Vagabondage maj Chinguetti / Sahara p35

[beedouh]

Content de vous voir en pleine forme!
Merci pour ce récit de voyage! Pour moi, c'est, de loin, le meilleur reportage
que j'ai vu sur un forum photo. Celui qui m'a le plus fait rêvé.
En espérant voir un jour votre point de vue sur l'Afrique,
je vous souhaite de bonnes fêtes de fin d'année.

[-BEN-]

salut
je decouvre ce fil
wahouuuuuuuu
deja que j'avais envie de partir .......
comem tu dis dans les 1eres pages ceux qui ne comprennent pas l'envie de tout quitter/plaquer/decouvrir je pense que c'est eux qui ont un souci.
Bravo pou ce magnifique fil j'ai ete transporte pendant ces quelques pages.
Je n'ose en effet imaginer le decalage quand vous etes rentre dans nos pays "civilisé"

merci pour ce bon moment !!

[J.C]

La vie est ainsi faite qu'il nous est impossible de savoir ce que nous réserve l'avenir.
Autant alors profiter de chaque instant et se consacrer pleinement à la seule chose vraiment importante: la réalisation de ses rêves. 
Car comme le dit la célèbre phrase:

"Life is not measured by the number of breaths you take but by the moments that take your breath away"

En  "françois" approximatif: la vie ne se mesure pas au nombre de souffles que vous prenez mais au nombre de moments qui vous coupe le souffle.

C'est cet état d'esprit qui nous à toujours guidé et poussé à faire des choses comme ce voyage que beaucoup ont admiré tout en avouant qu'ils en seraient eux même incapable.
Par peur du retour, de l'inconnu, de l'après. Par peur de perdre leurs "acquis", une carrière, une maison, une vie sociale.

Nous pensions également à tout cela avant de nous lancer dans de telles aventures. Et aujourd'hui je peux dire: heureusement que nous avons toujours fait ce que notre coeur nous dictait!

Car c'est bien de coeur qu'il s'agit. Ce fidèle compagnon discret, témoin et juge implacable de notre premier et dernier souffle.

J'étais en train de travailler dans le fourgon que nous aménageons et qui aurait dû être le témoin de nos prochaines aventures lorsqu'une effroyable et instantanée douleur de poitrine me cloua au sol et obligea à me conduire aux urgences où  il m'a été diagnostiqué une dissection de l'aorte descendante, sur toute la longueur.
J'étais à deux doigts d'y rester.
Malgré tout les médecins diront que j'ai eu de la chance dans mon malheur. Non pas parce que je ne suis pas mort mais par le fait que grâce à cette dissection ils ont pu voir que j'ai un anévrisme de 5 cm et demi à la racine de l'aorte, juste à la sortie du coeur.
Un anévrisme de cette taille peut céder à tout moment, sans douleurs préalable, provoquant la mort instantanée.
Suite à la dissection il est néanmoins préférable d'attendre quelques mois (3 maximum) avant d'opérer afin que l'aorte soit stabilisé.
Je me retrouve donc avec une bombe à retardement dans la poitrine en attendant une opération du coeur, vers le mois d'octobre. 
Opération en circulation extra corporelle où le coeur est arrêté le temps de l'intervention qui consiste à enlever l'anévrisme et remplacer cette partie de l'aorte.

Et tout ça à 37 ans!

Ce qui fait dire aux médecins que j'aurais une maladie génétique, le syndrôme de Marfan. Ca arrive aux personnes de ma taille (2.02).
Ca fout en l'air principalement le coeur et les artères. Ca ne se guérit pas. On essaye de le garder sous contrôle.
Il y a quelques années, l'espérance de vie des patients atteints dépassait rarement la quarantaine... De nos jours on peut avoir une espérance de vie normale, mais au prix de combiens d'interventions chirurgicales? L'avenir nous le dira.
Je commence déjà le traitement médicamenteux qui m'accompagnera toute ma vie: béta bloqueurs, abaisseurs de tension et fluidifieurs de sang.

On apprend doucement à vivre avec. Vous imaginez la claque que j'ai pris en apprenant ça.
J'ai eu l'impression qu'on m'a volé ma vie, ma manière de vivre, en l'espace d'un claquement de doigt.
Le chirurgien m'a dit de vivre les trois prochains mois comme si j'avais 90 ans, afin de reposer mon corps et de le préparer à l'opération. Ca résume bien tout ce qu'il m'est devenu impossible de faire.
On peut juste espérer qu'après ça je pourrais à peu près vivre comme avant et que les prochaines complications de la maladie ne se manifesteront ni trop tôt ni trop souvent. Hors de question de renoncer aux voyages, au rêve.

