bien commencer la photo animalière. MAJ correction art.2 p.4
Publié : Mer 09 Oct 2013 21:02
J'ais écrit un petit article pour une revue suisse de jeune ornitho et j'essaye de donner des conseils pour les orienter. La plupart ne connaissant pas grand chose à la photo je me suis exprimé de manire clair et facile à comprendre. Je pense que ça peut être utile a d'autre qui voudrait se lancer!
La photo en complément de l'ornitho ?
La photographie était compliquée et onéreuse à l'époque. C'est pourquoi il y avait peu d’ornithologues en tant que tels qui étaient équipés d'un argentique pour immortaliser les volatiles. L'ornithologue était plutôt avec ses jumelles, son guide et son livre de croquis et/ou de notes. C'est toujours pareil, me direz-vous ? Peut-être, mais l’appareil photo est venu s’ajouter à cet attirail, ce qui facile grandement l’homologation de certaines observations rares (et pousse certains à réduire leurs efforts dans la description de l’observation) .
Avec l'arrivée du numérique, la photographie s'est largement répandue et est devenue accessible à tout-un-chacun. Qui n'a pas un petit « compact » sur lui pour immortaliser les scènes de vacances ou pour le travail ? Il est vrai, par contre, que la photo animalière est plus chère car le matériel est plus complexe. Je vais essayer de faire le tour des possibilités de s'équiper en matériel photographique ; que ce soit du matériel servant juste à authentifier une observation, ou un équipement plus conséquent pour faire de la photo plus « artistique ».
La digiscopie
Beaucoup d'entre nous possèdent une longue-vue. Il est possible de faire d'une pierre deux coups car la digiscopie permet de prendre des photos directement à travers la lunette.
Attention toutefois, les bonnes images en digiscopie ne peuvent être obtenues qu'avec du matériel haut de gamme (grande luminosité, verres traités (« apochromatiques ») notamment). La digiscopie est une très longue focale (correspondant environ à un 2000mm) mais assez peu lumineuse. Il est difficile de faire des photos nettes et il ne faut pas s’attendre à de bons résultats trop vite. C’est donc une technique ingrate et difficile, car les débuts sont souvent décevants et il faut beaucoup de pratique sur le terrain pour la maîtriser.
Pour améliorer votre taux de réussite, il vous faut déclencher à distance car le simple fait d’appuyer sur le déclencheur avec le doigt fait bouger la longue-vue et vous donne une image floue. Il ne faut pas hésiter à acheter un bon « compact » qui monte assez haut dans les ISO, les ISO est une caractéristique assez importante dans la photo, pour ceux qui utilisaient des pellicules cela correspond aux ASA, c'est la sensibilité du filme/capteur , mais plus il est sensible plus ont dit qu'il « bruite », il y a des grain inestétiques qui apparaissent et qui peuvent même ruiner vos photos. En principe, plus lapareil est recent et plus sont capteur est grand (et aussi le nombre de mgpx faible) plus la gestion des hauts ISO serra bon.
Il est aussi possible d'utiliser des hybrides, c'est à dire des compacts à objectifs interchangeables. Il y a la gamme Nex chez Sony et, avec des capteurs plus petits, il y a le Nikon J1 ou encore l'Olympus OM-5. Dans ce cas toutefois, il vous faut une bague d'adaptation entre l’appareil et la longue-vue. Il est aussi possible d’utiliser un appareil « reflex », mais le mouvement du miroir (lorsqu'il se relève) peut causer des vibrations désastreuses. On peut les éviter avec le mode retardateur (2 secondes par exemple ; le miroir se relève et ensuite la photo est prise) ou avec un miroir semi-transparent qui ne se lève pas lors de la prise de vue (SLT chez Sony).
