Sermon sur la mort de Minolta
Publié : Sam 05 Jan 2008 10:21
Sonystes, mes frères,
C'est lorsque l'homme se juge orgueilleusement hors d'atteinte des coups du sort que lui survient quelque terrible événement qui le rappelle à son néant. Les années qui viennent de s'écouler sont ainsi porteuses d'une profonde leçon qu'il nous faut dégager puis méditer, pour l'édification de nos esprits et le salut de nos âmes.
Ave.
O, jour désastreux, ô jour effroyable où retentit tout à coup, comme un éclat de tonnerre, cette étonnante nouvelle : Minolta se meurt, Minolta est mort !
Déjà GMC et Ronan, étroitement enlacés, tombaient à genoux, accablant Sénillé de leurs gémissements, déjà, des forums montait une lamentation universelle et il semblait que se réalisât la parole de Jean " l'ange répandra sa coupe dans les sources et les fleuves et ce sera du sang? et la terre s'ouvrira?"
Comment ! Cette firme arrogante qui avait connu tant de triomphes, voici qu'elle courait à l'abîme ? La Providence était-elle aveugle, s'acharnant ainsi sur une entreprise humaine dont on attendait tout ? Celle dont on célébrait la clarté des viseurs, fallait-il que cette même Providence, aux visées plus obscures, lui portât un coup mortel ?
Sonystes, mes frères, notre Dieu est un Dieu juste et bon et sa foudre ne se fait jamais entendre que pour éveiller nos esprits et les détourner de la voie mortelle où ils s'engagent. Encore faut-il que nos c?urs soient prêts à l'écouter !
Venite et audite.
Pour comprendre les bouleversements du présent, c'est vers le passé qu'il nous faut regarder. La cause de nos misères, sonystes, c'est assurément dans cette funeste année 68 que nous devons la chercher, lorsque retentit impunément cette diabolique maxime : "Jouissez sans entraves !
On ne peut évoquer sans frémir la fureur de débauche qui marqua ces temps impies !
L'année suivant ne fut pas plus heureuse, malgré le retour aux Affaires d'un gouvernement gardien des saines valeurs de la Morale et de la Religion : un saltimbanque hirsute voué au Malin et sa compagne dévergondée, issue de la perfide Albion, n'osèrent-ils pas célébrer en 69 "l'année érotique" ? Tombons, à notre tour, à genoux, sonystes, mes frères, à l'évocation de ces désordres sataniques ! Mais le pire restait à venir : quatre ans plus tard, alors que l'appétit de débauche n'était pas dissipé, parut un livre libertin, recueil de photographies dues à Minolta et assemblage monstrueux d'obscénités bien propres à susciter la colère divine. "Les demoiselles d' Hamilton", puisqu'il faut l'appeler par son nom, proposait aux concupiscences des brebis égarées, le spectacle de filles de Dieu offrant aux regards cette toison secrète dont seul l'époux aurait dû approcher, et avec retenue, dans l'intimité préservée de la chambre conjugale !
Ne cherchez pas ailleurs, sonystes, l'explication des troubles présents ! Il fallait que Minolta fût châtié pour avoir été l'instrument du péché, celui par lequel avait été révélé ce qui ne devait pas l'être.
Encore la Providence avait-elle contrarié les desseins du Tentateur en décidant qu'un flou salutaire ferait obstacle aux regards. L'ange Gabriel, armé du glaive de lumière, apparut alors aux concepteurs de ces optiques diaboliques, leur lançant sa malédiction :
" Ce que vous avez imaginé est semblable au Serpent de la Genèse, mais ce Serpent, lui, ne piquera pas et une Firme viendra qui vous écrasera la tête et vous serez tous soumis au droit Canon !"
Ainsi, sonystes mes frères, la chute de Minolta, loin de nous effrayer, doit édifier nos c?urs et nous inciter à la modestie et à la prudence, en pensées comme en actes.
Mais si, voulant discuter des choses dans une considération plus étendue, nous élevons nos esprits c'est au principe-même de la Photographie qu'il nous faut remonter et à l'organe qui répand cette déplorable industrie, je veux dire Traqueur d'Images?.