Voyons le bon côté des choses, ayant donc maintenant plein de temps libre, je vais vous poster l'intégralité du séjour en Afrique. Texte et photo.

Je ne suis pas venu pour trouver une épaule sur laquelle pleurer, ça, c'est déjà fait.
Je traverse maintenant une nouvelle période très importante de ma vie, tout comme ce voyage l'a été. Je trouve donc que ce témoignage à également  sa place ici.

Et puis j'avais envie de vous (re)dire:

Vivez, bon sang!

[-BEN-]

je ne sais quoi dire
desole pour toi puree ......

[staurenghi]

putaing con, la guigne !!!!

soignes toi bien

suis impatient de lire ton périple africain

[pschitt]

Pour avoir moi aussi traversé la maladie - moins grave que la tienne toutefois - je te dis bravo pour ton moral et surtout bravo de continuer à rêver !!

[nelson]

Que vous soyez encore plus fort après une telle épreuve.
À bientôt le plaisir de lire la suite de vos aventures !

[polifylou]

Je vois que le moral est bien là malgré cette difficulté et c'est tant mieux
Les rêves et les projets sont des moteurs parmi d'autres qui nous font avancés. Continue à les alimenter
Bon courage mais ça je pense que tu n'en manques pas.

[mady]

je pensais justement à vous ces derniers jours...
JC je te souaite bon courrage ainsi qu'aux tiens;
Merci de partager ce voyage avec nous et ta philosophie sur la vie.
Très bonne continuation.

[J.C]

Merci à tous

[J.C]

Nous sommes assis là, à la gare routière de Tanger dans le nord du Maroc, à observer les allées et venues chaotiques sans encore arriver à réaliser où nous sommes.

Le vol vers Paris s'est passé sans problèmes et à peine avons nous fini les différents menus qui nous sont constamment proposés, que déjà apparait la capitale.
Nous y retrouvons une amie avec qui nous passons quelques jours. Elle nous accueille les bras chargés de cadeaux (surtout de la nourriture) envoyé par la famille et on récupère un des appareils que nous avions envoyé en réparation.

Paris est, même après Perth, un vrai choc culturel. La dernière mode vestimentaire se pavane dans les rues, alors que nous ne possédons que quelques vêtements de rechange et que nous nous demandons déjà desquels nous allons bien pouvoir nous débarrasser pour voyager encore plus léger.

Peu de temps après, le TGV nous emmène rapidement à Montpellier, où nous retrouvons mon papa que nous n'avons pas vu depuis 2 ans et demi. Vous pouvez vous imaginez les retrouvailles!
Nous nous cantonnons donc dix jours chez lui, dans un petit village typique, et nous nous laissons vivre au rythme des "petits" plats de son amie Colette.
C'est un vrai régal, après aussi longtemps, de mordre à nouveau dans une vraie baguette et de savourer tous ces fromages délicieux.
Si nous étions restés plus longtemps, il aurait fallu nous faire rouler pour embarquer sur le navire!

Fin Septembre il faut à nouveau prendre congé les uns des autres avant l'embarquement.

Mais où en étais je? Ah oui. La gare routière.
Bien que les 36 heures passées sur le bateau nous ont un peu mis dans l'ambiance marocaine (les touristes pouvant comptés sur dix doigts) on ne peut vraiment se préparer à toutes ces nouvelles images et sensations. Le corps est arrivé mais la tête à du retard et met du temps à travailler les premiers aperçus de ce nouveau continent.

Nous sommes contents que le bus ne parte pas tout de suite, ainsi nous pouvons rester là, à observer les gens. C'est le même chaos, familier, que dans toutes les gares routières de la planète. Les vendeurs de billets se ruent sur les nouveaux arrivants en hurlant leur destinations et leurs prix.

A peine avons nous un pied dans la grande halle qu'un homme se précipite sur nous. Mais il ne veut pas vendre de billets, il m'interpelle car il est en parfait accord avec mon T-Shirt, c'est un fan du FC Barça. A ce moment nous ne réalisons pas encore tout ce que ce vêtement va déclencher. Pourtant je n'ai acheté cette mauvaise contrefaçon sur un étal mexicain que pour deux raisons: c'était très bon marché et il sèche vite!

Le fan du Barça nous montre sa gratitude en nous orientant vers le bon bus, pour un premier court trajet nous emmenant à Asilah, une petite ville sur la côte.