Inutile de dire qu'il est obligatoire d'avoir un trépied pour faire de la digiscopie. Enfin, il y a une règle assez simple en photo : pour avoir une photo nette sans flou de bouger, il faut une vitesse au moins égale à la focale. Donc avec un 300mm, il faudrait avoir une vitesse d’obturation minimale de 1/300ème de seconde. Avec une longue-vue qui est un équivalent 2000mm (environ) il vous faudrait donc 1/2000ème de seconde. Vu que le résultat n'est pas très lumineux, il est quasiment impossible d'atteindre cette vitesse.
Je vous conseille de consulter ce site pour voir quel matériel vous devez utiliser pour adapter votre appareil numérique sur la longue- vue:
http://www.ornithomedia.com/pratique/eq ... 00343.html
Appareils « Reflex »
Pour avoir plus de souplesse et de meilleurs résultats, la meilleure manière est d’opter pour un appareil réflexe (boîtiers et objectifs séparables). Les appareils compactes ne donnent pas d'images exploitables pour l'ornithologie ; les bridges, s’ils peuvent faire l’affaire, ne sont pas très lumineux. Certains bridges avec un grand zoom optique ont de longues focales (720mm par exemple) mais dans ces conditions, il vaut mieux avoir une bonne visibilité et être stable.
Avant de parler directement du matériel il faut avoir quelques notions de base en photographie. On me demande souvent : « Avec cet appareil, tu peux prendre des photos jusqu'où ? » Cette question est difficile à répondre car tous les appareils peuvent prendre des photos jusqu’à l'infini. On parle plutôt d'angle de champ.
Comme sur un longue-vue, quelle portion du plan voit-on ? Celle-ci peut s'exprimer en degrés (°), mais de manière conventionnelle une focale s’exprime en millimètres (mm). Cela ne correspond toutefois pas à la réalité. Auparavant, un objectif 500mm mesurait 500mm de longueur ; ce n’est plus le cas aujourd’hui avec les nouvelles formules optiques. Si l’on veut, plus l'objectif « voit loin », plus la focale « est grande ». Avec un 300mm on photographiera un grand cormoran, avec un 600 on n’aura plus que sa tête. Pour les oiseaux, il est donc mieux d’avoir une longue focale, même si elle sera aussi plus chère et plus encombrante. Nous reviendrons sur ces différents points.
L’ouverture (F)
En matière de jumelles, des 8X42 sont moins lumineuses que des 8X50. En photographie, c'est l'inverse ! Plus l'ouverture (exprimée « f ») est petite, plus l'objectif est lumineux. Mais il sera aussi plus volumineux car il doit laisser entrer davantage de lumière. Un 300mm f2.8 est donc plus lumineux qu'un 300 f4, mais aussi trois fois plus lourd!
Le stabilisateur d’image (IS, VR, OSS, SSS...)
La stabilisation est un plus car elle permet d'augmenter son taux de réussite et de photographier à une vitesse d'obturation plus basse (évidemment, cela ne sert à rien si le sujet bouge ; le stabilisateur sert juste à éviter le flou de bouger du photographe). Il y a deux sortes de stabilisation : la stabilisation optique, utile en longue focale, qui stabilise non seulement le déclenchement de la photo mais aussi la visée (sauf pour les derniers modèles Canon qui ne stabilisent que le déclenchement). Elle a l’inconvénient de pouvoir tomber en panne hors-garantie et de provoquer un léger bruit (pixels parasites qui donne un aspect « granuleux » à l’image), surtout chez Sigma.
Deuxièmement, on trouve aussi des stabilisateurs directement dans les boîtiers, qui ne stabilisent l’image que lors du déclenchement. Ils ont l'avantage de stabiliser tous les objectifs, ce qui permet de choisir des objectifs sans IS, donc moins chers et moins lourds.
Les méga-pixels (Mgpx)
L'optique est plus important que le boîtier car c'est elle qui donne la vue à l'appareil, lequel peut être vu comme le « cerveau ». Si l’on est mal voyant, le cerveau aura donc automatiquement plus de peine ! Ainsi, il vaut mieux investir dans un très bon objectif et un boîtier moyen de gamme plutôt que l'inverse. Néanmoins celui-ci n'est pas à négliger.
