Le temps s'est écoulé, des évènements ont eu lieu, autant des bons que des mauvais...
Et du déménagement, du coup on se voit nettement moins souvent.
Avec plusieurs mois de retard je répond à un de ses messages, première fois ou je vais retourner à ploucville depuis mon déménagement, c'est l'occasion d'une petite visite.
J'envoie un sms, peut-être un peu trop laconique, et pensant qu'il fait la sieste je me mets en route à moto.
Arrivé sur place je commence par rendre visite à deux princesses, et en sortant je regarde le tel, il a répondu. Il a du mal à taper les sms, mais il m'en a mis deux pages
, et en bon français.
Mauvaise nouvelle, il n'est pas chez lui... mais à l'hôpital. Bonne nouvelle, c'est celui du patelin car il est en convalescence. Il s'est cassé la cheville en tombant chez lui, il vient juste d'être déplâtré. Deux balafres de plus dans sa collection déjà bien fournie.
Après avoir rapidement expédié les affaires courantes, l'image prend rapidement le dessus.
Une question tombe, au détour de la conversation:
-tiens, si tu devais remettre en état une chambre photo, pour de la déco, tu la ferais en quoi?
-une chambre photo? C'est du matériel ancien, sans hésiter du bois, fort probablement comme à l'origine.
Il sourit, me traite presque de vieux:
-mon gendre, lui, la referait en alu. C'est une question de génération, les jeunes veulent du matériau moderne. Toi tu es plus traditionnel.Il souhaite vendre son matériel, le mamiya, le F4, les objos...
Il n'en a plus l'usage, il ne peut plus l'utiliser, il préfère ne pas le garder. Je sens que je vais finir par en être chargé...
Et puis il commence à faire défiler des photos, sur son smartphone. Il est passé de photographe à dénicheur de talent, il a repéré quelques perles dans son entourage, et il demande à ce qu'on lui envoie des photos. Il me les montre, m'en commente certaines.
Et aussi quelques-unes qu'il a prise de sa chambre d'hôpital, il faut bien dire que la vue porte loin et que le point de vue est plutôt intéressant.
La photo est un feu dévorant, qui consume jusqu'à la fin, et redémarre au moindre souffle.
Et puis toute ses images le font sortir, l'emporte ailleurs, le passionne plus que celles qui bougent, à la télé.
La journée se termine, c'est l'heure du casse-croute. Et puis tout à l'heure, l'infirmière, malgré son sourire enjôleur, j'ai bien vu qu'elle cachait une seringue dans son bazar à la main, et avant qu'il lui prenne l'envie d'être compulsive je préfère m'éclipser!!
Mais promis, on se reverra. D'ailleurs je lui ai dit que je lui enverrais des sms durant mon voyage, ça lui fait toujours très plaisir.
Et puis il y a 4 ans on devait classer les archives, et c'est toujours pas fait...