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- Exifs
- Première question traditionnelle pour que chacun découvre qui habite derrière le pseudo Vroum : qui es-tu ?
- Patrice, 43 ans. CAP/BEP/BP opticien, BTS raté, et au milieu un bac micro-technique option optique instrumentale. Exercé le métier jusqu'à un arrêt violent de la carrière...
Reconverti cordonnier après apprentissage du métier, aujourd'hui installé dans la Loire.
Passionné d'automobile, de moto, d'aviation, minéralogiste, paléontologiste, naturaliste, amateur d'astronomie, de vieux châteaux, de photo, ancien maquettiste, ancien guitariste. La coutellerie s'est rajoutée dernièrement
. Commencé la photo avec un 500si en 1996 si me trompe pas...Sinon j'ai été modo, membre de la galerie et animateur.
- Ton voyage dans la péninsule ibérique, duquel provient cette image, n'est pas le premier que tu nous proposes sur AlphaDxD ; on avait déjà eu le plaisir de découvrir celui que tu as fait en Scandinavie il y a 3 ans. Point commun des deux outre le fait qu'il s'agit de "grands" voyages, tu les as fait en solitaire et à moto. Pourquoi ce choix de voyager seul ? Et qu'est-ce que tu aimes en voyageant à moto ?
- Le voyage solitaire a commencé avec mes premières vacances à moto en France. Je ne connaissais pas d'autres motards, les amis n'avaient pas les mêmes dates de congés, et toujours célibataire.
Après c'est plus ou moins devenu un besoin et une évidence. Pas toujours évident de trouver une autre personne avec des centres d'intérêts proches, le même rythme. Et puis j'ai besoin de me retrouver avec moi-même, ça me ressource, me recentre. Cela me permet aussi une plus grande liberté, sur les horaires, les lieux, les changements. L'imprévu fait partie du voyage.
Et finalement cela rend les contacts plus facile. On ne reste pas dans un groupe que l'on connait, on s'ouvre plus facilement sur les autres. La rencontre n'a pas à être provoquée, elle vient d'elle-même car les gens sont curieux de ce solitaire. Ils viennent discuter, échanger.
Cela a moins été le cas au sud, mais dans le nord cela avait provoqué beaucoup de rencontres et de discussions.
La moto? Tu ne traverses pas le paysage comme en voiture, tu le vis, tu fais partie de lui. La vision est différente, les mauvaises routes sont mieux ressenties
, les odeurs se perçoivent mieux. le vent, le froid, la chaleur, le soleil, la pluie, tu n'es pas à l'écart de la nature, tu dois faire avec, pas toujours avec philosophie c'est vrai mais tu ne peux esquiver. Les arrêts et demi-tours sont plus simples, et là aussi il y une approche différente des personnes que tu croises, valable là au nord comme au sud!C'est aussi savoir se limiter à l'essentiel, cela reste un deux-roues pas un break.
Du coup cela fait réfléchir à ce qui est essentiel.
- Comment allies-tu voyage à moto et photo ? Quelles contraintes particulières subis-tu ? Et quels avantages cela procure-t-il ?
- Niveau matériel il ne faut pas trop chargé, et qu'il reste accessible pour les arrêts rapide en bord de route. J'utilise un sac type toploader porté en ceinture sur le coté. Le sac à dos ne passe pas avec les bagages. Quand il pleut c'est sac poubelle et sur les bagages à l'arrière sous le filet.
L'avantage est que vu le faible encombrement du véhicule tu peux t'arrêter à de nombreux endroits sans trop gêner, et passer à d'autres ou c'est plus difficile en auto. L'inconvénient? A chaque arrêt photo qui se répète sur des lieux photogéniques le fait d'enlever/remettre gants et casque
.Pour la recharge je suis indépendant, prise sur la moto et convertisseur 12/220.
- Quel matériel photo trimbales-tu lors de ces voyages motocyclistes ? A-t-il évolué entre la Scandinavie et ce dernier voyage ?
- Niveau matériel photo c'est plutôt simple: A850/50 macro/16 fisheye et un trépied pas cher bricolé/raccourci. Un pola, un ND400, en sac un vanguard uprise 16Z. Même chose que pour la Scandinavie. Au départ pour le nord je devais emporter un 100mm, mais il était en réparation, et comme il avait peu manqué pas pris pour le sud. Pas de flash.
