Forum AlphaDxD

Bonjour à tous et à toutes !
Ayant suivi les excellents conseils prodigués sur ce post par Bsdc, amendé par Bigleux et consors, j'ai couvert mon premier mariage le 21 Juin et j'en profite pour apporter ma pierre à l'édifice (l'autel ?) !
Aussi, je m'excuse par avance de la longueur de ce message et je me permets quelques anecdotes/conseils/remarques dans ce "post fleuve" (ca tombe bien, le mariage s'est déroulé le long du canal du midi )
Si un modo veut scinder/déplacer ce fil, n'hésitez pas !

LE MARIAGE

# de l'importance du repérage : outre la géographie des lieux (ne serait-ce que pour choisir les focales à emporter en fonction du recul), assurez-vous d'avoir la liste des personnes à photographier (les "vip") avant, cela vous permettra de vous focaliser sur ces vip et surtout de ne pas avoir à shooter comme un malheureux quasiment tous les convives dans l'espoir de ne pas faire l'impasse sur tata ginette !

# restez zen ! il y a toujours des imprévus auxquels faire face (changement de lieu, timing, etc), s'égarer dans des villages paumés (merci le gps et les portables), c'est pourquoi je conseillerai de ne prendre que du matériel "familier" pour s'épargner le stress de la prise en main de dernière minute (ex: nouveau flash)

# l'église : "vous qui entrez ici, perdez tout espoir". Le déroulement de la cérémonie -dans la mesure où il convient de ne pas en rater les moments forts-, et la tolérance du curé à l'intrusion du photographe sont des éléments à ne pas négliger... Le "mien" m'a gentiment répondu "qu'avec un photographe professionnel, il n'avait pas à répondre à ces questions", qu'eux savaient" J'ai quand même réussi à lui arracher les endroits où je ne gênerai pas et les moments à éviter (les lectures, prières, ..)

# toujours à l'église : l'enfer de l'éclairage - et qu'on aille pas me parler de lumière divine !
Conditions de prise de vue bien plus piègeuses que je ne le pensais : ISO 800 à 1600 obligatoire (iso auto + réglage dans le menu de l'alpha 700), recours au flash systématique (merci le sony 42) et surtout tout prendre en RAW !!! Le RAW permettra de rattraper les surex/sousex (merci la robe blanche de la mariée !) et surtout de corriger la balance des blancs - j'ai eu un joli mélange de projecteurs dirigés vers un plafond "jaune", de lumière tamisée par les vitraux de couleurs et bien sûr de la lumière froide du flash

# la sortie du couple de l'église : pensez à vérifier vos paramètres !! Ce maudit ISO resté à 1600 (et pour les aventureux du jpg, la balance des blancs)

# les portraits des mariés : un instant de quiétude après le rush de l'église - sauf si cette séance s'intercale entre les autres temps forts (église/mairie/parc), le timing sera serré : changement d'objectif, préparer/choisir le terrain si possible. Profitez du relatif calme pour soigner vos cadrages, votre profondeur de champs et varier les prises de vues : il y a de fortes chances que ce soient ces clichés qui soient les plus vus/diffusés.

# le parc, les groupes : l'atmosphère plus détendue -pour les convives- est propice aux clichés volés, mais ne négligez pas les préparatifs des photos de groupe (choix de l'arrière plan, changement d'objectif, réglages, pied éventuel), il vous faudra être rapide et efficace : les joues tétanisées des mariés souriants, eux-mêmes fatigués de courir après les convives vous en seront reconnaissantes Vous risquez d'ailleurs comme moi d'être surpris par le nombre de personnes à photographier : pendant l'heure qu'ont duré les photographies de groupe, j'ai bien cru qu'ils avaient invité la moitié du village ! (réglage en manuel avec contrôle de l'histogramme, puis mitraillage en règle) - pensez aux jeux de piles de secours pour le flash !

# être endurant : au final (la soirée étant couverte par d'autres), la séance aura duré 5h durant lesquelles vous aurez à gérer la pression (pas de seconde chance ), la soif (une bouteille d'eau pour vos rares instants de répis ), la fatigue (au bout d'un moment les quelques grammes du flash se transforment en kilos )

# être prévoyant : je insiste à mon tour sur la nécessité de prévoir une ou plusieurs cartes mémoires d'avance, ainsi que des batteries chargées et des jeux de piles pour le flash !!


