Avis d'observateur (je commance à avoir cotoyé un certain nombre de personne qui essayent voire ont réussi à se lancer professionnellement dans la photo), mais pas de pratiquant

:
Pour les photographes que je connais, effectivement cela passe par une phase où il faut avoir d'autres ressources, on ne vit pas de ses photos pendant de longues années. Pendant ce temps, on étend son réseau, on affine et affirme son style, on se fait connaître... Mais le succès (vivre des photos qu'on a vraiment envie de faire) reste très aléatoire sinon utopique.
Tous les photographes diront je pense qu'il faut faire beaucoup "d'alimentaire" au début pour commencer à gagner de l'argent.
Avant tout les mariages! Même si ce n'est pas passionnant, répétitif, pas créatif (quoique, et cela apprend à s'adapter aux souhaits très divers de clients exigeants), c'est ce qui permet de faire rentrer des sous (
surtout si on fait preuve d'originalité et d'inventivité. Moins dans la photo que la vente: plusieurs m'ont dit que pouvoir tirer sur place pendant la soirée des photos avec les invités dessus permet de leur vendre tout de suite et plus cher des tirages, alors que le lendemain ou quelques jours plus tard, ils seront bien plus chiches dans leurs commandes).Dans le même genre (en fait des clientèles contraintes), mais plus difficile à se faire admettre, il y a les convives dans les restaurants (
surtout connus ou spectaculaires: à la brasserie du 1er étage de la Tour Eiffel, bondée de touristes étrangers et de français venant fêter un anniversaire, plusieurs photographes photographient pendant toutes les phases du repas, proposent le choix des photos sur tablette à la fin du dessert, et même envoient tout de suite le fichier à l'email qu'on donne, le tirage papier arrivant quelques jours plus tard); les vacanciers (et surtout leurs enfants) à la neige ou à la plage
(on est avantagé quand on habite près de la mer ou de la montagne). Monde encore plus fermé, les bateaux de croisières, mais certains arrivent à se faire référencer pour embarquer comme photographe du bateau
(par contre faut être dispo pour partir à court préavis vers un port et rester sur le bateau le temps de la croisière).
NOTA: L'alimentaire pas passionnant, ce n'est pas l'apanage des photographes. Par ex. les nombreux architectes qui vivent en construisant du social public sans charme à la chaîne, mais permettant de payer ses charges avec un petit bénéfice en fin de mois, et qui arrivent de temps à autre à se faire plaisir en décrochant une commande pour concevoir un bâtiment ou une maison avec un aspect vraiment artistique créatif
Mais avec la crise, la contrainte financière les oblige systématiquement de nos jours à adapter leur créativité à la réalité financière A coté de cela, ils (les photographes) arrivent (parfois

) à se faire reconnaître dans le secteur/style qui les intéresse. Mais selon mon constat, il faut, sauf coup de chance ou idée géniale/créneau très spécifique, une dizaine d'année minimum pour espérer sinon en vivre (chichement), du moins faire moins d'alimentaire. Ce qui m'a été présenté comme l'un des rares créneaux porteur au 21ième siècle, c'est la photo d'entreprise (corporate en anglais; piste: s'adresser moins aux dirigeants et dircom des grandes sociétés qu'au ou aux photographe(s) déjà dans la place, pour d'abord les assister avant d'en remplacer un quand il part... ce qui peut prendre du temps).
L'artistique pur, on fait ses photos comme on l'entend, sans commande, on les présente/expose, et on espère les vendre, c'est très long et très aléatoire. Pour ma part, je ne connais personnellement aucun photographe qui ait réussi à en vivre. Cf. Cerise, c'est un complément, son jardin personnel qui permet de supporter ce qui est plus utilitaire et alimentaire, mais rares doivent être ceux qui arrivent à en faire leur seule activité professionnelle. Idem, un livre avec ses photo sur une thématique donnée permet à certains de se faire aussi plaisir, mais est rarement bénéficiaire.
Parfois on trouve une galerie qui accepte d'exposer, mais je connais peu de cas où cela a eu beaucoup de suite (à Paris, il y a des galeries subventionnées par la ville de Paris dans les quartiers qu'elle cherche à réhabiliter, redynamiser: voici 2 ans, j'ai discuté longuement avec le directeur de l'une d'elle dans le 11 ième, en dessous du bd de Belleville; pistes peut-être à creuser. Mais il y a moins de visiteurs qui passent spontanément dans une petite rue du 11ième que dans les rues touristiques du 6ième arrondissement! Faut compter avant tout sur le site internet - sur lequel on peut aussi acheter les tirages des œuvres exposées ).
La presse, le reportage... ne semblent plus pouvoir de nos jours nourrir son photographe (bon, là aussi, on lit régulièrement une exception dans les revues photos, mais ce sont des exceptions je pense).
Pour achever de doucher les enthousiasmes, je connais plusieurs jeunes photographes qui ont du apprendre rapidement à connaître avant tout les règles pour toucher les aides sociales (RSA, APL.... ), bien plus utiles pour eux que les statuts ou règles comptables et fiscales de déclaration des bénéfices!
Bref, cf. le titre du sujet, galère (ou si on est romantique: vie de bohème).