Un autre angle d'analyse (complémentaire): Après une cinquantaine d'années, la FNAC arrive simplement au bout de son cycle économique basé sur l'exception et un but plus social qu'économique pur, et ne trouve pas sa place dans la grande distribution standard, plus ancienne et plus mature qu'elle dans son domaine. Le sort de beaucoup de ces petites enseignes quand elles perdent leur créneau et image de niche. La FNAC a plutôt duré longtemps par rapport à d'autres.
Au milieu des années 50 la FNAC a été créée par un proche du parti communiste (Max Théret) quasiment comme une "boutique d'arrière cour", avec une clientèle assez confidentielle au départ. On se refilait son adresse et ses bonnes occasions. Elle avait un but social, améliorer le niveau de vie de ses clients en leur permettant d'acheter moins cher.
En grossissant, ouvrant d'autres magasins plus en vue, allant en province puis à l'étranger, il faut bien que les capitaux, donc l'actionnariat évolue.
Mais reste dans le domaine "social" jusque dans les années 1990 (rachetée notamment par la GMF, mutuelle de fonctionnaires, pas encore rachetée par un groupe d'assurances privé, dirigée par un grand maitre du grand orient de France, Michel Baroin...).
Le grand virage, qui pour moi marque la fin de la "Fédération Nationale d'Achat des Cadres" est le passage sous giron totalement privé, le groupe PPR de François Pinault au milieu des années 90. Rentabilité de chaque magasin, fermeture de ceux qui ne sont pas satisfaisants, réduction des coûts puis des effectifs... bref l'esprit de "l'agitateur culturel" disparait rapidement, et de référence pour les prix bas la FNAC devient plutot un témoin des prix moyens/élevés (à l'exception notable de promotions organisées autour des "offres adhérent"). L'expertise conseil plus ou moins désintéressée des vendeurs disparaît aussi, remplacée par la vente de ce qui est facile à vendre, accompagnée surtout d'à coté (extensions de garanties, accessoire à forte marge...). Bref la FNAC se fond dans le monde de la grande distribution normale. Seuls ceux qui l'ont connu avant les années 80 en gardent un certain temps l'ancienne image. Cela fait pas mal d'années que je n'y achète plus d'équipements, encore moins y vais demander conseil à un vendeur

Par contre par sa palette de matériel, reste un bon endroit pour voir et comparer les équipêments.
Vu son manque chronique de rentabilité, PPR est plus ou moins vendeur depuis pas mal d'années... mais encore faut-il trouver un repreneur. Bref le rochain virage...