Forum AlphaDxD

#298489: Consulté 9530 fois

Aimé fois - dont moi Exifs

Quoi qu'on en dise, ça fait toujours plaisir d'être mis à l'honneur sur ce forum que j'aime toujours autant, et où j'apprécie le partage, et les rencontres. D'ailleurs, c'est un secret pour personne que certains membres sont devenus de véritables amis.
Pour répondre à ta question, j'ai toujours été un peu touche à tout en photo. Je rappelle que j'ai débuté avec un appareil avec pellicule inside, AF au poignet, à une époque où les capteurs n'existaient, pas.
Et je suis pas vieux, je suis précoce!!
Mais c'est vrai qu'en quelques années ma pratique principale est devenue l'animalier. Pratique principale, mais pas exclusive! Je viens de rentrer d'une séance d'urbex, par exemple, et en fait je continu à faire de tout si l'occasion se présente (portrait, reportage, paysage...) , et surtout s'il y a un défi à relever, comme mes premières en spéléo, il y a peu.
Mais encore une fois, dans la pratique de l'animalier, je suis devenu touche à tout: Sub-aquatique, affut flottant, macro, mangeoire, piafs, mammifères, chauve souris...

J'aime pas trop me disperser. Et je suis un brin buté...
Si je vais faire de la macro, c'est petits sujets. Je pars avec le 100 macro, et éventuellement un petit télé, ou le 15mm. De quoi faire le tour de mon sujet.
Si je pars avec le 500, il n'y a rien d'autre dans le sac.
Etc...

J'adore photographier, bien sûr, mais c'est aussi le besoin d'être seul, souvent, avec des potes parfois, perdu dans la nature. Evidemment, j'ai une vie familiale, je me freine un peu.... Mais c'est un vrai besoin.
La période de quête, de recherche d'informations sur un nouveau sujet sont également exaltants.

L'inspiration me vient souvent d'images que j'ai vu, ici où là.
Plus rarement, j'ai l'image en tête puis j'ai la chance de pouvoir la réaliser.
Pour la mise en œuvre technique, je me fais souvent une idée de base, que j'essaie de confirmer et compléter par des recherches, souvent sur internet. Je trouve rarement les réponses détaillées, mais ça permet de moins tâtonner. On peut donc dire que oui, je suis autodidacte.

On détaille? Allé!





#298491: Consulté 9527 fois

Aimé fois - dont moi Exifs

Pour l'affut flottant, j'avais l'idée en tête de longue date. Les prises de vue que je pouvais voir, au raz de l'eau, avec une lumière et un bokeh de folie me faisaient rêver. Le plus dur a, encore une fois, été de trouver un site permettant cette pratique. Partant de là, j'ai vu beaucoup de façons de fabriquer un affut flottant sur le net. J'ai picoré des idées de ci de là, et adapté le tout à mes propres connaissances de bricolage pour fabriquer MON affut, celui qui collerait le mieux à mon idée finale. D'ailleurs, il est toujours opérationnel comme au premier jour.





#298492: Consulté 9527 fois

Aimé fois - dont moi Exifs

La photo subaquatique, J'ai longtemps pensé que je ne la pratiquerai pas, à cause des prix des caissons. J'ai d'abord essayé avec un sac étanche, expérience qui a failli mal finir pour mon boitier. Puis, c'est toi qui m'as remotivé, avec les topics que tu as pu faire sur les caissons MEIKON, avec un nex6, de mémoire. J'ai lu sur le forum tout le bien qu'on disait de l'A6000, et je me suis donc équipé de ce boitier d'occasion, et d'un caisson. Puis a suivit un dôme, surtout pour faire du mi-air mi-eau, dont je me suis finalement peu servi. Puis s'est posée la question de la lumière d'appoint, pour éviter de trop monter en isos passés les 3 ou 4m de profondeur. Pour rester dans des solutions pas trop chères, j'ai d'abord essayé avec les panneaux LED étanches, avant de les remplacer par "chinoiseries", des lampes LED. Le plus dur a été de trouver des lampes à l'éclairage uniforme, sans hot spot.





#298490: Consulté 9527 fois

Aimé fois - dont moi Exifs

Le piégeage photo, pour le moment je ne l'ai appliqué qu'aux chauves souris, mais je crois qu'on va en parler plus loin.

Pour le pourcentage de photos que je retiens, ça dépends de la pratique! Il m'arrive, les bons jours, de rentrer d'une séance guêpier de trois heures avec 800 photos. De même, en subaquatique, je mitraille, car je suis souvent à bout de bras, en cadrant au jugé, et la MAP se fait souvent sur des particules en suspension dans l'eau. Dans ces cas là, 50% des photos (mal cadrées, flous, répétitives) sont supprimées au premier tri. Je refais un tri en attribuant une étoile à environ 50 à 80 photos, pour au final en traiter une dizaine.
Sur le forum, je présente les photos que j'ai retenu, mais aussi celles qui m'interpellent, pour avoir un ressenti d'autres personnes. Pour ça, j'aime les interventions de JMR, J-C et plus récemment xfradar (parmi d'autres) qui prennent le temps de répondre, mais surtout qui osent le faire. Je n'appartiens à aucune "caste élitiste de la photographie animalière", et j'ai besoin de ces retours. Comme de l'intervention occasionnelle des personnes aux antipodes de ce que je fais, comme cerise, dont les rares commentaires me surprennent et me font très plaisir.