A ce nom fatal, porteur de tant de concupiscences, signons-nous et demandons à la Providence qu'elle ne ménage pas ses secours à ceux qui n'ont tenu nul compte de ses avertissements ! Qui pourrait, en effet, affronter sans troubles la vue de cet amoncellement de poitrines, de croupes et de sexes dont « Chasseur d'images », magazine libertin, lasse nos regards ? Certes, notre époque tout-entière semble, pour sa perte, depuis longtemps vouée à ce désir de jouir, à cette "libido fruendi" dont le grand Saint Augustin avait dénoncé les pouvoirs tyranniques, mais il semblait que, face au flot d'obscénités menaçant de tout engloutir, certaines digues dussent tenir, que nous voyons à présent submergées !
Comme il paraît anodin et presque innocent, en regard de ce spectacle indécent, cet autre désir, celui de possession, auquel nous incite ce même "Chasseur d'images" à travers les pages consacrées à sa boutique Photim. On sourirait presque devant la naïveté de trop crédules esprits persuadés que la possession de la "rotule Joystick compacte" métamorphosera leur existence. Faut-il être incurablement atteint de "libido habendi " cette soif de possession, pour espérer atteindre à la béatitude grâce à tel mini-pied accolé un pilier semblable à celui qui valut au grand Claudel l'illumination divine ? Comme elle résonne avec à-propos à nos esprits recrus et déçus de possessions matérielles, la parole du Christ dans la parabole du jeune homme riche. "Dépouille-toi de tout et suis-Moi ! Jette à la rue cet orgueilleux appareil reflex numérique Nikon D3 dont tu fais, bien à tort, ta fierté et prends la route sans te retourner ! En vérité, je vous le dis, il est plus difficile à un riche d'entrer dans le royaume du Père qu'à un zoom Tokina d'obtenir quatre étoiles dans les tests CI !"
Nous touchons ici, sonystes, à travers ces prétendus "tests", à l'un des travers, et non des moindres, de ce magazine infernal ! Quoi ! De simples humains, faillibles et inconstants dans leurs jugements, s'arrogeraient audacieusement le droit de disposer des étoiles et de les attribuer selon leur caprice, alors que seul pourrait le faire Celui qui les a créées en même temps que la voûte azurée ! Comment ! Des mortels établiraient des hiérarchies intangibles et rangeraient pour toujours cet objectif parmi les "nanars" et cet autre dans les "cailloux d'exception !" Une telle audace est bien grande, en vérité, mais, cette fois encore, l'Écriture nous guide, si on sait L'écouter et La méditer : "Ne jugez pas et vous ne serez pas jugés ! " Heureux les pauvres car ils seront appelés enfants de Dieu, heureux ceux qui vignettent car ils seront éclairés, heureux ceux qui distordent car ils seront corrigés, heureux ceux qui sont dans l'aberration car dxo leur sera donné ! Au royaume de mon père, les plus humbles Tokura seront les premiers, mais les Summicron gémiront dans la Géhenne, juste punition de leur orgueil insensé!"
Sonystes mes frères, prétendre juger, classer, hiérarchiser, comme « Chasseur d'Images » ose le faire, c'est nous livrer au péché suprême, celui d'Orgueil et, pour un autre plat de lentilles, sacrifier notre innocence à cette "libido sciendi", détestable soif de connaître et de comprendre, qui nous valut déjà d'être chassés du Jardin d' Éden ! Méditons, pendant qu'il est temps, sur la fin du libertin diabolique mis en scène par le saltimbanque Molière : Il ne croyait en rien, cet esprit fort, excepté que "deux et deux sont quatre et que quatre et quatre sont huit" et voici que le feu du Ciel l'a soudainement anéanti! Un même sort menace les esprits forts de CI : Qu'ils cessent donc de lasser la miséricorde divine et se rachètent sans tarder! Mais peut-on espérer, en vérité, d'esprits pareillement asservis aux chiffres et aux graphes qu'ils renoncent enfin à leur folie comptable pour adorer Dieu, L'Unique en trois Personnes ?
C'est pourtant la grâce qu'il leur faut souhaiter! Pour que leur salut fût assuré, il faudrait, cependant, qu'ils renonçassent encore à servir ce Veau d'Or des temps modernes, j'ai nommé la Photographie.