« Grâce » à la publicité, beaucoup de gens pensent que plus le nombre de méga-pixels est élevé, meilleur sera l'appareil. Un nombre élevé de méga-pixels a des points positifs et des points négatifs. L'augmentation de la résolution permet d'imprimer dans un format plus grand tout en conservant une bonne qualité d’image Pour donner un ordre d’idée, avec un appareil 6 Mgpx on imprime en A4, avec un 12 Mgpx on imprime en A3, avec un 16 Mgpx on imprime en A2 et avec un 24 Mgpx on imprime en A1 (même si les puristes vous diront que c’est faux car ça dépend de beaucoup d’autres facteurs, notamment la qualité de l'objectif).
Les appareils oscillant entre 16 et 24 Mgpx permettent de recadrer davantage une image, ce qui est particulièrement intéressant en ornithologie lorsque l’on veut agrandir fortement un oiseau afin de l'identifier. Cela signifie que l’oiseau et plus facilement identifiable dans l'appareil que dans les jumelles ou à la longue-vue.
Par contre, plus le nombre de Mgpx est élevé, plus il est difficile d'avoir de bons ISO (mesures de la sensibilité du capteur à la lumière). Car si le nombre de pixels est élevé, chaque pixel recevra moins de lumière et il sera donc plus difficile de prendre des photos en faible luminosité (les capteurs récents gèrent mieux les ISO). La diffraction et les aberrations chromatiques (défauts optiques des objectifs) seront plus facilement visibles sur un capteur « surpixélisé ». Plus exigeant, celui-ci forcera donc son utilisateur à investir aussi dans une meilleur objectif.
Autres paramètres
Un point qui peut aider, sans forcément être primordial, est la rafale. Plus l'appareil peut prendre de photos à la seconde, meilleures seront vos chances d'obtenir au moins une photo réussie.
La tropicalisation, procédé rendant l’appareil plus résistant à l’humidité à aux poussières/sables, peut aussi être un avantage car l'ornithologie se fait sur le terrain, avec notamment le problème récurrent de la pluie.
Il y a différentes tailles de capteurs. La plupart sont des capteurs APS-C, soit la moitié d'un film argentique ils ont l'avantage d'être moins couteux que les pleins format qui ont un grand capteur (24/36mm). Le meilleur compromis est l'aps-c, il permet de « voir plus loin » car il a un facteur de grossissement (c'est plus compliqué que cela) de 1,5 ce qui est un avantage pour notre pratique.
Longueur de la focale (F)
Je ne suis pas un bon exemple, j'ai pour ma part un 300mm f2.8, qui est un objectif relativement court en focale. Il faut par exemple être à 4-5 mètres d'un passereau pour espérer une jolie photo et à une dizaine de mètres (grand maximum) pour les espèces plus grandes. Mais, en contrepartie, cet objectif est très lumineux, ce qui me permet de prendre des photos par faible luminosité ou de mettre un multiplicateur de focal (Teleconverter (TC) 1.4x). Cela permet de faire de ma focale un 420mm et d’avoir une ouverture de f4, ce qui est un bon compromis pour la photographie d'oiseaux. L’inconvénient est que l’appareil devient très lourd : 3 kilos avec le boîtier.
Un 300mm est une bonne focale pour les sujets de grande taille, comme les mammifères. Un 400mm convient mieux pour des oiseaux de taille moyenne et le 600mm est optimal pour les passereaux.
Pour un poids raisonnable, il ne faut pas avoir une ouverture plus grande que f5.6 (donc pas un chiffre inférieur). Un 400mm f5.6 ou un 500mm f5.6 sont de bons compromis entre la qualité, le poids et le prix.