- Raconte-nous une anecdote photo que tu as vécue durant ce voyage ibérique...
- Une anecdote photo...
Condition particulière d'une image? Etat d'esprit particulier lors d'une prise de vue? Plutôt un truc rigolo. Je tournais autour de la forteresse de Sagres avec le boitier en main, recherchant les photos possibles avec la lumière dispo, je passe pas loin d'une demoiselle à vélo qui m'interpelle en anglais: vous avez un gros appareil de professionnel, vous pourriez me prendre en photo sur la falaise avec la plage en bas en arrière-plan?. Comment refuser, alors qu'elle me tend son smartphone?
Bon je la fais changer de place, le contre-jour c'est pas top, elle Ă©coute sagement, c'est vous le pro
. La photo est impec, elle est contente. Je ne pense pas qu'elle aurait refusé si j'avais utilisé mon boitier et fait d'autres photos, mais photographier les gens je ne sais pas vraiment m'y prendre et c'est vraiment pas mon truc.Bon par contre maintenant qu'elle est loin je peux faire mon boulet
: j'ai mis du temps avant de comprendre que le smartphone prends la photo quand tu enlèves le doigt de l'écran. 
- Tu dis dans ton fil que tu as du patienter longtemps pour attendre un peu de lumière sur les remparts... Cela t'arrive-t-il souvent d'attendre (longtemps) avant de déclencher, voir de retourner plusieurs fois sur un même lieu pour y trouver l'ambiance que tu cherches ? Comme abordes-tu un lieu nouveau lorsque tu as ton appareil à la main ? Es-tu alors plutôt visiteur ou photographe ? Autrement dit, passes-tu du temps à chercher une compo, en faisant des détours pour trouver un meilleur point de vue par exemple, ou déclenches-tu au gré de ta visite ?
- Oui, il n'est pas rare que j'attende un rayon propice quand le ciel est variable, et qu'il ne donne pas ce que je pense possible. Dans les environs de chez moi il y a des lieux ou je suis retourner une bonne vingtaine de fois
, matin ou après-midi, beau temps ou bien pourri, sur les quatre saisons.Il m'arrive de repérer avant sur carte IGN et de regarder l'orientation pour définir le moment de la journée propice.
Sur un lieu nouveau il y a un peu des deux, mais le plus souvent possible une petite reconnaissance préliminaire, s'agit de pas s'emballer si il y a mieux à peine plus loin...
- Comme toi, je ressens la plus grande facilité de rencontre et de contact en voyageant seul, encore faut-il se trouver dans des lieux où il y a du monde...
Venons-en à l'image que j'ai retenue cette semaine, ce splendide château dominant la plaine. Y as-tu fait des rencontres ? Raconte-nous la genèse de cette image, assez différente de la précédente sur ton fil...- Pas de rencontre. J'avais remarqué en arrivant que le couchant pouvait être sympa, mais je suis remonté trop tard pour faire la photo précédente, le château passait déjà dans l'ombre. Un peu dépité je me suis dit que je me rattraperai tôt le matin. Pas de bol, au réveil temps couvert/brumeux. J'ai tourné un bon moment autour, tentant quelques images avec un ciel blanc vilain pas beau
.Puis les nuages se sont assombris avec les éclaircies, je suis monté sur un petit promontoire, trouvé le cadrage qui me convenait, et j'ai attendu le rayon de soleil sur TOUT le château avec le ciel plus sombre en arrière. C'est arrivé, content!
- Une question que je ne manque jamais de poser : comment abordes-tu le post-traitement ? Est-ce une démarche importante dans ta pratique photo, y penses-tu alors que tu as le boîtier en mains où est-ce au contraire une contrainte dont tu te passerais bien..? Quelle échelle de temps consacres-tu habituellement à l'exercice ? Avec quel soft traites-tu tes images ? Quel but assignes-tu à cette démarche ?
- Le post quoi? Je ne suis pas un photographe, je fais du jpeg. Par contre je peaufine les réglages à la prise de vue. Ce qui fait que parfois j'en prends plusieurs pour n'en garder qu'une...
Donc c'est une contrainte dont je me passe, et qui si elle devenait obligatoire nuirait gravement au plaisir éprouvé. J'ai du faire 3 recadrages max depuis que je suis en numérique, je reprend parfois le contraste, quand j'en veux plus que ce que propose le boitier et la scène.