L'AFTER

j'avais très largement sous estimé le temps de traitement qu'il me faudrait à l'issu du mariage pour traiter tous les clichés et pensais pouvoir fournir un DVD rapidement : grossière erreur
Le post-traitement aura duré une bonne semaine (après les heures de travail), dans la mesure où :
# non-familier des deux familles et ne connaissant pas les VIP, j'ai été obligé de conserver et traiter d'innombrables photos, me disant que sur les photos "bof bof" que je supprimerai bien figure peut être The Tata Ginette venue exprès de Perpette La Galette....
# je ne connaissais pas la destination finale (écran, 10x15, A4...), j'ai effectué des traitements par lot/batchs adaptés aux différents formats : retaillé/accentué pour le 10x15, taille originale très peu accentuée pour les formats supérieurs, planche contact en PDF et mini site web en ligne et sur le dvd pour aider à la sélection des clichés...
# je n'avais pas encore effectué des traitements sur tant de fichiers et n'avais pas encore affiné ma "méthode" pour gérer tant de clichés - tatonnements du débutant

Clairement, ce travail n'aurait pas été possible sans LightRoom ni PhotoShop (et son processeur d'images) , et sans un espace disque conséquent pour faire de nombreuses copies de secours !!

Mon flux de données :

import des RAW sous LR -> suppression des ratés -> redressement/recadrage -> exposition -> balance des blancs -> peps -> export au format PSD -> traitement du bruit sour PS -> retouches individuelles -> importation des PSD dans LR -> planche contact & site web -> export 10x15 -> export au format original

En détail :

# Import :
. faire des copies de secours !
. (lr) import des photos (j'ai choisi l'import "naturel" sans paramètre de développement - curseurs tous à zéro)
. (lr) trier et cataloguer les images (sous LightRoom)

# Développements initiaux :
. ne pas utiliser de reduction de bruit ni d'accentuation : elles seront effectuées ultérieurement !
. (lr) redresser les images prises à main levée et recadrer pour éliminer les éléments disgracieux : dans ce cas, on peut proposer des variantes en travaillant sur des copies virtuelles
. (lr) retravailler l'exposition (et l'appliquer en lots/synchroniser) : exposition, luminosité, contraste, point noir
. (lr) travail sur la balance des blancs : celles prises à l'eglise - en fonction de la proximité du flash ne peuvent pas être traitées en lot (marié jaune et mariée en schtroumpfette), mais demandent d'être contrôlées une à une
. (lr) photos au flash : scroller les clichés et corriger les yeux rouges
. (lr) donner du "peps" aux clichés fades : clarté et vibrance, retouche éventuelle du contraste/point noir

# Gérer le bruit :
. (lr) (via libellés de couleur ou notes), sélectionner les photos qui auront besoin d'un traitement du bruit numérique plus ou moins poussé - j'avais 3 groupes : fort bruit chromatique (souvent celles à 1600iso/église), bruit moyen (souvent 800 iso à la mairie) et pas de bruit (les autres)
. (lr) synchroniser les métadonnées (écriture des sidecar XMP)
. re-copies de secours (avec les .xmp) avant traitement
. (lr) export au format PSD/Prophoto/16 bits des photos dans 3 répertoires selon la classification "bruit". C'est à cette occasion que j'ai renommé les photos en leur attribuant un numéro séquentiel (via nom personnalisé).
. (ps) sous PhotoShop création de scripts personnels avec paramétrage de Noiseware différencié (fort/faible)
. (ps) processeur d'image de PhotoShop pour appliquer aux PSD exportés le script correspondant (d'où intérêt des répertoires distincts) & enregistrement au format PSD : opération longue - have a coffee ! (possibilité de l'effectuer directement à partir de LightRoom en créant un droplet photoshop)

# Retouches individuelles :
Attention, cette phase est extrémement chronophage : parcimonie !
. (ps) sur les clichés importants (signature à la mairie, entrée dans l'église, échange des aliances, etc) retouches individuelles : éléments disgracieux à faire disparaitre, niveaux, courbes & correction sélective de couleur