Nous promenant dans les rues la bouche ouverte et les yeux écarquillés sans savoir où nous allons, nous faisons des proies faciles pour l'un des nombreux rabatteurs surgissant constamment de nulle part.

Bien que n'étant pas très à l'aise nous le suivons quand même et nous retrouvons dans un - soyons gentils - endroit où passer la nuit. Nous soupçonnons l'endroit de ne pas être du meilleur rapport qualité prix, si tant est qu'il serait légal de dormir ici . Mais aujourd'hui nous sommes tout simplement incapable de faire quoi que ce soit et comme nous disons toujours: lors de la première journée dans un nouveau pays on a le droit d'être idiot et de se faire arnaquer

S'énerver de sa propre bêtise ne sert à rien. A chaque pas nous nous rendons compte que les sept mois d'Australie ont un peu rouillés nos sens de voyageurs. Il faut se remettre dans le bain.

Asilah nous à été conseillé par un couple de retraités qui pensaient que ce serait parfait pour s'acclimater. Nous ne serons pas déçus. La petite ville à une taille raisonnable et la médina (vieille ville) est magnifique avec ses murs blanchis à la chaux, ses portes bleues et ses nombreuse ruelles.



Cependant le premier jour nous ne voyons pas grand chose de l'endroit car nous n'arrivons pas à avancer. Tout ça à cause de mon Maillot. La moitié de la ville vient à ma rencontre pour me serrer la main et me féliciter d'avoir choisi "le bon club". On en croit pas nos yeux.

Un peu plus tard, un marocain plus âgé nous remarque et nous interpelle, également à cause du maillot:
"Ici tout le monde est fanatique du Barça, personne ne s'amuserait à se promener avec un maillot du Real, il se ferait décapiter!" Dit il en riant.

Je repense à l'étal où j'ai acheté ce maillot. Il y avait évidemment des maillots du Real à côté de celui-ci. Ouf, j'ai eu chaud!

Bien que venant de la direction opposé, il fait demi tour et nous accompagne dans notre promenade, nous découvrons ainsi l'autre partie de la médina et finissons par nous retrouver dans le jardin d'une magnifique propriété, accueilli bras ouvert par son ami en djellaba avec qui nous siroteront quelques bières bien fraîches en ayant d'intéressantes discussions.
Que le Muezzin s'égosillent à appeler les fidèles à la prière n'a pas l'air de beaucoup intéressé le maître de maison et pour cause, il est juif!

Bienvenu au Maroc.



La première journée nous paraît interminable. Complètement épuisé nous n'osons imaginer ce qui nous attend si chaque jour se passe comme celui ci. Intenable...
Le lendemain je change donc de maillot et remise cet objet de passion au fond de mon sac à dos

[pschitt]

Ça fait plaisir de découvrir de nouvelles images sur ce fil endormi depuis pas mal de temps... Elles vont assurément me rappeler quantité de souvenir de mes voyages sur ce si attachant continent africain..! Déjà merci...

[Quentin]

Super ce fil

Des photos de grandes qualités avec de beaux récits !

Dire que je suis passé à travers depuis tout ce temps, sans jamais tomber dessus !

Bravo J.C !

Tu pars combien de temps en général ?

[J.C]

Merci de passer les gars.

@quentin:
Le moins longtemps qu'on soit parti c'est 3 semaines, il y a des années de ça, et on ne le fera plus, ça ne vaut pas le coup
Il nous faut au moins plusieurs mois.

Ce voyage là s'est passé sur 3 ans et demi, notre record

[Quentin]

Mais si c'est pas trop indiscret, tu vis de tes voyages ? tu vends tes photos ? ou pas du tout ?

[J.C]

Non je ne vis pas de mes voyages.
Je vends bien quelques photos de temps en temps mais c'est très loin de me faire vivre, c'est plus symbolique.

Je suis aussi souvent contacté par des associations des pays traversées qui me demandent de mettre des photos à disposition pour des calendriers ou autres, comme c'est caritatif je ne gagne évidemment rien, c'est juste pour le plaisir de participer.

Ma femme arrive à bosser un peu quand on bouge (elle a juste besoin d'un ordo portable) ça fait toujours rentrer un peu de sous, mais ça ne suffit pas non plus.

Alors on fait comme tout le monde, on bosse, on met de l'argent de côté. On a pas un grand train de vie donc on arrive vite à nos fins.
Là on pourrait déjà repartir pour à peu près aussi longtemps mais j'ai un souci de santé .