Moi non plus, je n'aime pas le HDR, tout simplement parce que quand on se rend compte qu'une photo a été faite en HDR, c'est qu'elle est mal faite, l'effet est trop poussé (rendu non naturel, à-plats uniformes, manques de contraste, car les différences de luminosités sont trop aplaties).
Mais parfois je découvre qu'une photo qui me plait a été traitée en HDR: c'est cela le bon HDR...
Comme pour tout traitement (accentuation et anti bruit notamment, mais aussi toute retouche), le bon traitement est celui qui ne se voit pas.
Je passe vite sur le "faux" HDR, le HDR à partir d'une seule image. Ce n'est que triturage plus ou moins habile de la courbe de réponse du capteur et de la répartition des luminosités de la photo quand la plage de luminosité est trop large. On en fait tous sans le savoir forcément (outil courbe, combinaison des curseurs de luminosité, exposition et contraste, réglages tons foncés/tons clairs...).
Certains logiciels automatisent maintenant cela en une seul commande.
En JPEG, les réglages DRO/DR+ des boitiers Minolta et Sony en font dès la prise de vue; notamment les levels 3 à 5 de DR+ manuel de l'alpha700 (j'ignore ce qui existe sur les boitiers plus récents) qui écrasent de façon parfois outrancière le contraste des tons moyens pour laisser plus de place aux tons sombres et clairs.
Mais dans tt cela, on reste avec la seule dynamique du capteur, en essayant d'améliorer le rendu des BL et HL.
Le vrai HDR, qui permet de saisir autant de détails dans les zones les plus lumineuses et les plus sombres d'une scène quand l'écart dépasse la dynamique que peut encaisser le capteur (typiquement 7 ou 8 IL voire un peu plus maintenant), fait lui appel à plusieurs photos identiques (attention aux sujets mobiles, voitures, piétons voire nuages par grand vent dans un paysage par ex.!). Exposées de façon croissante, pour couvrir aussi bien le rendu des zones sombres (donc blancs brulés), jusqu'à l'autre extrême (exposée pour les plus hautes lumières, tout le reste dans le noir). Dans la vie réelle trois photos en bracketting peuvent suffire (mais pas pour rien que les adeptes du HDR réclament des écarts de bracketting plus larges), mais j'ai déjà vu des HDR à 11 photos (pour restituer tous les détails d'une éclipse totale de soleil, du ciel très lumineux près du bord de la lune - disque solaire juste derrière- à la subtile couronne solaire à plusierus degrés du disque solaire et les étoiles du ciel environnant...
Bref, en théorie en tout cas (je ne pratique pas, et laisse donc les spécialistes me contredire sur la pratique!), le HDR est utile dès que l'écart des luminosités extêmes qu'on veut restituer dépasse la dynamique de son capteur. En pratique, au moins, comme on superpose plusieurs photos, il ne faut pas avoir de sujets trop mobiles dans la scène, en tout cas dans les valeurs moyennes de luminosités si on risque de les retrouver sur des parties auxquelles contribuent différentes photos (sinon on a plusieurs clones du piéton ou de la voiture décalés sur la photo, à des expos différentes en plus: certes on peut les effacer en retouche.. voire il me semble que certains logiciels automatisent aussi cela en ne retenant qu'une contribution d'une seule photo, mais sans doute alors au détriment d'autres aspects).
Surtout pour moi, le rendu doit rester artistiquement intéressant et naturel pour notre cerveau (ou alors on peut basculer dans les effets spéciaux). Tout dépend de la scène, de sa composition, des éclairages, des couleurs...
Celle de BK est pour moi un bon exemple: il n'a pas cherché à restituer de façon trop moyenne l'arrière plan au soleil, il a conservé un rendu très lumineux, voire des blancs brulés sur de petits détails , mais en se débrouillant pour qu'on y voit suffisamment de détails. Moins lumineux, on aurait perdu l'opposition ombre/soleil, et ce serait devenu très peu naturel.