topperharlay a écrit :Tu fais beaucoup d'argentique ? Tu peux expliquer ta 'chaine argentique' boitier, scan ?
Oui, j'ai tendance à pratiquer de plus en plus l'argentique, même si en proportion je fais évidemment beaucoup plus de numérique — pour des raisons de coût, principalement ; mais aussi parce que le numérique a quand-même une plus grande latitude et facilité de post-traitement. On ne bénéficie pas non plus en argentique de la correction automatique des optiques, qui, en plus, sont souvent, si elles sont anciennes, de moindre qualité que les contemporaines.
Je suis suffisamment "pas jeune" pour avoir connu la grande époque de la pellicule quand j'étais môme, et j'ai pratiqué à l'époque (avant de lâcher la photo pour longtemps, mais c'est une autre histoire).
Je ne fais pas de diapo, uniquement du négatif. En NB, c'est souvent de la Kodak Tri-X ; en couleur, presque uniquement de la Kodak Portra (160 ou 400). En général, je les utilise à leur sensibilité nominale. Mais il m'arrive aussi d'utiliser des pellicules périmées, récupérées ou rachetées à bas prix, en corrigeant leur sensibilité au moyen d'une formule simple que j'ai trouvée après quelques expérimentations : compter 1/3 d'IL de sensibilité en moins par tranche de 5 années de péremption. Par ex., une Tri-X 400 avec une date limite en 1990 est périmée depuis 27 ans, soit 5 X 1/3 d'IL = 1 IL 2/3 en moins, soit une sensibilité de 125 isos… Facile, non ?
J'ai plusieurs boitiers de différents types (tous en 24x36) que j'utilise selon les besoins et les envies : un gros réflex pro Nikon F4, un petit réflex amateur Fuji STX-1, un compact à objectif fixe Konica C35.
Je ne développe que rarement mes rouleaux moi-même. Je sais le faire, mais j'ai un peu deux mains gauches

, et puis ça ne me passionne pas plus que ça de touiller des chimies. Je les donne à développer à un labo très compétent de Grenoble, où ils suivent mes indications, et ce sont eux également qui les scannent, en TIFF haute définition.
Ensuite, je post-traite plus ou moins, mais généralement peu (le but étant de profiter du rendu argentique et non de le masquer, sauf exception) : cadrage, petites poussières, éventuelle conversion en NB, contraste si besoin…
La qualité du fichier final est pour moi vraiment primordiale, donc je préfère de loin faire faire ça sur un scanner pro par des pros, que de le bricoler moi-même sur un scanner à plat grand public…
Je ne fais jamais de tirages.
Maintenant, la question est : pourquoi s'embêter avec l'argentique ?
Je dirais :
— d'abord et surtout pour le rendu, incomparable à mes yeux. Les teintes mordorées d'une Portra, le poudroiement d'une Tri-X, les gris d'une Acros 100, c'est beau…
— ensuite pour la dynamique, supérieure à celle d'un capteur numérique.
— parce que ça oblige à être plus attentif, plus réfléchi.
— parce que ça oblige à oublier un peu l'obsession de la netteté féroce et du piqué sub-microscopique…
— pour le plaisir d'attendre les résultats.
— parce qu'on a l'impression de faire quelque chose de
réel chaque fois qu'on met un rouleau dans l'appareil.
— parce qu'il y a toute une longue histoire et une culture derrière qui me plaît et m'intéresse.
— parce que ça varie les plaisirs…
— etc.
Si ça t'amuses, tu pourras zieuter quelques-unes des images argentiques que j'ai publiées sur le forum,
ici, ou également
ici, ou encore
là, etc.
Merci beaucoup pour ton passage