La gamme f4 (400, 500 ou 600 mm) est aussi une bonne option, quoique plus lourde et plus chère. Il y a aussi la possibilité d'avoir un zoom (c’est-à-dire une focale variable) qui permet d'être plus polyvalent. Le plus grand avantage des zooms est leur ouverture car, contrairement aux fixes, ils ouvrent aux alentours de f5.6 – f6.3. Ils sont moins chers et pas forcément moins bons. Leur AF (auto-focus, c’est-à-dire la mise au point automatique) est par contre plus lent que sur une focale fixe.
Trêve de bavardage ! Voici quelques optiques de différentes marques classées selon deux critères. La première catégorie est destinée aux personnes souhaitant un matériel pas trop lourd, pas trop cher et qui « fait le boulot ». La seconde correspond à du matériel plus professionnel, pour celles et ceux qui voudraient se consacrer en détail à la photographie.
Tout d’abord, je déconseille la marque Samsung pour la photographie animalière ; leur matériel n'est pas adapté à ce hobby, tout comme Olympus, Leica, Samyang (mauvais pour les longues focales) ou encore Hasseblade.
Première catégorie
Canon :
Boitiers: 50D, 60D, 7D
Optiques: 400mm f5.6, 100-400 IS, 300 f4 IS (supporte le multiplicateur 1.4x)
Nikon :
Boitiers: D7000, D7100, D300(s) (mais performances ISO inférieures)
Optiques: AFS 300 f4 (non stabilisé) qui supporte le multiplicateur 1.4x, AFS 80-400 VR (la version précédente non VR est à déconseiller en raison de son AF poussif et ses médiocres performances à 400mm)
Sony :
Boitiers : a58, a57, a65 (EVF), a580, a550, a700 (anti-ruissellement ; OVF)
Optiques : 70-400 (très polyvalent mais encore cher), 70-400II (AF 4x plus rapide), 500 f8 (optique à miroir, donc rendu spécial et peu lumineux), 400 f4.5 Minolta, 300 f4 Minolta (peu lumineux également)
Pentax :
Boitiers: K5 et K5II (tropicalisé et solide)
Optiques : 300mm f4
Sigma :
Optiques : 50-500, 150-500, 120-400, 400 f5.6 Apo Macro (pignon), 300 f4 Apo Macro, 100-300 f4, 80-400 f5.6 (plus ancien, moins perfmorant que le 120-400)
Tamron :
Optiques : 200-500 f5.6 (non motorisé), un peu moins bon que le sigma 50-500 mais moins cher.
Deuxième catégorie
Canon :
Boitiers : 1DIII, 1DIV 1Dx
Optiques : 200-400 f4 (avec multiplicateur 1.4x), 500mm f4, 600mm f4, 400mm f2.8, 300/2,8 avec multiplicateurs, 400 f4 DO (très léger et maniable mais très critiqué pour son rapport qualité/prix), 800 f5.6.
Nikon :
Boitiers: D800 (mais rafale limitée), D3, D3s, D4
Optiques: 500mm f4, 400 f2.8, 300 f2.8 avec multiplicateurs, 200-400Vr, 600 f4, 800 f5.6
Sony :
Boitiers : a77, a99
Optiques : 300mm f2.8, bientôt 400 f4, 500 f4 (honteusement cher)
Pentax :
optique: 500 mm f5.6
Sigma :
Boitier: SR1
Optiques: 800 mm f5.6, 500 f4.5, 120-300 f2.8 OS, 300-800, 500 f4,5 (pas de stabilisateur, mais bien plus léger et maniable que ses concurrents).
J'espère que cet article vous à apporté quelques précisions sur la pratique de la photographie animalière et vous poussera à franchir le pas !
Merci à « Rascal » du forum AlphaDxD (http://www.alphadxd.fr) pour ses informations concernant le matériel Canon, Nikon, Pentax et Sigma notamment. Merci à Roland Ripoll du forum Benelux (http://www.beneluxnaturephoto.net) pour ses infos sur la digiscopie. Merci à Gaëtan Delaloye pour la relecture et la vérification technique de cet article et merci à Jérémy Savioz pour sa relecture orthographique et syntaxique. Enfin, merci à vous, lecteurs, d’avoir lu mon article !