Whaouu, merci pour tous ces détails ! Effectivement, pas si simple (d’ailleurs il faudra que tu me donnes ta références pour les lumières étanches du coup O )
Tu fais aussi bien de rappeler à quel point la critique quelle qu’elle soit permet d’aller de l’avant !
Bon, après cette petite intro, venons-en au vif du sujet à savoir les chauves-souris ! ok, les poissons c’est dans l’eau, les foulques macroules dans les étangs, les vautours à Remuzat mais les chauves-souris on en trouve où ? Il y a des saisons plus propices ? As-tu fait une recherche bibliographique sur le sujet ?

Mes sources sont:
-Internet, mais on y trouve peu de détails sur la prise de vue, ou sur le comportement des chauves souris.
-Un ami qui travaille dans un bureau d'étude environnemental. (si j'avais su que ça existait quand j'étais petit, j'aurais mieux travaillé à l'école...)
-Les relations dans des organismes type ONF ou programmes LIFE. Mais même en y ayant des relations, dès que je souhaite des détails concrets, je me retrouve systématiquement face à un mur... D'abord me décourager, ce que je comprends dans l'intérêt des espèces, puis me demander d'utiliser des photos...

Au-delà de la difficulté à trouver un site, les premières infos que j'ai eu ont bien failli me décourager:
- Elles hibernent. Bon, c'est un secret pour personne, mais déjà, l'hiver, c'est mort.
- Au début, pauvre ignorant que j'étais, je pensais qu'il y avait de l'activité près des cavités toute la nuit: Et bin non. Elles sortent le soir pour se nourrir, elles rentrent au petit matin. Point. Je dis pas qu'il n'y en a pas que font un passage dans la grotte après en être sorti, mais ça reste exceptionnel. J'ai d'ailleurs été surpris de voir des individus entrer dans la cavité le soir (photos 6 et 7): La technicienne de l'ONF m'a dit que c'était celles qui dormaient dans les cavités environnantes qui passaient voir leurs copines avant de partir pour la nuit.
- Elles effectuent de courtes migrations, car elles ont de sites d'hivernage, des sites de reproduction, et d'autres transitoires. Donc, si certaines espèces n'ont pas choisi cette grotte pour se reproduire, l'été prochain je n'y ferais pas de photos.

Ca, ce sont les principales choses à savoir quand on se lance dans la PDV de chauves souris. J'ai pourtant eu du mal à obtenir ces informations...
Je me suis bien sûr aussi intéressé à leur mode de vie, leurs particularités.... Des choses d'ordre plus général, pas que ce qui importe pour la photographie, bien sûr.

Dur à photographier, oui, mais pas insurmontable!
Pour les figer, c'est la durée très brève de l'éclair du flash qui s'en charge.
Cette espèce de chauves souris et particulièrement rapide, et sa vitesse de croisière est de 50/55 km/h.
C'est impressionnant, quand on arrive à les voir, débouler dans les galeries!
J'ai eu des difficultés à avoir les durées d'éclair en manuel de mes flashs, mais le 1/5000ième me semble nécessaire. La pire valeur que j'ai vu pour mes flashs sur le net est 1/6000ième au 1/64ième. J'ai donc pris ça comme base. Mais la portée est très faible, de l'ordre de 0.5m suivant le diaph utilisé. Du coup je joue avec les isos et les têtes zoom des flashs pour augmenter cette portée, tout en gardant une ouverture suffisante pour garantir un minimum de profondeur de champs.

Pour la MAP, comme je le raconte sur mon fil, je me suis creusé les méninges un bon moment alors que la solution était toute simple! J'ai piqué la perche à selfie de ma fille, j'y installe mon portable allumé (ça permet de le voir dans le noir), et l'avance jusqu'à déclencher la barrière. Plus qu'a faire la MAP dessus et passer en manuel.

Pour le matériel:
-Le boitier importe peu. Pas besoin de trop monter en isos.

-L'objectif, je suis en général entre 50 et 70mm de focale. Moins, trop large (ou près du sujet) plus long, la PDC descend en flèche. Je recommande le zoom, pour pouvoir s'adapter au terrain s'il y a des obstacles.

-La barrière de détection: J'ai opté pour une BIR 2 vendue par JAMA, que j'ai acheté d'occasion. Le temps de réaction est presque instantané. Il est important de la raccorder aux flashs et surtout pas au boîtier. Le temps de réaction de celui ci serait trop long, et la chauve-souris serait hors zone de MAP.
Je travaille donc en open flash, en arrêtant le temps d'expo à la télécommande après chaque passage.

