont la capacité de "goûter" et d'analyser l'eau, de connaître ainsi sa température et ses propriétés chimiques, il peut détecter les moindres vibrations autour de lui, capter les ondes électromagnétiques à très grande distance, évaluer la profondeur où il se situe par rapport aux informations concernant la pression que ses récepteurs sensoriels lui transmettent, et même s'orienter par rapport au champ magnétique terrestre lors de migrations. Les requins sont morphologiquement des prédateurs parfaits, mais ils sont donc aussi truffés de capteurs sensoriels (ligne latérale, ampoules de Lorenzini) leur permettant une lecture très précise de leur environnement et ne laissant que peu de chance à leurs proies. Après 420 millions d'années d'évolution, Les requins sont également des prédateurs très diversifiés, Leur morphologie, leurs aptitudes physiques et le type de proies dont ils s'alimentent peuvent varier considérablement selon la niche écologique qu'ils occupent. Bien souvent situés au sommet de la chaîne alimentaire, ils régulent les populations des niveaux trophiques inférieurs et constituent un maillon indispensable à l'équilibre des écosystèmes marins.
Aujourd'hui, comme d'innombrables autres espèces terrestres et marines, un très grand nombre de requins sont menacés et certains sont déjà en voie d'extinction du fait de l'exploitation aberrante qui est faite du milieu naturel. L'écosystème étant interdépendant et interactif, et la disparition d'un grand nombre d'espèces entraînant souvent la disparition des autres, c'est bien notre propre tombe que nous sommes en train de creuser


Ci-dessus, on peut observer la symphyse de la mâchoire inférieure chez l'espèce Carcharhinus plumbeus, articulation semi-mobile cartilagineuse propre à chaque espèce, qui confère davantage de souplesse à la ganache des chondrichtyens
Dent antérieure de l'espèce Carcharias taurus présentée dans sa gangue de calcaire jaune, on remarquera les fines cuspides latérales parfaitement préservées de part et d'autre de la couronne, la cuspide principale
Une autre dans sa gangue de calcaire marneux, provenant d'une autre couche sédimentaire proche et datant de la même époque géologique. La couleur d'un fossile dépend des minéraux qui ont remplacé les matières organiques et minérales d'origine pendant le processus de diagénèse et de fossilisation. Un fossile pourra être de couleur rouge dans un milieu riche en oxyde de fer ou jaune s'il s'agit de soufre etc... Ce qui provoque une variété infinie de couleurs et de nuances !
Diverses dents de crocodiliens du Miocène, un niveau lacustre situé au dessus des couches marines du site, après un épisode de régression marine. Ces dents peuvent appartenir à 3 genres différents mais sont très difficiles à distinguer de façon isolée, sans un crâne, une mâchoire ou d'autres indices associés, la nomenclature reste donc ouverte : crocodilya
Une dent médiane de raie Myliobatis dont les sections unies forment un pavé dentaire, une dentition parfaitement efficace pour broyer leurs aliments : petits poissons benthiques, crustacés et invertébrés : annélides et mollusques
Les denticules dermiques ou écailles placoïdes ci-dessous recouvrent le corps des poissons cartilagineux, leur structure est identique à celles des dents, qui sont à l'origine des écailles modifiées au cours de l'évolution. Atout majeur en terme d'hydrodynamisme, de protection et de silence au royaume du... non, non, pas silencieux du tout