Cette activité humaine si détestable, sonystes, elle mérite assez, que, dans la lumière de la Foi et la fidélité aux Écritures, nous nous attachions un moment à en suivre, pour mieux les dénoncer, les sataniques développements, dans le souci de l?édification des esprits et du salut des âmes. Ce qui sera le dernier point de ce discours.
Pour mesurer pleinement en quoi la Photographie nous nuit, force nous est de considérer d?abord ce qu?elle nous ôte, lorsqu?elle se substitue à cet art sacré qu?elle prétend remplacer, je veux dire la Peinture
On ne peut considérer sans admiration cet effort éternel entrepris par l?homme pour dépasser sa condition de mortel, à travers la reproduction, nécessairement imparfaite, de l??uvre divine ! Qu?il s?agît de pérenniser les instants les plus sacrés de notre Histoire, comme la reconquête du Saint Sépulcre par les légions de Christ-Roi, les édifiantes scènes d?aveu obtenus par l?activité inspirée de la très sainte Inquisition ou l?écrasement des cohortes sans Dieu, lors des troubles récents de l?Espagne très catholique, le pinceau de nos peintres semble toujours avoir été guidé par une Providence soucieuse de notre seul Salut. Nos artistes furent, comme a pu l?écrire un poète lui-même heureusement inspiré, autant de « Phares » appelés à édifier les esprits en émouvant les âmes. Est-il « meilleur témoignage de notre dignité que cet ardent sanglot qui roule d?âge en âge et vient mourir aux bords de Votre éternité ? » pourrait-on, après lui, s?interroger.
La Photographie, pour sa part, a semblé vouloir, dès sa naissance, renier les promesses de son baptême, imitant servilement en ceci la nation profane qui l?avait vue naître.
Se détournant des scènes les plus sacrées, celle qui saura pourtant donner à voir les traits du Sauveur à travers l?empreinte du Suaire de Turin, se proposait bientôt, pour détestable mission, de glorifier le culte de l?Humanité dans ce qu?elle a de plus méprisable et de plus vain ! On vit ainsi s?afficher en toute impudeur, sur un papier qu?aurait dû glacer la seule épouvante, des scènes de la plus effrayante luxure : Un certain Doisneau, promis aux flammes éternelles, n?osa-t-il pas offrir aux regards un couple illégitime échangeant un baiser public dans les artères souillées de la nouvelle Babylone ? Tel autre avait pu célébrer imprudemment, quelques mois plus tôt, deux soudards de l?armée sans Dieu plantant leur emblème satanique marqué de l?étoile rouge sur l?Hôtel de ville d?une de nos capitales les plus catholiques ? Que penser encore de ces images odieuses de l?année 68 évoqués précédemment à travers tous ses désordres, quand s?étalait complaisamment, dans les gazettes, le douloureux spectacle de forces de l?ordre indignement agressés par des hordes avinées ? Que dire, enfin, de cette icône de leur « Révolution » qui envahit alors les chambres estudiantines (Comme si la seule Révolution qui comptât n?était pas celle que l?Écriture nous invite à faire en nous-mêmes en suivant les pas du Sauveur !)
En vérité, l?on se lasserait vite à évoquer les débordements humains que la Photographie a contribué, pour notre perte, à préserver de l?oubli ! La bête immonde jamais repue souffla son haleine empestée jusque dans les salles de Rédaction les plus estimables, le Monde excepté ! Comment s?en étonner, alors que les folliculaires de Chasseur d?Images avaient déjà pu exhiber, en s?en faisant gloire, les images obscènes de l?orgie par laquelle ils célébrèrent tel anniversaire de leur détestable revue !
Sonystes mes frères, à travers l?errance photographique dénoncée ici, c?est une leçon de vie tout-entière qu?il nous importe de tirer :
Quitter la voie étroite mais sûre où nous guide l?Écriture, c?est agir comme ces vierges folles qui s?avançaient sans Balcar à la rencontre de l?époux céleste, c?est imiter encore ces voyageurs imprudents passant les portes de Sodome sans avoir assuré leurs arrières.
Puissiez-vous, sonystes mes frères, ne leur ressembler en rien et vous détourner de ce culte idôlatre des images photographiques sanctifiées
C?est une des grâces que je vous souhaite en ce début d'année.