- Tu dis dans ton anecdote ne pas avoir osé demander à la demoiselle à vélo de la photographier avec ton propre appareil. Comme je souffre un peu du même travers, ça m'intéresse !
Arrives-tu Ă me dire ce qui te retiens, te freine dans la photo de personnes ?- Je n'aime pas ĂŞtre pris en photo, et supporte encore moins de me voir en photo
.Je trouve que c'est une agression, parfois sans gêne. Et puis lors de mes rencontres je trouve que cela nuirait à la spontanéité, que cela pourrait provoquer une gêne perdant ainsi la possibilité d'un échange verbal intéressant. Ce qui ne m'empêche pas d'apprécier des portraits sur le vif plein de vie, mais fait par d'autres.
En fait j'ai eu pris des photos d'amies, mais c'était lors de lectures publiques théâtralisées, donc plus spectacle que pur photo portrait. J'ai arrêté avec la fin de l'asso.
Sinon les photos des potes lors des soirées bringues
, et eux faisaient pareil, pas de l'artistique mais du pur délire 
. Une vieille habitude, et parfois ça a aidé la mémoire, de tous. - En voyageant uniquement avec deux focales fixes, t'arrive-t-il de pratiquer la photo panoramique par assemblage pour gagner en flexibilité de composition ?
- Non, je ne me sens pas limité par le 50, sinon je passe sur le fish qui permet une gestion unique des volumes, objo que je pense avoir pas mal apprivoisé et avec lequel je sors du cadre du "cliché" rigolo. Parfois je ressens le besoin d'un intermédiaire, mais finalement le 24mm dort au fond du sac à la maison.
- Si tu devais nous citer le nom de trois photographes dont le travail compte pour toi..?
- Trois photographes... dur...
En fait un photographe qui m'a longtemps marqué c'est Dingo, photographe automobile. Son travail n'est pas visible sur le net, c'était l'époque de l'argentique. Il officiait sur option auto et après option moto, parfois nitro. Gros utilisateur des dégradé flashy cokin, très fort dans le sens de la compo, les mises en scènes toujours avec personnages, et expert en bricolage et autres trouvailles insolites. Beaucoup de non-sens à l'anglaise. Pas de numérique donc pas de montage facile avec toshop, tout dans la débrouillardise.
Tokunaga, le magicien de la photo d'aviation. Un esthète, un pur. Des images exceptionnelles.
Sinon des photographes du forum comme Pschitt ou Mila pour les paysages, Flying tias pour l'aérien de haut niveau, Kribo pour les portraits déjantés mais très travaillés.
- Et AlphaDxD, que représente le forum pour toi ?
- Le forum? Un gros chantier
.Galériste, modo, animateur, suis un peu passé partout. Les époques ou la baston était quotidienne, des nuits mémorables avec Alphadream et d'autres noctambules, l'agitation lors des sorties marquantes, le boulot à la création des sections photos, les quelques sorties ADXD faites, les expos organisées pour des membres.
Un lieu riche ou on a pu instaurer de la convivialité.
Et puis je ne saurais jamais comment remercier Djé, Corinne, Yann-zzr, Jujucoline, Stiller, EGr, tous rencontrés ici, ils sauront pourquoi.
Et un clin d'oeil Ă TomD, merci pour la publication!
- Bon, comme je suis un grand voyageur, je pourrais te poser encore cent questions..!
Mais il faut que je m'arrête là , sinon plus personne ne lira l'interview... Je te laisse le mot de la fin. Mais n'omets pas de nous dire où tu projettes d'amener les roues de ta fidèle monture lors de ta prochaine escapade ! 
- Le mot de la fin...
Oui il y aura encore des fils voyage, le mois à moto fait partie de ma nouvelle vie, donc il y en aura d'autres. Il me reste encore l'Italie, l'Angleterre, l'Ecosse, la Belgique, la Hollande, le Danemark, l'Allemagne, l'Autriche, la Grèce et puis il faut que je retourne en Suède/Finlande
.Pour l'Est on va attendre que ça se calme un peu.
Ah oui je sais, je suis trop bavard...
Grand merci à toi Patrice d'avoir pris le temps de répondre à mes questions et bons futurs voyages, qu'ils soient photographiques, motocyclistes ou autres...
!