# Import final :
. (lr) importer les PSD débruités et retouchés - dans un nouveau catalogue par exemple

# (opt) Planche contact :
. (lr) sélectionner toutes les photos de l'album (tous les PSD)
. (lr) grâce au module impression créer une planche contact - pensez à faire figurer le nom des photos !!
. en se servant de l'utilisation de PDF Creator, enregister la planche contact au format PDF ... en l'imprimant

# (opt) Mini site web :
. (lr) vous pouvez aussi proposer très simplement un mini site web qui présentera les vignettes 800x600 des photos : sélectionnez toutes les photos et passer dans le module web - la suite coule de source (je vous conseille la gallerie html simple pour l'universalité)

# Rendus finaux et exportation :
cela consiste à enregistrer les fichiers PSD au format JPEG, à convertir l'espace colorimétrique en SRVB et en fonction de la destination finale (impression 10x15, A4, web...) à redimensionner les images et à effectuer une accentuation plus ou moins poussée. J'ai personnellement décidé de tout effectuer grâce à LightRoom, la même manipulation étant possible via PhotoShop mais la comparaison des 2 méthodes ne donne pas de différence notable... sauf en terme de commodité !! (Sous photoshop, on peut utiliser un script perso : passage en mode lab, selectionner la couche L, netteté optimisée, passage en 8bits, convertir au profil sRVB, enregistrer sous ..., et l'appliquer via le processeur d'images)

# formats originaux
. (lr) sélectionner toutes les images (psd), passer les paramètres de développement à zéro (état initial), et faire une accentuation légère en fonction des photos (portraits, photos de groupe, gros plans...)
. (lr) se baser sur cette photo étalon et synchroniser les paramètres avec les autres photos, en ne sélectionnant que la netteté
. (lr) sélectionner toutes les images, exporter... choisir le répertoire de sortie (ex: "original"), JPEG, qualité 12 (ou 11 si trop volumineux), espace sRVB sans redimensionner et zou !

# petits formats
même manipulation que précédemment, mais avec une accentuation plus poussée et un redimensionnement à 1800x1200pixel max (10x15cm)
. (lr) re-sélectionner toutes les photos et réinitialiser les paramètres de développement (à zéro)
. (lr) appliquer une accentuation plus poussée et l'appliquer aux autres images du même type (via synchroniser les paramètres)
. (lr) sélectionner toutes les images et choisir exporter ... : choix du répertoire de sortie (ex: "10x15"), JPEG, qualité 12 (ou 11), sRVB, redimensionner bords large 1800, ne pas agrandir


Le bilan : 5 heures de prise de vue, 600 (!!) photos avec le 28-75 f/2.8, le 70-200 f/2.8 et le nouveau flash sony 42, 25h de travail (lightroom, photoshop), environ 100 Go de fichiers (raw/psd/jpg), 2 paquets de café, un DVD pour les jeunes mariés et la satisfaction du travail accompli !

En espérant que ces conseils pourront aider ceux qui s'essayeront à cet exercice
N'hésitez pas à me contacter pour des précisions/conseils !

Amicalement,
GaB

eh ben... heureusement que je serais en vacance ! Bon va falloir que je me mette à LR et me trouver un Photoshop ou "équivalent", moins cher

...ouah, un grand merci gab38 car c très interessant d'apprendre avec un vrai pros !

Bein oui, Gab, tu as tout bien détaillé. J'ai à peu près le même boulot. Sauf pour les yeux rouges et les problèmes de lumières et surexpositions à l'église. Je les évite en utilisant le Lightsphere de Gary Fong. De plus, rien au-dessus de 400 ISO. C'est un vrai miracle, ce pot à confiture!!!

Merci les gars
Concernant l'utilisation d'un diffuseur, il faudra que je m'y mette sans doute, mais j'avoue bien humblement que c'était la première fois que j'utilisais le flash ainsi
C'est clair que l'on gagnerait énormément à pouvoir appeler ces plugins (noiseware, ...) directement à partir de LightRoom, sans avoir à passer par la fastidieuse phase d'export au format PSD et de traitement .. Peut être y aura-t-il du mieux avec la v2

Bein tu exporte au départ de Lr en JPG 100%.
Ensuite, tu lance NOISEWARE (version gratuite) qui te fait un excellent travail en "débruitage léger".
Pas besoin de passer en PSD (travail pour rien) !!!

