Duel de 70-300mm
Publié : Mer 22 Fév 2012 01:26
Dans la même veine que le duel de 85mm, voici celui qui met en valeur le Sony 70-300 G SSM et le Tamron 70-300 SP USD.
Duel de 70-300mm sur l’a77
Avant propos
L’acquisition de plusieurs objectifs photo est propre à chacun mais il existe des invariants. Au delà d’un zoom standard parfois fourni en kit avec l’achat du boîtier ou d’une focale fixe très lumineuse telle qu’un 50/1,4, l’achat d’un télézoom offrant une longue focale s’envisage rapidement.
Au delà des considérations plus pointues amenant à l’acquisition d’un objectif haut de gamme parce que ouvrant à f/2,8 ou proposant une focale atteignant 400mm, celles qui amènent à l’achat d’un 70-300mm de qualité sont limpides : gagner en focale tout en atteignant une qualité jugée suffisante.
Dans de nombreuses situations, ce gain de focale va s’avérer précieux, utile et enviable. Tous les constructeurs proposent systématiquement plusieurs 70-300mm à leur catalogue.
Généralement, on peut distinguer deux gammes. La première, abordable, dans la lignée des objectifs “kits” dont les représentants sont le Sony SAL 75-300mm ou le Tamron 70-300mm Di LD. La seconde s’inscrit dans la lignée des téléobjectifs “expert”. Ce duel s’intéresse de près à deux objectifs parmi ceux ci : le Sony 70-300 G SSM et le Tamron 70-300 USD, tous deux de conception récente, proposant une mise au point ultrasonique et se voulant être au faîte dans leur catégorie.
Prise en main
La prise en main d’un objectif est souvent très subjective tant elle relève de sensations liées à la vue et au toucher.
Après avoir manipulé successivement les deux objectifs, il est évident qu’ils jouent dans la même catégorie de finition. Aucun des deux objectifs ne "fait jouet" ni "fragile" à côté de l’autre même si chaque objectif garde les signes distinctifs de la marque auquel il appartient. Le Sony a cet aspect très sobre, classe à nos yeux avec ses bagues finement striées (mais attrape poussières), le Tamron arbore fièrement un liseré doré cher à la marque.
La prise en main est très similaire, leurs gabarits sont presqu’identiques, le diamètre de la lentille frontale est de 62mm pour chacun, l’allongement lorsqu’on zoome est similaire également et le Sony est 15gr plus lourd que le Tamron ce qui est insignifiant. Les bagues de focale et de mise au point sont de tailles comparables et de fermeté similaire, finement striées sur le Sony, plus largement crénelées sur le Tamron.
Seule différence, le pare soleil du Sony a une tulipe nettement moins prononcée que le Tamron, ce qui, en position rangé et replié à l’envers rend sa préhension un peu malaisée.
Finalement, on pourrait résumer notre sensation en indiquant qu’aucun argument tangible ne permet de préférer l’aspect extérieur d’un de ces objectifs qui sont très ressemblants. Il y a des “canons” qu’on ne réinvente pas...
Un examen plus attentif fait apparaître que le Sony se voit affublé de plusieurs commandes sur son fût. L’une permet, selon le boitier, de bloquer la map ou de prévisualiser la profondeur de champs. L’autre commande permet de commuter entre AF/MF et surtout de limiter la plage de mise au point (full range ou 1,2m-3m ou 3m-infini). Le Tamron ne propose que le classique commutateur AF/MF.
Utilisation sur le terrain
Les deux objectifs étant vraiment très similaires en terme de gabarit, leur tenue et leur utilisation sur nos a77 s’est évidemment révélée non discriminante.
Par contre, nous avons pu soumettre les deux objectifs à quelques comparaisons de vitesse de mise au point, d’accroche du point et de transition entre deux scènes proches. Le Tamron se révèle efficace mais il apparaît clairement moins rapide, moins nerveux et moins précis que le Sony. Cela étant cela ne fait PAS du Tamron un objectif lent et pataud.
Sa mise au point ultrasonique (USD chez Tamron, SSM chez Sony) est appréciable et de loin supérieure à un 70-300 “bas de gamme”.
Nous signalons que cette différence de nervosité/rapidité/accroche ne nous a pas directement sauté aux yeux. Nous avons dû nous y attarder spécifiquement pour la mettre en évidence, et dans ce cas, elle apparaît clairement. Nous estimons que cette différence nette ne devrait pas se faire sentir lors d’un usage polyvalent mais qu’elle sera sans doute significative lorsqu’il s’agira d’exploiter son 70-300 dans des situations exigeantes.
Il faut également noter que les deux objectifs sont annoncés avec un rapport de grossissement. de 1:4 mais à 300mm, ils affichent une distance minimale de mise au point différente : 120cm pour le Sony, 150cm pour le Tamron, ce qui peut aussi se révéler discriminant pour certaines situations. Pour en avoir le coeur net, nous avons testé ce rapport 1:4 et aucune de nos photos tests n’a pu montrer une différence significative de grossissement entre les deux objectifs.
Test sur trépied
Il a été réalisé avec l'Alpha 77. Les photos ont été prises sur trépied, à 100 ISO, SteadyShot (stabilisation) désactivé, à une distance de mise au point d’environ 4m. Les photos tests ont été réalisées en mise au point manuelle avec la loupe 11x et doublées afin d’éviter les erreurs de mise au point et à chaque ouverture c’est la meilleure prise de vue qui a été choisie.
Les images présentées pour comparer le piqué sont des crops 100% : il est donc évident que ces différences (en regardant les photos originales) ne sont guère perceptibles sur de petits tirages ou sur écran, nous insistons sur ce point.
Afin de réaliser à quel point un crop 100% sur un boîtier de 24Mpx comme l’a77 représente une petite partie de l’image, voici la scène “complète”. La mise au point a été faite sur la petite “tache de béton” au centre et nous observerons aussi le coin inférieur gauche.
Voici les crops aux extrêmes de la plage : 70mm et 300mm, au centre et dans le coin inférieur gauche. Le Tamron à gauche et le Sony à droite. Je laisse aux pinailleurs le soin d'extrapoler les séries de crops aux autres focales que je n'ai plus le "dash" de mettre.
A 70mm - f/4,5 - f/5,6 et f/8 - centre et coin
A 300mm - f/5,6 et f/8 - centre et coin
Pour info, puisque le Tamron ouvre à f/4 à 70mm, voici le crop des deux objectifs à 70mm à pleine ouverture (le Tamron à f/4 et le Sony à f/4,5).
Notre conclusion
Sur le forum, nombreuses ont été les questions à propos de ces deux 70-300. Le Sony coûtant au moins le double du prix du Tamron, la question de savoir ce qu’ils ont respectivement “dans le ventre” est bien légitime.
En termes de prise en main, le Tamron n’a rien à envier au Sony, c’est évident.
Au rayon des fonctionnalités, le Sony est plus complet. Il propose un bouton configurable, une mise au point minimale plus rapprochée et surtout une limitation de la plage d’utilisation très pratique. Cette dernière fonctionnalité vient s’ajouter aux performances autofocus que nous avons pu ressentir et qui sont plus élevées pour le Sony bien que le Tamron, lui aussi équipé d’une motorisation ultrasonique, ne démérite pas du tout. Les images tests présentées donnent également l’avantage au Sony bien que le Tamron se défende très honorablement.
Quand on sait que le Tamron coûte moins de 350€, il nous apparaît être un maître achat quasiment incontestable qui n'est pas ridicule face au Sony et qui devrait prendre un net avantage sur les 70-300 "bas de gamme". Cela est d'autant plus vrai qu'il bénéficie d’une mise au point ultrasonique très appréciable.
Nous pensons que dans pas mal de situations, le coût du Sony ne se justifie pas nécessairement mais celui qui voudra une dose de qualité en plus, une mise au point encore plus rapide et des configurations plus avancées le choisira et en sera satisfait.