Lionel Favre http://apvl.ch
La photo en complément de l'ornitho ?
La photographie était compliquée et onéreuse à l'époque. C'est pourquoi il y avait peu d’ornithologues en tant que tels qui étaient équipés d'un argentique pour immortaliser les volatiles. L'ornithologue était plutôt avec ses jumelles, son guide et son livre de croquis et/ou de notes. C'est toujours pareil, me direz-vous ? Peut-être, mais l’appareil photo est venu s’ajouter à cet attirail, ce qui facile grandement l’homologation de certaines observations rares (et pousse certains à réduire leurs efforts dans la description de l’observation) .
Avec l'arrivée du numérique, la photographie s'est largement répandue et est devenue accessible à tout-un-chacun. Qui n'a pas un petit « compact » sur lui pour immortaliser les scènes de vacances ou pour le travail ? Il est vrai, par contre, que la photo animalière est plus chère car le matériel est plus complexe. Je vais essayer de faire le tour des possibilités de s'équiper en matériel photographique ; que ce soit du matériel servant juste à authentifier une observation, ou un équipement plus conséquent pour faire de la photo plus « artistique ».
La digiscopie
Beaucoup d'entre nous possèdent une longue-vue. Il est possible de faire d'une pierre deux coups car la digiscopie permet de prendre des photos directement à travers la lunette.
Attention toutefois, les bonnes images en digiscopie ne peuvent être obtenues qu'avec du matériel haut de gamme (grande luminosité, verres traités (« apochromatiques ») notamment). La digiscopie est une très longue focale (correspondant environ à un 2000mm) mais assez peu lumineuse. Il est difficile de faire des photos nettes et il ne faut pas s’attendre à de bons résultats trop vite. C’est donc une technique ingrate et difficile, car les débuts sont souvent décevants et il faut beaucoup de pratique sur le terrain pour la maîtriser.
Pour améliorer votre taux de réussite, il vous faut déclencher à distance car le simple fait d’appuyer sur le déclencheur avec le doigt fait bouger la longue-vue et vous donne une image floue. Il ne faut pas hésiter à acheter un bon « compact » qui monte assez haut dans les ISO, les ISO est une caractéristique assez importante dans la photo, pour ceux qui utilisaient des pellicules cela correspond aux ASA, c'est la sensibilité du filme/capteur , mais plus il est sensible plus ont dit qu'il « bruite », il y a des grain inestétiques qui apparaissent et qui peuvent même ruiner vos photos. En principe, plus lapareil est recent et plus sont capteur est grand (et aussi le nombre de mgpx faible) plus la gestion des hauts ISO serra bon.
Il est aussi possible d'utiliser des hybrides, c'est à dire des compacts à objectifs interchangeables. Il y a la gamme Nex chez Sony et, avec des capteurs plus petits, il y a le Nikon J1 ou encore l'Olympus OM-5. Dans ce cas toutefois, il vous faut une bague d'adaptation entre l’appareil et la longue-vue. Il est aussi possible d’utiliser un appareil « reflex », mais le mouvement du miroir (lorsqu'il se relève) peut causer des vibrations désastreuses. On peut les éviter avec le mode retardateur (2 secondes par exemple ; le miroir se relève et ensuite la photo est prise) ou avec un miroir semi-transparent qui ne se lève pas lors de la prise de vue (SLT chez Sony).
Inutile de dire qu'il est obligatoire d'avoir un trépied pour faire de la digiscopie. Enfin, il y a une règle assez simple en photo : pour avoir une photo nette sans flou de bouger, il faut une vitesse au moins égale à la focale. Donc avec un 300mm, il faudrait avoir une vitesse d’obturation minimale de 1/300ème de seconde. Avec une longue-vue qui est un équivalent 2000mm (environ) il vous faudrait donc 1/2000ème de seconde. Vu que le résultat n'est pas très lumineux, il est quasiment impossible d'atteindre cette vitesse.
