La liste des 4000m MAJ: Dom 4545m, plus haut sommet entièrement en Suisse

[Welsch]

W29 - Le lendemain, on laisse les skis au col et la fin se fera en crampons sur une neige bien soufflée

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W30 - Les 20 derniers mètres sont en glace vive. Ou dans les rochers raides mais c'est moins drôle. Je grimpe tout droit alors que Lionel n'a pas l'air serein à l'idée de me suivre. Pour une fois que ce n'est pas l'inverse Je monte et pose rapidement une broche pour nous assurer. Rimpfischhorn droit derrière et Alphubel à droite, l'un des prochains sur la liste !

#335647: Consulté 2840 fois

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Quelques pas sur l'arête pour atteindre le sommet. Premiers au sommet, la série continue ! En même temps les gens "normaux" partent de la cabane et nous prennent pour des fous lorsqu'on leur dit qu'on a bivouaqué juste en-dessous et qu'on leur montre notre trou tout frais qu'ils n'ont même pas remarqué alors que la trace passe à 5m.


W31 - Rappel rapide pour redescendre et mettre pied sur le glacier

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W32 - S'ensuit la longue descente sur Zermatt, avec parfois du beau glacier

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[pschitt]

W27 est extra avec ce joli 1er plan et la neige qui vole !

[Lionel]

ca paraît tellement plus facile en photo '^^

[pschitt]

Ça, c’est certain..!

[Lionel]

Du coup, la suite :)

Une fois le soleil couché, nous rejoignons la tente. La routine commence à venir avec tous ces 4000: fondre de la neige avec le réchaud pour faire gonfler de la semoule avec un carré de bouillon. Malheureusement, impossible d’allumer le réchaud, il fait tellement froid que le gaz sort très mal, car le butane reste liquide, seul le propane est brûlé ce qui donne un très mauvais rendement. Pour enflammer le gaz, je couvre le réchaud de mes mains et lorsque la concentration de gaz est suffisante, une boule de feu impressionnant se crée allumant ainsi le réchaud (et faisant fondre un peu mes gants). Tout devient plus difficile avec le froid mordant. Les trois premières bouchées de semoule étaient encore chaudes, le reste des 500 grammes sera malheureusement bien vite froid mais ce n’est pas pour autant qu’il reste quelque chose à la fin!

Le sommeil ne fut pas très réparateur. Entre le froid et l’altitude, nous avons du dormir une 10aines de fois 20minutes. C’est un nouveau record pour moi sous tente. 3700m d’altitude et une température sous les -21°C.

Le réveil sonne, il est temps de plier la tente et de se mettre en route pour le sommet. On se croirait en plein été, la température au petit matin est étonnamment chaude, -15°C! Le vent s’est aussi bien calmé, les grosses doudounes resteront dans le sac si jamais le temps venait à se gâter.
L50

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Après le sommet, nous redescendrons sur Zermatt au niveau du col. Nous laissons donc les affaires de bivouac au col derrière un caillou à l’abris du vent avec nos ski. On peut ainsi faire le sommet avec un sac plus léger sans matelas, tente, sac de couchage et réchaud.
L51

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L’arrête est bien soufflée, la glace est bien apparente et on peut même apercevoir de belles crevasses que l’on se contentera de regarder de loin.
L52

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La montée se fait assez bien sans accroc majeur. On aperçoit bientôt le sommet avec sa croix.
L53

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Ce sont les dernières mètres qui se compliquent. Un mur de glace de 20m se tient devant moi. Stéphane attaque le glacier confiant en plantant les pointes de ses crampons et piolet.
L54

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C’est avec un peu plus d’incertitudes que je le suis dans la pente vertigineuse. Comme on le dit, il faut avoir confiance en son matériel. Si je décroche, c’est un beau toboggan digne des meilleurs parcs d’attraction qui m’attend. Bien crispé, les mollets brûlent mais me voila arrivé à la dernière arrête! La croix est à portée de main!

L55

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Le vent au sommet souffle fort et les membres s’engourdissent rapidement. Pas trop le temps d’apprécier la vue au sommet que l’on commence déjà à mettre en place un rappel autour de la croix pour redescendre dans les rochers.

L56

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Sur le chemin du retour, nous croiserons quelques autres alpinistes faisant aussi le sommet venant de la cabane Britania.

Arrivés au col, on remballe toutes nos affaires et redescendons à ski sur Zermatt. Les quelques premiers mètres me font quelques frayeurs, un de mes pieds disparaît dans une crevasse :O Mais je m’en sors facilement car le pont de neige n’a pas totalement cédé.

20km plus tard après une descente de glacier à ski, du replat et une dernière partie ski de rando pour rejoindre le domaine skiable de Zermatt, nous voila à la fin de notre 3ème 4000m!