C'est lorsque l'homme se juge orgueilleusement hors d'atteinte des coups du sort que lui survient quelque terrible événement qui le rappelle à son néant. Les années qui viennent de s'écouler sont ainsi porteuses d'une profonde leçon qu'il nous faut dégager puis méditer, pour l'édification de nos esprits et le salut de nos âmes.
Ave.
O, jour désastreux, ô jour effroyable où retentit tout à coup, comme un éclat de tonnerre, cette étonnante nouvelle : Minolta se meurt, Minolta est mort !
Déjà GMC et Ronan, étroitement enlacés, tombaient à genoux, accablant Sénillé de leurs gémissements, déjà, des forums montait une lamentation universelle et il semblait que se réalisât la parole de Jean " l'ange répandra sa coupe dans les sources et les fleuves et ce sera du sang? et la terre s'ouvrira?"
Comment ! Cette firme arrogante qui avait connu tant de triomphes, voici qu'elle courait à l'abîme ? La Providence était-elle aveugle, s'acharnant ainsi sur une entreprise humaine dont on attendait tout ? Celle dont on célébrait la clarté des viseurs, fallait-il que cette même Providence, aux visées plus obscures, lui portât un coup mortel ?
Sonystes, mes frères, notre Dieu est un Dieu juste et bon et sa foudre ne se fait jamais entendre que pour éveiller nos esprits et les détourner de la voie mortelle où ils s'engagent. Encore faut-il que nos c?urs soient prêts à l'écouter !
Venite et audite.
Pour comprendre les bouleversements du présent, c'est vers le passé qu'il nous faut regarder. La cause de nos misères, sonystes, c'est assurément dans cette funeste année 68 que nous devons la chercher, lorsque retentit impunément cette diabolique maxime : "Jouissez sans entraves !
On ne peut évoquer sans frémir la fureur de débauche qui marqua ces temps impies !
L'année suivant ne fut pas plus heureuse, malgré le retour aux Affaires d'un gouvernement gardien des saines valeurs de la Morale et de la Religion : un saltimbanque hirsute voué au Malin et sa compagne dévergondée, issue de la perfide Albion, n'osèrent-ils pas célébrer en 69 "l'année érotique" ? Tombons, à notre tour, à genoux, sonystes, mes frères, à l'évocation de ces désordres sataniques ! Mais le pire restait à venir : quatre ans plus tard, alors que l'appétit de débauche n'était pas dissipé, parut un livre libertin, recueil de photographies dues à Minolta et assemblage monstrueux d'obscénités bien propres à susciter la colère divine. "Les demoiselles d' Hamilton", puisqu'il faut l'appeler par son nom, proposait aux concupiscences des brebis égarées, le spectacle de filles de Dieu offrant aux regards cette toison secrète dont seul l'époux aurait dû approcher, et avec retenue, dans l'intimité préservée de la chambre conjugale !
Ne cherchez pas ailleurs, sonystes, l'explication des troubles présents ! Il fallait que Minolta fût châtié pour avoir été l'instrument du péché, celui par lequel avait été révélé ce qui ne devait pas l'être.
Encore la Providence avait-elle contrarié les desseins du Tentateur en décidant qu'un flou salutaire ferait obstacle aux regards. L'ange Gabriel, armé du glaive de lumière, apparut alors aux concepteurs de ces optiques diaboliques, leur lançant sa malédiction :
" Ce que vous avez imaginé est semblable au Serpent de la Genèse, mais ce Serpent, lui, ne piquera pas et une Firme viendra qui vous écrasera la tête et vous serez tous soumis au droit Canon !"
Ainsi, sonystes mes frères, la chute de Minolta, loin de nous effrayer, doit édifier nos c?urs et nous inciter à la modestie et à la prudence, en pensées comme en actes.
Mais si, voulant discuter des choses dans une considération plus étendue, nous élevons nos esprits c'est au principe-même de la Photographie qu'il nous faut remonter et à l'organe qui répand cette déplorable industrie, je veux dire Traqueur d'Images?.
