Pour synthétiser un peu les débats ou remarques au-dessus:
Une optique fish-eye ne fait pas un "effet"
(au sens effet spécial, filtre à effet... encore moins une "distorsion"!) mais est conçue pour projeter la réalité 3D sur la surface 2D de la photo selon une projection
(au sens des différentes projections sur les cartes de géographie - Mercator, équatoriale, etc) différente de celle des objectifs habituels
(qui eux effectuent une projection orthoscopique)On peut notamment dire qu'en projection orthoscopique -objo habituel) une ligne droite est restituée sur la photo par une ligne droite
(hors distorsion de l'objo), tandis qu'en fish eye une ligne droite est rendue par une courbe (sauf si la droite passe pile par le centre de l'objectif, auquel cas elle reste une droite -
ce qui est d'ailleurs peut constituer un guide pour choisir son cadrage; notamment si on veut qu'un horizon reste droit, il faut le centrer dans le viseur
).On peut en effet utiliser un fish eye de deux grandes façons; soit comme super grand angle sans trop perturber le cerveau et ses habitudes; adapté surtout s'il y a peu de droites et beaucoup de courbes dans le sujet (et en faisant passer l'éventuelle droite structurante par le centre de la photo). Soit en accentuant au maximum les effets de la projection, par ex. en paysage avec horizon fortement courbé en faisant une forte plongée ou contre-plongée.
A noter que cette projection fish eye est tout à fait naturelle, elle correspond simplement à ce que voit notre œil s'il est placé très très près du sujet (angle de vue d'autant plus inhabituel qu'à d'aussi courtes distances l'œil n'arrive souvent plus à accomoder!). Une façon simple de s'en convaincre est de se mettre quasiment dans l'embrasure d'une porte, et tout en gardant le regard droit devant, explorer avec son cerveau le pourtour de sa vision avec le cadre de la porte (il faut un peu d'entraînement, les astronomes amateurs habitués à utiliser leur "vision périphérique" seront favorisés). Le cadre de la porte n'apparaîtra alors plus constitué de 3 ligne droites, mais comme les 3 courbes qu'on verra sur une photo au fish eye (prise de plus loin).
En pratique, les objectifs photo fish eye se répartissent en deux grandes catégories: Les premiers qui couvrent entièrement le format rectangulaire de la photo (typiquement les 16mm en 24x36) et les seconds qui projettent la photo dans un cercle complet ne couvrant pas les coins de la photo, ni même les bords gauche et droit (qui restent donc noir), typiquement les 8mm en 24x36. Il est évident que les seconds sont plus adaptés à des rendus "décoiffants" qu'à l'usage de super grand angle
Ensuite, comme indiqué au-dessus, que ce soit un 8mm ou 16mm, s'il est conçu pour le format 24x36 mais utilisé en APS-C, on aura l'habituel recadrage au sein d'un rectangle plus petit de la photo 24x36, ce qui amoindrira la perception du rendu de la projection fish eye.
Pour ma part j'use (voire parfois abuse

) depuis des années du 16mm Minolta. Dans ses deux usages, super grand angle (intérieurs de bâtiments, monuments, restaurants, mais avec surtout des courbes et peu de droites franches, intérieurs de bateaux...) ou rendus déjantés (très pratique entre autres dans une fête, en se couchant par terre sur le dos au milieu des danseurs - mais il y a le risque de se faire piétiner

mais aussi paysage du haut d'une falaise en forte plongée... ). J'ai parfois emprunté des 8mm (notamment le Peleng), mais leur rendu circulaire les rend beaucoup moins polyvalents (et en plus extrêmement difficile de ne pas voir apparaître le bout de ses pieds sur la photo

)