Duel de 70-300mm sur l’a77
Avant propos
L’acquisition de plusieurs objectifs photo est propre à chacun mais il existe des invariants. Au delà d’un zoom standard parfois fourni en kit avec l’achat du boîtier ou d’une focale fixe très lumineuse telle qu’un 50/1,4, l’achat d’un télézoom offrant une longue focale s’envisage rapidement.
Au delà des considérations plus pointues amenant à l’acquisition d’un objectif haut de gamme parce que ouvrant à f/2,8 ou proposant une focale atteignant 400mm, celles qui amènent à l’achat d’un 70-300mm de qualité sont limpides : gagner en focale tout en atteignant une qualité jugée suffisante.
Dans de nombreuses situations, ce gain de focale va s’avérer précieux, utile et enviable. Tous les constructeurs proposent systématiquement plusieurs 70-300mm à leur catalogue.
Généralement, on peut distinguer deux gammes. La première, abordable, dans la lignée des objectifs “kits” dont les représentants sont le Sony SAL 75-300mm ou le Tamron 70-300mm Di LD. La seconde s’inscrit dans la lignée des téléobjectifs “expert”. Ce duel s’intéresse de près à deux objectifs parmi ceux ci : le Sony 70-300 G SSM et le Tamron 70-300 USD, tous deux de conception récente, proposant une mise au point ultrasonique et se voulant être au faîte dans leur catégorie.