A ce nom fatal, porteur de tant de concupiscences, signons-nous et demandons à la Providence qu'elle ne ménage pas ses secours à ceux qui n'ont tenu nul compte de ses avertissements ! Qui pourrait, en effet, affronter sans troubles la vue de cet amoncellement de poitrines, de croupes et de sexes dont « Chasseur d'images », magazine libertin, lasse nos regards ? Certes, notre époque tout-entière semble, pour sa perte, depuis longtemps vouée à ce désir de jouir, à cette "libido fruendi" dont le grand Saint Augustin avait dénoncé les pouvoirs tyranniques, mais il semblait que, face au flot d'obscénités menaçant de tout engloutir, certaines digues dussent tenir, que nous voyons à présent submergées !
Comme il paraît anodin et presque innocent, en regard de ce spectacle indécent, cet autre désir, celui de possession, auquel nous incite ce même "Chasseur d'images" à travers les pages consacrées à sa boutique Photim. On sourirait presque devant la naïveté de trop crédules esprits persuadés que la possession de la "rotule Joystick compacte" métamorphosera leur existence. Faut-il être incurablement atteint de "libido habendi " cette soif de possession, pour espérer atteindre à la béatitude grâce à tel mini-pied accolé un pilier semblable à celui qui valut au grand Claudel l'illumination divine ? Comme elle résonne avec à-propos à nos esprits recrus et déçus de possessions matérielles, la parole du Christ dans la parabole du jeune homme riche. "Dépouille-toi de tout et suis-Moi ! Jette à la rue cet orgueilleux appareil reflex numérique Nikon D3 dont tu fais, bien à tort, ta fierté et prends la route sans te retourner ! En vérité, je vous le dis, il est plus difficile à un riche d'entrer dans le royaume du Père qu'à un zoom Tokina d'obtenir quatre étoiles dans les tests CI !"
Nous touchons ici, sonystes, à travers ces prétendus "tests", à l'un des travers, et non des moindres, de ce magazine infernal ! Quoi ! De simples humains, faillibles et inconstants dans leurs jugements, s'arrogeraient audacieusement le droit de disposer des étoiles et de les attribuer selon leur caprice, alors que seul pourrait le faire Celui qui les a créées en même temps que la voûte azurée ! Comment ! Des mortels établiraient des hiérarchies intangibles et rangeraient pour toujours cet objectif parmi les "nanars" et cet autre dans les "cailloux d'exception !" Une telle audace est bien grande, en vérité, mais, cette fois encore, l'Écriture nous guide, si on sait L'écouter et La méditer : "Ne jugez pas et vous ne serez pas jugés ! " Heureux les pauvres car ils seront appelés enfants de Dieu, heureux ceux qui vignettent car ils seront éclairés, heureux ceux qui distordent car ils seront corrigés, heureux ceux qui sont dans l'aberration car dxo leur sera donné ! Au royaume de mon père, les plus humbles Tokura seront les premiers, mais les Summicron gémiront dans la Géhenne, juste punition de leur orgueil insensé!"
Sonystes mes frères, prétendre juger, classer, hiérarchiser, comme « Chasseur d'Images » ose le faire, c'est nous livrer au péché suprême, celui d'Orgueil et, pour un autre plat de lentilles, sacrifier notre innocence à cette "libido sciendi", détestable soif de connaître et de comprendre, qui nous valut déjà d'être chassés du Jardin d' Éden ! Méditons, pendant qu'il est temps, sur la fin du libertin diabolique mis en scène par le saltimbanque Molière : Il ne croyait en rien, cet esprit fort, excepté que "deux et deux sont quatre et que quatre et quatre sont huit" et voici que le feu du Ciel l'a soudainement anéanti! Un même sort menace les esprits forts de CI : Qu'ils cessent donc de lasser la miséricorde divine et se rachètent sans tarder! Mais peut-on espérer, en vérité, d'esprits pareillement asservis aux chiffres et aux graphes qu'ils renoncent enfin à leur folie comptable pour adorer Dieu, L'Unique en trois Personnes ?
C'est pourtant la grâce qu'il leur faut souhaiter! Pour que leur salut fût assuré, il faudrait, cependant, qu'ils renonçassent encore à servir ce Veau d'Or des temps modernes, j'ai nommé la Photographie.