Je vous conseille de consulter ce site pour voir quel matériel vous devez utiliser pour adapter votre appareil numérique sur la longue- vue:
http://www.ornithomedia.com/pratique/eq ... 00343.html
Appareils « Reflex »
Pour avoir plus de souplesse et de meilleurs résultats, la meilleure manière est d’opter pour un appareil réflexe (boîtiers et objectifs séparables). Les appareils compactes ne donnent pas d'images exploitables pour l'ornithologie ; les bridges, s’ils peuvent faire l’affaire, ne sont pas très lumineux. Certains bridges avec un grand zoom optique ont de longues focales (720mm par exemple) mais dans ces conditions, il vaut mieux avoir une bonne visibilité et être stable.
Avant de parler directement du matériel il faut avoir quelques notions de base en photographie. On me demande souvent : « Avec cet appareil, tu peux prendre des photos jusqu'où ? » Cette question est difficile à répondre car tous les appareils peuvent prendre des photos jusqu’à l'infini. On parle plutôt d'angle de champ.
Comme sur un longue-vue, quelle portion du plan voit-on ? Celle-ci peut s'exprimer en degrés (°), mais de manière conventionnelle une focale s’exprime en millimètres (mm). Cela ne correspond toutefois pas à la réalité. Auparavant, un objectif 500mm mesurait 500mm de longueur ; ce n’est plus le cas aujourd’hui avec les nouvelles formules optiques. Si l’on veut, plus l'objectif « voit loin », plus la focale « est grande ». Avec un 300mm on photographiera un grand cormoran, avec un 600 on n’aura plus que sa tête. Pour les oiseaux, il est donc mieux d’avoir une longue focale, même si elle sera aussi plus chère et plus encombrante. Nous reviendrons sur ces différents points.
L’ouverture (F)
En matière de jumelles, des 8X42 sont moins lumineuses que des 8X50. En photographie, c'est l'inverse ! Plus l'ouverture (exprimée « f ») est petite, plus l'objectif est lumineux. Mais il sera aussi plus volumineux car il doit laisser entrer davantage de lumière. Un 300mm f2.8 est donc plus lumineux qu'un 300 f4, mais aussi trois fois plus lourd!
Le stabilisateur d’image (IS, VR, OSS, SSS...)
La stabilisation est un plus car elle permet d'augmenter son taux de réussite et de photographier à une vitesse d'obturation plus basse (évidemment, cela ne sert à rien si le sujet bouge ; le stabilisateur sert juste à éviter le flou de bouger du photographe). Il y a deux sortes de stabilisation : la stabilisation optique, utile en longue focale, qui stabilise non seulement le déclenchement de la photo mais aussi la visée (sauf pour les derniers modèles Canon qui ne stabilisent que le déclenchement). Elle a l’inconvénient de pouvoir tomber en panne hors-garantie et de provoquer un léger bruit (pixels parasites qui donne un aspect « granuleux » à l’image), surtout chez Sigma.
Deuxièmement, on trouve aussi des stabilisateurs directement dans les boîtiers, qui ne stabilisent l’image que lors du déclenchement. Ils ont l'avantage de stabiliser tous les objectifs, ce qui permet de choisir des objectifs sans IS, donc moins chers et moins lourds.
Les méga-pixels (Mgpx)
L'optique est plus important que le boîtier car c'est elle qui donne la vue à l'appareil, lequel peut être vu comme le « cerveau ». Si l’on est mal voyant, le cerveau aura donc automatiquement plus de peine ! Ainsi, il vaut mieux investir dans un très bon objectif et un boîtier moyen de gamme plutôt que l'inverse. Néanmoins celui-ci n'est pas à négliger.