Toutes les images et l'histoire ici: http://apvl.ch/strahlhorn-4195m/

[le_rico]

Balaises les Gars

[pschitt]

Chouette récit mais vous me faites un peu peur quand même. Ton histoire de ski qui disparaît dans une crevasse... Vous ne skiiez pas encordés ? Et sur l'image L54, une ou deux broches à glaces auraient été bienvenues pour amortir une éventuelle glissade, non ? A moins que les conditions de glace soient bonnes et Stéphane vraiment à l'aise sur la glace...

Quoi qu'il en soit, bravo pour ce nouveau 4'000 à votre actif !!

[Lionel]

On était pas à ski quand mon pied est passé dans un début de crevasse. On avait les ski sur le sac et on été à crampon et encordé. La première partie était un peu trop raide pour descendre à ski.
On ne ski pas encordé non. On a essayé une fois, c'est sacrément compliqué à garder la corde tendue sans se casser la figure :S
Mais oui, Welsch était très confiant pour ce mur de glace. Il m'a assuré par après car j'était bien moins confiant. Mais on le voit sur la L56, si on glissait, on serait resté sur le plateau avec de la neige, je ne pense pas que l'on passait derrière l'arrête. On aurait glissé sur 20-30m mais pas de gros risque je pense.

[jclaude]

Qu'est ce que je peux dire ?
Bravo. J'ai fait un petit peu de montagne dans ma jeunesse et je mesure votre "performance". Encore Bravo.
Et je veux aussi vous dire merci raconter ça avec des mots et des images, c'est aussi une "performance".

[pschitt]

On était pas à ski quand mon pied est passé dans un début de crevasse. On avait les ski sur le sac et on été à crampon et encordé. La première partie était un peu trop raide pour descendre à ski.
On ne ski pas encordé non. On a essayé une fois, c'est sacrément compliqué à garder la corde tendue sans se casser la figure :S
Mais oui, Welsch était très confiant pour ce mur de glace. Il m'a assuré par après car j'était bien moins confiant. Mais on le voit sur la L56, si on glissait, on serait resté sur le plateau avec de la neige, je ne pense pas que l'on passait derrière l'arrête. On aurait glissé sur 20-30m mais pas de gros risque je pense.

Je l'espère pour vous !

Toutefois, il est des places ou skier encordé est impératif pour limiter les risques, qui plus est avec le piolet glissé entre le sac à dos et le dos, histoire de pouvoir le sortir instantanément pour un premier assurage en cas de souci... C'est les techniques qui m'ont été apprises lors de mon cours d'aspirant guide, il y a 35 ans toutefois ; elles ont peut-être évolué depuis.

[Welsch]

Et sur l'image L54, une ou deux broches à glaces auraient été bienvenues pour amortir une éventuelle glissade, non ?

Comme dit Lionel, il y a 20-30m de glace et ensuite un bon replat, le risque n'est pas très grand. Une broche au sommet me semble suffire. Mais pour les prochaines sorties, je compte quand même emmener bien 1-2 broches de plus. J'ai bien remarqué qu'on est vite limité dans des cas comme ça.

Vous ne skiiez pas encordés ?

Question compliquée... J'ai cherché le maximum d'avis et il ne semble pas y avoir vraiment de consensus. Penses-tu que c'est préférable de s'encorder en descente? Pour l'instant je suis d'avis que ça crée plus de problèmes que cela n'en résout. On est plus lents, plus longtemps exposés, le risque de chute (et de blessure) est augmenté de plusieurs ordres de grandeur (à moins d'être un bon skieur et de s'entraîner à skier encordé). S'il y a chute, il y a le risque que les deux y passent (vs max. 1 si pas encordé, avec un type prêt à donner l'alerte et au sauvetage avec la corde dehors de la crevasse). Bref c'est de toute façon un compromis. Je n'ai pas de vraie réponse encore. Si quelqu'un a des conseils je suis toujours preneur.

Et oui, le piolet est toujours dans mon dos

Quoi qu'il en soit, bravo pour ce nouveau 4'000 à votre actif !!

Quand tu veux pour nous accompagner sur un des prochains

[pschitt]

Vous ne skiiez pas encordés ?

Question compliquée... J'ai cherché le maximum d'avis et il ne semble pas y avoir vraiment de consensus. Penses-tu que c'est préférable de s'encorder en descente? Pour l'instant je suis d'avis que ça crée plus de problèmes que cela n'en résout. On est plus lents, plus longtemps exposés, le risque de chute (et de blessure) est augmenté de plusieurs ordres de grandeur (à moins d'être un bon skieur et de s'entraîner à skier encordé). S'il y a chute, il y a le risque que les deux y passent (vs max. 1 si pas encordé, avec un type prêt à donner l'alerte et au sauvetage avec la corde dehors de la crevasse). Bref c'est de toute façon un compromis. Je n'ai pas de vraie réponse encore. Si quelqu'un a des conseils je suis toujours preneur.