-Les flashs, j'en utilise deux en déporté. Un troisième que je met derrière le sujet, pour bien découper les contours. J'espère pouvoir l'utiliser en contre jour pour voir les ailes en transparence, mais j'ai pas encore trouvé la solution de mise en œuvre.

-La transmission multi-flash: Elle est compliquée avec les systèmes multi flash des boitiers. Dès qu'il y a des obstacles, de la distance, ou une mauvaise disposition. Régler un flash en cour de route n'est pas simple non plus.
J'étais donc en quête de triggers. Apres quelques échanges en MP avec Enrique (cgleroy), j'ai opté pour les GODOX: Simples, et au très bon rapport qualité prix.

-Une télécommande.

-Quelques trépieds, même basiques, pour positionner le tout sur place, bien que souvent je pose les flashs au sol, ou le récepteur de la barrière dans une niche, chaque fois que c'est possible.

Un aspect que j'ai complètement sous estimé au début, c'est les alimentations électriques!!!
-L'accu de l'appareil.
-2 pilles de 9v pour la barrière.
-12 AA pour les flashs
-8 AA pour le trigger
- Plus des accus de secours...
Et donc, deux ans après, mes premières images....

Ca c'est pour le matos, mais en fait le plus dur à trouver est un site se prêtant à cette pratique.
Et c'est pas simple. J'ai la plus grande colonie de reproduction PACA à 500m de la maison, mais l'accès en est interdit (comme beaucoup d'autres), et le lieu ne s'y prête pas. Au grand désespoir de Sauvinette et Lolie (ma fille, pour ceux qui ne la connaissent pas) la quête d'une cavité a donné lieu à de nombreuses randonnées, parfois épiques!
Là où j'ai fait les photos, c'est un endroit que j'avais en vu, mais n'y étais jamais allé. J'ai appris qu'il y avait un comptage de chiroptères (c'est bon signe!). J'y ai participé, sans pouvoir faire la moindre photo. Mais ça m'a permis de connaître le lieu.
J'ai tout dit de mes intentions aux organisateurs, qui après avoir essayé de m'en dissuader (ce sont quand même des animaux fragiles, et plutôt stables ou en déclin, il faut bien avoir ça à l'esprit) M'ont donné quelques consignes et conseils.

Les erreurs à éviter:
Le manque de préparation. J'ai passé un temps fou à la maison avec le montage du système, pour voir les effets de différents réglages, afin de ne pas perdre de temps à la mise en place sur site, qui est déjà longue.

Eviter au maximum le dérangement!
prêt au moins 20mn avant le début de l'activité (peu avant le coucher du soleil)
Aucun appareil sur la trajectoire principale, tout près des parois ou du sol. En effet, j'ai appris que, comme tout le monde le sait, ces bébêtes "voient avec un système proche du sonar". Mais c'est énergivore pour elles, elles ne s'en servent donc que par intermittence à découvert (hors chasse) et dans les lieux qu'elles connaissent.
Eviter le flash de face, pleine poire...
Immobilité et silence absolue. Je met une veste à capuche et un filet sur les jambes. Je me cale derrière un rocher, ou dans une dépression. Je sais pas si ça sert à quelque chose...

Ça oui. C'est un topic que je vais très certainement alimenter au fur et à mesure.
Les photos de chauve-souris, bien sûr que j'ai des objectifs. Déjà, on peut toujours faire mieux...
La prochaine sortie sera consacrée à obtenir un peu plus de proximité. La plupart des photos présentées sont recadrées à 6 ou 8 mp . Largement suffisant pour un A3, tu me diras....
L'autre objectif c'est de choper d'autres espèces. Un grand rhinolophe, ça a plus de gueule quand même.

Hate de voir ça alors
Bon, je sais pas si il y encore des gens qui vont lire cette ligne? Mais pour ceux qui nous suivent encore, aurais-tu un petit message?
Merci pour le temps consacré à cette interview! Je suis, pour ma part, plus motivé que jamais pour me lancer dans l'aventure de photographier ces belles des nuits!
A bientôt au détour d'un topic ou lors d'une sortie DxD

Bien, à nouveau merci pour cette sélection et cette looooongue interview.
Je suis bien heureux de t'avoir motivé à faire de même. J'espère que ce sera le cas pour d'autres personnes. C'est très passionnant.
Et un dernier message: 10 balles au premier qui lit tout et me fait un résumé de 10 lignes!

jmr80 a écrit :Zut grillé par J.C
tout lu aussi
pour le résumé c'est facile en un mot "Passionné"
Merci d'avoir insisté sur la préparation les renseignements le repérage les essais bref ne pas s'imaginer que l'on déplie le trépied et c'est dans la boite, au pire, ça évite les désillusions mais surtout ça évite le dérangement toujours préjudiciable notamment aux espèces sensibles et donner mauvaise presse aux photographes animaliers