Exporter et "noisewariser" directement les JPEG ?
Certes, sauf que cela te fait réduire en 8 bits avant la fin (sans parler de la conversion éventuelle en sRGB) alors que dans mon workflow "normal" cela fait partie des dernières opérations :
sur une grosse série (genre plus de 100 photos - 600 dans mon cas), il n'est pas rare que je reprenne plusieurs fois les réglages des photos pour équilibrer des séries (ex: bdb problématiques, contraste à corriger), que j'y revienne à cause des "dérives" naturelles au bout d'un certain temps passé devant l'écran ou tout simplement parce que j'ai pas la patience d'y rester 8h
Je me dis donc que le passage en JPEG/8bits même s'il n'est pas dramatique (ex: si c'est pour un affichage web), m'enlèvera une éventuelle possibilité de corriger le développement sans perte - c'est mon "principe de précaution"
Ceci dit, c'est clair que ce genre de "'pudeur" ne m'est apparu utile que sur des photos (importantes) qui seront imprimées - après tout, j'ai passé de longues années à ne bosser que sur des JPG

Désolé, j'avais complètement zappé ce post. J'y ai découvert beaucoup de choses sur l'après... c'est-à-dire le post-traitement.
J'ai appris à mes dépens que l'une des différences essentielles entre l'argentique et le numérique est... le nombre de clichés récoltés à la fin d'un reportage. En ce qui me concerne près de 250 clichés par concert.
Ingérable sans un minimum de méthode. D'autant qu'ayant une vie un peu compliquée, je travaille sur 4 ordinateurs en deux lieux différents, sans parler des nombreuses clés USB pour faire circuler tous ces fichiers. Résultat, un concert subalterne perdu (carte formatée et amplement réutilisée avant le transfert total sur le PC central).

Quelques sages décisions à prendre à l'avenir :
- Shooter uniquement en RAW et non plus en RAW + Jpeg (ce qui sous-entend, apprendre à faire un tri à partir de ces fichiers)
- Toujours vider la carte sur l'ordinateur central
- Trier clichés horizontaux et verticaux (facilite la visualisation avec un écran qui bascule à 90°, facilite la création des vignettes)
- Transférer une copie des RAW triés sur l'ordinateur de secours.
- Traiter les RAW sur l'ordinateur central

Pour l'instant, j'ignore encore les étapes et les subtilités de ce traitement. Mes premiers essais en traitement par lot ont été catastrophiques. Il est vrai que débuter par des concerts n'a pas facilité l'apprentissage. Je pense qu'un retour à mes premières amours : le portrait devrait me permettre de mieux gérer la phase de post-traitement.
Restera ensuite le dilemme de savoir quelle photo faire figurer dans une galerie-web .

Des remarques pleines de sagesse
Effectivement, le dilemne final du choix des photos "montrables" est à mon avis le plus cornélien

D'ou l'interet de prendre en raw+jpeg, comme ça tu porte les photos le lendemain sur le portable, pour selection avec les mariés (ou la famille proche); de cette façon tu ne retouche que les photos selectionnées.
Tu devrais aussi apporter plus de rigueur a la prise de vue, car je recadre trés trés peu mes photos et retouche moins de 20 raw (pour l'expo) et encore, le dernier mariage (3). Je ne comprend pas trop aussi, tes differents formats, perso je vide mes cartes en double sur l'ordi (maison)+portable; une fois le choix, les retouches faitent, redimensionnement par lot, pour envoi sur site web; puis gravage du dvd.

Presque comme papoune.

Je n'ai que 2 formats d'image; vignette web et HD (jpegs 100% issus de mes raws) pour tirages et/ou DVD.

+1 pour le diffuseur de Garry Fong, exit les yeux rouges.

Je contrôle la BDB sous capture One, un ptit coup de contraste en traitement par lot et puis le PC transforme tout ça pendant la nuit. Plus qu'à retoucher par ci par là et transformer en vignette web.

Ca me prend quand même qlq jours pcq ma machine n'est plus tout jeune.

Merci pour le partage

merci