Messagepar lemoustic » Ven 11 Juin 2010 13:24
Bonjour,
Vous parlez de l'article, je peux donc apporter deux précisions (sans faire de prosélytisme) :
1ère précision : en devenant photographe professionnel, je ne pensais pas qu'il y avait autant de contraintes. Lorsque l'on est photographe amateur (il n'y a rien de péjoratif à dire cela), on fait ses images sans rendre compte à qui que ce soit. On est libre de son cadrage, du choix de ses sujets...
Bien souvent (même à 95%), les images des amateurs sont bien meilleures. On a le temps d'approfondir son sujet. On peut y consacrer plusieurs années même. Comme professionnel, cette dimension temps n'est plus la même. On se doit de donner son image le plus rapidement possible. De plus, lorsque l'on est amateur, tout un pan de l'activité professionnelle est ignorée.Je veux parler de l'archivage et du classement des photos. Il est nécessaire de bien documenter ses images pour pouvoir retrouver une image faite il y a plusieurs semaines, voire années, au milieu de milliers d'autres.
On peut passer deux/trois jours rien que pour cet archivage (sélection, traitement, renseigner les données IPTC, archiver, classer...). Et entre un photographe que ne taggue pas ou mal ses photos et un autre autre qui les tag, les agences choisirons toujours le deuxième. Il faut donc apprendre à bien les tagguer. Ceci est valable encore plus pour les photos envoyées pendant un match.
Enfin, un professionnel doit faire des choix drastiques dans son reportage. Il doit donc être moins sensible à l'aspect affectif. Par là, je veux dire qu'un amateur à une relation presque passionnelle avec ses images. Il n'arrive pas à choisir entre deux images presque similaires. Un professionnel, son but (vive le foot ou le handball) est de vendre une information et non une image.
Quand, au cours d'un reportage sur un match de football ou de rugby, on fait 1200/1300 photos, un professionnel en retirera bien souvent que 50/80 photos grand maximum. La règle est de garder 50 photos maximum. Un amateur, et je le répète n'y voyez rien de péjoratif, lui aura beaucoup de peines à éliminer des photos. Par contre, pour le fond documentaire, on en aura plus, puisque nous garderons ces photos, mais on rajoutera les photos des supporters, tribunes vides, du stade (vue extérieure avec et sans supporters), arbitres, entraîneur, président, peoples...
2ème précision : la profession est sinistrée. Les temps sont durs, très durs pour presque (certains patrons ?) tout le monde. Lorsque l'on parle entre photographes autour des terrains, je constate qu'il y a de moins en moins de photographes qui peuvent vivre de leur métier.
Ils sont de plus en plus nombreux à devoir prendre un deuxième métier pour vivre, manger se loger et s'habiller au risque (et c'est même sur) de perdre leur carte de journaliste professionnel. Il ne faut pas croire que ce métier est fait de voyages dans les îles avec les plus beaux modèles du mondes. Il n'y a que 2/3 photographes qui vivent réellement de leur passion dans chaque domaine. Les autres, ils vivotent.
Et ceux la, sont professionnels depuis très longtemps. La plupart du temps, vous devrez être à plusieurs endroits presque en même temps et envoyer les photos tout de suite. Et si vous ne réussissez pas à obtenir les images voulues, vous serez blâmés.
Ces deux précisions auraient dû être rajoutées dans l'article. Mais il était déjà bouclé. Donc le fofo a ce petit plus.
Eric
2 Alpha 900 + grip, 2 Sony Alpha 700 + Grip, 1 Alpha 550, 1 Alpha 77 + Grip
Objectifs : Carl Zeiss 16-35 mm F/2,8 ZA SSM VS, Carl Zeiss 24-70 mm F/2,8 ZA SSM VS, 70-400 mm F 4-5,6 G SSM, 70-200mm F/2,8 SSM, DT 16-50 mm F 2,8 SSM, Tamron SP AF 28-75mm F/2,8, Sigma 300mm DG EX F/2,8, Flash Metz mecablitz 45 CL-4, 2 Flashs Sony HVL-58AM, 1 adaptateur FA-EB1AM, Annulaire HVL-RLAM
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