« Grâce » à la publicité, beaucoup de gens pensent que plus le nombre de méga-pixels est élevé, meilleur sera l'appareil. Un nombre élevé de méga-pixels a des points positifs et des points négatifs. L'augmentation de la résolution permet d'imprimer dans un format plus grand tout en conservant une bonne qualité d’image Pour donner un ordre d’idée, avec un appareil 6 Mgpx on imprime en A4, avec un 12 Mgpx on imprime en A3, avec un 16 Mgpx on imprime en A2 et avec un 24 Mgpx on imprime en A1 (même si les puristes vous diront que c’est faux car ça dépend de beaucoup d’autres facteurs, notamment la qualité de l'objectif).
Les appareils oscillant entre 16 et 24 Mgpx permettent de recadrer davantage une image, ce qui est particulièrement intéressant en ornithologie lorsque l’on veut agrandir fortement un oiseau afin de l'identifier. Cela signifie que l’oiseau et plus facilement identifiable dans l'appareil que dans les jumelles ou à la longue-vue.
Par contre, plus le nombre de Mgpx est élevé, plus il est difficile d'avoir de bons ISO (mesures de la sensibilité du capteur à la lumière). Car si le nombre de pixels est élevé, chaque pixel recevra moins de lumière et il sera donc plus difficile de prendre des photos en faible luminosité (les capteurs récents gèrent mieux les ISO). La diffraction et les aberrations chromatiques (défauts optiques des objectifs) seront plus facilement visibles sur un capteur « surpixélisé ». Plus exigeant, celui-ci forcera donc son utilisateur à investir aussi dans une meilleur objectif.
Autres paramètres
Un point qui peut aider, sans forcément être primordial, est la rafale. Plus l'appareil peut prendre de photos à la seconde, meilleures seront vos chances d'obtenir au moins une photo réussie.
La tropicalisation, procédé rendant l’appareil plus résistant à l’humidité à aux poussières/sables, peut aussi être un avantage car l'ornithologie se fait sur le terrain, avec notamment le problème récurrent de la pluie.
Il y a différentes tailles de capteurs. La plupart sont des capteurs APS-C, soit la moitié d'un film argentique ils ont l'avantage d'être moins couteux que les pleins format qui ont un grand capteur (24/36mm). Le meilleur compromis est l'aps-c, il permet de « voir plus loin » car il a un facteur de grossissement (c'est plus compliqué que cela) de 1,5 ce qui est un avantage pour notre pratique.
Longueur de la focale (F)
Je ne suis pas un bon exemple, j'ai pour ma part un 300mm f2.8, qui est un objectif relativement court en focale. Il faut par exemple être à 4-5 mètres d'un passereau pour espérer une jolie photo et à une dizaine de mètres (grand maximum) pour les espèces plus grandes. Mais, en contrepartie, cet objectif est très lumineux, ce qui me permet de prendre des photos par faible luminosité ou de mettre un multiplicateur de focal (Teleconverter (TC) 1.4x). Cela permet de faire de ma focale un 420mm et d’avoir une ouverture de f4, ce qui est un bon compromis pour la photographie d'oiseaux. L’inconvénient est que l’appareil devient très lourd : 3 kilos avec le boîtier.
Un 300mm est une bonne focale pour les sujets de grande taille, comme les mammifères. Un 400mm convient mieux pour des oiseaux de taille moyenne et le 600mm est optimal pour les passereaux.
Pour un poids raisonnable, il ne faut pas avoir une ouverture plus grande que f5.6 (donc pas un chiffre inférieur). Un 400mm f5.6 ou un 500mm f5.6 sont de bons compromis entre la qualité, le poids et le prix.
La gamme f4 (400, 500 ou 600 mm) est aussi une bonne option, quoique plus lourde et plus chère. Il y a aussi la possibilité d'avoir un zoom (c’est-à-dire une focale variable) qui permet d'être plus polyvalent. Le plus grand avantage des zooms est leur ouverture car, contrairement aux fixes, ils ouvrent aux alentours de f5.6 – f6.3. Ils sont moins chers et pas forcément moins bons. Leur AF (auto-focus, c’est-à-dire la mise au point automatique) est par contre plus lent que sur une focale fixe.