Prise en main
La prise en main d’un objectif est souvent très subjective tant elle relève de sensations liées à la vue et au toucher.
Après avoir manipulé successivement les deux objectifs, il est évident qu’ils jouent dans la même catégorie de finition. Aucun des deux objectifs ne "fait jouet" ni "fragile" à côté de l’autre même si chaque objectif garde les signes distinctifs de la marque auquel il appartient. Le Sony a cet aspect très sobre, classe à nos yeux avec ses bagues finement striées (mais attrape poussières), le Tamron arbore fièrement un liseré doré cher à la marque.
La prise en main est très similaire, leurs gabarits sont presqu’identiques, le diamètre de la lentille frontale est de 62mm pour chacun, l’allongement lorsqu’on zoome est similaire également et le Sony est 15gr plus lourd que le Tamron ce qui est insignifiant. Les bagues de focale et de mise au point sont de tailles comparables et de fermeté similaire, finement striées sur le Sony, plus largement crénelées sur le Tamron.
Seule différence, le pare soleil du Sony a une tulipe nettement moins prononcée que le Tamron, ce qui, en position rangé et replié à l’envers rend sa préhension un peu malaisée.

Finalement, on pourrait résumer notre sensation en indiquant qu’aucun argument tangible ne permet de préférer l’aspect extérieur d’un de ces objectifs qui sont très ressemblants. Il y a des “canons” qu’on ne réinvente pas...

Un examen plus attentif fait apparaître que le Sony se voit affublé de plusieurs commandes sur son fût. L’une permet, selon le boitier, de bloquer la map ou de prévisualiser la profondeur de champs. L’autre commande permet de commuter entre AF/MF et surtout de limiter la plage de mise au point (full range ou 1,2m-3m ou 3m-infini). Le Tamron ne propose que le classique commutateur AF/MF.
Utilisation sur le terrain
Les deux objectifs étant vraiment très similaires en terme de gabarit, leur tenue et leur utilisation sur nos a77 s’est évidemment révélée non discriminante.
Par contre, nous avons pu soumettre les deux objectifs à quelques comparaisons de vitesse de mise au point, d’accroche du point et de transition entre deux scènes proches. Le Tamron se révèle efficace mais il apparaît clairement moins rapide, moins nerveux et moins précis que le Sony. Cela étant cela ne fait PAS du Tamron un objectif lent et pataud.

