Impact amoindri, non, car elle atteint le but dans lequel elle a été faite..
Remanence a écrit :A mon avis oui, son intérêt est, disons, à relativiser. Pour avoir été témoin, à plusieurs reprises, de telles mises en scène dans des endroits un peu "chauds", je supporte assez mal que la réalité soit tordue pour le bien d'une quelconque cause. Pour ce qui me concerne, le photojournalisme doit se donner pour ambition de porter un regard direct sur une réalité, quitte à ce que, techniquement, il aboutisse à des résultats un peu "plats".
Des incendies de voiture bidonnés en banlieue de Lyon à la fausse interview de Fidel Castro, cela fait longtemps que j'ai perdu toute illusion sur l'honnêteté des journalistes.
Même si je connais surtout ceux de la TV, dans une moindre mesure ceux de la radio, et moins ceux de la presse écrite, tous ceux que je connais reconnaissent eux-même que pour réussir dans ce métier "il faut être prêt à tuer père et mère". Les coups tordus entre photographes de presse, qu'ils racontent eux même abondamment au moins "en privé" pour s'arroger le scoop ou la meilleure place ravalent à des bluettes le jeu de rugby sous la mêlée.
Le coup de grâce (si besoin était) a été pour moi l'aveu que le "baiser de l'hôtel de ville" avait été scénarisé.
Bref, toutes ces photos, pour moi c'est devenu comme les courses cyclistes: on peut admirer ponctuellement (et j'admire, les photos du moins), mais on sait que la performance est tout sauf naturelle et spontanée.
Cela n'enlève rien à leurs qualités, ce que je leur reproche, c'est de prendre le public pour ce qu'il est apparemment, en n'affichant pas la vérité. Reproche-t-on à un très bon portrait d'être le résultat d'heures de préparation, de réglages, de maquillage, de poses multiples...?
De même que je n'ai jamais plus pu me laisser prendre par un film ou autre émission depuis que j'ai fréquenté des plateaux de tournages: je ne peut m'empêcher de penser que la mort du héros, ou la grande scène d'amour est en fait la 28 ième prise et que l'acteur principal était surtout pressé d'aller déjeuner ou de prendre son avion en la jouant