Trêve de bavardage ! Voici quelques optiques de différentes marques classées selon deux critères. La première catégorie est destinée aux personnes souhaitant un matériel pas trop lourd, pas trop cher et qui « fait le boulot ». La seconde correspond à du matériel plus professionnel, pour celles et ceux qui voudraient se consacrer en détail à la photographie.
Tout d’abord, je déconseille la marque Samsung pour la photographie animalière ; leur matériel n'est pas adapté à ce hobby, tout comme Olympus, Leica, Samyang (mauvais pour les longues focales) ou encore Hasseblade.
Première catégorie
Canon :
Boitiers: 50D, 60D, 7D
Optiques: 400mm f5.6, 100-400 IS, 300 f4 IS (supporte le multiplicateur 1.4x)
Nikon :
Boitiers: D7000, D7100, D300(s) (mais performances ISO inférieures)
Optiques: AFS 300 f4 (non stabilisé) qui supporte le multiplicateur 1.4x, AFS 80-400 VR (la version précédente non VR est à déconseiller en raison de son AF poussif et ses médiocres performances à 400mm)
Sony :
Boitiers : a58, a57, a65 (EVF), a580, a550, a700 (anti-ruissellement ; OVF)
Optiques : 70-400 (très polyvalent mais encore cher), 70-400II (AF 4x plus rapide), 500 f8 (optique à miroir, donc rendu spécial et peu lumineux), 400 f4.5 Minolta, 300 f4 Minolta (peu lumineux également)
Pentax :
Boitiers: K5 et K5II (tropicalisé et solide)
Optiques : 300mm f4
Sigma :
Optiques : 50-500, 150-500, 120-400, 400 f5.6 Apo Macro (pignon), 300 f4 Apo Macro, 100-300 f4, 80-400 f5.6 (plus ancien, moins perfmorant que le 120-400)
Tamron :
Optiques : 200-500 f5.6 (non motorisé), un peu moins bon que le sigma 50-500 mais moins cher.
Deuxième catégorie
Canon :
Boitiers : 1DIII, 1DIV 1Dx
Optiques : 200-400 f4 (avec multiplicateur 1.4x), 500mm f4, 600mm f4, 400mm f2.8, 300/2,8 avec multiplicateurs, 400 f4 DO (très léger et maniable mais très critiqué pour son rapport qualité/prix), 800 f5.6.
Nikon :
Boitiers: D800 (mais rafale limitée), D3, D3s, D4
Optiques: 500mm f4, 400 f2.8, 300 f2.8 avec multiplicateurs, 200-400Vr, 600 f4, 800 f5.6
Sony :
Boitiers : a77, a99
Optiques : 300mm f2.8, bientôt 400 f4, 500 f4 (honteusement cher)
Pentax :
optique: 500 mm f5.6
Sigma :
Boitier: SR1
Optiques: 800 mm f5.6, 500 f4.5, 120-300 f2.8 OS, 300-800, 500 f4,5 (pas de stabilisateur, mais bien plus léger et maniable que ses concurrents).
J'espère que cet article vous à apporté quelques précisions sur la pratique de la photographie animalière et vous poussera à franchir le pas !
Merci à « Rascal » du forum AlphaDxD (http://www.alphadxd.fr) pour ses informations concernant le matériel Canon, Nikon, Pentax et Sigma notamment. Merci à Roland Ripoll du forum Benelux (http://www.beneluxnaturephoto.net) pour ses infos sur la digiscopie. Merci à Gaëtan Delaloye pour la relecture et la vérification technique de cet article et merci à Jérémy Savioz pour sa relecture orthographique et syntaxique. Enfin, merci à vous, lecteurs, d’avoir lu mon article !
Lionel Favre http://apvl.ch