Cette activité humaine si détestable, sonystes, elle mérite assez, que, dans la lumière de la Foi et la fidélité aux Écritures, nous nous attachions un moment à en suivre, pour mieux les dénoncer, les sataniques développements, dans le souci de l?édification des esprits et du salut des âmes. Ce qui sera le dernier point de ce discours.
Pour mesurer pleinement en quoi la Photographie nous nuit, force nous est de considérer d?abord ce qu?elle nous ôte, lorsqu?elle se substitue à cet art sacré qu?elle prétend remplacer, je veux dire la Peinture
On ne peut considérer sans admiration cet effort éternel entrepris par l?homme pour dépasser sa condition de mortel, à travers la reproduction, nécessairement imparfaite, de l??uvre divine ! Qu?il s?agît de pérenniser les instants les plus sacrés de notre Histoire, comme la reconquête du Saint Sépulcre par les légions de Christ-Roi, les édifiantes scènes d?aveu obtenus par l?activité inspirée de la très sainte Inquisition ou l?écrasement des cohortes sans Dieu, lors des troubles récents de l?Espagne très catholique, le pinceau de nos peintres semble toujours avoir été guidé par une Providence soucieuse de notre seul Salut. Nos artistes furent, comme a pu l?écrire un poète lui-même heureusement inspiré, autant de « Phares » appelés à édifier les esprits en émouvant les âmes. Est-il « meilleur témoignage de notre dignité que cet ardent sanglot qui roule d?âge en âge et vient mourir aux bords de Votre éternité ? » pourrait-on, après lui, s?interroger.
La Photographie, pour sa part, a semblé vouloir, dès sa naissance, renier les promesses de son baptême, imitant servilement en ceci la nation profane qui l?avait vue naître.
Se détournant des scènes les plus sacrées, celle qui saura pourtant donner à voir les traits du Sauveur à travers l?empreinte du Suaire de Turin, se proposait bientôt, pour détestable mission, de glorifier le culte de l?Humanité dans ce qu?elle a de plus méprisable et de plus vain ! On vit ainsi s?afficher en toute impudeur, sur un papier qu?aurait dû glacer la seule épouvante, des scènes de la plus effrayante luxure : Un certain Doisneau, promis aux flammes éternelles, n?osa-t-il pas offrir aux regards un couple illégitime échangeant un baiser public dans les artères souillées de la nouvelle Babylone ? Tel autre avait pu célébrer imprudemment, quelques mois plus tôt, deux soudards de l?armée sans Dieu plantant leur emblème satanique marqué de l?étoile rouge sur l?Hôtel de ville d?une de nos capitales les plus catholiques ? Que penser encore de ces images odieuses de l?année 68 évoqués précédemment à travers tous ses désordres, quand s?étalait complaisamment, dans les gazettes, le douloureux spectacle de forces de l?ordre indignement agressés par des hordes avinées ? Que dire, enfin, de cette icône de leur « Révolution » qui envahit alors les chambres estudiantines (Comme si la seule Révolution qui comptât n?était pas celle que l?Écriture nous invite à faire en nous-mêmes en suivant les pas du Sauveur !)
En vérité, l?on se lasserait vite à évoquer les débordements humains que la Photographie a contribué, pour notre perte, à préserver de l?oubli ! La bête immonde jamais repue souffla son haleine empestée jusque dans les salles de Rédaction les plus estimables, le Monde excepté ! Comment s?en étonner, alors que les folliculaires de Chasseur d?Images avaient déjà pu exhiber, en s?en faisant gloire, les images obscènes de l?orgie par laquelle ils célébrèrent tel anniversaire de leur détestable revue !
Sonystes mes frères, à travers l?errance photographique dénoncée ici, c?est une leçon de vie tout-entière qu?il nous importe de tirer :
Quitter la voie étroite mais sûre où nous guide l?Écriture, c?est agir comme ces vierges folles qui s?avançaient sans Balcar à la rencontre de l?époux céleste, c?est imiter encore ces voyageurs imprudents passant les portes de Sodome sans avoir assuré leurs arrières.
Puissiez-vous, sonystes mes frères, ne leur ressembler en rien et vous détourner de ce culte idôlatre des images photographiques sanctifiées
C?est une des grâces que je vous souhaite en ce début d'année.