Sa mise au point ultrasonique (USD chez Tamron, SSM chez Sony) est appréciable et de loin supérieure à un 70-300 “bas de gamme”.
Nous signalons que cette différence de nervosité/rapidité/accroche ne nous a pas directement sauté aux yeux. Nous avons dû nous y attarder spécifiquement pour la mettre en évidence, et dans ce cas, elle apparaît clairement. Nous estimons que cette différence nette ne devrait pas se faire sentir lors d’un usage polyvalent mais qu’elle sera sans doute significative lorsqu’il s’agira d’exploiter son 70-300 dans des situations exigeantes.
Il faut également noter que les deux objectifs sont annoncés avec un rapport de grossissement. de 1:4 mais à 300mm, ils affichent une distance minimale de mise au point différente : 120cm pour le Sony, 150cm pour le Tamron, ce qui peut aussi se révéler discriminant pour certaines situations. Pour en avoir le coeur net, nous avons testé ce rapport 1:4 et aucune de nos photos tests n’a pu montrer une différence significative de grossissement entre les deux objectifs.
Test sur trépied
Il a été réalisé avec l'Alpha 77. Les photos ont été prises sur trépied, à 100 ISO, SteadyShot (stabilisation) désactivé, à une distance de mise au point d’environ 4m. Les photos tests ont été réalisées en mise au point manuelle avec la loupe 11x et doublées afin d’éviter les erreurs de mise au point et à chaque ouverture c’est la meilleure prise de vue qui a été choisie.
Les images présentées pour comparer le piqué sont des crops 100% : il est donc évident que ces différences (en regardant les photos originales) ne sont guère perceptibles sur de petits tirages ou sur écran, nous insistons sur ce point.
Afin de réaliser à quel point un crop 100% sur un boîtier de 24Mpx comme l’a77 représente une petite partie de l’image, voici la scène “complète”. La mise au point a été faite sur la petite “tache de béton” au centre et nous observerons aussi le coin inférieur gauche.
Voici les crops aux extrêmes de la plage : 70mm et 300mm, au centre et dans le coin inférieur gauche. Le Tamron à gauche et le Sony à droite. Je laisse aux pinailleurs le soin d'extrapoler les séries de crops aux autres focales que je n'ai plus le "dash" de mettre.

A 70mm - f/4,5 - f/5,6 et f/8 - centre et coin
A 300mm - f/5,6 et f/8 - centre et coin
Pour info, puisque le Tamron ouvre à f/4 à 70mm, voici le crop des deux objectifs à 70mm à pleine ouverture (le Tamron à f/4 et le Sony à f/4,5).
Notre conclusion
Sur le forum, nombreuses ont été les questions à propos de ces deux 70-300. Le Sony coûtant au moins le double du prix du Tamron, la question de savoir ce qu’ils ont respectivement “dans le ventre” est bien légitime.
En termes de prise en main, le Tamron n’a rien à envier au Sony, c’est évident.

Au rayon des fonctionnalités, le Sony est plus complet. Il propose un bouton configurable, une mise au point minimale plus rapprochée et surtout une limitation de la plage d’utilisation très pratique. Cette dernière fonctionnalité vient s’ajouter aux performances autofocus que nous avons pu ressentir et qui sont plus élevées pour le Sony bien que le Tamron, lui aussi équipé d’une motorisation ultrasonique, ne démérite pas du tout. Les images tests présentées donnent également l’avantage au Sony bien que le Tamron se défende très honorablement.
Quand on sait que le Tamron coûte moins de 350€, il nous apparaît être un maître achat quasiment incontestable qui n'est pas ridicule face au Sony et qui devrait prendre un net avantage sur les 70-300 "bas de gamme". Cela est d'autant plus vrai qu'il bénéficie d’une mise au point ultrasonique très appréciable.

Nous pensons que dans pas mal de situations, le coût du Sony ne se justifie pas nécessairement mais celui qui voudra une dose de qualité en plus, une mise au point encore plus rapide et des configurations plus avancées le choisira et en sera satisfait.