[noindex]
Tyeuma a déjà eu une photo de la semaine, elle est:LA
1/tu as déjà eu les honneurs de la photo de la semaine, mais j'aimerai mieux te connaître , ainsi que ton parcours photographique?
- On va donc essayer de ne pas être redondant. J’ai aujourd’hui 20 ans, je suis étudiant en création industrielle (design produit) et informatique. J’ai commencé la photo en 2009 avec un compact (mon cher Casio, si tu m’entends) puis j’ai rapidement franchi les étapes vers le FF en passant par le bridge, le reflex apsc (a65 qui m’a permis de découvrir ce forum).
Photographiquement parlant, j’ai rapidement basculé sur des focales fixes. Le zoom c’est trop compliqué pour moi. Aujourd’hui je ne travaille plus qu’avec des fixes assez courts (28-35-55mm). Je suis du genre à avoir toujours mon boitier avec moi, et pratiquais énormément (mon disque dur s’en plaignait régulièrement). Aujourd’hui j’ai clairement calmé le jeu. Je sors toujours avec mon boitier, mais lors de sortie dédiées, je me contente de quelques photos (au lieu de quelques dizaines, voir centaines au début) Tant mieux, c’est autant de temps économisé devant l’ordi à traiter des photos qui n’en valent pas la peine. Sinon niveau traitement, je fais tout en RAW, développé avec photoshop et J.C.

2/Ta série nous montre une "fiesta" très animée, peux tu nous en dire plus?
- Alors cette fiesta en photo fait partie d’une semaine de fête barcelonaise dite de la Mercé. Il s’agit de la fête de leur sainte protectrice. La ville est dans la rue pendant toute une semaine à danser, profiter de concerts et de performances diverses, c’est très sympa. Le Correfoc se déroule au milieu des festivités, lorsque les barcelonais doivent laisser s’échapper leur démons. Toute la journée ils font défiler leurs sculptures de monstres et jouent du tambour et de la trompette partout. Au soir, ils ont installé une grande porte (des enfers) d’où sortent ces monstres, fanfares, et plein de gens déguisés en démon. Ils se jettent ensuite dans la foule et tout le monde crie, cours, saute, chante, au milieu des feux d’artifices. (ça a l’air dangereux comme ça, et ça l’est !)
3/Concilier manisfestation nocturne et mouvements, ça ne doit pas être facile, comment as tu fait?
- Au début dans la foule c’est impossible de faire quoi que ce soit. J’ai essayé mais vite j’ai compris que c’était trop difficile, il fallait passer devant et aller au plus proche de l’événement. Cette foule, assez compacte, bougeait au rythme des vagues de démons. Et lorsqu’une ouverture s’est présentée, je me suis faufilé entre le staff de sécurité et ai rejoint les photographes accrédités (le gros du spectacle se passait fort heureusement sous contrôle). Là j’ai enfin pu m’amuser. J’avais de la place pour bouger, j’allais au contact, clac clac clac. Un vrai plaisir.
Techniquement parlant, j’ai essayé plein de trucs pour les réglages, et puis au final, je me suis calé sur une vitesse assez élevée pour figer, un diaph pas trop fermé pour limiter l’ISO et pas trop ouvert pour garder une PDC confortable, et je laissais le boitier gérer le reste. J’ai essayé sur des vitesses plus basses pour filer mais avec peu de réussite.
J’ai ainsi passé trois quarts d’heure avec eux avant qu’ils me repèrent et me demande de sortir (très poliment, d’ailleurs). Extra, ce souvenir ! A faire et a refaire

4/Au vu de ton album, il semble que tu es plutôt un " rat" des villes que des champs. Qu'est ce qui t'attire dans la photo urbaine
- En fait, je suis devenu rat des villes à cause du dessin. Croquer des gens dans le métro, ça m’a « bouleversé ». Dans la rencontre avec autrui je me sens bien. Et c’est ce qui m’attire dans la photo de rue. Mon plus grand plaisir c’est le portrait volé. J’aime attraper un visage, j’en ai besoin, je veux voir une expression. C’est maladif ahah ! Ce n’est pas toujours facile, mais je peux me planter devant quelqu’un, et lui tirer le portrait en le regardant droit dans les yeux et sentir un dialogue extraordinaire s’installer, sans mot.
J’ai malgré tout un côté rat des champs : j’aime beaucoup prendre le temps de poser mon boitier sur pied, de réfléchir. Je le fais très mal, la plupart du temps. Mais ça m’apprend à pratiquer différemment. Je pratique malgré tout moins, car dans ces situations moins urbaines, j’aime aussi sortir sans appareil électronique (téléphone et APN), juste regarder, profiter, et pas chercher à tout capter.
5/Comment vois-tu ton avenir photographique proche, des projets, des envies?
- J’ai du mal à cerner mon avenir photographique (proche ou lointain) mais déborde de projets en tous genres. J’ai de grosses galères aujourd’hui dans mes études et je suis obligé de tout remettre en question. Peut-être que c’est pour moi le moment de basculer vers une formation pro en photo qui sait… J’aimerai pouvoir en vivre, c’est sûr, mais il y a la crainte de tuer la passion.
A plus court terme, j’aimerai me pencher sur le portrait, la photo de mode, la photo d’objet, le studio en général je pense. Mais il me reste tellement de chose à apprendre rien que sur les basiques encore...
6/Comme il se doit, je te laisse le mot de la fin, après t'avoir remercié d'avoir pris le temps de répondre à ces quelques questions.
- Difficile exercice que le mot de la fin. Déjà on ne dira jamais assez merci à tous ceux qui font ce forum qui est vraiment top. Je sors tout juste du projet 52 initié par Cerise et déjà qu’un bataillon est sur les rangs pour renquiller. C’est incroyable. Et merci à toi Midship de me faire cet honneur de pouvoir partager un peu plus.
Comme je disais un peu plus haut, je suis dans une situation un peu compliqué aujourd’hui d’un point de vue personnel mais je suis heureux quand même de la chance que j’ai de vivre ma vie. Alors certes on n’a rien que par soi-même, mais si on s’en donne les moyens on peut faire bouger les choses !
Je vous dis ça aujourd’hui parce que j’ai peur du monde dans lequel je vis. J’aimerai que ma photo de demain puisse être un vecteur d’émotion et d’humanité, j’aimerai de la passion et de l’amour et je ne vois que trop de cupidité et de peur autour de moi. En revanche, c’est vraiment bon de voir de la sensibilité, de la contemplation, du respect, dans vos œuvres alors merci aux photographes. Des gens comme vous sont de vraies bouffées d’oxygènes.
Je souhaite que tes projets aboutissent et que tes orientations professionnelles te comblent.Bonne semaine à tous