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Voila l'histoire : il y a quelques mois, je récupère l'appareil photo de mon grand père. Au delà du coté sentimental, l'objet me paraissait en bon état : étui en cuir épais, mode d'emploi d'origine, mécanisme qui coulisse encore bien, pas de trous dans le soufflet, obturateur qui fait clic quand on arme le levier... Et si c'était possible de lui faire faire quelques clichés?

Je commence par quelques recherches sur internet. Cet appareil est un kodak n°1 folding, un appareil à soufflet pliant donc. Cette série d'appareil à commencé à être produite massivement au moment de la 1ère guerre mondiale, le premiers "vest pocket" ont beaucoup été utilisés par le soldats à l'époque. Le mien est manifestement un peu plus récent, le dernier brevet gravé à l'intérieur du dos date de 1921.

Les multiples versions de cette grande famille utilisaient toutes des bobines de films moyens format, c'était le standard de l'époque. Il existait plusieurs tailles de film moyen format (116, 120, 122, 620...). Coup de chance, le mien utilise le seul format de film qui existe encore, format 120. C'est un film de 8 poses, disponible dans les bonnes boutiques. Je me lance!

Je n'ai jamais utilisé de bobine film, heureusement je trouve un super tutoriel, merci et bravo à son auteur.
Avec ça et les petits dessins du mode d'emploi, un nouveau film est chargé dans l'appareil qui n'en avait pas revu depuis quelques décennies.

La prise de vue est une autre affaire : viseur minimaliste en forme de cube de verre et strictement aucun automatisme.
Ca suppose de 1) avancer le film avec une molette 2) déplier l'appareil et régler la mise au point au jugé avec un petit curseur 3) choisir l'ouverture et la vitesse d'obturation, la vitesse maxi étant 1/50eme seconde, il va pas falloir trembler au moment d'appuyer sur le levier de commande de l'obturateur.

Pas de cellule pour faire l'exposition, le réglage se fait à l'estime, en essayant de coller à la règle du "iso 100 + soleil + f16 = 1/100".

Il y a 8 poses, ça parait peu quand on regarde le nombre de clichés de nos appareils numériques. Et pourtant il m'a fallu quelques mois pour finir la bobine, oublier l'appareil dans un tiroir, le ressortir, apprendre à extraire le film sans le voiler et trouver un labo pour qui développe encore ce format. Et puis un jour j'ai reçu une enveloppe du sympathique laboratoire gris souris à Lyon, avec mon film développé et une planche contact. Les 8 photos sont loin d'être parfaites, mais je suis heureux du résultat et d'avoir redonné vie à cet appareil presque centenaire


Les vignes de la côte-rotie et le village d'Ampuis

Évidemment, ça ne pique pas comme un GM, mais c'est plein de charme.
Pour apprécier de telles images, il faut se mettre dans la peau de l'époque et surtout dans ce temps ou les clichés étaient rares.
C'est très sympa de faire revivre ces vieux bijoux.
J'ai presque le même, mais de la marque Brownie. J'ai essayé il y a quelques années, sans succès, de faire une bobine. Mais j'ai gardé l’ancêtre si peut-être un jour quelqu'un sait comment le ressusciter. En écrivant ces lignes, je l'ai ouvert, mais il grince assez grave sur les charnières !

C'était l'appareil de mon Papa

Superbe reportage remarquable de faire revivre un tel appareil

Merci pour le reportage

Merci pour vos messages !

Renato a écrit :...remarquable de faire revivre un tel appareil

Ce qui est vraiment remarquable, c'est la longévité du truc : une bobine neuve et c'est reparti. Pas sur que beaucoup de nos joujous actuels en fasse autant de 5-10 ans

Il reste encore 7 photos à partager

Le reste de la bobine a été utilisée en famille, alors je partage l'histoire de la prise de vue avec vous, et l'histoire de famille avec eux

Je respecte
S'il s'agit de portraits de famille dis nous juste si tu es content du résultat, si la mise au point est difficile etc