Et oui, le piolet est toujours dans mon dos

Effectivement, si c'est raide, ça ne fait aucun sens de skier encordés. Par contre, sur les langues glacières ou les plateaux, là où il y a souvent de grandes crevasses difficiles à repérer si on ne connait pas le glacier l'été, c'est (c'était ?) pratiqué ainsi. Il est rare qu'un pont cède sur une grande largeur ; souvent, le skieur à un ou deux ski qui passent à travers et reste pendu par l'autre ou des bras écartés. Cela permet à son compagnon de s'arrêter, dresser très vite un premier point fixe pour y assurer la corde, évitant ainsi la chute au travers. Mais tu as raison, ce n'est pas une règle absolue.
Quant au fait de skier moins vite, c'est vrai pour les pentes raides mais moins sur les pentes douces. Les rimayes et rimayes secondaires sont problématiques à ce titre car souvent sur des parties assez raides, pour leur majorité très profondes et avec des ponts souvent moins solides que sur une langue glacière. Le dilemme de les franchir sur un côté ou de les traverser en direct est souvent compliqué.
Enfin, si la cordée est exposée à un risque objectif, style barre de séracs ou chutes de pierre, à moins d'être dans un coin très exposé où le risque que toute la cordée soit entraînée en cas de souci, je ne pense pas que la corde entraîne un risque supplémentaire.
Mais sur le fond, tu as raison : il y a des avantages et des inconvénients à skier encordé. Autant que possible, l'observation du glacier durant l'été ou la lecture de guides indiquant les zones piégeuses aident beaucoup.

Quand tu veux pour nous accompagner sur un des prochains

Euh, pas sûr que j'aie votre condition physique les gars, j'ai quelques années de plus que vous quand même, voire l'addition de vos deux âges à moi tout seul !

[herissonalunettes]

Magnifique tout ça, et de sacré conditions!
Je suis sur le tel donc pas top pour juger les photos?
Juste une question,...
Vu que vous montez les pelles, que vous creusez des trous de malades pour protéger la tente, pourquoi ne pas tenter l'igloo? Neige trop pourries?
Dans un igloo, les températures sont bcp plus modérées.

[demala]

C'est passionnant, une aventure par épisode et bien illustrée de surcroît. Que demander de plus, sinon la suite ?

[meta 4xer]

Super intéressant vos récits les gars! Vous vous donnez les moyens de faire les choses sérieusement, et ça fait plaisir à voir. Ca vous fait des sacrés souvenirs ensemble, il doit y avoir une super complicité/confiance entre vous suite à des périples comme ceux là!

On s'y croirait mais sans l'adrénaline, alors bravo pour le temps que vous prenez pour faire des photos et pour rédiger vos récits!

à bientot pour la suite de vos aventures et continuez d'être prudents

[Lionel]

Cela fait un moment que l'on a plus posté par ici. La raison est toute simple, avec la paralysation des soins médicaux par le COVID19, nous avons décidé de remettre à plus tard les 4000 prévu. Les activités à risque sont déconseillé notamment car les secours sont moins disponible. Dommage car la période avril-mai est vraiment optimale pour faire des ascentions.
L'impact sanitaire en Suisse dû au virus diminue et les recommandations s'assouplissent par palier.

C'est donc l'occasion pour nous de se remettre en route. Avec la fermeture précipitée des stations de ski en mars, nous voulions sortir encore une fois les skis!

L'Alphubel est le 4000m choisi pour compléter la liste.
La route nous permet de monter jusqu’à l'alpage de Täscheralp à 2200m. Il nous faut ensuite porter ses skis jusqu'a la neige. On est à la fin du moi de juin, il nous faudra donc monter jusqu’à 3300m d'altitudes avec nos skis sur le dos (+1100m).

L57 Welsch avec le packtage complet

#342026: Consulté 2374 fois

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Arrivé au pied du glacier, après 1100m de montée positif, nous installons la tente pour y passer la nuit. Pour une fois que c'est pas moi qui perd les affaires, Welsch à reussi à oublier son matelas :O Pour éviter qu'il passe une trop mauvaise nuit, nous choisissons un sol un peu mou, un gros rocher...

L58

#342027: Consulté 2374 fois

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De l'autre coté, nous pouvons apprécier la vue sur l'Alphubel culminant à 4206m. Nous voulons être au sommet pour le lever de soleil. Le réveil est donc réglé pour sonner à 2h du matin. Le téléphone nous annonce moins de 4h de sommeil mais nos discutions nocturnes nous laissera finalement que 1h20min de sommeil. D’ailleurs, je vais m'arrêter là et je vais me coucher :)
L59

#342028: Consulté 2374 fois

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